Ils parlent mal mais savent compter !SOIT DIT EN PASSANT
17 Décembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
Malika Boussouf.jpg
**Contenu caché: Cliquez sur Thanks pour afficher. **
Il est des jours comme ça où j’ai bien conscience que beaucoup
d’entre nous préféreraient qu’on leur raconte l’Algérie autrement.
Avec un minimum de travers et des choses rassurantes. Mais
comment faire quand plus on se dit que rien ne va et plus on
réalise que l’on en a pas encore fait tout le tour ? Chez nous, le
linge sale ne se lave pas en famille. On aime bien donner de la
voix et faire le spectacle. Non pas que je cautionne les affaires
que l’on traite en privé, mais quand on mesure les risques
encourus à les rendre publiques, on se dit qu’il vaudrait peut-être
mieux que les choses se discutent loin de certaines caméras
prêtes à bondir sur la première frasque venue et d’invités
étrangers venus là pour conclure des contrats et pas pour se
divertir de façon aussi détestable. Déjà que sur la scène
internationale, l’Algérie ne jouit pas des meilleures critiques, quel
besoin avait-on lors du Forum d’affaires Algérie-Afrique de gâcher
le crédit qui lui restait en termes de capacités de gestion des
affaires et de coopération économique ? Que cachent donc ces comportements ahurissants qui n’indisposent personne sauf
lorsqu’ils deviennent scandaleux avant même que l’on ait pu les
prévenir ? Chaque jour encaisse son lot de déconfiture et le
problème ne concerne même plus la façon dont on programme le déroulement d’une rencontre mais le fait de mal évaluer
l’opportunité, voire l’importance d’un tel évènement. Il fallait le
faire quand même ! Organiser un forum juste pour décrédibiliser
le pays et donner la raclée à une réputation déjà fort entamée.
A propos de Ali Haddad, je ne vais pas me focaliser sur le fait qu’il
s’exprime mal ou ne soit pas télégénique. Il faut croire que lorsque
l’on a, prétendument, la bosse des affaires, on ne s’embarrasse pas
de l’avis des autres sur la façon dont on parle. Parce que l’on a vite
repéré la méthode utile pour fructifier les bénéfices engrangés.
Voilà un homme d’affaires, qui parce qu’il se pensait assuré d’impunité,
a grillé la politesse à un ministre et tordu le cou à la marge déjà confuse entre affaires publiques et certaines privées, assurément toxiques pour le pays.
M. B.