Jusqu’au bout du rêve !
SOIT DIT EN PASSANT
25 Août 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine


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Il est des jours comme ça où lorsque l’on regarde les autres compter
leurs médailles, il arrive que l’on se laisse porter par l’euphorie
ambiante en faisant l’impasse sur notre incapacité de plus en plus
prégnante à produire de la vraie et bonne satisfaction. Comment ne
pas craquer devant la détermination d’un triple champion d’Europe qui
s’écroule à plusieurs reprises, se relève à chaque fois et s’entête à
vouloir aller jusqu’au bout des 50 kilomètres de marche pour finir
héroïquement à la huitième place et faire ainsi la démonstration qu’il
est possible de se surpasser, de transcender les limites d’un moment ?
On s’incline admiratif et on dit bravo ! Il n’est pas question, ici, de
s’en prendre à nos athlètes et à leurs défaillances.Ils sont à l’image du
pays, d’une nation otage d’une nomenklatura dont le souci premier
n’est pas d’élever les couleurs du pays à la hauteur de ceux qui,
armés d’assurances multiples, se battent, en permanence, pour
compter parmi les meilleurs.Et c’est bien parce que les nôtres ne sont
pas logés à la même enseigne que les concurrents européens,
américains ou chinois que l’on a tendance à compter le moindre exploit
de leur part comme un fait glorieux. «A l’approche d’un événement
sportif, on court à gauche et à droite, et on tente de préparer l’athlète à
la dernière minute. Nous sommes très loin du niveau mondial», a
confié le décathlonien algérien Larbi Bourrada qui a tout juste réussi à
imposer que l’un de ses coachs puisse l’accompagner à Rio !
Ce qui, ailleurs, relève de l’évidence, paraît insurmontable chez nous où
une armée de chefaillons fait la pluie et le beau temps, et surtout
l’essentiel pour empêcher le succès.

M. B.