FLASH INFOS : 26/12/2014
A la une/Actualité
Berriane (Ghardaïa) : les causes des derniers affrontements

le 26.12.14 | 17h33
Si ce n’est encore l’amas de toutes sortes d’objet hétéroclites, tels que les pierres, les pneus incendiés et les douilles des grenades lacrymogènes étalées sur le bitume, rien ne laisse deviner que des affrontements ont eu lieu ici, sur toute la longueur du boulevard qui divise Berriane en deux, par cette stratégique route qui est la nationale une, qui traverse l’Algérie de part en part du nord au sud.
Et pourtant, il a fallu faire appel à des renforts de forces anti- émeutes qui sont rapidement parvenues de Ghardaïa pour qu’enfin la situation soit sous contrôle et que le calme soit revenu. Que s’est il passé en fait et quel est le problème ? C’est en fait tout un concours de circonstances qui en est la cause. Le premier est l’incendie de trois véhicules dans un garage la nuit du mercredi au jeudi à la sortie nord de la ville de Berriane, à quelques encablures de la sûreté de daïra de Berriane. Acte de malveillance ou accident ? L’enquête ouverte à ce sujet par le service de police judiciaire de la sûreté de daïra de Berriane déterminera les causes et circonstances. Mais l'enchaînement des faits le lendemain donnera à cette affaire une inclinaison dangereuse.
En effet, vers 11 h 30, les cris d’une femme travaillant à la daïra et surtout ceux d’un employé de la Casnos qui courait en se disant victime d’agression de la part d’un citoyen dans l’exercice de ses fonctions, ont failli mettre le feu aux poudres. Il n’en fallait pas plus que cette grave inconscience de cet employé de la Casnos, pour rameuter tout le quartier arabe situé juste en face d’où des dizaines de jeunes dévalaient des ruelles en pente, pour s’en prendre à leurs voisins mozabites.
« Nous voulons vivre en paix »
Heureusement que les forces antiémeutes de la police, stationnés depuis des mois sur cette route nationale, devenue par la force des évènements une frontière tacitement reconnue par les deux communautés, ont rapidement réagi et empêchés énergiquement ces jeunes de la traverser, évitant ainsi le contact,
pour ne pas dire l'inévitable affrontement
Pendant plus de 3 heures, soit jusqu’aux environs de 20 heures, la route nationale a été coupée à la circulation, entraînant un embouteillage de plusieurs centaines de véhicules, bus et camions aux deux extrémités de la ville . Vers 20 heures quelques automobilistes, connaissant la région, ont toutefois réussi à contourner la ville par des chemins de pistes détournées. Ce n’est que vers 20 heurs 30 que finalement el calme est revenu et la route rouverte à la circulation.
Trois policiers ont été blessés par des jets de pierres et aucune arrestation n’a été opérée. Les renforts sont toujours sur place stationnés aux points chauds et stratégiques de la ville alors des appels au calme, émanant des sages et des notables de la ville appellent au calme et à la sagesse de tous.
« Nous ne voulons pas de cette violence, nous voulons vivre en paix comme nous l’avons toujours fait, nous sommes un même peuple et c’est notre pays à tous. Notre destin est lié, nous sommes de ce fait condamnés à vivre ensemble, laissons donc nos enfants grandir dans la paix et la concorde », nous lance un marchand de journaux qui nous a reconnu.
Séisme à Blida : Du traumatisme au relogement
le 26.12.14 | 10h00
Anissa Sabraoui et son fils Abderezzak espèrent mieux que ce taudis, au centre-ville de Hammam Melouane.
Déjà éprouvés par des conditions de vie lamentables, les habitants de Hammam Melouane comme ceux de Chebli se consolent du traumatisme du dernier séisme en espérant un relogement.
