Affaires publiques et affaires privées
Affaires publiques et affaires privées
SOIT DIT EN PASSANT
Lundi 26 Décembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où les liens confus et de plus en plus prégnants entre les affaires publiques et celles privées, en même temps qu’elles inspirent de vives critiques, suscitent une forte envie de se boucher les oreilles et de fermer les yeux. Il faut croire que les frasques des uns et des autres, révélées par les médias, laissent le pouvoir totalement de marbre tandis que les gens d’en bas ne ratent aucune occasion de parier sur les sanctions qui vont impérativement tomber. Parce que, cette fois, les choses sont allées trop loin. Il y a bien sûr ceux qui, mieux avisés, constatent l’inertie de l’autorité suprême et l’absence de réactions que l’on aurait pourtant crues implacables. Ceux-là se disent perplexes et n’osent pas traduire, par une totale démission, le silence ni coupable ni prometteur d’en haut. Celui du palais d’El-Mouradia ou de Zéralda où l’on s’est depuis longtemps exercé à rester toujours et invariablement de marbre. Fermer les yeux et se boucher les oreilles, cela ne dure, hélas, qu’un temps tellement court que l’on finit par se demander si l’on a vraiment réussi à prendre un minimum de recul par rapport à la récurrence de ces faits qui ne sont pas aussi brillants qu’on les aurait voulus. Lorsque l’on écoute un patron s’expliquer, sur un ton hésitant, face à une assistance qui, pourtant, semble approuver ses faits et gestes et lui être fidèlement acquise, on a du mal à imaginer que la personnalité qu’il incarne en tant que président d’un forum regroupant les chefs d’entreprises privées qui pèsent le plus sur le marché national puisse s’exprimer aussi mal. Ce n’est pas tant, et nous l’avons dit précédemment, que nous associons origine sociale, niveau scolaire, culturel ou le procédé utilisé pour compter ses milliards, mais le fait qu’il puisse régner de façon aussi arrogante sur le monde des affaires qui m’interpelle personnellement. Ce qui secoue davantage, une fois que l’on a fait le tour du personnage que l’on dit graviter dans l’entourage immédiat des plus hautes autorités du pays, c’est le fait que ceux que la rue désigne comme ses protecteurs continuent de soutenir ses assauts.
M. B.
Une grève générale ? Et pourquoi donc ?
Une grève générale ? Et pourquoi donc ?
SOIT DIT EN PASSANT
Mardi 27 Décembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où lorsque quelqu’un, qui s’imagine être dans le secret de ceux qui font battre le cœur de l’Algérie, vous confie que ça ne va pas tarder à barder, vous repensez à cet appel à la manif d’islamistes qui montent au créneau pour, à travers une démonstration de force comme celles vécues par le passé, transmettre leur solidarité à leurs compagnons d’infortune syriens. Et parce que vous savez que cela n’est pas pour le peuple, mais pour le satané Daesh que leur cœur bat, sans s’engager plus que cela, vous vous figez un instant en vous demandant ce que vous feriez si cela venait à se concrétiser. Mais non ! Bien sûr qu’il ne s’agit pas de ces bouffons là ! Ceux qui ont eu l’idée pas bête du tout de protester contre le régime en place proposent de le faire sous une forme pacifique. Et contre quoi ceux de nos élites, de nos étudiants et de nos syndicats qui nous invitent à protester s’élèvent-ils ? Contre l’austérité, nous dit-on ! Elle avait donc raison la petite vieille rencontrée au marché. On peut tout faire aux Algériens, m’avait-elle affirmé, sauf les affamer. Là où elle s’est sérieusement plantée, c’est lorsqu’elle m’a dit qu’ils casseraient tout. Eh bien non ! Dans le cas présent, ils font montre d’une idée remarquable à tout point de vue. On proteste en restant chacun chez soi. Pas bête l’idée si l’on ne veut pas donner l’occasion aux forces de l’ordre, diligentées par les pouvoirs publics, de malmener qui que ce soit. On sait le génie dont peut fait preuve une autorité qui se sent menacée dans son confort et qui ne tient pas à se laisser dépouiller par les gens d’en bas. Ces culs-terreux qui ont eu, un jour, la fâcheuse idée de vouloir prendre leur destinée en main et qui y sont presque parvenus un certain 5 juillet 1962. On sait, donc, quoi faire, pour en revenir au système que l’on voudrait neutraliser maintenant qu’il prêche l’austérité après nous avoir inondés de tout et de rien. Heu… juste une question sans intérêt : il faut vraiment rester chez soi 5 jours ? Comment évaluer la réussite de la grève et depuis quand cela gêne-t-il que l’on ne travaille pas en Algérie ?
