Page 17 sur 22 PremièrePremière ... 71516171819 ... DernièreDernière
Affichage des résultats 161 à 170 sur 212

Discussion: Soit dit en passant

  1. #161
    Date d'inscription
    novembre 2012
    Messages
    12 943
    Thanks
    0
    Total, Thanks 15 317 fois
    Pouvoir de réputation
    167

    Post Saha aïdkoum !

    Saha aïdkoum !

    SOIT DIT EN PASSANT
    8 Septembre 2016

    Par Malika Boussouf
    journaliste, écrivaine


    Pièce jointe 24997

    [email protected]

    Il est des jours comme ça où la baisse du pouvoir d’achat, par exemple,
    ne pourra en aucun cas influer sur la décision que prendront les habitués
    du vivre pour les autres de sacrifier ou non la mouton. La fête de
    l’Aïd El-Adha n’étant pas loin, on pense invariablement à ceux qui
    vont s’empresser d’emprunter pour garnir leur table et donc à ceux qui
    ont les yeux plus gros que le ventre et le porte-monnaie. Il y a ceux qui y
    voient un moment de partage et une occasion de se rapprocher des
    siens mais aussi du voisinage, et il y a ceux qui, loin d’être dupes,
    observent et disent les choses comme ils les sentent. Voici un court
    message que je voudrais partager dans cet espace rendu interactif à
    certaines occasions.«Etant un lecteur assidu de votre chronique, je vous
    demanderais de bien vouloir publier un petit mot qui puisse, un tant soit
    peu, rappeler à nos responsables à tous les niveaux de mettre
    un terme à la clochardisation de nos villes. En effet, à l'approche de
    chaque Aïd El- Adha, nos rues dans les cités se transforment en
    une multitude de bergeries ! Une bergerie dans une ruelle jouxtant la
    rue Didouche, c'est du jamais vu ! De plus, ces ruraux citadins vous
    empilent des bottes de foin sur les trottoirs à vous barrer complètement
    la route ! Enfin, que ceux qui veulent s'adonner au commerce des ovins
    s'en retournent un instant dans leurs douars ! Ce sera bon pour leur santé !»
    Voilà qui est dit ! Si cela peut réconforter le lecteur dont j’ai choisi de publier
    la prose, nous sommes pas mal nombreux à ne pas céder face à ce
    que d’aucuns voudraient nous dicter comme une obligation.
    La régularité de métronome avec laquelle les choses aiment à se répéter
    me déplairait souverainement s’il n’y avait là l’occasion de se retrouver en
    famille. Si ce n’était cette raison majeure, je trouverais cette obsession
    à vouloir faire comme le voisin et à céder à ce genre de
    joyeusetés totalement inconséquente. C’est la fête que j’aime le moins,
    parce que l’on y sacrifie un animal, parce que l’on est prêt à nier l’évidence
    de lendemains qui ne chantent pas et que l’on n’aime pas se sentir
    désocialisé et hors du groupe.

    M. B. 






    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

  2. # ADS
    Soit dit en passant
    Ich'har Circuit publicitaire
    Date d'inscription
    Toujours
    Messages
    Plusieurs
     
  3. #162
    Date d'inscription
    novembre 2012
    Messages
    12 943
    Thanks
    0
    Total, Thanks 15 317 fois
    Pouvoir de réputation
    167

    Post Abandonnés et solitaires !

    Abandonnés et solitaires !

    SOIT DIT EN PASSANT
    19 Septembre 2016

    Par Malika Boussouf
    journaliste, écrivaine


    Pièce jointe 24997

    [email protected]

