Mardi 10 Janvier 2017
Amar et le dilemme du vestiaire !
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Vague de froid en Europe. Près de 30 morts. Vague
de…
… Connerie en Algérie, aucune victime,
al-hamdoulillah !
Un moment, Amar avait pensé s’en débarrasser. Discrètement, il se serait rendu sur les berges de oued El-Harrach — nettoyées par les Japonais — et les auraient balancés, puis s’en serait allé plus vite qu’il n’était venu. Il avait même entamé un vaste travail de recherche et de documentation pour retrouver tous les articles et toutes les vidéos le montrant en train de jouer au football. Amar prévoyait d’en faire un immense autodafé, puis d’ouvrir les fenêtres afin de dégager les fumées suspectes. Mais là, Amar, depuis quelques jours et une poignée de rumeurs, se prend à hésiter. Son équipement de footballeur, il le reluque tous les matins, dans son dressing, mais semble renoncer à le jeter. L’ambiance, le contexte et le mercato d’hiver ont visiblement chamboulé la donne, et Amar ne sait pas s’il doit oui ou non rechausser les crampons. Des voix amies, mais aussi des voix perfides lui soufflent à l’oreille que dans un certain stade, ou plutôt à un stade certain, des travaux de rénovation d’une pelouse de… 5e génération sont en cours. Des ouvriers s’activent à rafraîchir les lignes blanches, à repeindre les buts et à planter profond les piquets de corner. Ça, Amar n’a pas pu le vérifier par lui-même. Pour l’heure, il hésite encore à se rendre au stade. Trop risqué si ce déplacement venait à s’ébruiter. Alors, il soliloque avec son maillot, son short, ses chaussettes et ses chaussures à crampons mous. Un coup, il fait mine de refermer le cabas où est rangée cette tenue, en se promettant une virée, dès le lendemain matin, aux Sablettes. Un autre, il se dit que ça serait tout même ballot de se séparer de cette «tenue de combat» qu’il a tant et tant portée, dans laquelle il a tant et tant sué du dos courbé, de la passe liftée et du dribble chaloupé. Amar vit un dilemme ! Amar souffre l’enfer ! Tout lui indique que la partie de foot pourrait bien reprendre. Mais il panique. Et si l’entrée du stade lui était définitivement fermée ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.