M. B.
Entre rêves et renoncements !
Entre rêves et renoncements !
SOIT DIT EN PASSANT
Mercredi 28 Décembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où parce que quelques heures, seulement, nous séparent d’une nouvelle année, on fait une halte encouragés par un besoin pressant de se débarrasser des mauvaises ondes qui nous gâchent ponctuellement la vie. C’est là que s’imposent de nouveau, à nous, les images de tous ces lieux où le terrorisme a frappé et emporté, dans sa fureur, tellement de vies. A ces moment où personne ne se doutait que l’insensible Faucheuse, à son service, allait encore pouvoir faire le plein. En même temps que l’on évoque le deuil et le chagrin des familles, je ne peux m’empêcher de penser aux vivants.A ceux des pays qui, pourtant frappés de près, ne renoncent pas à avancer et qui, pour ne pas rompre le rythme, continuent d’encourager les talents qui fleurissent comme pour rendre le deuil plus facile à supporter. Les adultes continuent à travailler et les plus jeunes à faire la démonstration que l‘avenir tient par eux.La vie poursuit son cours et fait la preuve qu’elle ne se laissera ni démonter ni engloutir, signifiant aux barbares qui voudraient la soumettre, à défaut de l’anéantir, qu’ils devront, d’abord, s’asseoir sur la force qui la caractérise. Comment, en même temps, ne pas penser aux rebelles syriens, évacués d’Alep par les organismes humanitaires vers un ailleurs, provisoire, supposé moins hostile ? Je me demande combien ils sont et, s’ils sont aussi nombreux qu’on le voit, quel est l’Etat qui pourra bien les accueillir indéfiniment et leur offrir les conditions de vie dont ils rêvaient alors qu’ils s’armaient contre le régime en place. Se doutaient-ils, en hypothéquant leur avenir, qu’ils finiraient ainsi, contraints de renoncer à tout, livrés à un accueil non plus occidental mais tout juste voisin et, surtout, accessoirement bienveillant ? Comment convoquer ces moments où, parce que le besoin se fait pressant, on ravale, bien volontiers, colère, tristesse et amertume et où, y compris les adultes que nous sommes, se laissent gagner par une folle envie de croire au pouvoir fabuleux du père Noël ? Une touche de virtuel pour sacrifier ses tracas à l’infidélité d’une féerie volage.
M. B.
Les résolutions qui font du bien !
Les résolutions qui font du bien !
SOIT DIT EN PASSANT
Jeudi 29 Décembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où l’on n’hésite pas à jurer ses grands dieux que cette fois-ci, on respectera la liste des intentions à satisfaire au cours de la nouvelle année. La détermination que l’on met à vouloir mieux entamer les mois à venir et à se convaincre que l’on va avoir raison de tous les obstacles qui jalonnent notre parcours me fait doucement sourire. Les propos que l’on se tient face à son miroir sont toujours dits courageux avant de céder à des qualificatifs contraires. Il n’en demeure pas moins que les effets auxquels ils font mine de s’attacher au départ sont là. Comme, par exemple, celui d’arrêter de fumer, de faire du sport, de maigrir, de lever le pied sur les critiques stériles et même d’oublier que les luttes pour les libertés peinent à aboutir parce qu’elles butent contre tant de résistances et qu’il faudrait peut-être y mettre du sien pour les concrétiser. En s’attachant à celles à venir et en faisant le point pour mieux aborder ce qui nous attend, on fait semblant d’oublier que l’on n’a pas tenu toutes les promesses faites l’année d’avant. Mais l’on sait tous que les bonnes résolutions sont, évidemment, celles que l’on ne tiendra pas. Et c’est toujours lorsqu’une année tire à sa fin de façon brutale que l’on a envie, l’espace d’un laps de temps, fut-il court, de croire au miracle et d’attendre du futur qu’il nous surprenne. Habituellement, plus les autres osent donner de la voix et se moquer denous et plus, dans un emportement qui nous est familier, nous les défions de faire pareil. Sauf qu’il faut trouver quoi leur faire imiter et le défi donc à leur faire relever.