    Il est des jours comme ça où, à des moments plus qu’à d’autres
    et alors que la ville empeste le mouton en voie d’extinction, on se
    dit qu’il n’est pas question de se montrer délicat à l’égard de ceux
    qui mettent en marge les aînés de la famille et les coupent d’un
    monde, peut-être bancal, mais qui n’en demeure pas moins celui
    d’une raison de vivre essentielle. Oui, je sais qu’en général, on
    n’aime pas trop s’entendre reprocher un comportement en rupture
    avec ce culte des aînés propre à des sociétés comme la nôtre. J’ai
    déjà eu à parler de cette facilité déconcertante avec laquelle on se
    sent de plus en plus apte à abandonner ses proches quand leur
    prise en charge embarrasse la belle- fille, le beau-fils ou les enfants
    qui se réveillent un matin délestés de cette gêne qui les empêchait,
    jusque-là, de les confier à des centres destinés à abriter les
    abandonnés.Je me réjouis de ne pas avoir dans la famille un vieux
    ou une vieille qui soit victime d’un tel traitement. Il faut dire que,
    aujourd’hui, les valeurs qui interdisaient pareil comportement sont
    évoquées avec plus de légèreté. Et pourtant ! Qui pourrait jurer être
    à l’abri d’un tel renoncement ? Je n’appelle pas ces endroits «asiles»
    mais «dépotoirs» pour parents abandonnés. Il ne faut pas hésiter à
    le dire en ces termes. Peut-être qu’appuyer là où ça peut faire mal
    aidera à se détourner de l’individualisme qui commande, parfois, les
    rapports familiaux ? Car qu’est-ce qui fait que l’on renonce plus
    volontiers à son père, à sa mère, à ses grands-parents devenus
    encombrants une fois leur devoir accompli ? Il m’est arrivé de regarder
    ceux que l’on a fourgués aux autres, désespérés de revoir un jour leur progéniture, et de me demander comment on a fait pour en arriver là !
    L’objet de ce billet n’est pas de jouer les moralisatrices, mais de dire
    combien les distances que mettent les gens entre eux, sans
    s’apercevoir des dégâts que cela produit, sont terrifiantes. En dehors
    de ceux qui préfèrent adopter des chiens et des chats, il y en a
    beaucoup qui, dans les sociétés occidentales, ont divorcé avec le genre humain. Chez nous, on y va allègrement.


    M. B. 






    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

  4. #163
    Date d'inscription
    novembre 2012
    Messages
    12 943
    Thanks
    0
    Total, Thanks 15 317 fois
    Pouvoir de réputation
    167

    Quoi ? 2 000 produits en moins ?

    Quoi ? 2 000 produits en moins ?

    SOIT DIT EN PASSANT
    20 Septembre 2016

    Par Malika Boussouf
    journaliste, écrivaine


    Pièce jointe 24997

    [email protected]

    Il est des jours comme ça où, à la seule idée que nous devrons bientôt
    rediscuter l’ordre de nos besoins, parce que nous n’aurons plus
    autant de choix qu’aujourd’hui, il y en a qui pourraient se demander
    ce qu’ils vont bien pouvoir faire de leurs économies. Je ne parle pas de
    ceux qui ont pris le soin de mettre leur bas de laine à l’abri, mais
    de ceux qui, pour se donner l’illusion qu’ils peuvent tout se permettre,
    dépensent de façon irréfléchie.Remarquez, la crise et le fait que l’on
    mette à la marge beaucoup de produits aideront peut-être le
    consommateur algérien à revoir à la baisse la liste de ses besoins, à
    rééduquer ses appétits et, surtout, à établir des priorités dans ses dépenses.
    Je le dis comme ça en même temps que me revient en mémoire ce temps
    où l’Etat contrôlait de près la satisfaction des appétits collectifs et
    individuels, et où l’on considérait comme un grand privilège de
    compter parmi ses connaissances le planton de tel ou autre
    Souk-El-Fellah. Et il y avait aussi ces arrière-boutiques d’où s’échappait
    une grande partie des produits au profit de généreux professionnels
    de la revente. Comment composeront avec cette obsession du manque ceux
    qui ont connu et vaillamment traversé la période des pénuries à répétition ?
    C’est vrai que le pays achète tout et n’importe quoi, mais je n’arrive pas à
    imaginer que 2 000 produits à bannir des importations ne pèseront pas sur
    la frustration d’Algériens qui, avec les années, se sont transformés en
    acheteurs compulsifs. Jusqu’où poussera-t-on les coupes pour équilibrer
    les dépenses ? Qu’a-t-on fait de tout l’argent engrangé ces dernières années
    avant que tout ne fonde comme neige au soleil ? En Algérie, si on n’aime
    pas trop se la fouler, on ne répugne, par contre, pas à recourir au système
    D. Le trabendo a fleuri avec la bénédiction des pouvoirs publics qui
    continuent d’estimer, à son propos, qu’il contribue, en partie, à absorber
    les effets du chômage. Que vont, donc, devenir les trabendistes ? A-t-on
    seulement fait l’inventaire des incontournables et étudié les tendances
    de l’Algérien nouveau avant de revoir la nature de ses exigences ?

