FLASH INFOS : 26/09/2014
Tizi Ouzou : Rassemblement en hommage à Hervé Gourdel
Un rassemblement a été organisé ce jeudi, 25 septembre, devant l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou par des citoyens, des étudiants et des militants du MAK (Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie) pour rendre hommage à Hervé Gourdel, exécuté, hier, par un groupe terroriste appartenant à la nébuleuse de Etat Islamique (EI).
A 11H00, des manifestants se sont rassemblés devant l’entrée de l’université. Ils ont brandi des photos du défunt et sur lesquelles on pouvait lire « Hommage à Hervé Gourdel !». De nombreux jeunes se sont accroupis par terre et allumé des bougies à sa mémoire. Deux manifestants ont tenu une large banderole faisant face à la rue principale, sur laquelle est écrit : «Halte aux kidnappings et à l’insécurité en Kabylie !», pour dénoncer les nombreux actes d’enlèvement perpétrés dans la région depuis 2005.
Le commun des citoyens a tenu à dénoncer l’assassinat ignoble du touriste français. «Les terroristes qui ont commis cet acte infâme veulent salir la Kabylie et l’Algérie. Nous condamnons fermement cette sale besogne perpétrée par des criminels qui sont étrangers à la région. Nous sommes ici pour nous recueillir sur sa mémoire et présenter nos condoléances à sa famille», a clamé un jeune manifestant à travers d’un mégaphone. «Plus de 80 kidnappings ont été enregistré dans la wilaya de Tizi Ouzou et aucune affaire n’a été élucidée jusqu’à aujourd’hui», renchérit un autre.
Vers 12H30, les manifestants se sont dispersés dans la calme.
La France maintient ses opérations militaires contre l’EI
Après la décapitation d’Hervé Gourdel
Un pilote français aux commandes d’un Rafale lors d’une mission en Irak.
La France continuera ses frappes aériennes et ses opérations militaires contre les positions de l’Etat islamique (Daech). C’est la réponse du président français au groupe terroriste Jund Al Khilafah, qui a décapité Hervé Gourdel.
ParisL’Algérie dénonce un «acte abject et odieux»
De notre correspondant «Notre compatriote a été assassiné lâchement, cruellement, honteusement», a déclaré, ému, François Hollande, hier soir depuis New York, où il participe à un sommet de l’ONU sur le climat. «Hervé Gourdel a été victime d’un crime odieux dont les auteurs devront être châtiés», a-t-il ajouté. Il a pris ensuite un ton plus ferme pour affirmer que «cette agression contribue à renforcer notre détermination, la France ne cédera jamais au terrorisme».Il a assuré ses alliés américains que «les opérations menées par la France vont se poursuivre le temps nécessaire» pour atteindre leurs objectifs. Il a ensuite confirmé cette position dans une tribune aux Nations unies.
La classe politique française, tous courants confondus, a réagi solennellement pour dénoncer les images épouvantables et effroyables de la décapitation d’Hervé Gourdel, diffusées sur YouTube par les terroristes de Jund Al Khilafah.
Pour sa part, le maire de Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes), commune où vivait le défunt, a reproché au gouvernement français de ne pas avoir négocié la libération de son concitoyen. Tout en se disant «effondré par la barbarie des terroristes», Henri Giuge s’est emporté devant la presse qui lui demandait s’il mettrait les drapeaux en berne. «On ne peut pas mettre des drapeaux en berne et ne rien avoir fait pour qu’Hervé Gourdel subsiste. Je suis en colère contre tout le monde. La négociation n’est pas la voie choisie par le gouvernement français. J’ai peur pour la France. Peut-être qu’il ne fallait pas s’engager dans ce conflit», a-t-il martelé.Du côté de la communauté musulmane de France, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a rendu public un communiqué de presse où il se dit «horrifié par l’annonce dramatique», indiquant qu’«Hervé Gourdel vient d’être odieusement exécuté par ses ravisseurs».
Le parquet de Paris s’est saisi de cette affaire et a ouvert une enquête qui portera sur les faits d’assassinat en lien avec une entreprise terroriste.
Comme première réaction à l’assassinat du touriste français, Hervé Gourdel, le gouvernement a qualifié cet acte d’«odieux et abject», ajoutant que c’est avec «beaucoup de peine et de tristesse» qu’il avait appris l’assassinat de l’otage.