Une fois le constat d’impuissance établi, le meilleur argument de vente des gens qui osent donner de la voix sera que nous sommes mentalement défaits depuis les années rouges du terrorisme islamiste. Sans vouloir casser le moral à qui que ce soit, cela fait bon nombre d’années que l’on attend, en permanence, des Algériens, qu’ils passent l’éponge et oublient. Depuis, toutes les affirmations selon lesquelles les Algériens auraient perdu en combativité battent en brèche la démagogie ambiante.
M. B.
Meilleurs vœux pour 2017 !
Meilleurs vœux pour 2017 !
SOIT DIT EN PASSANT
Samedi 31 Décembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où en faisant le tri dans ce que l’on aimerait garder et ce dont on voudrait se défaire, on s’aperçoit que ce que l’on souhaite généralement préserver, ce sont les choses que l’on a soi-même réalisées et que l’on ne s’est pas encore fait confisquer par des pillards aux aguets. Nous sommes nombreux à nous demander, en ces temps où fleurit, à l’excès, la rapine, si l’être humain mettra un jour un frein à cette voracité qui en a fait un dangereux prédateur.Un rapace prêt à passer sur le ventre de sa mère pour en accumuler plus et qui, une fois le tabou transcendé, n’a plus d’état d’âme à s’en prendre aux autres. De celui-là, j’espère que nous finirons par être débarrassés. Il y a aussi tous ces charlatans qui se tiennent les coudes et nous prennent pour des abrutis tout juste bons à gober la première proposition fantaisiste venue.Belahmar et ses potions assassines qui s’offre une clinique et la compagnie d’artistes et autres footballeurs. Zaïbet, l’autre faiseur de miracles à la mode, son laboratoire, son produit tueur et ses sponsors. Il faut croire qu’encourager et entretenir une certaine dépendance mentale au niveau de vulnérabilité que l’on sait permet de mieux contrôler le reste. Et voilà comment le nouveau sport national, en Algérie, consiste à combiner les affaires et la chasse au «nègre» ! Parce qu’elle est là, cette autre honte. Tailler en pièces le comportement d’un gouvernement et s’entêter à croire qu’il n’applique pas les recommandations qui lui sont faites et ferme les yeux sur les directives, comme si les uns et les autres n’évoluaient pas dans le même sens, relève d’un insupportable excès de naïveté. Renoncer à contester la façon dont de sombres individus maltraitent le pays, veillés par un système modelé pour les servir n’aide pas à percevoir les lendemains que l’on prévoit difficiles avec plus d’enthousiasme. On avait bien vu venir cette fâcheuse tendance à mettre le Bon Dieu à toutes les sauces, mais de là à en convoquer la puissance dès que l’envie de rouler les Algériens se fait pressante, cela laisse entrevoir un nombre élevé de vœux à satisfaire. Bonne année !
M. B.
On a le moral que l’on mérite !
On a le moral que l’on mérite !