    M. B. 






    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

  5. #164
    Date d'inscription
    novembre 2012
    Messages
    12 943
    Thanks
    0
    Total, Thanks 15 317 fois
    Pouvoir de réputation
    167

    Post Se naturaliser pour rêver autrement !

    Se naturaliser pour rêver autrement !

    SOIT DIT EN PASSANT
    21 Septembre 2016

    Par Malika Boussouf
    journaliste, écrivaine


    Pièce jointe 24997

    [email protected]


    Il est des jours comme ça où, à trop vouloir faire l’inventaire de ses priorités,
    on s’aperçoit que celle de milliers d’Algériens est de réclamer et d’obtenir
    la nationalité française. J’ai parcouru, il y a moins d’une semaine, un article
    estimant à plus de 17 000 le nombre de compatriotes qui l’ont obtenue l’an
    dernier. Moins que certaines années et plus que d’autres, mais c’est assez
    pour ne pas laisser indifférent.L’objet de ce billet n’est pas de fustiger
    qui que ce soit. Pourquoi ne serait-on pas libre d’aller voir ailleurs si l’herbe
    est plus verte que chez soi avant de s’y implanter ?Ce qui interpelle, par
    contre, forcément, ce sont les raisons qui font que l’on décide d’évoluer
    sous d’autres cieux, d’adopter et d’obéir à d’autres règles de vie.Recouvrer
    une nationalité par la réintégration pour les personnes nées avant 1962,
    faire des pieds et des mains pour établir une filiation, un lien de
    parenté direct ou demander à être naturalisé sont trois comportements
    différents qui induisent des démarches distinctes. A l’origine, pourtant,
    de ces trois conduites, un point commun que l’on évoque toujours
    pour justifier la démarche : la sécurité au sens large du terme. Une fois
    qu’elle a fait le tour des possibilités de s’épanouir qui lui sont offertes,
    la majorité des postulants, constituée de personnes qui ont renoncé
    à leurs espoirs algériens pour aller se construire une autre vie, tente
    de décrocher le sésame pour un avenir plus prometteur. Beaucoup
    d’entre nous qui se posent en directeurs de conscience vont vite mettre
    ça sur le compte d’un abandon de culture, d’un rejet de ce qui est légué
    par les aînés au bénéfice d’une culture occidentale, et donc décadente
    comme tout ce qui vient d’ailleurs.
    L’ancien ennemi suscite des
    chorégraphies aux élans passionnés, inspirées par une histoire commune.
    Quand l’un confisque les libertés et les espoirs de son peuple, l’autre ne
    veut rien laisser au hasard et suggère que la Marseillaise chantée aussi
    dans la langue des signes met un terme à une pédagogie de l’ignorance
    et permet à toute une nation de communier autour de valeurs républicaines
    .
    M. B. 






    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

  6. #165
    Date d'inscription
    novembre 2012
    Messages
    12 943
    Thanks
    0
    Total, Thanks 15 317 fois
    Pouvoir de réputation
    167

    Post Aboubakr Belkaïd ! 21 ans ! Déjà !

    Aboubakr Belkaïd ! 21 ans ! Déjà !

