Les élus du comité d'entreprise de Canal+ ont engagé une procédure de droit d'alerte économique concernant les finances et la stratégie du groupe.
Selon les informations des Jours (payant) vendredi, les syndicats de Canal+ ont enclenché une procédure d'alerte vis-à-vis de leur direction. Définie par le code du travail, cette procédure prévoit que "lorsque le comité d'entreprise a connaissance de faits de nature à affecter de manière préoccupante la situation économique de l'entreprise, il peut demander à l'employeur de lui fournir des explications".C'est ce qu'ont fait la semaine dernière les syndicats de Canal+, une première dans l'histoire de l'entreprise. Comme le révèlent nos confrères, ils ont ainsi adressé une lettre accompagnée d'une série de 9 questions à la présidente du comité d'entreprise de Canal+. Les syndicats demandent notamment des explications et des précisions sur les chiffres inquiétants rendus publics parVincent Bolloré lors d'une récente Assemblée générale de Vivendi. A cette occasion, l'homme d'affaires avait notamment parlé de "faillite" concernant Canal+ et évoqué une possible perte de 400 millions d'euros en 2016 pour les chaînes payantes du groupe.
Une réponse dans une quinzaine de jours
La réponse de la direction à ces questions est attendue "dans un délai raisonnable" d'environ une quinzaine de jours, a fait savoir au Monde Francis Kandel, représentant de la CGT. Dans le cas contraire, le comité d'entreprise "nommera un expert qui sera mieux à même d'aller enquêter sur les comptes", a annoncé le syndicaliste.
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Avenir de Canal+ : Vincent Bolloré maintient la pression sur l'Autorité de la concurrence
Dans "Le Figaro" aujourd'hui, l'homme d'affaires breton a de nouveau lié la survie de Canal+ à la validation de l'accord avec beIN Sports.
Vincent Bolloré
Mourra, mourra pas ? Depuis plusieurs semaines, l'avenir de Canal+ semble très incertain. Des inquiétudes nées des déclarations faites par Vincent Bolloré lors de l'Assemblée générale de Vivendi, le 21 avril dernier. Ce jour-là, le président du conseil de surveillance du groupe Canal+ avait pour la première fois évoqué une possible disparition de la chaîne cryptée lancée en 1984."Si à un moment, on n'a pas l'autorisation de distribuer beIN, si les pertes continuent, on sera obligé à un moment d'arrêter le robinet. Vivendi ne pourra apporter indéfiniment de l'argent à Canal+", a fait savoir Vincent Bolloré, n'hésitant pas à parler de "faillite". Un moyen pour l'homme d'affaires de mettre un maximum de pression sur l'Autorité de la concurrence qui doit prochainement se prononcer sur le projet d'accord exclusif de distribution passé entre Canal+ et beIN Sports.Depuis, l'homme d'affaires breton souffle le chaud et le froid. Alors que sa sortie a légitimement provoqué l'inquiétude, il a récemment décidé de sortir pour la première fois de sa réserve médiatique en accordant des entretiens informels aux Echos et à Challenges. En plein exercice de pédagogie, Vincent Bolloré s'est montré un peu plus optimiste que le 21 avril dernier. "Je pense non seulement que Canal+ est sauvable, mais qu'il sera sauvé, sous réserve des accords prévus et des économies à faire", a-t-il expliqué à nos confrères le 17 mai dernier.Maintenir la pression sur l'Autorité de la concurrence
Lundi, l'Autorité de la concurrence a pour sa part annoncé un report à fin juin de sa décision. Dans la foulée, le site BFM Business révélait les fortes concessions que Canal+ devrait faire pour obtenir la validation de l'accord par l'Autorité de la concurrence. Le groupe audiovisuel pourrait notamment laisser aux téléspectateurs la possibilité de s'abonner à beIN Sports en solo.Coïncidence ou pas, Vincent Bolloré a décidé de prendre une nouvelle fois la parole dans la presse aujourd'hui. Interrogé par Le Figaro, le tycoon d'Ergué-Gabéric a voulu maintenir la pression sur l'Autorité de la concurrence en déclarant : "Si elle (l'Autorité de la concurrence, ndlr) n'autorise pas l'accord ou si elle l'assortit de conditions telles qu'il ne présente plus d'intérêt, Vivendi devra déterminer combien de temps il peut continuer à financer des chaînes qui perdent entre 400 et 500 millions d'euros par an", a-t-il prévenu. Une nouvelle menace de fermeture, au cas où la première ne serait pas arrivée à destination.
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Canal+ : Le patron du "Zapping" invirable pendant plusieurs mois
Patrick Menais va se présenter sur la liste de la CGT pour les élections professionnelles, ce qui le protège de tout licenciement.
"Le Zapping" de Canal+.
Un plan infaillible. Le patron du Zapping de Canal+, Patrick Menais, va selon le site LesJours.fr(payant) se présenter sur la liste de la CGT pour les élections professionnelles qui se tiendront le 3 juin prochain. Il n'est pas le seul, quatre salariés de son équipe le suivent dans cette démarche. Dans le collimateur de Vincent Bolloré pour ses montages à charge sur Hanouna, "Le Grand Journal" ou les décisions et activités du big boss, Menais et ses collaborateurs deviennent donc invirables pendant six mois, protégés par le droit du travail. Cette "protection" ira au-delà s'ils sont élus. Tout licenciement déclencherait une enquête de l'inspection du travail...
"Bâillonnement éditorial"
Fin 2015, Jean-Baptiste Rivoire, rédacteur en chef adjoint à "Spécial Investigation" a été sous le coup d'une procédure de licenciement après avoir rejoint le syndicat SNJ-CGT. La chaîne a finalement renoncé à se séparer de ce journaliste qui, depuis, n'hésite pas à accorder des interviews pour dénoncer les censures et la mainmise de l'actionnaire sur les contenus de la chaîne. "Il y a un bâillonnement éditorial à Canal+", expliquait-il à puremedias.com en avril dernier.
Le plan de Menais et ses acolytes n'amusera sans doute pas la nouvelle direction de la chaîne. Selon plusieurs articles de presse, elle avait décidé de se séparer à la rentrée des zappeurs historiques dont Patrick Menais, en poste depuis 27 ans ! La production de cet ovni télévisuel aurait même été proposée à Cyril Hanouna. Fort de son contrat de 250 millions d'euros sur 5 ans, l'animateur doit produire à tout-va pour Canal+ et les chaînes du groupe. Vincent Bolloré laissera-t-il libre de ses montages Patrick Menais une saison de plus ? Va-t-il malgré tout entamé une procédure de licenciement à son encontre, ou le mettre dans un placard pour l'écarter de la production de ce programme et négocier son départ ? Réponse dans les prochaines semaines.
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