Certains magasins ont rouvert. Poteries et bijoux artisanaux sont exposés. Des dizaines d’enfants proposent des galettes aux passagers. L’hôtel et le hammam accueillent toujours, mais aucun client en vue ! «Les visiteurs ne viennent plus depuis le séisme», regrette un vendeur de galettes dont l’âge ne dépasse pas la dizaine. Hammam Melouane semble renouer avec son quotidien, mais le tourisme, qui constitue la principale activité de cette localité de la wilaya de Blida, est désormais gelé. «Nous vivons un traumatisme quotidien. Nous n’arrivons pas à dormir dans nos appartements complètement délabrés. Nous ne savons plus où aller», se lamente Ahmed Djerroudi, 35 ans, père de deux enfants, qui habite la cité 32 Lgts de l’OPGI, à la sortie de la ville.
«Personne ne dort chez soi. On ne vient là que pendant la journée. La plupart des hommes passent la nuit dehors ou dans leurs voitures. Quant aux femmes et aux enfants, ils sont hébergés par des voisins», fulmine Boudjemaâ Laboudi, 67 ans, qui partage ce qui «reste» de son appartement du rez-de-chaussée avec sa famille nombreuse. Après la peur, c’est la bataille pour le relogement. Ici, c’est le sujet qui préoccupe tout le monde. Dans ce quartier, qui compte 38 familles logées depuis 2003, la plupart des appartements ont été fortement touchés.
Les murs fissurés sont en partie effondrés. Les traces du séisme sont bien visibles sur tous les blocs. Les habitants vivent le calvaire. «Ce sont les services du Contrôle technique de construction (CTC) qui nous ont conseillé de ne plus rester ici», ajoute Ahmed, qui partage sa demeure avec sa sœur, mère d’un enfant. «Ils nous font courir d’un service à un autre. Le président de l’APC nous envoie au chef de daïra qui, de son côté, nous redirige vers l’OPGI ! Nous ne savons plus à qui nous adresser», se plaint la sœur aînée d’Ahmed.
Sinistrés
Hier, la population a été réveillée encore une fois par les secousses d’une réplique qui les a empêchés de regagner leurs lits. Le matin, quelques femmes occupent une partie de la cour de la cité pendant que d’autres sont «obligées» de rester à l’intérieur pour préparer le déjeuner. Les hommes, eux, préfèrent passer la journée en ville. Messaoud Azzouni, 72 ans, père de 10 enfants, aussi sinistré, dénonce : «Le dernier séisme a mis notre bâtiment dans un état lamentable. Ces bâtisses qui n’ont pas été rénovées ne peuvent plus tenir aujourd’hui !» Le fils de Boudjemaâ intervient : «Qu’allons-nous faire maintenant ? Veulent-ils que nous finissions sous les décombres ?»
D’après les habitants, les sinistrés seront relogés à Larbaâ, une autre commune de la même wilaya. Depuis 2003, plusieurs jeunes de cette cité se sont mariés. Les familles d’un même foyer se sont multipliées, ce qui pourrait entraver l’opération de relogement. «Nous voulons bien être relogés, mais le nombre de familles habitant chaque appartement doit être pris en considération», insiste Ahmed. Certains sinistrés sont optimistes et attendent de bonnes nouvelles. «Les habitants attendent une solution de la daïra ou de l’OPGI», espère un trentenaire de la cité des 32 Lgts. D’autres, comme Ahmed, sont sceptiques : «De fausses promesses, comme toujours.»
A Chebli, au nord de Hammam Melouane, où le Craag a situé l’épicentre du dernier séisme, la vie reprend doucement son cours. Khellif Abdelkader, président de l’APC de Chebli, semble confiant : «Nous avons 552 familles sinistrées dont 10% seulement ont besoin d’être relogées rapidement. Une cellule de crise a été installée depuis le début de la semaine dernière. Le CTC a déjà inspecté toutes les demeures touchées. Nous attendons leur diagnostic pour entamer notre réunion avec la wilaya et établir l’ordre des priorités.» Le plafond de la maison des Kramou, l’une des familles sinistrées, ne tient plus. «Nous sommes trois familles à habiter dans cette maison coloniale complètement dégradée, surtout depuis le séisme de 2013. Aujourd’hui, nous ne demandons qu’à partir d’ici pour être relogés ailleurs et bénéficier enfin d’une vie tranquille, loin du danger», espère Mohamed Amine Kramou, 30 ans. Le même souhait est émis par Anissa Sabraoui, veuve, qui vit seule avec son fils Abderezzak, 19 ans, au lieudit place du 20 Août, au centre-ville de Chebli.