    SOIT DIT EN PASSANT
    28 Septembre 2016

    Par Malika Boussouf
    journaliste, écrivaine


    Pièce jointe 24997

    Aujourd’hui, 28 septembre, c’est le 21e anniversaire de son assassinat !
    C’est hallucinant comme le temps passe vite ! Les faits à l’origine de
    la maudite décennie qui nous a ensanglantés sont, eux, encore là.
    Moches et arrogants ! Je me souviens que j’étais en déplacement à Paris
    pour la promotion d’un livre, quand Juliana Sgrena, ma consœur,
    ex-otage en Irak, du quotidien italien Il Manifesto, m’a annoncé la terrible
    nouvelle et faxé, tandis que je refusais de le croire, la dépêche de l’AFP
    qui faisait état de la tragique disparition. Elle le connaissait bien
    et lui aimait ses convictions autant qu’il appréciait sa démarche amicale
    à l’égard d’un pays meurtri et, malgré tout, mis à l’écart.L’ami intime du
    président Boudiaf, éliminé, lui, trois années auparavant, sous les feux
    des projecteurs, venait de subir le même sort. Même combat, même fin
    tragique ! Il sortait d’une réunion d’anciens membres de la Fédération
    de France du FLN quand, dit-on, de jeunes recrues du GIA lui ont tiré
    dessus.Ce billet n’a pas vocation à accréditer ou à dénigrer l’information
    telle qu’elle a été livrée à l’opinion publique, mais juste à dire que
    le chef de file des démocrates qu’il était appartenait à cette race de
    seigneurs dont l’Algérie a été brutalement amputée. Il savait qu’il
    jouait sa tête en s’exposant comme il le faisait et répliquait toujours,
    à ceux qui lui reprochaient de prendre plaisir à prolonger la conversation
    sur le pas de sa porte, que lorsque l’on déciderait de lui faire la peau,
    on saurait où le trouver.Est-ce à dire qu’il se doutait d’où viendrait
    le coup fatal ? Ils survivent à la guerre de Libération, dont on sait après
    quelle fureur elle a été gagnée, pour tomber, 35 ans après, sous les
    balles de sombres individus. Il est, décidément, des questions qui
    s’entêtent à rester en suspens. Souvent, je pense à celles et ceux qui, en
    disparaissant, ont permis au mal de triompher du bien.
    Avec cette pléiade de têtes pleinement engagées, le pays se porterait
    autrement. Mais n’est-ce pas que cela arrange les affaires de ceux qui,
    déjà à l’époque, ne pensaient qu’à en faire ?

    M. B. 






    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

  7. #166
    Date d'inscription
    novembre 2012
    Messages
    12 943
    Thanks
    0
    Total, Thanks 15 317 fois
    Pouvoir de réputation
    167

    Post La bombe du Milk Bar !

    La bombe du Milk Bar !

    SOIT DIT EN PASSANT
    03 Octobre 2016

    Par Malika Boussouf
    journaliste, écrivaine


    Pièce jointe 24997
    **Contenu caché: Cliquez sur Thanks pour afficher. **


    Il est des jours comme ça où cela me fait, personnellement, un
    bien fou d’entendre contester ce qui, ailleurs, se dit à propos
    de la guerre d’Algérie quand une entorse est faite à la
    vérité. Sur ce que les Algériens qualifient d’actes militants
    et que les Français décrivent comme des actes terroristes.
    On se réjouit que la voix d’une ancienne moudjahida s’élève
    pour crier haut et fort sa colère. Une femme ! Encore une
    et pas des moindres, puisqu’il s’agit ni plus ni moins de
    Zohra Drif, l’auteure de l’attentat à la bombe du Milk Bar,
    le 30 septembre 1956. Celle- là, elle n’a pas pu la laisser
    passer. Comment, en effet, ne pas regretter qu’à une
    comparaison des plus malintentionnées faite à Paris entre
    les actes barbares commis au nom de l’organisation de
    l’Etat islamique et une action de guérilla menée au nom
    d’un combat libérateur, aucun responsable digne de ce
    nom ne se soit fait entendre ou n’ait estimé urgent de
    contester les propos jugés infamants ?Pourquoi personne
    en haut lieu n’a jugé bon de faire entendre la voix d’Alger,
    histoire de remettre de l’ordre dans ce qui est raconté et
    de corriger les mensonges qui sont semés ici et là ?
    C’est bien que des acteurs vivants de cette guerre de
    Libération se manifestent pour réclamer que les faits
    soient repris dans leur authenticité et ne soient pas isolés
    du contexte dans lequel ils se sont déroulés ! Il est
    indispensable que les choses soient dites et rapportées
    comme il se doit. D’un autre côté, on ne peut pas reprocher
    à l’ancien colonisateur d’user de la moindre occasion pour
    tirer, froidement et sans culpabilité aucune, la couverture
    à lui. C’est de bonne guerre, comme dirait l’autre. Ce
    n’est donc pas à ceux qui pensent que coloniser l’autre c’est
    œuvrer à le civiliser, que je vais m’en prendre mais aux
    nôtres. Il est vrai qu’ils ne sont plus vraiment nombreux
    les témoins réels de notre guerre de Libération. Les disparus
    ont si peu témoigné de leur vivant quand ceux qui se sont
    emparés du pouvoir ont carrément falsifié les faits pour mieux
    le garder. Si les nôtres ont foulé aux pieds la mémoire de nos
    héros, pourquoi attendre des autres qu’ils leur rendent hommage ?

