SOIT DIT EN PASSANT
08 Mars 2016
Et une journée pour nous les femmes !
Malika Boussouf

Journaliste, écrivaine

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Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça, où il nous arrive, à nous les femmes, de nous arrêter
un moment, de poser nos paniers comme on dit, histoire de respirer un bon coup
et de réfléchir à la condition qui nous est faite.
Ce n’est qu’à la fin des années 70 que les Nations-Unies, composées en majorité
d’hommes qui y représentaient leurs Etats respectifs, ont fini par convenir que
l’on ne pouvait parler de systèmes égalitaires ou prétendre que le monde travaillait
à être plus juste et plus à l’écoute des siens, sans faire un point sérieux sur
le statut des femmes. Aujourd’hui, le 8 Mars, décrété journée internationale
des femmes, marque la résistance de ces dernières et leurs luttes contre toutes
les discriminations qui les touchent de même qu’il sert de journée de manifestation
pour abattre tout ce qui s’élabore et se construit à leur détriment. Mais pourquoi
ne pas le dire clairement ? Les femmes ont encore du mal à imposer leurs mêmes
prédispositions à gérer les affaires de la cité.
Je ne ferais pas l’impasse sur celles qui n’ont aucun scrupule à emboîter le pas
à ceux qui les asservissent en singeant leur comportement, pour faire
la démonstration de leurs capacités à dominer, à se faire autoritaires et à faire
bon usage de ce pouvoir réservé au «sexe fort».
Proportionnellement parlant, elles sont plutôt rares celles qui, une fois
leur promotion sociale assurée, n’ont pas, par mimétisme, emprunté,
aux responsables masculins, ce comportement qu’elles avaient auparavant dénoncé.
Les femmes alibi, prêtes à marcher sur le dos d’autres femmes pour atteindre
ce statut, on en connaît quelques-unes chez nous. Les victimes, elles, n’ont
pas changé de profil, même si, plus conscientes des enjeux, elles ne se font
plus d’illusions sur la représentativité de celles auxquelles elles ont fait
la courte échelle et qui leur ont tourné le dos, une fois leurs ambitions satisfaites.
S’il faut rendre hommage aux infatigables militantes rompues aux obstacles
à franchir, il faut saluer, tout aussi chaleureusement, celles des femmes
qui donnent de leur temps et de leur voix pour témoigner, interpeller et sensibiliser.

A. T.