Coup de gueule d’un lecteur !
SOIT DIT EN PASSANT
18 Juin 2016
Coup de gueule d’un lecteur !
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Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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[email protected]
Il est des jours comme ça où, alors que je m’attends à ce
qu’une association de protection des consommateurs se joigne
à certains d’entre nous pour pointer du doigt et dénoncer les
sévères écarts de prix pratiqués pour les fruits et légumes dans
les marchés, je finis par renoncer à mes espoirs en me disant
que la mafia qui règne chez les grossistes et revendeurs a encore
de beaux jours devant elle.En attendant qu’en haut lieu on pense à
sévir, parce que mettre de l’ordre dans toute cette pagaille reste
totalement hypothétique, j'ai la bonne surprise de recevoir du courrier
que je comprends comme le prolongement de ce que je tente parfois
de développer et qui me conforte dans mon engagement, fût-il
seulement verbal. Voici quelques extraits de ce que m’écrit un lecteur
pas content et en même temps pas du tout surpris par ce qui se passe
autour de lui «La crise s'installera quand les gens auront épuisé leur
argent ‘‘MAL ACQUIS’’… puisque vous parlez de consommation, je me
demande comment des gens arrivent à acheter des cerises à 1 500 DA
le kilo. De la folie…Je n’ai vu ça nulle part ailleurs au monde. 1 500 DA
pour un kilo de cerises, soit une seule cerise à 15 DA ! En France,
la meilleure variété d'entre elles (comme le bigarreau) coûte 8 euros
(soit près de 900 DA au taux officiel et 1200 DA au taux parallèle.
Pour les variétés communes comme celles vendues en Algérie, le prix varie
entre 3 et 6 euros le kilo (soit entre 450 et 750 DA). A 1 500 DA en Algérie,
le kilo de cerises coûte l'équivalent de 3 kilos en France. La crise, le pauvre
y étant confronté depuis longtemps déjà, s'installera définitivement lorsque
la dame que j’ai vue tout à l’heure au marché Meissonier ne pourra plus payer
4 500 DA pour 3 kilos de cerises comme elle l’a fait. Je suis titulaire de deux
diplômes universitaires et 4 500 DA, c'est 10% de mon salaire de cadre moyen
dans une municipalité. Cela représente 3 jours de travail pour moi
de 8h à 16h. Voilà où mènent les études en Algérie et à quoi cela sert de
s’entêter à vouloir rester en Algérie !» No comment Salim ! Pour s’élever
contre ce racket organisé, il faut être plus nombreux !
M. B.
Atlas-HD-200 B102 B118
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