    M. B. 






    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

  8. #167
    Date d'inscription
    novembre 2012
    Messages
    12 943
    Thanks
    0
    Total, Thanks 15 317 fois
    Pouvoir de réputation
    167

    Post Un jour, le 5 Octobre !

    Un jour, le 5 Octobre !

    SOIT DIT EN PASSANT
    05 Octobre 2016

    Par Malika Boussouf
    journaliste, écrivaine


    Pièce jointe 24997
    **Contenu caché: Cliquez sur Thanks pour afficher. **

    Il est des jours comme ça où je ne sais plus vraiment si quelqu’un
    se souvient des émeutes du 5 Octobre 88, celles que d’aucuns
    aiment à qualifier d’explosion populaire, tandis que ses promoteurs,
    les vrais, savent qu’il n’y avait rien de spontané à cette colère.
    Même si, supportée de main de maître au départ, la fureur a
    dépassé les prévisions de ses concepteurs. A cette époque où
    un seul parti régnait sur la respiration des Algériens et où la presse
    unique à laquelle un pouvoir bien autoritaire à son goût
    ne tolérait aucun dépassement, je travaillais à la Chaîne III de la
    Radio nationale. A cette dernière, plus qu’à d’autres, on ne passait
    rien. Le moindre souffle des journalistes ou animateurs était
    enregistré dans ce que l’on appelle dans le jargon
    «le mouchard». J’ignore si, aujourd’hui encore, ce dernier existe,
    mais je suppose que oui pour les besoins de contrôle et de
    surveillance des services de sécurité. Tout se passait ainsi, en
    tout cas, dans les années 80 et 90. Le moindre dérapage ou ce
    qui était considéré comme tel, y compris le fou rire à l’antenne,
    était dénoncé comme un égarement à sanctionner. On était
    plus en embuscade autour de cette chaîne francophone,traitée
    déjà par ceux qui officiaient sur la Chaîne I, arabophone, de
    mesmar Dj’ha ! On disait d’elle que lorsque la France avait
    «vidé» les lieux, elle avait fait en sorte d’y laisser son hizb.
    Et nous étions, donc, le «Hizb França» qui, malgré la forte
    présence de cerbères qui veillaient à faire respecter les
    recommandations du parti, faisait le plus rayonner la culture
    algérienne. A la rédaction, nous travaillions par brigade, et
    le 5 Octobre de cette année-là, j’étais dans celle qui
    préparait le journal de 19 heures. Même si nous avions entendu
    dire qu’il se préparait quelque chose, nous n’étions pas
    autorisés à en faire état. En quittant le studio, nous avons
    appris que beaucoup d’édifices publics avaient été pris d’assaut
    puis dévastés, des routes étaient coupées. La police, au
    poste de garde, nous conseilla de ne pas bouger.
    Comment ne pas courir les rues après ce vent de liberté, malgré
    les odeurs de fumée ?

    M. B. 

    Dernière modification par zadhand ; 05/10/2016 à 21h36.
    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

  9. #168
    Date d'inscription
    novembre 2012
    Messages
    12 943
    Thanks
    0
    Total, Thanks 15 317 fois
    Pouvoir de réputation
    167

    Post Cette réalité qui rend amer !

    Cette réalité qui rend amer !

