SOIT DIT EN PASSANT
14 Février 2016

Malika Boussouf

Journaliste, écrivaine

Alger la Blanche bis ?
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Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça, où l’on se demande si notre mauvaise foi n’a pas
trop tendance à déborder sur la bonne. Evidemment qu’on a le droit de râler.
Il n’est pas question de se priver du plaisir de tailler en pièces tout ce qui
nous incommode. Oui, mais voilà, personnellement, j’aime dire les choses
qui clochent et qui me dérangent, mais j’estime tout aussi sympathique
de signaler les faits quand ils me plaisent. J’aime bien, par exemple,
parler de ceux de nos vénérables concitoyens qui s’acquittent de la tâche
pour laquelle ils perçoivent un salaire. A vrai dire, il n’y a que chez nous que
l’on félicite ceux qui font le travail pour lequel ils sont payés !
Mais on en croise tellement qui ont réussi à
se convaincre que leurs efforts sont peu considérés, qu’ils sont sous-payés pour
la bonne volonté qu’ils mettent à accomplir leur mission pendant que d’autres se la coulent douce
et que, par conséquent, ils n’ont pas à se ruer au bureau ou au chantier !
Du coup, lorsque l’on rencontre l’autre espèce, celle qui, au contraire de la première,
a une haute idée de la valeur travail, on est tellement agréablement surpris que l’on estime
important d’en ameuter la terre entière ! Cela dit, j’ignore si je me raconte de jolies histoires,
si je fais une crise de mégalomanie ou si l’un des billets précédents, «Alger la Blanche»,
a fait mouche, mais je vous affirme, en toute modestie, que
les choses ont quelque peu évolué au marché Réda Houhou (ex-Clauzel), puisque c’est bien
de lui qu’il s’agit.Le marchand de tomates, auparavant adossé à la décharge dont les
relents nauséabonds ne faisaient, néanmoins, fuir personne, a libéré les lieux.
Le pain dans les corbeilles a disparu de là où il était exposé,et incroyable mais vrai,
autour de la benne à ordures, tout est nickel. Presque pas une ordure par terre
et pas une odeur qui vous fasse fuir. Conclusion : lorsque l’on se donne la peine
de faire son boulot même au minimum, cela se remarque. Sinon, le fromage, lui,
continue à s’écouler à l’air libre dans l’indifférence de ceux qui ne sont pas là
pour alimenter nos belles illusions. Attendons qu’ils ne soient pas payés pour.

M. B