On a du entendre pousser quelques "ouf" de soulagement dans les couloirs du groupe Canal+ ce jeudi. La Ligue national de rugby (LNR) vient en effet de lui confier les droits TV du Top 14 pour les saisons 2019-2020 à 2022-2023, suite à un appel d'offres anticipé lancé en avril dernier. Pour acquérir les 4 packs mis en jeu, le groupe Canal+ devra tout de même débourser pas moins de 388 millions €, soit un montant annule moyen de 97 millions €. Mais il disposera ainsi de l'exclusivité de tous les matches de la saison régulière, des barrages, des demi-finales, de la finale en accès payant, ainsi que des magazines dédiés au Top 14. De plus, lors de chaque journée de championnat, quatre matches décalés seront diffusés, dont les deux meilleurs matches sur Canal+ et deux autres matches sur Canal+ Sport. "Les trois autres matches seront proposés sur Rugby+", souligne la LNR dans un communiqué. A noter que les droits de diffusion de la finale en accès gratuit, actuellement détenus par France 2, seront commercialisés "ultérieurement" par la l'instance sportive. Le contrat comprend enfin la diffusion de plusieurs magazines hebdos dont un magazine en clair sur Canal+ le dimanche, au terme de chaque journée disputée. Canal+, diffuseur historique du rugby, était déjà détenteurs de ces droits, obtenus en janvier 2015 jusqu'en 2019 et un montant alors déjà record de 74 millions d'euros en moyenne par saison.
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Les plages en clair tournent au casse-tête chez Canal+
Yann Barthès quitte le Petit Journal pour rejoindre le groupe TF1 à la rentrée.Un nouveau chamboulement pour les plages en clair de la chaîne cryptée.
Canal+ perd une nouvelle figure emblématique. Yann Barthès, le créateur et présentateur du « Petit Journal » a en effet annoncé son départ vers TF1 et sa petite sœur TMC pour la rentrée prochaine. La chaîne a indiqué que cette émission satirique reprendrait avec une formule rénovée.
Ce départ, après celui d’Antoine de Caunes éjecté cet été du « Grand Journal », est un nouveau chamboulement dans les plages en clair de Canal +. Si le groupe n’a pas dramatiquement abaissé le volume horaire du clair (environ 5 heures par jour en moyenne), la tendance est toutefois à en retirer des émissions phares et à réaliser des économies : en témoigne le passage en crypté des « Guignols » il y a quelques mois, qui avait suscité la polémique, ou encore le remplacement de la société de production du « Grand Journal » par une société du groupe Vivendi, auquel appartient Canal+. La chaîne aurait aussi envisagé un passage du « Petit Journal » en payant, selon l’AFP.
Une « vitrine »
« A l’époque bénie où Canal+ se portait bien, il y a quelques années, le groupe avait beaucoup investi dans les plages en clair, pour en faire une vitrine. Mais aujourd’hui, alors que Canal perd de l’argent et que son avenir est en jeu sur l’accord avec BeIN, le clair est devenu une charge dans un contexte publicitaire plus difficile », résume un proche de Canal+. L’idée est désormais que « le meilleur » de Canal doit être réservé aux abonnés. « D’autant qu’il n’y a pas de lien direct entre le clair et les abonnements », ajoute-t-il. « A quelques exceptions près, comme une émission sur le foot, les tranches en clair ne sont pas forcément représentatives de ce qu’est Canal. Sans compter que les émissions en clair génèrent régulièrement du buzz négatif, donc il n’y a pas vraiment de bénéfice d’image », appuie Philippe Bailly, chez NPA Conseil.
La publicité des tranches en clair représenterait un peu plus d’une centaine de millions d’euros en 2015, soit quelques pourcents des revenus des chaînes payantes du groupe. Elle devrait fondre de 137 millions en 2015 à 110 millions cette année, selon Mainfirst.
Parallèlement, l’audience de ces tranches en clair s’est réduite comme peau de chagrin. En début de soirée par exemple, la part d’audience est tombée de 5 % sur la saison septembre 2014-mars 2015 à 3,3 % pour la saison la plus récente, selon Médiamétrie. L’audience du Grand Journal, depuis les changements opérés l’été dernier - et notamment l’arrivée de Maïtena Biraben - a chuté de moitié. Celle du Petit Journal n’a pas été épargnée, avec une baisse de 27 % (en nombre de téléspectateurs).
Supprimer le clair ?
Dès lors, faudrait-il purement et simplement supprimer le clair ? Pas si simple. D’abord, le fait que Netflix s’associe à TF1 pour diffuser la série Marseille rappelle combien les offres payantes peuvent faire du clair un outil de promotion auprès du grand public. Ensuite, d’un point de vue réglementaire, la convention de Canal prévoit un minimum de 75 % d’accès réservé (c’est-à-dire payant), mais aussi des plages en clair le matin, à la mi-journée et en avant soirée. Si la chaîne voulait modifier cela de manière « substantielle », il faudrait l’accord du Conseil supérieur de l’audiovisuel.