    SOIT DIT EN PASSANT
    06 Octobre 2016

    Par Malika Boussouf
    journaliste, écrivaine


    Pièce jointe 24997
    **Contenu caché: Cliquez sur Thanks pour afficher. **

    Il est des jours comme ça où lorsque l’on parle d’honorer les victimes
    du terrorisme, on se doute bien que cela ne laissera pas indifférent.
    Le courrier que je propose de partager ici est émouvant quand il parle
    de «douleur qui n’est ressentie que par celui qui porte la blessure».
    «C’est nous tous, enfants du peuple persécuté, qui sommes responsables
    de notre malheur, suscité par une politique arbitraire depuis
    les premiers jours de l’indépendance nationale et qui s’est pérennisé à
    ce jour. Par peur et par lâcheté, par égoïsme et pour la carrière
    professionnelle, pour le pain des enfants, par commodité et l’incurie
    aidant, nous avons laissé faire les imposteurs, les indus, les
    incultes, les collabos du colonialisme français et même les étrangers
    qui sont aux postes stratégiques et de décisions du pays. Les
    fraudeurs qui ont dénaturé l’Algérie et falsifié jusqu’aux fondements
    ancestraux. nationaux pour la quiétude des pilleurs des richesses
    nationales, de ce système… qui profite à sa seule caste. Un système
    érigé sur les cendres des meilleurs enfants de l’Algérie, de ceux qui se
    sont sacrifiés pour elle, que l’on a dépossédés de leur héroïsme et dont
    on a trahi le serment… Nous ne sommes pas les dignes héritiers de
    ces martyrs, de ceux qui sont tombés pour l’indépendance nationale,
    pour la liberté et la défense de la République. Vous aimeriez rendre
    hommage aux victimes du terrorisme ? Mais vous êtes naïve ou bien
    crédule ! Ce qui est inimaginable. Regardez autour de vous, Madame.
    Si le FIS est interdit, ses dogmes sectaires et misogynes, son
    idéologie ténébreuse et destructrice sont ressuscités par la politique
    ambiante et illégitime. Depuis 54 années, toutes les régences qui se
    sont succédé à la tête de l’Etat s’accrochent aux jupons de la France et
    font du plagiat néfaste importé de ce pays. Une façon de dire, que
    l’Algérie ramasse toujours et encore les poubelles de l’ex-colonisateur
    … » Pardonnez-moi, cher Monsieur, d’avoir osé quelques coupes là où
    votre texte était, à mon sens, injustement violent.Cela ne veut pas dire
    que votre colère et votre amertume ne sont pas très fortement partagées.

    M. B. 
    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

  10. #169
    Date d'inscription
    novembre 2012
    Messages
    12 943
    Thanks
    0
    Total, Thanks 15 317 fois
    Pouvoir de réputation
    167

    Post À la ville mieux qu’à la campagne !

    À la ville mieux qu’à la campagne !

    SOIT DIT EN PASSANT
    13 Octobre 2016

    Par Malika Boussouf
    journaliste, écrivaine


    Pièce jointe 24997

    **Contenu caché: Cliquez sur Thanks pour afficher. **

    Il est des jours comme ça où je me dis que s’il fallait reconnaître une
    prouesse à Bouteflika et à son clan, ce serait celle d’avoir réussi à
    rester sourds à ce qui se passe autour d’eux. Ce nivellement par le bas
    qu’ils ont entrepris bien mieux que leurs prédécesseurs, depuis 15 ans,
    ne manque jamais de montrer son impact sur le quotidien des uns et
    des autres. L’exode rural qu’aucune autorité ne semble pouvoir apaiser
    a propulsé les gens de là où personne ne les voyait ni ne s’en inquiétait
    sur le devant de la scène à tous points de vue. On dit, souvent, que les
    gens de l’intérieur, ceux qui auraient pu continuer à travailler la terre,
    ne veulent plus le faire. La Révolution agraire, dont on aurait aimé
    qu’elle se montre plus généreuse avec le monde agricole, en a fait fuir
    une belle majorité qui, épuisée par des promesses non tenues, s’est
    ruée vers les grandes villes, essentiellement la capitale, histoire de
    s’y construire un autre avenir. Alger s’est, ainsi, ruralisée, ce qui
    a vite transpiré sur le comportement de ses habitants. Ce ne sont pas
    les nouveaux arrivants qui s’intègrent et apprivoisent la vie citadine.
    C’est le contraire qui se passe. Ce sont les citadins qui épousent les
    comportements nouveaux. Le contenu des chapiteaux plantés çà et
    là au cœur de la capitale et dont je parlais il y a quelques mois fait
    foi, en est un exemple. Quant à la capacité du pouvoir à créer la
    surprise, il faut se calmer là-dessus parce qu’il n’envisage même pas
    de le faire. Il se trouvera toujours quelques démagogues d’une gauche
    populiste et menteuse qui se féliciteront de ce que d’aucuns vivront
    comme une régression, pour des besoins électoralistes mais aussi
    parce qu’elle ne sait pas faire autrement. Habiter Alger est un pas
    important vers ce que l’on considère comme le premier vers une
    promotion sociale assurée. Il n’y a qu’à voir comment prennent
    part à la décision certains députés qui oublient vite d’où ils
    viennent et les attentes des concitoyens dont ils sont censés dire
    les attentes et porter la parole. Ils agressent, parfois, le regard, mais
    ils réussissent mieux que beaucoup leur ascension.

