Le cholestérol favorise la croissance du cancer du sein

Trop de cholestérol n’est pas bon pour la santé. Dans une nouvelle étude, des chercheurs états-uniens montrent qu’un produit issu du cholestérol mime l'action des œstrogènes et facilite la croissance des tumeurs cancéreuses dans le sein. En veillant à son alimentation, on pourrait donc limiter le risque de développer cette maladie.





Le cholestérol est un lipide essentiel pour l’organisme. Cependant, certaines molécules issues du cholestérol sont néfastes pour la santé. Le 27-hydroxycholesterol par exemple stimule la croissance des cellules tumorales dans le sein. Il est donc important de limiter l'apport de cholestérol dans son alimentation
Le cholestérol joue un rôle central dans l’organisme. Présent dans la paroi des cellules, il leur prodigue de la force et de la souplesse et les protège contre les agressions extérieures. Il sert également de précurseur pour la synthèse de certaines molécules nécessaires au fonctionnement du corps, comme les acides biliaires et les hormones stéroïdiennes.Cependant, s’il est trop abondant, le cholestérol peut devenir néfaste. L’hypercholestérolémie, favorisée par différents facteurs comme de mauvaises habitudes alimentaires ou un stress excessif, conduit à la formation de plaques d’athérome qui bouchent peu à peu les artères et augmentent les risques de maladies cardiovasculaires.
Une alimentation équilibrée est indispensable pour conserver la santé. Un excès de graisses peut entraîner des problèmes cardiovasculaires et augmenter les risques de cancer. © Gudlyf, Flickr, cc by 2.0

En ce qui concerne le cancer, les études sont contradictoires et les connaissances actuelles ne permettent pas vraiment de trancher sur le rôle du cholestérol dans le développement de cette maladie. Bien que la plupart des expériences penchent pour un effet nocif, une étude récente a montré qu’une molécule dérivée du cholestérol possédait des propriétés anticancéreuses. En revanche, plusieurs travaux suggèrent un lien entre le surpoids, le taux de cholestérol et la progression du cancer du sein, la forme de cancer la plus fréquente chez la femme dans les pays occidentaux. Des scientifiques ont même récemment démontré que les lipoprotéines de basse densité (LDL) pourtant connue sous le nom de « bon cholestérol » favoriseraient le développement de ce type de cancer.Le 27HC, un dérivé du cholestérol aux propriétés cancérigènes

Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue Science, une équipe du Duke Cancer Institute aux États-Unis, présente de nouvelles preuves de l’effet du cholestérol dans la croissance du cancer du sein. Les chercheurs se sont intéressés au 27-hydroxycholesterol (27HC), une molécule issue du cholestérol qui joue un rôle similaire aux œstrogènes chez la souris.De nombreux arguments indiquent que les œstrogènes participent à la prolifération des tumeurs mammaires. La molécule 27HC a-t-elle un effet similaire ? Pour répondre à cette question, les scientifiques ont donné du 27HC à des souris souffrant de cancer du sein et ont observé la croissance mammaire. Ils se sont rendu compte que 27HC favorisait à la fois la progression destumeurs et la formation de métastases. Encore mieux : ils ont montré qu’en traitant les rongeursavec des anti-estrogènes, ils pouvaient interrompre l’activité cancérigène du 27HC.Une alimentation équilibrée contre le cancer du sein ?

Pour confirmer ces résultats, les auteurs ont testé l’effet de la molécule 27HC sur des tissus mammaires cancéreux humains. Ils ont obtenu des résultats équivalents à ceux recueillis chez la souris. D’autre part, ils ont observé une association entre la concentration de l’enzyme quicatalyse la production de 27HC et l’agressivité du cancer. « Plus la tumeur est importante et plus il y a d’enzymes productrices de 27HC», explique Erik Nelson, le principal auteur de ces travaux.Ces découvertes montrent que le cholestérol favorise le développement des tumeurs mammaires. Elles renforcent l’idée qu’il est important de surveiller son alimentation, pour limiter les problèmes cardiovasculaires et le cancer du sein. Dans le futur, les auteurs prévoient de tester l’effet du 27HC sur la progression d’autres types de cancer. Ils aimeraient également mettre au point des composés pour inhiber l'action de 27HC et limiter la progression des tumeurs.


