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Re : Rencontre Résultats Classement
Top 14: Le Racing-Métro, monstre au sang-froid, mate Toulouse
L'ouvreur irlandais Jonathan Sexton a inscrit les 21 points du Racing-Métro, victorieux à Toulouse en barrage du Top 14, le 9 mai 2014.
RUGBY - Dominatrice en conquête, ultra-réaliste, la formation francilienne a gagné à Toulouse (16-21) et défiera Toulon en demi-finale du Top 14…
S’ils avaient cru aux statistiques, les joueurs du Racing-Métro seraient sans doute restés du côté de Colombes ce vendredi, plutôt que d’aller jouer un barrage de Top 14 à Toulouse. Depuis leur retour dans l’élite, en 2009, les Franciliens n’avaient jamais gagné un match de phase finale (quatre défaites). Et leurs hôtes Rouge et Noir restaient sur vingt demi-finales de championnat d’affilée depuis 1994, la dernière obtenue en 2013 après un succès à domicile sur… le Racing (33-19).
Mais à présent, les deux séries sont terminées. Et l’équipe entraînée par les deux Laurent, Labit et Travers, a gagné le droit de défier Toulon en demie, vendredi à Lille. «C’est un exploit, s’enthousiasme Labit. On sait ce que ça représente de venir éliminer Toulouse à Toulouse. Ce type de rencontres se joue autour de la défense, de la conquête et de l’efficacité. Nous avons été au rendez-vous.»
Certes, le Racing-Métro a encaissé le seul essai du match, signé Hosea Gear (43e), lors d’un début de deuxième acte marqué par la révolte éphémère des locaux. Mais il a écrasé le secteur de la conquête, surtout en mêlée, avec cinq pénalités récupérées sur cette phase. Souvent critiqué lors de la première partie de saison, Jonathan Sexton a puni les fautes toulousaines, en inscrivant les 21 points de son équipe, avec 100 % de réussite. «Il a montré que c’était un grand joueur», apprécie le centre Henry Chavancy, enfant du club Ciel et Blanc.
Labit: «on a remis certaines pendules à l’heure»
Le sang froid de l’ouvreur irlandais a contaminé l’ensemble de ses coéquipiers, jamais affolés, même au cœur de la poussée toulousaine. «Il faut reconnaître qu’il y a eu une certaine sérénité», explique le capitaine Antoine Battut, tout sauf euphorique. «Si on l’est, on en prend 40, comme la semaine dernière à Montpellier (44-10)», lâche le troisième ligne, bourreau du Stade Toulousain, son club formateur.
Les amateurs de jeu au large et de folles percées ne goûtent que très peu le rugby tout en puissance des Racingmen. Mais ces derniers s’en moquent, Laurent Labit en tête, qui savoure à sa juste valeur cette qualification en demi-finale, après un exercice marqué par de nombreuses critiques. «On a entendu parler de saison chaotique, d’ambiance soi-disant moyenne, de joueurs qui voulaient repartir dans leur pays, détaille le technicien. On a remis certaines pendules à l’heure.»
Vainqueur du Bouclier de Brennus 2013 avec Castres, au côté de son inséparable binôme Travers, Labit espère désormais le remporter avec le club francilien. Pour cela, il faudra d’abord franchir l’obstacle Toulon en demi-finale. «Ce sera très difficile, souffle-t-il. Depuis quelques semaines, cette équipe tourne à plein régime.» «Nous ne serons pas favoris face au champion d’Europe et vice-champion de France, consent Chavancy. Mais si nous mettons le même cœur que ce soir (vendredi)…»
Les rêves de grandeur du richissime président Jacky Lorenzetti n’ont jamais semblé aussi près d’être réalisés.
Dernière modification par edenmartine ; 10/05/2014 à 18h40.
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Re : Rencontre Résultats Classement
Top 14: La fin d’une époque pour le Stade Toulousain
Gaël Fickou (au centre) et Iosefa Tekori dépités après la défaite du Stade Toulousain face au Racing-Métro (16-21), le 9 mai 2014 à Toulouse, en barrage du Top 14.
RUGBY - Pour la première fois depuis 1993, le club le plus titré du rugby français, battu à domicile par le Racing-Métro, ne participera pas aux demi-finales du championnat…
Avec le temps, le phénomène semblait aussi naturel que la fonte des neiges ou le retour des hirondelles.
Depuis vingt ans, le printemps était synonyme, au minimum, de demi-finales du championnat de France pour le Stade Toulousain. Jusqu’à ce vendredi, où l’un des nouveaux riches du Top 14 a fait tomber de son piédestal le roi Toulouse et ses 19 sacres, entre 1912 et 2012. Le Racing-Métro a créé une extraordinaire sensation en venant s’imposer au stade Ernest-Wallon, en barrage du Top 14 (16-21).
«Dans le vestiaire, tout le monde est énervé, a reconnu Yacouba Camara (19 ans). Mais le Racing a été meilleur que nous.» Avec l’autre néophyte Cyril Baille (20 ans), le jeune troisième ligne a été le seul joueur envoyé au front médiatique, pendant que les cadres ruminaient leur déception sous la douche.
L’emblématique manager général Guy Novès ne s’est pas défaussé. «Il y avait la place pour passer, mais on a quand même fait un petit match, reconnaît-il. Objectivement, c’était un petit Stade Toulousain. On ne peut pas prétendre jouer une demi-finale avec autant de lacunes. L’adversaire méritait de gagner, on lui souhaite le meilleur pour la suite.»
Blessures et sélections n’expliquent pas tout
Malgré un éphémère regain de forme en début de seconde période, symbolisé par un essai d’Hosea Gear (43e), l’ancien phare du rugby français a failli en conquête, le secteur sur lequel il a bâti ses succès. La mêlée stadiste, surtout, a été prise cinq fois à la faute. Auteur de tous les points de son équipe, l’ouvreur irlandais du Racing-Métro Jonathan Sexton a réussi les sept pénalités qu'il a tentées, pendant que les buteurs toulousains Jean-Marc Doussain et Luke McAlister «égaraient» neuf points.
Voici comment s’achève une saison au cours de laquelle Toulouse n’aura que très rarement donné sa pleine mesure. «Vingt ans en demi-finale et une année en quart, ce n’est pas dégueulasse non plus, objecte Novès. On finit quatrième de la phase régulière du Top 14. En Coupe d’Europe, on fait aussi un quart, après avoir remporté cinq matchs sur six dont une victoire aux Saracens (16-17 le 18 octobre 2013, chez le futur finaliste de la HCup). Mais à l’époque, on travaillait dans la continuité.»
Les blessures de cadres (Dusautoir, McAlister, Lamboley, Fritz) et les nombreux sélectionnés en Bleu, absents lors des fameux «doublons» championnat – matchs du XV de France, ont pénalisé Toulouse. Dans un Top 14 de plus en plus homogène, ces facteurs ne pardonnent plus. Mais ils n'expliquent qu'en partie les récurrents problèmes en touche comme en mêlée, ou le manque d'inspiration en attaque...
«Quand on gagne, on se remet en question, glisse Novès. Quand on perd, il en va de même.»
Le week-end prochain, pour la première fois depuis 1993, le manager général stadiste, ses joueurs et leurs supporters regarderont les demi-finales du championnat de France à la télé.
Dernière modification par edenmartine ; 10/05/2014 à 20h02.
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