L’ambassade d’Algérie en Libye fermée jusqu’à nouvel ordre
En raison de la dégradation continue de la situation sécuritaire en Libye, l’Algérie a décidé de ne plus nommer d’ambassadeur dans ce pays, et ce, jusqu’à nouvel ordre.
Nous apprenons d’ailleurs que l’actuel titulaire du poste, Abdelhamid Abou Zaher, vient d’être nommé ambassadeur de l’Union africaine auprès de la Ligue arabe. Pour faire en sorte que cette décision ne pénalise pas les Algériens encore établis sur le territoire de l’ex-Jamahiriya, une source digne de foi indique que les autorités algériennes ont décidé de maintenir ouverts les services du consulat général d’Algérie à Tripoli. L’on mentionne toutefois qu’il ne sera assuré qu’un service minimum.
L’Algérie a, rappelle-t-on, pris la décision le 16 mai dernier de fermer à titre provisoire son ambassade et son consulat général à Tripoli en raison d’une «menace réelle et imminente» visant ses diplomates. «Suite à des informations certaines sur l’existence d’une menace réelle et imminente ciblant nos diplomates et agents consulaires, il a été décidé, en coordination avec les autorités libyennes, de procéder à titre préventif et urgent, à la fermeture de notre ambassade et de notre consulat général à Tripoli», avait alors indiqué un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères.
De nombreux enlèvements et attaques visant les représentations diplomatiques ont eu lieu en Libye depuis le renversement du colonel El Gueddafi. L’ambassadeur de Jordanie en Libye, Fawaz Al Aïtan, avait été enlevé en avril, lors d’une attaque contre son convoi à Tripoli. Il a été libéré un mois plus tard dans le cadre d’un échange avec la Jordanie, qui a remis aux autorités libyennes un djihadiste libyen.
Des groupes extrémistes à l’influence grandissante sont régulièrement accusés d’être derrière ce type d’attaque, rarement revendiquée. Les autorités libyennes de transition, qui ne sont pas parvenues à former une police et une armée professionnelles, avaient reconnu pour la première fois, en mars, la présence en Libye de très nombreux groupes terroristes, dont celui Mokhtar Belmokhar, les Signataires par le sang, qui avait attaqué, en janvier 2013, le complexe gazier de Tiguentourine.
Certaines sources affirment que la menace qui planait sur l’ambassade d’Algérie à Tripoli émanait du groupe terroriste dirigé par Mokhtar Belmokhar. En raison des violents affrontements dans la capitale, les Etats-Unis ont fini aussi par évacuer hier tout leur personnel diplomatique de leur ambassade. La représentation diplomatique américaine fonctionnait déjà avec un personnel réduit mais Washington a décidé d’évacuer l’équipe restante.
Les diplomates américains se sont rendus par route en Tunisie pour se mettre en sécurité. Cette évacuation intervient quelques heures après que le gouvernement libyen a mis en garde contre «l’effondrement de l’Etat».
Alger agacé par les déclarations de François Hollande sur le crash du vol MD-83
le 27 juillet 2014 à 1 h 40 min - Ali Bekhtaoui, Ali Idir.
La forte implication du président français François Hollande dans le dossier du crash du MD-83 agace les autorités algériennes. « Le président français cherche à exploiter un drame pour des raisons politiques internes. Il fait en sorte comme si l’Algérie n’existe pas », déplore une source gouvernementale algérienne.
« M. Hollande a affirmé aujourd’hui que tous les corps des passagers du vol seront rapatriés en France alors qu’il n’y a aucune coordination avec l’Algérie sur ce dossier », ajoute notre source.
Impopulaire dans son pays, le président Hollande s’est fortement impliqué dans le dossier du crash de l’avion d’Air Algérie. « Même nos partenaires maliens et burkinabés sont gênés par cette hyperactivité de Hollande qui cherche à montrer qu’il n’y a que la France qui s’occupe de la gestion de ce crash, ce qui est faux », affirme notre source qui assure que les corps des victimes algériennes de ce crash seront rapatriés directement en Algérie.
« La police scientifique algérienne fait partie de la délégation conduite par les ministres des Affaires étrangères Ramtane Lamamra et des Transports Amar Ghoul qui s’est rendue au Mali. Elle va procéder à l’identification des corps des victimes algériennes pour les rapatrier en Algérie », affirme notre source, en signalant que tous les corps n’ont pas été désintégrés par la violence du crash.
Somalie : 350 000 déplacés menacés de famine
Plus de 350 000 personnes ont besoin d’aide alimentaire urgente dans la capitale somalienne, Mogadiscio, livrée à l’instabilité, une situation alarmante qui concerne également d’autres villes du pays, a indiqué hier l’ONU.
«La situation alimentaire a empiré avec les menaces de sécheresse dans certaines parties de la Somalie», affirme un rapport de l’agence onusienne pour la coordination de l’aide humanitaire. «Les ONG sont dans l’incapacité de faire face aux besoins de plus de 350 000 déplacés à Mogadiscio», s’inquiète le rapport, signalant des «taux alarmants de malnutrition» dans la capitale livrée aux attaques des insurgés islamistes shebab.
Cette alerte intervient trois ans après la famine de 2011, qui a provoqué la mort de 250 000 personnes, pour moitié des enfants de moins de cinq ans. Le rapport met en cause «une pénurie de fonds et une situation sécuritaire volatile qui a restreint la capacité de distribution dans les camps de déplacés». Il y a moins d’une semaine, des ONG ont à nouveau sonné l’alerte, réclamant une aide urgente sur la période des trois à six mois prochains pour éviter une nouvelle catastrophe liée à la sécheresse, affirmant que moins de 30% des fonds nécessaires pour la Somalie sont actuellement pourvus.
Le rapport de l’ONU fait également état d’une situation de «malnutrition, au-dessus du niveau d’urgence» dans sept villes du pays, dont Garowe, Galkayo et Kismayo. La capitale et ses milliers de déplacés vivant dans des habitations de fortune enregistrent la «plus grave détérioration», précise-t-il. Le 20 juillet 2011, alors qu’une des pires sécheresses en un demi-siècle affectait plus de 10 millions de personnes dans la Corne de l’Afrique, l’ONU avait déclaré en état de famine plusieurs régions de Somalie, où l’état de guerre et de chaos permanent depuis 1991 avait aggravé la catastrophe climatique.
Chassés de Mogadiscio en août 2011, les shebab ont abandonné un à un la quasi-totalité de leurs bastions du sud et du centre de la Somalie, mais contrôlent toujours de vastes zones rurales et privilégient désormais les actions de guérilla et les attentats, visant notamment la capitale et les institutions du pays.