L’ocytocine serait bel et bien l’hormone de la fidélité !

L’ocytocine, ou hormone de l’amour, favorise les liens sociaux. Dans une nouvelle étude, des chercheurs allemands suggèrent qu’elle agit directement sur le cerveau et encourage les hommes à être fidèles.




L’Homme, tout comme le campagnol des prairies, est souvent monogame. L’ocytocine serait responsable de ce comportement plutôt rare dans le monde animal

Les relations humaines sont en partie guidées par les hormones. L’ocytocine, par exemple, unemolécule sécrétée par l’hypophyse, favorise le développement d’un lien fort entre une mère et son enfant. Hormone de l’amour, elle est aussi produite pendant l’acte sexuel et accompagne la naissance de l’attachement amoureux. Elle facilite également les relations sociales et pourrait même être utilisée pour le traitement de la timidité et du manque de confiance en soi.Mais son rôle ne s’arrête pas là. Plusieurs études ont montré que l’ocytocine favorisait la fidélité dans une relation de couple. Tout a commencé en 2001 par une étude chez le campagnol des prairies. Contrairement à la plupart des autres mammifères, ce petit rongeur est strictement monogame et voue son existence au bien-être de sa partenaire et de sa progéniture. Cette fidélité, très rare dans le monde animal, est favorisée par la libération d’ocytocine dans le cerveau.
À l’inverse du campagnol des montagnes, le campagnol des prairies (Microtus ochrogaster) est monogame. Chez cette espèce, l’ocytocine contribue à la fidélité et à la solidité du couple. © TheNerdPatrol, Flickr, cc by 2.0

Pour passer des rongeurs à l’Homme, il n’y a qu’un pas à franchir. Dans des travaux récents, une équipe de l’université de Bonn en Allemagne s’est penchée sur ce sujet. Elle a montré que les hommes en couple avec un taux élevé d’ocytocine avaient tendance à prendre leurs distances avec les jolies femmes. Ainsi, tout comme chez le campagnol des prairies, cette hormone rendrait la gent masculine plus fidèle.L’ocytocine, la drogue de l’amour ?

Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue Pnas, les chercheurs allemands ont voulu aller plus loin et ont observé l’effet de l’ocytocine sur l’activité cérébrale. Leurs résultats conduisent aux mêmes conclusions : l’hormone renforce le sentiment d’attachement d’un homme pour sa compagne.Quel effet l’ocytocine a-t-elle sur le cerveau? Pour répondre à cette question, les scientifiques ont recruté 40 hommes hétérosexuels en relation stable. Ils leur ont montré des photos de leur partenaire ou d’autres femmes et leur ont injecté des solutions d’ocytocine ou de placebo par un spray nasal. Grâce à l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), ils ont pu observer l’activité cérébrale des participants au cours de l’expérience.Lorsque les sujets reçoivent de l’ocytocine en regardant leur bien-aimée, certaines régions du cerveau s’activent, en particulier le circuit de la récompense, le système cérébral qui fournit aux individus la motivation nécessaire pour survivre. C’est par lui que nous éprouvons du plaisir à manger ou à avoir une activité sexuelle. En revanche, en observant les visages d’autres femmes, connues ou inconnues, le phénomène ne se produit pas. « Le circuit de la récompense s’active uniquement lorsque les hommes regardent leur partenaire », explique Dirk Scheele, le principal auteur de l’étude. En d’autres termes, connaître une femme n’est pas suffisant, il faut aussi partager une relation avec elle.Et chez les femmes ?

Selon René Hurlemann, le directeur de l’équipe, l’ocytocine agirait comme une drogue qui lie un homme à sa femme. « Ces résultats pourraient expliquer pourquoi certaines personnes tombent endépression lorsqu’elles se séparent de leur partenaire, raconte-t-il. Lors de la séparation, lasécrétion d’ocytocine dans leur cerveau baisse et le circuit de la récompense n’est plus stimulé. Elles ont alors une sensation de manque. »Pour le moment, aucune expérience de ce type n’a été réalisée chez les femmes et il est difficile d’émettre des conclusions. « D’autre part, dans les études animales, on trouve souvent que les comportements sont différents chez les femelles et chez les mâles », ajoute le chercheur. Des études supplémentaires sont donc nécessaires pour éclairer ce mystère.


