L’Algérien, un raciste pas très original ?
SOIT DIT EN PASSANT
27 Août 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où alors qu’un article dénonçant le racisme
des Algériens à l’égard de la communauté chinoise installée en Algérie
attire mon attention, je me surprends à m’interroger sur les raisons qui
favorisent chez nous le rejet de l’étranger.Pour accréditer les faits,
l’auteur du papier cite l’exemple de travailleurs chinois qui déserteraient
les lieux à cause de cela et affirme en avoir eu la confirmation auprès de
l’ambassadeur chinois accrédité à Alger. Je m’arrête de lire un moment
parce que j’ai un peu de mal avec l’information même si en puisant dans
mes souvenirs, je finis par écarter l’effet surprise et admettre que cela ne
soit pas totalement dénué de fondement.Que les Algériens soient racistes
est un fait établi. Ils le sont à l’égard d’autres Algériens issus d’autres régions.
Ceux qui revendiquent leur arabité n’aiment pas les kabyles qui, de leur côté,
ne supportent pas les premiers et les uns comme les autres n’aiment pas les
gens du Sud.Les Kabyles d’une région ne supportent pas ceux d’une autre,
mais quand il faut unir ses forces pour s’en prendre à un Arabe, ils oublient les
raisons qui les opposent et font cause commune contre ce dernier. L’autre fait
établi est que l’on rejette, dans la plupart des cas, ce qui est différent. Kabyle,
arabe, chaoui, chacun campant sur des positions fondées sur des faits
approximatifs et une histoire racontée de façon farfelue, considère qu’il est soit
supérieur à l’autre, soit victime de l’autre.En bref et pour faire court, on ne
supporte pas ce qui ne nous ressemble pas et chacun justifie son rejet de l’autre
par le fait qu’il n’a aucun droit d’être là. Je pense que les Chinois sont plus tenaces.
Je suis convaincue qu’ils n’ont aucune difficulté à travailler en terrain étranger ou
hostile. Dans chaque métropole où ils s’installent, ils côtoient aussi paisiblement
que discrètement le voisinage tout en ne négligeant rien des us et coutumes qui
régissent leur vie au quotidien. J’aimerais assez l’idée que cette présence
étrangère donne du cœur à l’ouvrage aux autochtones. Pourquoi ne pas admettre
qu’elle nous est d’un grand secours... M. B.