SOIT DIT EN PASSANT
Mercredi 4 Janvier 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où plus on vous somme d’oublier un chapitre pathétique de votre actualité et plus vous vous demandez lequel, car ils sont nombreux, effacer en priorité de votre mémoire. Il y a quelques jours, une lectrice m’a écrit ceci «Entre le sachet-poubelle, les crachats dans la rue ou le rejet du ‘‘noir’’, vous enfoncez des portes ouvertes et vous nous communiquez votre dépression. Secouez-vous madame, et régalez- nous avec vos articles d’antan.» La dame en question, excédée par mes interventions actuelles, m’a poussée à réfléchir à ce que j’aurais bien pu écrire par le passé qui soit tellement différent de ce que je fais aujourd’hui et qu’il lui laisserait, par conséquent, croire que je sais parler d’autre chose. De la sensuelle danse du ventre, par exemple, de l’horrible torture infligée, ailleurs, aux oies, tandis qu’on les gave pour que puissent s’en délecter plus tard les amateurs de foie gras ou de l’insémination artificielle de quelques ours polaires en voie d’extinction ? Non pas que j’estime ces activités, pour ne citer que celles-ci, dénuées d’intérêt. Loin de moi l’envie de me moquer de ma messagère en colère. Sans vouloir heurter votre sensibilité, que je devine, à fleur de peau, chère madame, permettez-moi de vous signaler que les confrères spécialisés dans les domaines que je viens de citer existent. Ils ne manquent ni de talent ni d’inspiration. Allez à leur découverte et ne revenez à cet espace que lorsque vous aurez admis avec ou sans moi que se voiler la face ne résout rien et n’aide, surtout, pas à avancer. Je n’ai aucune dépression à vous communiquer parce que je ne suis pas, contrairement à vous, terrorisée par ce qui m’entoure. Je pense, au contraire, qu’enfoncer des portes ouvertes, en dénonçant certains écarts de conduite, permet d’évacuer l’écœurement qui nous étreint lorsque l’on se refuse à partager ce détestable comportement qui nous fait fermer les yeux ou tourner le dos à ce qui agresse notre regard. Il faut dire, par ailleurs, que beaucoup d’Algériens ne remarquent même plus la saleté dans laquelle ils pataugent. Bonne et heureuse année !
M. B.
Ce qu’elles paient pour leur courage !
Ce qu’elles paient pour leur courage !
SOIT DIT EN PASSANT
Samedi 7 Janvier 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où lorsque l’on annonce au monde qu’une auteure turque, Asli Erdogan, a été remise en liberté après quatre mois de détention, on applaudit la nouvelle avant de réaliser que la mise en examen reste d’actualité et que la romancière encourt toujours la réclusion à perpétuité. En attendant son procès, des contrôleurs judiciaires veilleront fiévreusement à ce qu’elle ne quitte pas le territoire. Depuis la tentative avortée de coup d’Etat, en juillet dernier, des milliers d’opposants au régime autoritaire d’Ankara croupissent dans les prisons en attendant que les tribunaux tranchent la question de leur sort qui leur sera fait. Accusée d’appartenir à une «organisation terroriste» proche du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, celle qui symbolise désormais la lutte pour les libertés est poursuivie «pour atteinte à l’intégrité de l’Etat» et devra payer pour avoir collaboré avec un journal de l’opposition, interdit d’activité. Et tandis que je poursuis ma lecture sur les compagnons d’infortune de la célèbre romancière, dont une linguiste âgée de 71 ans, je tombe sur une autre nouvelle qui démontre une fois de plus combien la vie des femmes est éphémère lorsqu’elle est confiée à des barbares qui lapident et décapitent à tour de bras. En Afghanistan où le drame a eu lieu, les talibans ne plaisantent pas quand il s’agit d’offrir, en exemple de châtiment extrême, la tête de femmes qui n’observent pas les règles établies par eux. Dans ce cas précis, la jeune femme de 30 ans, dont un groupe de talibans a décidé qu’il fallait sur-le-champ lui trancher la tête, avait osé faire ses courses seule sans son geôlier de mari.
En Afghanistan, là où règne l’extrémisme le plus abject, dont s’inspirent les bourreaux de Daesh, les femmes ont à peine le droit de respirer. Pas d’école, pas de travail, pas de déplacement sans tuteur légal. Un jour, les hommes ont décidé que l’avenir devait s’écrire sans les femmes. Les USA, pour les avoir financés, armés, entraînés et pour avoir accompagné leur régression, ont une grande part de responsabilité dans la mort violente de la jeune femme.
M. B.
Tout casser pour se faire entendre ?
Tout casser pour se faire entendre ?
SOIT DIT EN PASSANT
Lundi 9 Janvier 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où à force de faire croire que l’on
maîtrise la situation, les choses les plus inattendues peuvent surgir
de là où l’on s’y attend le moins. Des revendications légitimes se sont
exprimées de façon plutôt violente il y a quelques jours à Béjaïa, par
exemple. On craint toujours le pire quand la colère gronde et gagne un
quartier, une ville ou un village. Les révoltes qu’ont connues certains
pays voisins ou du Moyen-Orient au cours de ces dernières années ont
donné la preuve que le calme ne revenait jamais avant d’avoir enregistré
son lot de victimes. L’Algérie n’a pas besoin de martyrs supplémentaires.
