Une grève générale ? Et pourquoi donc ?SOIT DIT EN PASSANT
Mardi 27 Décembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
Pièce jointe 24997
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Il est des jours comme ça où lorsque quelqu’un, qui s’imagine être dans le secret de ceux qui font battre le cœur de l’Algérie, vous confie que ça ne va pas tarder à barder, vous repensez à cet appel à la manif d’islamistes qui montent au créneau pour, à travers une démonstration de force comme celles vécues par le passé, transmettre leur solidarité à leurs compagnons d’infortune syriens. Et parce que vous savez que cela n’est pas pour le peuple, mais pour le satané Daesh que leur cœur bat, sans s’engager plus que cela, vous vous figez un instant en vous demandant ce que vous feriez si cela venait à se concrétiser. Mais non ! Bien sûr qu’il ne s’agit pas de ces bouffons là ! Ceux qui ont eu l’idée pas bête du tout de protester contre le régime en place proposent de le faire sous une forme pacifique. Et contre quoi ceux de nos élites, de nos étudiants et de nos syndicats qui nous invitent à protester s’élèvent-ils ? Contre l’austérité, nous dit-on ! Elle avait donc raison la petite vieille rencontrée au marché. On peut tout faire aux Algériens, m’avait-elle affirmé, sauf les affamer. Là où elle s’est sérieusement plantée, c’est lorsqu’elle m’a dit qu’ils casseraient tout. Eh bien non ! Dans le cas présent, ils font montre d’une idée remarquable à tout point de vue. On proteste en restant chacun chez soi. Pas bête l’idée si l’on ne veut pas donner l’occasion aux forces de l’ordre, diligentées par les pouvoirs publics, de malmener qui que ce soit. On sait le génie dont peut fait preuve une autorité qui se sent menacée dans son confort et qui ne tient pas à se laisser dépouiller par les gens d’en bas. Ces culs-terreux qui ont eu, un jour, la fâcheuse idée de vouloir prendre leur destinée en main et qui y sont presque parvenus un certain 5 juillet 1962. On sait, donc, quoi faire, pour en revenir au système que l’on voudrait neutraliser maintenant qu’il prêche l’austérité après nous avoir inondés de tout et de rien. Heu… juste une question sans intérêt : il faut vraiment rester chez soi 5 jours ? Comment évaluer la réussite de la grève et depuis quand cela gêne-t-il que l’on ne travaille pas en Algérie ?
M. B.