«Dès l’enlèvement (dimanche) du ressortissant français, les autorités algériennes ont mobilisé toutes les énergies et tous les moyens humains et matériels pour libérer l’otage», a indiqué, dans un communiqué, le gouvernement en réitérant sa «détermination à poursuivrelutte contre le terrorisme sous toutes ses formes». Avant la réaction du gouvernement, le ministère de la Défense avait diffusé un communiqué pour rappeler sa détermination à «poursuivre la lutte» contre le terrorisme. «Depuis que des informations sont parvenues portant sur l’enlèvement d’un ressortissant étranger par un groupe terroriste au niveau de la zone de Djurdjura, les forces de l’Armée nationale populaire (ANP) ont déclenché des opérations de ratissage et de recherche de grande envergure, en déployant tous les moyens humains et matériels nécessaires en coordination et en coopération avec les différents services de sécurité, en vue de retrouver le ressortissant enlevé et neutraliser ces criminels», a indiqué le MDN dans un communiqué. «Le MDN affirme une nouvelle fois que les opérations de lutte antiterroriste et la poursuite de ces criminels où qu’ils se trouvent, demeurent toujours en vigueur avec abnégation et détermination, jusqu’à leur élimination totale et la purification du pays de leurs actes abjects», ajoute le ministère, qui n’a cependant pas évoqué l’exécution de l’otage français.
Relogement de 589 familles
Bidonville de Bouabbaz (Skikda)
Cinq-cents quatre-vingt-neuf familles (589) du bidonville de Bouabbaz, dans la ville de Skikda, ont finalement bénéficié de logements après plusieurs décennies d’attente et de fausses promesses.
L’opération de recasement a été entamée hier pour concerner un premier quota de 200 logements. Selon un cadre de l’OPGI,
cette opération devra immédiatement se poursuivre pour comprendre les 589 familles concernées. «L’opération s’achèvera dans cinq jours » précise-t-il.Au sujet des lenteurs enregistrées dans la distribution de ces logements, la même source rapporte qu’elles (les lenteurs) ont été essentiellement causées par l’engagement de plusieurs opérations d’aménagement du site. «On ne pouvait pas donner les clés aux bénéficiaires pour les laisser par la suite dans la gadoue et dans l’obscurité», explique-t-on.Le recasement a touché, dans sa grande majorité, les habitants du site dit Front de mer, qui domine le bidonville de Bouabbaz. L’assiette dégagée a déjà été retenue pour abriter le projet du lycée de Bouabbaz, ainsi que d’une bibliothèque. L’opération, qui a mobilisé des moyens humains et matériels, n’a cependant pas fait que des heureux. Une partie des habitants du bidonville, qui n’a pas été concernée, a tenté dans la matinée d’hier de dresser des barricades pour entraver les opérations de démolition des gourbis, et quelques jeunes ont même jeté des pierres sur les policiers présents sur les lieux. Mais globalement, le recasement s’est poursuivi sans heurts particuliers.
A relever que Bouabbaz est l’un des plus anciens bidonvilles de Skikda. Son implantation remonte aux années 1950, quand les militaires français avaient décidé de «déporter» les habitants de Oued Bibi, à l’ouest de Skikda et de les entasser dans des baraquements à Bouabbaz, pour couper le lien que ces algériens entretenaient avec les moudjahidine. A ce jour, on trouve à Bouabbaz plusieurs générations qui se sont succédées et vécu dans le même gourbi construit en 1955. Avec l’éradication d’une grande partie de ces gourbis, Skikda vient de se défaire d’une tache noire, qui a de tout temps enlaidi son paysage urbain. Puissent ces efforts se poursuivre pour redorer le blason d’une ville dite, méditerranéenne.
Après une disparition de 4 jours Une fille de 16 ans retrouvée réfugiée sur… un arbreN. B. O., une fille âgée de 16 ans, disparue depuis samedi dans la commune d’Illiltène, à 70 km au sud de Tizi Ouzou, a été miraculeusement retrouvée vivante, mardi soir vers 21h30, après avoir passé 4 jours sur un arbre, perchée à plusieurs mètres du sol. Selon ses parents, elle a été retrouvée vivante, mais très faible et déshydratée. Transférée par la Protection civile d’Aïn El-Hammam vers le centre de santé d’Iferhounène, elle a été placée en observation. N. B. O. a été retrouvée à 2 kilomètres de chez elle par un villageois qui avait entendu la fille tousser en haut d’un arbre, avant d’alerter les villageois et la Protection civile qui ont procédé à son évacuation.
Pour des raisons qui restent inconnues
Le site du Cned français inaccessible depuis l’Algérie
Le site Internet du Centre national français d'enseignement à distance (Cned), un établissement public du ministère de l'Éducation nationale français, est inaccessible depuis l’Algérie alors qu’il est consultable partout dans le monde, ont relevé des utilisateurs qui s’interrogent sur l’origine de “ce blocage énigmatique !”