    M. B. 
    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

  11. #170
    Date d'inscription
    novembre 2012
    Messages
    12 943
    Thanks
    0
    Total, Thanks 15 317 fois
    Pouvoir de réputation
    167

    Post Le patrimoine, c’est quoi ?

    Le patrimoine, c’est quoi ?

    SOIT DIT EN PASSANT
    20 Octobre 2016

    Par Malika Boussouf
    journaliste, écrivaine


    Pièce jointe 24997

    **Contenu caché: Cliquez sur Thanks pour afficher. **


    Il est des jours comme ça où l’on réalise qu’il y a belle lurette
    que l’on a rompu avec la surprise et l’étonnement.Par contre,
    il n’y a pas besoin de faire de grands efforts pour être stupéfait
    par certains comportements. C’est quoi le patrimoine ? De
    grands édifices comme l’hôtel El-Aurassi, Riadh El-Feth ou
    cette petite baraque sans prétention, nichée au fond d’un bois ?
    Est-ce que restaurer des petites maisons forestières pour faire
    revivre cette sensation de ne pas couper le cordon
    ombilical avec le patrimoine, c’est cela militer en faveur d’une
    protection de celui qui restitue, à la mémoire, les lustres
    d’antan ? Sans aucun doute que c’est aussi cela ! Il n’est pas un
    seul jour où en longeant les rues d’Alger la Blanche, ce n’est pas
    un hasard si on l’appelle ainsi, l’on ne découvre pas, en levant
    la tête, un pan de son histoire, à présent rudoyé. Ne pas avoir,
    dans son ADN, un penchant pour la destruction tient,
    aujourd’hui, du fait miraculeux. Il faut dire que l’on se garde de
    plus en plus d’évoquer ces travers ou ces mauvais exemples qui
    inspirent un comportement que tout le monde dénigre ou,
    au contraire, porte aux nues. Je me souviens de ce qui se
    racontait à propos de l’un de nos ministres de l’Intérieur. Il avait
    fait enlever des piliers de ruines romaines juste pour en décorer
    sa maison et en mettre plein la vue à ses fréquentations. Je
    n’ai jamais vraiment compris pourquoi certains individus
    éprouvaient le besoin d’impressionner leur entourage ou de
    donner l’illusion d’une élévation par rapport aux autres dans l’échelle
    sociale. ça confère peut-être, je ne sais pas, je n’ai jamais pensé
    à dévaster des ruines d’éléments qui renseignent sur une organisation
    socio-économique et culturelle qui a fait les beaux ou mauvais
    jours de siècles qui ont participé à la construction de l’Algérie
    avant notre ère. Il y en a beaucoup qui n’éprouvent aucune
    gêne à s’inventer des origines et un raffinement qu’ils n’ont pas.
    Beaucoup pensent que l’on ne peut pas être acteur de sa propre vie
    si l’on ne s’assoit pas sur l’histoire des autres. Au fait, c’était quoi le
    sujet ? C’était agréable de dériver.
    M. B. 
    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

Page 17 sur 22 PremièrePremière ... 71516171819 ... DernièreDernière

Règles de messages

  • Vous ne pouvez pas créer de nouvelles discussions
  • Vous ne pouvez pas envoyer des réponses
  • Vous ne pouvez pas envoyer des pièces jointes
  • Vous ne pouvez pas modifier vos messages
  •