Vieux
«Nous souffrons du problème de logement depuis des années. Nous avons bénéficié précédemment d’un appartement qui m’a été attribué avec ma sœur, mariée elle aussi. Nous l’avons refusé car nous avons deux foyers différents, ma sœur et moi. Depuis, le chef de daïra l’a attribué à une autre femme avec qui je suis toujours en justice, dénonce Anissa. Je veux avoir une vie digne avec mon fils. C’est tout ce que je demande.» Abderezzak, lui, souhaite «avoir une vie qui ressemble à celle de tout les Algériens». Les voisins de Abderezzak, deux vieux malades, qui arrivent à peine à s’exprimer, vivent seuls dans une ancienne maison ébranlée, elle aussi, par le séisme. Il s’agit de Abdelkader Driouèche, 85 ans, et sa femme dont on ne peut comprendre que le mot «dar» (maison). Ils ne sont toujours pas relogés alors qu’ils survivent dans une situation lamentable. Depuis quelques années, le séisme est devenu une occasion en or pour des milliers de demandeurs de logement afin de remettre la question sur table. A Bab El Oued et La Casbah, comme à Hammam Melouane et Chebli, le problème de relogement n’est toujours pas réglé. Vraisemblablement, les répliques de la crise du logement dépassent le traumatisme et la peur causés par le séisme.
Sit-in des relogés de la cité 1032 Logements de Douéra
Les sinistrés de Bab El Oued touchés par le séisme du 1er août dernier, relogés une semaine plus tard dans la cité 1032 Logements, à Ouled Mendil (Douéra) envisagent d’observer un sit-in. Selon Kamel Aoufi, président de l’association Immeubles menaçant ruine, cette démarche vient après le délai de 20 jours accordé par l’OPGI qui exige des relogés 70 000 DA comme premiers versement. «Ce sont des familles démunies. Les chefs de famille touchent à peine le SMIG, ils n’arriveront jamais à collecter cette somme en si peu de temps, sachant qu’ils étaient propriétaires avant la catastrophe», ajoute le président de l’association. (Hanane Semane)
LE PRÉSIDENT BOUTEFLIKA QUALIFIE “LA CRISE DES PRIX” DU PÉTROLE DE “SÉVÈRE”
Budget : le gouvernement revoit sa copie
Vendredi 26 décembre 2014-23:34:15
vendredi 26 décembre 2014 - 23:34:15Pour Bouteflika, il n’est pas question de tailler dans les dépenses qui ont aidé à la “stabilité”. 

Des coupes budgétaires seront prises et des arbitrages seront prononcés, mais pas au détriment des transferts sociaux qui seront, à court terme, préservés.
L’optimisme, affiché ostentatoirement par le gouvernement quant à l’amortissement de l’effet de la chute importante et prolongée du prix du baril du Brent sur l’économie et la finance nationales, s’est brutalement dissipé, cédant la place à de sérieuses inquiétudes. L’Exécutif, faussement serein, depuis notamment la fameuse réunion de l’Opep où le niveau de la production du pétrole a été maintenu, accentuant du coup la tendance déjà fortement baissière des prix, finit par admettre la réalité d’une crise aiguë. Une crise tellement préoccupante d’ailleurs qu’un mini-Conseil des ministres lui est consacré mardi.