Mouloud Hamrouche interdit de conférence à Tlemcen
La section Chlef de la Ligue algérienne des droits de l'Homme nous a fait parvenir le communiqué dans lequel elle s'élève contre l'interdiction par le pouvoir de la conférence de Mouloud Hamrouche.Le pouvoir n'aime pas la liberté d'expression et le débat public. A preuve ? l'ancien chef de gouvernement vient de subir une interdiction de parler en public. Dans un communiqué la LADDH Chlef "dénonce des mesures de représailles contre les associations notamment la Laddh dont les objectifs vont à l’encontre du discours officiel. Après le service de la Direction de la réglementation et des affaires générales (D.R.A.G) de la wilaya de Tlemcen vient de refuser verbalement la demande d'autorisation pour le bureau de wilaya de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme de la wilaya de Tlemcen, pour la tenue d’une conférence sur le thème «L’Etat algérien et les défis de la mondialisation", animée par l’ancien chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche, à l’hôtel Pomaria".Le pouvoir est dans les déclarations dithyrambiques sur la liberté de la pression et la démocration mais pas dans les faits. Bien au contraire. La Laddh rappelle que les contradictions des autorités du pays. "Ces mesures de représailles contre les associations notamment la Laddh (...) vont à l’encontre du discours officiel.", écrit cette organisation.Par ailleurs écrit Houari Kadour, "la Laddh Chlef exprime sa totale solidarité avec le bureau de wilaya de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme de la wilaya de Tlemcen dans ce combat quotidiennement pour enraciner la culture des droits humains et des valeurs universelles". Et "demande aux autorités de mettre fin à ces agissement contraires aux dispositions du Pacte International pour les droits civils et politiques et de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples ratifiées par l’Algérie."
La conférence de Hamrouche interdite par les autorités.
L’orientalisme d’Edward Saïd
Culture
Depuis la parution du livre-phare du professeur de littérature comparée, Edward Said, L’Orientalisme, réagissant aux discours trop marqués par les jeux de l’exclusion de Bernard Lewis, Huntington et Fukuyama, le monde de la pensée a entamé de sérieuses et nouvelles réflexions sur la question de l’altérité perçue autrement, c’est-à-dire passée au crible fin de la critique et de l’interrogation
Edward Saïd
Ce livre est tout d’abord une critique d’un certain orientalisme qui crée l’Orient pour en faire un espace marqué par la barbarie et la sauvagerie. C’est d’ailleurs cette manière de faire et de voir qui a toujours caractérisé la littérature coloniale, mais également le discours de certains auteurs autochtones ou d’autres écrivains extrêmement controversés comme Albert Camus par exemple. Said s’insurge contre ce discours réducteur et propose une redéfinition de l’appareillage conceptuel ciblant les anciennes colonies. C’est dans ce sens que son livre fait date, déconstruisant le regard de l’ « Occident » sur un « Orient » schématisé, stéréotypé , une création de l’imaginaire « occidental », produit d’une vision du « dehors », faisant de l’Autre, un bloc singulièrement pauvre, qui ne pourrait retrouver une certaine humanité que s’il acceptait de se fondre dans l’instance européenne. Mohamed Arkoun va également dans ce sens en évoquant le cas de l’Algérie : "Les Français modernes, représentants des Lumières laïques, ont créé en Algérie le droit de l’indigénat conçu et géré par l’État républicain. L’Autre est ainsi vraiment l’étranger radical, qui ne peut entrer dans mon espace citoyen ou dans mon espace de valeurs religieuses et/ou démocratiques que s’il se convertit ou s’assimile, comme on dit encore à propos des immigrés".Nourri des textes fondateurs de Fanon (Les damnés de la terre ; Peau noire, masques blancs), de Césaire (Cahier d’un retour au pays natal ; Discours sur le colonialisme) et d’Albert Memmi (Portrait du colonisateur) et d’une certaine littérature anglo-saxonne rejetant l’Autre, Edward Said propose une relecture du monde, démontant les mécanismes du fonctionnement du discours colonial traversant les contrées des pratiques sociales, politiques, littéraires et artistiques. Le postcolonialisme qui va par la suite s’enrichir des travaux de Bhabha et de Spivak, apportant une autre manière de lire les réalités coloniales, notamment, à partir des expériences asiatiques et indiennes, propose certes une nouvelle exploration du discours colonial, mais peut tomber dans les pièges du rejet de l’"Occident" considéré comme un bloc, une totalité dépouillée de ses contradictions et de ses luttes, d’ailleurs non défini, ni délimité et du particularisme qui engendrerait une lecture essentialiste du monde, loin des jeux libérateurs et opératoires de l’Histoire. Une lecture fondée sur les jeux de polarités pourrait neutraliser toute lecture sérieuse et altérer la réalité. Avec l’émergence d’idées nouvelles et de débats nouveaux caractérisés par la présence d’interrogations puisées dans les propositions de Deleuze, Foucault, Derrida et Ibn Khaldoun, Ibn Rochd ou Abed el Jabiri, de sérieux positionnements sont possibles, nourris de la positionalité chère à Foucault, de la dissémination (Derrida) ou de la notion de rhizome, mais surtout de Glissant, Said, Mroua et d’Arkoun et de l’idée de transculturalité de Fernado Ortiz rendant désormais obsolète cette histoire d’interculturalité, trop peu engageante.Une autre critique, plus ou moins libérée des canons dominants est-elle possible ? N’y a-t-il pas risque d’une nostalgie et de la célébration d’un passé mythique ?
Ce livre d’Edward Said est essentiel, fondamental.Et si nous tous, nous nous mettions à discuter de ces questions importantes mettant en jeu les territoires méthodologiques et épistémologiques…