A propos d’avenir sécuritaire !SOIT DIT EN PASSANT
30 Novembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où je n’arrive pas à prendre mes distances par rapport
à certaines certitudes relatives au devenir de l’Algérie. Je me rends de plus en plus
compte que je ne suis pas la seule à m’interroger sur la situation que traverse
mon pays, cerné, affirme-t-on, à ses frontières par des groupes terroristes affiliés
qui à Daesh, qui à El-Qaïda. Quoi de plus normal, me diriez-vous, d’opter pour
l’une ou l’autre des lectures qui sont faites du contexte local, quand on vit sur place ?
Je n’aime pas trop l’attitude de certains cabinets américains qui émettent des avis en
veux-tu en voilà, comme s’ils étaient les seuls à savoir évaluer les risques sécuritaires
encourus par les uns et les autres. Je les déteste quand ils affirment ne pas voir d’un
bon œil l’avenir qui attend les algériens. Mais, heureusement, tous les supposés
rompus aux analyses du genre n’usent pas de la même arrogance pour expliquer
pourquoi les choses ont des chances de bien ou mal tourner pour le reste de
la planète. Je me souviens être tombée il y a quelques semaines sur deux points de
vue aux antipodes l’un de l’autre. Celui d’un institut, l’AEI, l’American Entreprise
Institute, qui parle de l’Algérie comme d’un pays très exposé et donc programmé à
un effondrement certain dans un futur proche. L’auteur, qui aurait fait ses classes au
Pentagone, nous désigne même à la troisième place parmi les dix pays promus par
lui à une invasion imminente. J’en ai eu froid dans le dos avant de me rendre
compte de la faiblesse des arguments avancés pour étayer ledit raisonnement.
A-t-on le droit de parler avec autant de légèreté quand on traite de choses aussi
graves ? C’est fou comme les Occidentaux peuvent, aujourd’hui, ne plus faire
illusion lorsqu’ils abordent la question terroriste. Par chance, je suis tombée quelques
jours après sur un site d’informations spécialisé dans les questions sécuritaires.
Lui affirme tout à fait le contraire et m’a quelque peu rassurée en évoquant un
«niveau de sécurité élevé» ! L’auteur a eu la bonne idée, pour nous servir un point
de vue de qualité, de se faire briefer par notre ambassadeur à Washington !
M. B.