«Le ciel attendra» !SOIT DIT EN PASSANT
25 Octobre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où, au bout d’un long métrage sur l’embrigadement et la radicalisation, vous vous demandez,
inévitablement, pourquoi l’Algérie, qui en a tant souffert et
saurait comment en parler pour prévenir et dissuader les
âmes fragiles et incertaines d’y aller, n’a rien produit de
consistant en la matière.Mais, me diriez-vous, que produisons
- nous, par ailleurs, de si important dans ce pays qui a peur de
sa culture, de son histoire et de son héritage ? Ce ne sont pas
les cinéastes qui manquent et encore moins le talent. Mais
comment convaincre les inusables tenants du système en
place que ce n’est pas en niant des faits pourtant prégnants
que l’on s’en débarrasse définitivement ? Tout cela pour râler
un coup contre le fait qu’il faille traverser la Méditerranée pour
aller voir un film que nous aurions pu produire nous-mêmes.
Celui que je suis allée voir, à la veille d’un retour de vacances,
Le ciel attendra, est prodigieusement construit autour
d’obsessions devenues quotidiennes pour certains foyers aux
prises avec cet ennemi diffus même quand il s’identifie et
accapare une grande part de l’actualité. Comme celle de ces
deux familles dans la tourmente ; l’une qui travaille à arracher
sa fille de 17 ans à l’enfer de l’endoctrinement et d’un
hypothétique passage à l’acte, et cette autre qui, pour n’avoir
rien vu venir, a perdu sa fille de 15 ans, partie offrir sa vertu à
une sombre organisation criminelle par le biais d’un délégué
à la conversion de jeunes occidentales plus obéissantes quand
elles se soumettent aux fantasmes de leurs recruteurs. Ce qui
est terrible avec cette réalité horrifiante, c’est qu’elle met les
familles face à un ennemi encore plus démoniaque que le pire
d’entre ceux qu’elles auraient pu imaginer avoir, un jour, à
affronter. Mais, le ciel, celui imaginé par les futurs bourreaux,
devra attendre. La jeune fille réussit, au bout d’un temps fait
de rechutes et de lumière, à s’en sortir. Une psy est là, qui
déconstruit le mal pour mieux rendre la vie aux victimes mais
aussi à des parents abandonnés à leur désespoir par une
administration aux prises avec un ennemi retors
M. B.