Entre crise et saleté, pourquoi pas les deux ?
SOIT DIT EN PASSANT
7 Septembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
Pièce jointe 24997
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Il est des jours comme ça où l’on aurait le droit, à propos de certains thèmes
abordés dans cette rubrique, comme celui de l’hygiène, par exemple, d’estimer
que je radote ! Je serais tentée de dire aux personnes qui pensent que je me
répète qu’elles sont précisément celles qui n’aiment pas que l’on rappelle à quoi
on finit par s’apparenter quand on renonce à montrer aux autres un peu plus de
civisme. Lorsque je parcours l’interview de quelqu’un d’aussi averti qu’un Mustapha Mekidèche, histoire de mieux appréhender le futur proche, je marque un arrêt sur
les sacrifices annoncés par lui. Une vision en suggérant une autre, j’ai cherché à comprendre s’il pouvait y avoir un quelconque rapport entre les effets rampants
d’une crise économique et l’absence d’hygiène. Evidemment que si l’on insistait,
même un peu, on trouverait des liens entre tout et n’importe quoi. Il se trouve,
pourtant, qu’à aucun moment de l’entretien, je n’ai lu que l’on cesserait, dans la
foulée, de payer les agents chargés de l’hygiène de la ville, du village ou de la
dechra, comme dirait une savoureuse lectrice, lorsqu’elle évoque la mentalité qui
prévaut au cœur de la cité Algérie. Même lorsque j’essaie de faire le lien entre les
alertes du vice-président du Cnes et les relents de poisson pourri qui classent un
marché comme celui de Clauzel dans le top des lieux infréquentables de la ville,
je ne réussis pas à comprendre le rapport entre crise et saleté. C’est, en fait,
pendant que vous tentez de résister à une entêtante envie de fuir la ville que vous
finissez par vous dire que si à l’abri de la crise on ne nettoie pas, il y a de fortes
chances que les choses s’aggravent lorsque la mairie recourra à des restrictions budgétaires. Et même si à aucun moment, tout au long de l’entretien, il n’est
mentionné qu’en même temps que nous serons contraints de nous serrer la ceinture
nous devrons cesser de nous laver, ils sont de plus en plus nombreux ceux qui
trouvent à l’abandon des règles élémentaires d’hygiène de fallacieuses excuses socioéconomiques. J’ai signé une pétition en ligne sur la question. Pourquoi pas vous ? M. B.