En outre, d’un point de vue éditorial, « les plages en clair sont le reflet d’un parti pris décalé, d’un esprit Canal. Les supprimer, c’est aussi une volonté politique de ne pas se mettre à dos annonceurs et politiques », relève un observateur. Même si la majorité des abonnements Canal sont souscrits pour le sport et le cinéma ou les séries, Natixis estime, dans une étude publiée fin 2015, que 10 % environ des abonnés ont été attirés par l’image de Canal - une dimension communautaire sur laquelle la chaîne a beaucoup communiqué - et en particulier sur le clair. Des changements pourraient ainsi entraîner des désabonnements.
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Vivendi annonce que Canal Plus a perdu 400.000 abonnés en un an et indique "avoir mis en place un plan de transformation majeur"
Les abonnements aux chaînes payantes de Canal+ en France ont reculé de 183.000 au premier trimestre 2016 pour s'établir à 8,28 millions au 31 mars, selon des chiffres rendus publics lors de l'annonce des résultats financiers de la maison mère Vivendi.
En un an, Canal + a perdu plus de 400.000 abonnés (-4,7%), indique également Vivendi qui rappelle avoir mis en place "un plan de transformation majeur", qui s'est notamment concrétisé par des changements à la tête de la chaîne cryptée et le départ de nombreuses figures de la chaîne.
Arnaud de Puyfontaine, le président du directoire du groupe, a souligné que Vivendi continuait à mener la restructuration annoncée de sa filiale de TV payante "avec détermination" au cours d'une conférence téléphonique.
Il a expliqué que Vivendi étudiait plusieurs options en ce qui concerne "l'équilibre entre les programmes cryptés et les programmes en clair", qui pourrait conduire à augmenter le temps d'antenne crypté.
Commentant les informations de presse sur un éventuel projet de cession de la chaîne d'informations iTélé, il a expliqué que Vivendi "n'avait pas entrepris de céder cet actif, mais n'était pas non plus dans une position lui permettant de soutenir des pertes" pour cette chaîne pendant longtemps.
Enfin, Vivendi mise toujours sur un accord de distribution exclusive entre Canal+ et beIN Sports pour récupérer des abonnés, mais cet accord est suspendu à l'avis de l'Autorité de la Concurrence qui pourrait se prononcer avant la fin du mois.
Le portefeuille global de Canal+ est néanmoins en hausse de 170.000 abonnements en un an à 15,4 millions, "grâce aux très bonnes performances des activités de télévision payante en Afrique", relativise le groupe.
Au total, en ce qui concerne la télévision, la "situation difficile des chaînes Canal+ en France est compensée par les autres activités de groupe Canal+, notamment à l'international", note Vivendi.
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Vivendi a publié hier ses résultats pour le premier trimestre 2016.
Vivendi confirme l'hémorragie dont est victime le groupe Canal+ en France. Le géant français des médias a publié hier ses résultats pour le premier trimestre 2016, qui illustrent la mauvaise santé du groupe audiovisuel dans l'Hexagone. Ce dernier enregistre ainsi une perte de 183.000 abonnements entre janvier et mars et a désormais un parc d'abonnés s'établissant à 8,27 millions au 31 mars 2016. Les chaînes de Canal+ en France accusent une perte opérationnelle ajustée de 59 millions d'euros, contre 50 millions d'euros au premier trimestre 2015.
Vivendi souligne que ces mauvais résultats en France sont compensés par les bonnes performances de Canal+ à l'international, principalement en Afrique. Sur ce continent, le groupe audiovisuel enregistre ainsi 500.000 abonnés supplémentaires par rapport à fin mars 2015. Cela permet à Canal+ d'afficher un portefeuille global de 15,4 millions d'abonnements, en hausse de 170.000 sur un an.
Vivendi précise au passage que les chaînes gratuites du groupe Canal, D8 et D17, ont pour leur part vu leur chiffre d'affaires publicitaire augmenter de 11,5 % par rapport au premier trimestre 2015. Porté par l'international, le résultat opérationnel ajusté (EBITA) de Canal s'élève à 169 millions d'euros, contre 165 millions d'euros au premier trimestre 2015. Le chiffre d'affaires s'élève quant à lui à 1,3 milliard d'euros, en baisse de 3,1%.
Yannick Bolloré au conseil de surveillance de Vivendi
Parallèlement à la publication de ces résultats, Vivendi a annoncé l'arrivée de Yannick Bolloré, PDG de Havas, au conseil de surveillance de Vivendi, présidé par son père Vincent Bolloré, premier actionnaire de Vivendi et de Havas. La cooptation de Yannick Bolloré "fait suite à la démission de Philippe Donnet", nommé PDG de l'assureur Generali, annonce le groupe. Elle sera soumise à l'approbation des actionnaires lors de la prochaine assemblée générale, précise Vivendi.
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