Notre ami Fidel !

SOIT DIT EN PASSANT
01 Décembre 2016

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine


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Il est des jours comme ça où, à tellement entendre dire à propos
de Fidel Castro qu’il était un grand révolutionnaire, ami des peuples
en lutte pour leur liberté, grand ami de l’exemplaire Algérie dont il
a, jusque tard porté la tenue de son équipe nationale, j’ai
fini par me demander s’il y en aurait qui en parleraient autrement.
Lorsque j’ai abordé le sujet de la disparition du grand homme
avec quelques-uns de mes amis, insistant sur l’expression
«grand homme», il s’en est trouvé qui m’ont rétorqué de façon
cinglante : «Je m’en fous !» Après de brefs échanges, j’en ai conclu
qu’il n’y avait pas que ceux qui le vénéraient, mais aussi ceux qui
en parlent en termes peu éloquents. Une fois qualifié de dictateur,
ceux qui refusent de céder à la glorification fustigent ses
cinquante ans d’autoritarisme avant d’enchaîner sur ces hommes de
pouvoir qui ne s’interrogent jamais sur la moindre équation qui
s’offre à eux et qui font mine d’en maîtriser les moindres contours,
sans même y avoir jamais réfléchi. Le deuil de 8 jours décrété par
l’Algérie, en même temps qu’il ne m’a pas interpellée plus que cela,
ne m’a pas empêchée de balancer entre les premiers et les seconds.
C’est fou l’émoi que la disparition d’un homme que l’on savait
pourtant à l’article de la mort a pu susciter chez les Algériens
auxquels aucun commentaire contraire à leur admiration quasi égale
à celle exprimée par une partie de son peuple n’échappe. A croire
que l’on est en sérieux manque de leader à porter aux
nues. La reconnaissance algérienne à l’égard du chef d’Etat
défunt ne serait-elle pas disproportionnée ? Je ne dis pas injustifiée
parce que ce serait faux, mais disproportionnée ! Il y en a
qui vont s’empresser de me dire mon fait même si je ne rapporte
là que l’avis de ceux qui, sans exagérer le trait, ont saisi la
perche pour passer en revue la personnalité de ces dirigeants qui
règnent sans partage et sévissent sans état d’âme. C’est là qu’en
rappelant que sa propre sœur, elle-même exilée aux Etats-Unis,
lui avait fortement reproché d’avoir transformé Cuba en une
prison à ciel ouvert, un autre ami a parlé de syndrome de
Stockholm à grande échelle !
M. B.