Saha aïdkoum !
Saha aïdkoum !
SOIT DIT EN PASSANT
8 Septembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
Malika Boussouf.jpg
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Il est des jours comme ça où la baisse du pouvoir d’achat, par exemple,
ne pourra en aucun cas influer sur la décision que prendront les habitués
du vivre pour les autres de sacrifier ou non la mouton. La fête de
l’Aïd El-Adha n’étant pas loin, on pense invariablement à ceux qui
vont s’empresser d’emprunter pour garnir leur table et donc à ceux qui
ont les yeux plus gros que le ventre et le porte-monnaie. Il y a ceux qui y
voient un moment de partage et une occasion de se rapprocher des
siens mais aussi du voisinage, et il y a ceux qui, loin d’être dupes,
observent et disent les choses comme ils les sentent. Voici un court
message que je voudrais partager dans cet espace rendu interactif à
certaines occasions.«Etant un lecteur assidu de votre chronique, je vous
demanderais de bien vouloir publier un petit mot qui puisse, un tant soit
peu, rappeler à nos responsables à tous les niveaux de mettre
un terme à la clochardisation de nos villes. En effet, à l'approche de
chaque Aïd El- Adha, nos rues dans les cités se transforment en
une multitude de bergeries ! Une bergerie dans une ruelle jouxtant la
rue Didouche, c'est du jamais vu ! De plus, ces ruraux citadins vous
empilent des bottes de foin sur les trottoirs à vous barrer complètement
la route ! Enfin, que ceux qui veulent s'adonner au commerce des ovins
s'en retournent un instant dans leurs douars ! Ce sera bon pour leur santé !»
Voilà qui est dit ! Si cela peut réconforter le lecteur dont j’ai choisi de publier
la prose, nous sommes pas mal nombreux à ne pas céder face à ce
que d’aucuns voudraient nous dicter comme une obligation.
La régularité de métronome avec laquelle les choses aiment à se répéter
me déplairait souverainement s’il n’y avait là l’occasion de se retrouver en
famille. Si ce n’était cette raison majeure, je trouverais cette obsession
à vouloir faire comme le voisin et à céder à ce genre de
joyeusetés totalement inconséquente. C’est la fête que j’aime le moins,
parce que l’on y sacrifie un animal, parce que l’on est prêt à nier l’évidence
de lendemains qui ne chantent pas et que l’on n’aime pas se sentir
désocialisé et hors du groupe.
M. B.
Atlas-HD-200 B102 B118
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