SOIT DIT EN PASSANT
16 Juin 2016

Un remède contre l’isolement ?
11265305_1043944242289928_2384745649895165846_n.jpg

Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine


Malika Boussouf.jpg

[email protected]


Il est des jours comme ça où ce qui fait le succès des réseaux
sociaux nous intrigue. Certains comme Michel Polnareff,
l’un de mes chanteurs préférés, mettent cela sur le compte de
la solitude. Je ne suis pas loin de me dire qu’il y a certainement
du vrai là-dedans. Ceux-ci s’en servent pour se faire de la pub
gratuitement, ceux-là pour alerter sur les dangers qui nous
guettent, certains pour confier leur chagrin, d’autres pour
les rencontres et de nouvelles amitiés, et il y a enfin ceux qui y
vont pour la drague. Ils sont lourds mais pas pour tout
le monde. Quoi de plus compréhensible ? Si l’on est maladroit
dans la vie de tous les jours en présence de filles ou de garçons,
on garde, même en se cachant le visage, la gêne que l’on trimbale
par nature.Généralement, ce sont des personnes qui vont avoir
besoin de se présenter différemment, pour un temps, histoire de
gagner en assurance même si l’abus de pseudos nuit gravement à
la crédibilité, en même temps qu’il renseigne sur la piteuse mentalité
d’une catégorie d’individus.Les réseaux sociaux se révèlent
souvent utiles quoi que puissent en penser les réfractaires aux
contacts nouveaux et à l’ouverture aux autres. Ils rendent possible
une communication parfois inenvisageable avec le monde extérieur
autant que l’occasion de se rapprocher des bobos vécus au quotidien
par les uns et les autres. Prodigieux moyen de prêter une oreille
attentive à ceux qui ne veulent pas rester en marge ou se priver d’un
appui moral souvent salutaire.La solidarité est émouvante lorsqu’elle
s’exprime ainsi. Sinon pourquoi y aller ? La compassion permet, elle
aussi, d’entretenir une connexion quelquefois moquée, souvent louée.
Prenons l’exemple de Facebook où beaucoup n’osent pas encore
s’aventurer. Voilà une fenêtre ouverte sur un univers auquel chacun
s’adapte comme il veut ou peut. Un espace où l’on découvre le
caractère futile des infos qui plaisent et le caractère grave de celles qui
font fuir ou laissent indifférent. Un magnifique moyen de retrouver
les copains perdus de vue ou de redonner du souffle à des moments
injustement oubliés d’un parcours personnel.

M. B.