Grippe H5N1 : un vaccin autorisé aux États-Unis en cas de pandémie

La grippe épidémique A(H5N1) circule en Asie et en Afrique depuis plus de 15 ans, frappant peu mais très sévèrement. Dans l’éventualité où le virus muterait, deviendrait contagieux d’Homme à Homme et provoquerait une pandémie, les autorités sanitaires des États-Unis viennent d’approuver le premier vaccin avec adjuvant capable de prévenir de la maladie à grande échelle.


Les États-Unis viennent d'autoriser le premier vaccin contre la grippe H5N1 avec un adjuvant, permettant de fournir des stocks importants dans l'éventualité d'une pandémie. © Alain Grillet, Sanofi PAsteur,

En 1997, Hong-Kong faisait face aux 18 premiers cas humains de grippe aviaire A(H5N1). Puis, après 6 ans de répit, la maladie a finalement ressurgi en 2003 en Chine, mais surtout au Vietnam, et continue depuis de circuler sur le continent asiatique, mais également en Afrique, l’Égypte étant aujourd’hui le deuxième territoire le plus durement touché par l’épidémie. Au 8 octobre dernier, l’OMS avait dénombré depuis 2003 et à l'échelle mondiale 641 cas avérés, fatals à 380 reprises, soit une mortalité de 59 %. Un chiffre énorme pour un virus de la grippe, compensé (et heureusement) par une faible force de contagion.En effet, la grippe ne se transmet que lors d’un contact rapproché avec un oiseau contaminé et pour l’heure, il n’y a aucune raison de penser que le virus passe d’un Homme à un autre. Mais les scientifiques craignent qu’avec le temps, le pathogène mute et devienne bien plus contagieux, auquel cas les scénarios les plus pessimistes imaginent une pandémie responsable de centaines de millions de morts.Alors les scientifiques tentent de trouver la parade pour nous prémunir d’une telle catastrophe. Depuis quelques années, différents vaccins contre la grippe H5N1 sont même disponibles. Mais aucun d’eux ne se compose d’adjuvants, si bien qu’il faut injecter des doses importantes de virus inactivé pour protéger un individu. Une stratégie qui impose des stocks énormes en cas de pandémie.
Le virus de la grippe aviaire pourrait avoir du mal à causer une pandémie si l'on dispose désormais d'un vaccin utilisable plus facilement à grande échelle. © Cynthia Goldsmith, CDC, DP

Un vaccin anti-H5N1 qui protège 91 % des 18 - 64 ans

La Food and Drug Administration (FDA), l’agence du médicament des États-Unis, vient d’approuver le premier vaccin anti-H5N1 avec un adjuvant. Il s’agit de l’AS03, déjà utilisé contre la grippe A(H1N1) qui, elle, a provoqué une pandémie entre 2009 et 2010, pour son aptitude à amplifier la réponse immunitaire. Ainsi, la FDA peut diminuer la quantité de virus inactivés dans chaque vaccin, ce qui augmente donc le nombre de doses disponibles. Elle espère avoir les moyens de lutter si jamais le virus acquérait la possibilité de se transmettre facilement d’Homme à Homme. Pour l’heure, les vaccins ne sont pas vendus mais stockés pour être ressortis le cas échéant. Ce que personne ne souhaite.La vaccination consiste en deux injections intramusculaires, séparées de 21 jours. Le virus A(H5N1) inactivé et l’adjuvant se retrouvent dans deux compartiments différents, qu’il est nécessaire de combiner avant l’administration.Le produit a été testé chez 3.400 adultes, comparés à 1.000 participants sous placébo. Chez 91 % des adultes vaccinés, entre 18 et 64 ans, les niveaux d’anticorps laissent supposer une immunitéforte contre la grippe, tandis que le chiffre chute à 74 % pour les seniors de plus de 65 ans. Quelques effets secondaires bénins ont été constatés. Le plus fréquent : une douleur sur le lieu de l’injection. D’autres douleurs musculaires, des céphalées, de la fatigue ou des rougeurs ont également été couramment observées, mais la balance bénéfices/risques est jugée favorable.