C’est très significatif, au demeurant, que le président de la République, peu enclin à la convocation du Conseil des ministres depuis son AVC et la convalescence qui s’en est suivie, intervienne pour couper court au laïus gouvernemental, lequel était jusque-là loin de cadrer avec la réalité. Mardi, donc, le président Bouteflika instruisait son gouvernement de revenir de sa fuite en avant et de se mobiliser pour faire face à cette crise de pétrole qualifiée, pour la première fois, de “sévère” et dont les lendemains sont incertains. “La crise actuelle des prix du pétrole est sévère, avec des perspectives imprévisibles à court terme. Aussi le gouvernement est chargé d’en assurer un suivi permanent et d’examiner, trimestriellement, sous la direction du Premier ministre, toute adaptation qui s’avérerait nécessaire dans la gestion économique est budgétaire”, a-t-il averti à l’issue du conseil restreint. La recommandation ainsi faite de procéder à des évaluations trimestrielles, autrement dit de s’astreindre à une vigilance accrue, est, à vrai dire, le signe patent d’une panique à bord. Et pour cause ! Dans le cas du gouvernement algérien, les implications économiques et financières de la chute du prix du baril du pétrole en appellent à des corollaires politiques. Les difficultés économiques qu’occasionnerait cette chute des prix du pétrole sont source d’inquiétudes pour le pouvoir en place dont la survie se trouve menacée. L’indigence financière mettrait inéluctablement à mal un pouvoir qui se maintient et se perpétue par la rente. D’ailleurs, c’est par le recours à l’outrance dans la subvention et à la hausse salariale qu’il s’est mis à l’abri des bourrasques qui ont soufflé en Afrique du Nord et au Moyen-Orient en 2011 à tel point d’ailleurs que, surpris par la crise, il se retrouve face à un terrible dilemme : rationnaliser la dépense publique sans toutefois renoncer à la subvention et à l’investissement.
Choix cornélien
Le gouvernement est rattrapé par son imprévision et son autisme qui a fait qu’il a refusé d’écouter les voix, fort nombreuses, au demeurant, alertant sur les risques encourus à maintenir un tel train de dépenses en l’absence de niches financières exploitables en dehors de l’exportation des hydrocarbures. À quelle politique se rendra-t-il pour ne pas subir de plein fouet les effets de la crise ? Pour Bouteflika, il n’est pas question de tailler dans les dépenses qui ont aidé à la “stabilité”. “Le président Bouteflika a instruit le gouvernement d’exclure toute remise en cause de la politique d’investissements publics qui demeure le moteur de la croissance et de la création d’emplois et qui permet aussi de répondre aux besoins sociaux de la population, notamment dans le domaine de l’éducation, de l’enseignement et de la formation, de la santé et du logement”, est-il souligné dans le communiqué sanctionnant le Conseil restreint des ministres. C’est donc dans le budget de fonctionnement qu’il va falloir opérer des coupes, sinon à tout le moins le rationnaliser. “Le président de la République a également chargé le gouvernement de s’atteler à la rationalisation de la dépense publique, notamment au niveau du budget de fonctionnement.” La crise est donc bien ressentie, même si, pour ne pas avoir à avouer des erreurs d’aiguillage économique, l’Exécutif invité à ne pas céder au désarroi, rappelant que l’État “dispose d’une certaine marge de manœuvre résultant d’un désendettement public anticipé quasi total, des réserves de changes constituées, ainsi que de l’épargne publique accumulée au Fonds de régulation des recettes”. Mais pour combien de temps l’État puisera encore dans la réserve accumulée ? Le Fonds de régulation des recettes (FRR) est passé de 7 000 milliards de dinars en 2012 à juste 4 500 milliards de dinars en 2014.
Si la courbe des prix du pétrole continue à décroître, les réserves vont corrélativement s’épuiser. C’est pour cela que le discours du gouvernement, qui se veut rassurant, manque de pertinence. En effet, les experts ne perçoivent pas comment s’en tenir à une feuille de route, conçue en fonction d’une opulence financière, alors que le tableau affiche un net reflux des recettes. Une équation quasi impossible à résoudre pour un gouvernement qui estime pouvoir réussir, durant les courts rattrapages, ce qu’il n’a pu faire durant 15 ans.