Qu’est-ce qui a manqué à Hollande pour briguer un second
mandat ? Un peu…… D’alacrité ! Ne me dites pas qu’il n’y a pas moyen de s’en sortir, d’amortir le choc de cette crise et de ce qu’elle va induire comme dégâts collatéraux. Il y a toujours moyen ! Il faut juste arrêter de tout critiquer tout le temps, et commencer par faire des propositions. Et moi, bon citoyen, citoyen modèle, citoyen conscient, vachement conscient qu’on nous attend au tournant que n’a pas construit Amar Ghoul, j’en ai des propositions. Prenez les élections. Celles qui viennent, les législatives. Je propose que l’on réutilise les bulletins du précédent scrutin. C’est un gain énorme en papier. Et puis, l’autre avantage, c’est de soulager les électrices et les électeurs d’un nouveau déplacement vers les bureaux de vote, donc de dépenses en transport, de tracas ménagers et domestiques, d’encombrements dans la circulation, lesquels induisent plus de monoxyde de carbone dans l’air, de particules de diesel, provoquant inéluctablement des ennuis de santé et, par conséquent, des trous supplémentaires dans la couverture sociale déjà pleine de trous ! Mais attention ! Là, avec cette proposition de reconduire les bulletins d’un ancien vote pour un scrutin à venir, je ne dévoile qu’un aspect infime de mon vaste et ambitieux plan d’austérité et de lutte contre la crise. Parce que, dans les faits, ma théorie économique peut être poussée encore plus loin. On peut aisément imaginer supprimer les législatives ! Oui, M’sieur ! Plus de scrutin du tout ! Donc, pas besoin de manutentionnaires pour aller chercher dans les archives de la République les vieux stocks de bulletins, ni d’agents électoraux pour un comptage des voix qui a déjà eu lieu et une économie substantielle en commission machin-chose de validation des résultats. Rien à consolider, puisque tout aura été déjà consolidé des années auparavant. Non, très honnêtement, et sans me prendre la grosse tête, je suis pas peu fier de ma théorie économique. J’émettrais bien une dernière proposition, le must des must, supprimer par décret les électeurs et par extension, le peuple ! Mais là, je cogite encore sur les détails, je peaufine. Et en attendant que je vous livre la mouture finale de mon projet ambitieux d’abroger la population, je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continu.
H. L.
|