Michalak : La saison de la renaissance
Philippe Saint-André, s'il avait prévu de ne pas aligner samedi, à Brisbane, pour le premier des trois tests des Bleus face à l'Australie, les finalistes du Top 14 à peine débarqués, pourrait finalement choisir de solliciter Frédéric Michalak, réduit au rôle de spectateur en phases finales avec Toulon. Plutôt que de relancer Morgan Parra en dix.
Michalak toujours prêt ! Ce pourrait être la devise en cette fin de saison de l'ouvreur toulonnais qui, s'il n'a pas eu droit de cité lors des phases finales avec son club, que ce soit en Coupe d'Europe ou en Top 14, pourrait en revanche reprendre du service avec les Bleus pour le premier des trois tests face aux Wallabies ce samedi, à Brisbane (en direct sur notre site dès 12h).
Cantonné en tribunes par Bernard Laporte à un rôle de spectateur, Frédéric Michalak (31 ans, 68 sélections) s'est logiquement incliné devant sa majesté Wilkinson et n'a pas pris ombrage non plus de se voir préférer le Sud-Africain Michael Claassens sur le banc des remplaçants.
Un Michalak qui, du coup, à peine débarqué en terres australes en compagnie des six autres finalistes du Top 14 (Bastareaud, Menini, Tales, Dulin, Lamerat, Mach), n'a pas tardé à afficher le même état d'esprit hyper positif.
Celui d'un joueur qui, du haut de ses 31 ans, plutôt que de vivre la marche triomphale du RCT vers le doublé Coupe d'Europe-Championnat, a préféré jouer le jeu à fond. En parfait coéquipier, dévoué, quitte à assumer le rôle de « l'ambianceur » en multipliant notamment les clins d'œil sur la vie du groupe via son compte Twitter. Un joueur de son expérience et de son calibre aurait pu se cabrer.
Mais Michalak en a vu d'autres et sait que cette tournée d'été peut lui offrir sa chance. Voire même sa revanche.
Michalak : "Je suis moins mâché"
"C'est agréable de retrouver le groupe. J'ai l'impression qu'ils ont passé une semaine studieuse, il y a aussi une bonne ambiance. Ça fait plaisir de changer d'univers et de jouer pour l'équipe de France, a commenté Michalak dès sa descente de l'avion. C'est forcément déjà un gros plaisir. Mais ce serait encore un plus gros plaisir que d'affronter une grande équipe et de gagner ces Australiens."
Sevré de grands matches et de la moindre sélection depuis la tournée d'automne 2013, le voilà dans les starting-blocks : "Aujourd'hui, je me sens bien physiquement puisque je n'ai pas eu de match la semaine dernière comme les Castrais ou les Toulonnais, qui ont joué ce week-end, je suis moins mâché, donc forcément plus apte à jouer ce week-end en tous les cas".
Un acte de candidature en bonne et due forme que le sélectionneur Philippe Saint-André aura bien du mal à ignorer. Entre un Rémi Tales, apparu émoussé en finale du Top 14, et un Morgan Parra, qui a pu dépanner en dix cette semaine à l'entraînement, mais n'a plus assumé ce rôle au niveau international depuis la Coupe du monde 2011, Michalak se pose là, en dépit d'un probable manque de rythme.
Cela suffira-t-il, samedi, à compenser un mois sans compétition. «Je ne sais pas si physiquement je serai bien mais la question ne se pose même pas: il faut être bon à tout prix. J'ai envie de jouer. En plus c'est l'équipe de France, c'est un truc au-dessus. Je suis impatient de toucher les ballons.» De lancer la saison de la renaissance. Celle qui peut (re)faire de lui la star du rugby français. Le grand bonhomme de l'année 2015.