Milliardaire et désormais puissant !

SOIT DIT EN PASSANT
10 Novembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine


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Il est des jours comme ça où alors que la première puissance
mondiale désigne son nouveau Président et tandis qu’au cœur
de la nuit, le nom de ce dernier assomme une partie de la planète,
je me demande si le milliardaire que les Etats-Unis d’Amérique se
sont choisi sans se soucier du choc provoqué outre-Atlantique
mettra ses milliards au service des minorités qui l’ont porté à la
magistrature suprême ou si, au contraire, son nouveau statut aidera
sa fortune à encore mieux se porter. Il faut croire que le bureau ovale
se contrefiche d’être occupé par un milliardaire. Il l’a bien été par un
acteur de cinéma et l’Amérique ne s’en est pas offusquée. Elle ne
s’est pas, non plus, effondrée. Elle est là, toujours arrogante, à faire
la preuve que la victoire ne s’émeut pas de l’amateurisme politique
d’un Président qui s’offre toujours la représentation d’une catégorie d’individus. Pour cette fois-ci, il se sera improvisé chef de file des
démunis. Celui qui, croient-ils, leur restituera un brin de dignité à
défaut de les enrichir. Puissance financière, réussite sociale, on aura compris que ce ne sont pas les nantis qui l’auront porté à la Maison-Blanche. La richesse n’ayant pas la même essence, les titres de
«noblesse» ne se distribuent pas à tour de bras. Pas vraiment exclu
du club mais presque, le sans-classe, au langage peu châtié, mal noté
par les siens, a vite compris que s’il voulait s’offrir la couronne, il
devrait aller exercer ses mauvaises manières auprès de ceux qui ne répugnent pas à s’identifier à lui. C’est ce qui se produit dans un pays
où le vote est le seul maître à bord et où lorsque les bien-pensants s’effondrent, cela n’empêche pas les autres de dormir. Parce que quand
on a le ventre creux, on peut aisément se convaincre que celui qui a su gérer ses affaires est le mieux qualifié pour nous apporter l’opulence dont
on rêve. Populisme contre élitisme, celui qui s’est fait le porte-parole des démunis leur donne à croire, aujourd’hui, que sa victoire est la leur. La démocratie s’est exprimée, dit-on. C’était d’elle que je voulais parler et
c’est à nous autres Algériens que je pensais.
M. B.