Quand j’ai honte pour nous ! (suite et fin)SOIT DIT EN PASSANT
08 Décembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où je me réveille abattue à la pensée que certaines
de mes congénères se transforment volontiers en fossoyeuses de la cause
qui nous ferait avancer. Je réalise, tandis que je me demande où elles vont
puiser cette énergie qui les fait creuser plus profond que leurs collègues
masculins, que j’en ai, encore, trop gros sur le cœur. Mais d’où sortent-
elles ces femmes qui, à tour de rôle, vous mettent la tête à l’envers ? On dit
de cette ministre de la Solidarité qu’elle a fait ses classes dans le bureau
d’une association où on lui aurait enseigné le sens de la revendication
féminine. Remarquez, ce ne sera pas la seule à avoir abandonné aussi
honteusement la partie pour se ranger aux côtés de celles et ceux
qui nous ensevelissent et rajoutent régulièrement une pelletée sur des
revendications qui piétinent. Ainsi, à l’une nous avons fait la courte échelle,
sans nous douter des suites qui nous seraient réservées, pour lui permettre
d’asseoir ses ambitions et voilà que l’une de ses supposées anciennes
subalternes offre de nous dépouiller et nous rappelle la chance que nous
avons de vivre sous la tutelle d’un mâle qui nous dispenserait de
subvenir à nos besoins les plus élémentaires. Mais oui, mesdames !
Pourquoi, tant qu’à faire, ne pas lui permettre de continuer à jouer à celle
qui pense de façon aussi pathétique ? Dans le cas précis qui nous intéresse,
je ne peux pas dire que Madame Meslem, qui n’aura jamais autant fait parler
d’elle, soit mon alliée. Il faut croire que lorsque l’on entend proférer
de telles énormités, on comprend mieux pourquoi il est aussi difficile de faire
valoir la moindre égalité entre les hommes et les femmes. S’il est admis
que ces dernières ne sont pas forcément généreuses les unes envers les
autres, cela n’empêche pas de qualifier ce mode de raisonnement
d’irresponsable. Merci de nous apprendre que le faible taux de femmes actives
serait capable à lui seul de résoudre les problèmes financiers du pays ! Il
fut un temps où pareil profil n’avait aucune chance de se voir propulser à un
poste aussi sensible. Aujourd’hui, les cancres rivalisent les uns avec les autres.
M. B.