- Au fait, des nouvelles de Mokhtar Belmokhtar ?
- Oui ! Il tue le temps !Que peut-il se passer entre le temps où un homme comme Haddad est porté aux nues, peut faire attendre les trois quarts du gouvernement à son installation au FCE, et le temps où les mêmes, à quelques variantes près, qui poireautaient dans la salle qu’il veuille bien leur dispenser la «bonne» (sic) parole se ressaisissent, boudent, sortent les crocs et le snobent ? Comment expliquer cette séquence magique ? Comment la disséquer ? Haddad n’est pas tombé pour des travaux d’autoroute dont chaque automobiliste et chaque citoyen algérien traîne pourtant les séquelles aujourd’hui. Mais il pourrait tomber pour une question de protocole non respecté au Forum sur l’investissement africain ? Allons ! Allons ! La magie, la prestidigitation, d’accord, mais la sorcellerie, je n’y crois que très modérément. Alors ? A quel moment, et surtout à l’injonction de quel cénacle le «signal» a été donné de redevenir «redj’la» et de quitter la salle bravement, laissant l’entrepreneur-bitumeur ahaner devant un parterre africain ahuri ? C’est là qu’entre en jeu ma fascination morbide ! Oui, je l’avoue, j’éprouve une fascination malsaine face au pouvoir que peut avoir une personne, voire une grappe de personnes. Le pouvoir d’ordonner à un staff gouvernemental d’attendre deux heures que son excellence Haddad veuille bien arriver dans une salle et y prononcer son discours d’investiture au FCE. Et l’autre moment, celui où ordre est aboyé aux mêmes «attendeurs» de «testostéroner» face caméras, de montrer les biceps et de rouler des mécaniques en claquant une pôv’ porte inoffensive. César ! Oui ! Nous sommes en pleine tragédie non pas grecque, mais romaine ! César, le pouce levé. César, le pouce baissé. Dans l’arène, César joue du pouce. Quand on sait ça, on se dit qu’on a tout de même bien avancé. Mais on doit se dire aussi : d’accord, mais qui est vraiment César ? Noyé dans le cirque, au milieu de la foule, et n’ayant pas pris mes lunettes – quel ballot tout de même ! – je n’arrive pas à discerner tout là-haut, dans la loge VIP, les traits du César du moment. Dépité, je me rassois alors, et fume du thé pour rester éveillé au cauchemar qui continue.
H. L.
P. S. : Je vous donne rendez-vous ce samedi 10 décembre, à partir de 13 heures 30, à Tizi-Ouzou. La librairie Multi-Livres Cheikh m’accueille pour une séance dédicaces de mon dernier ouvrage Enseignes en folie 2. Je vous y attends de… thé ferme !
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