Elle n’a pas besoin de prendre feu pour se faire entendre parce que, pour
peu qu’on les mette en pratique, elle dispose de méthodes appropriées
pour venir à bout des conflits socioéconomiques qui l’agitent régulièrement.
On peut s’étonner qu’un chef de gouvernement qui invite à consommer
des oranges locales, à 100 DA, les moins chères, plutôt qu’un fruit importé,
n’ait pas trouvé mieux pour calmer les esprits échauffés par les mesures
d’austérité imposées depuis quelques mois et qui sanctionnent les plus
démunis. Ceux qui devraient inquiéter en premier lieu parce que ce sont
eux qui pourraient ne plus avoir envie d’en déguster davantage. Il est
surprenant que l’on ne puisse pas, en haut lieu, apporter de réponse
réconfortante aux inquiétudes des citoyens. Comment peut-il en être
autrement quand on sait par quelles grosses légumes le jeu de mots est
approprié — est détenu le monopole de l’importation ? On doute fort que
la crise sanctionne les cercles qui gravitent à la périphérie du
pouvoir. Quand le cours du baril de pétrole est à la hausse, il profite à ces
groupes d’intérêts et quand il chute, on répercute le manque à gagner
sur le consommateur. Voilà pourquoi beaucoup d’Algériens ne se bercent
plus d’illusions et n’écoutent les interventions officielles que pour mieux
en démonter le contenu. Quand on pense qu’en haut lieu, on estime, à
propos des oranges, qu’elles peuvent apaiser la faim du citoyen lambda,
on se dit que peut-être l’on n’a pas encore tout vu.
M. B.
La trahison au service de l’ambition !
La trahison au service de l’ambition !
SOIT DIT EN PASSANT
Mercredi 11 Janvier 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où les interrogations pleuvent sans que l’on puisse y apporter la moindre réponse qui apaise la colère ou renseigne sur les suites à donner aux attentes qui s’expriment, toujours, un peu plus violemment. Et alors que les regards se tournent vers ces villes qui s’embrasent à la moindre étincelle, je reste bloquée sur la haine que manifestent certains à l’égard du pays en craignant que toute colère spectaculaire puisse servir leurs fâcheuses ambitions. Ce n’est peut-être pas le moment de réfléchir à ce que cela suppose pour un fils d’en arriver à trahir une entité pour laquelle le père a sacrifié sa vie. Je n’arrive personnellement pas à croire qu’il puisse exister des Algériens indignes d’être qualifiés comme tels. Quand on est enfant de martyr, que l’on n’a pas eu la chance de connaître son père froidement exécuté pour ses convictions et son engagement tout juste quelques jours après avoir vu le jour, on ne peut ni accepter qu’un énergumène en mal de reconnaissance complote contre son pays ni que des petits malins placés à des fonctions respectables de l’Etat puissent, impunément, vider les caisses de ce qui revient légitimement aux Algériens. Mais comment ne pas réagir quand des propos tenus à l’égard de l’Algérie deviennent de plus en plus immondes ? Depuis quand la France aurait-elle intérêt à récupérer la Kabylie pour garder son influence sur le nord de l’Afrique ? Certains soutiendront qu’il ne faut pas en parler. Bien sûr que oui et même plus souvent qu’on ne pense à le faire ! Entre ceux qui dépouillent les Algériens et ceux qui appellent à la haine de l’autre, il y a des silences qui en disent long sur les offres de service et les asservissements allègrement assumés. L’avantage avec un Ferhat Mehenni, c’est qu’il dit haut et fort son racisme et sa haine de la différence. En voilà un qui regrette, sans doute, que son père ait pu penser, en combattant, qu’avant d’être kabyle, il était algérien. J’apprends que les Arabes sont majoritaires en Algérie comme j’ignorais que les Kabyles s’étaient élevés contre une guerre de libération menée par les seuls Arabes.
M. B.