Des béquilles pour Alger la Blanche !
Des béquilles pour Alger la Blanche !
SOIT DIT EN PASSANT
28 Novembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où à regarder tous ces peintres s’affairer autour des immeubles d’Alger, on se demande si
on ne ferait pas mieux d’y aller franchement et de restaurer l’intérieur de ces derniers. Les façades ayant déjà été refaites il y a quelques années, on ne comprend pas pourquoi
la mairie ou la wilaya ne vont pas là où elles devraient.
Tout le parc immobilier d’Alger est dans un état de
délabrement à pleurer. On entend dire ici et là que l’on
s’est, enfin, décidé à remettre en marche les ascenseurs qui ont cessé de fonctionner aussitôt les immeubles désertés par leurs propriétaires d’avant 1962, et aussi vite envahis par
une population d’un autre genre qui pensait qu’une fois le
pays débarrassé de ses occupants, elle aurait le droit d’y vivre sans lever le petit doigt, elle, tellement plus à
l’aise, lorsqu’elle évoluait en plein air. Et alors ?Inutile
de faire les gros yeux ou de me reprocher un quelconque sectarisme. A chaque fois que l’on parle de laisser aller,
ceux qui ne se sentent pas concernés sourient et opinent de
la tête sans jamais émettre de propositions. Quant à ceux qui se savent en partie responsables des dégâts causés aux beaux immeubles haussmanniens qui gardent, malgré l’acharnement mis
à les dégrader, de belles traces de leur passé, ceux- là vous insultent sous le fallacieux prétexte que vous feriez l’apologie du colonialisme. S’il est vrai que l’occupant français avait construit pour lui parce qu’il comptait rester là indéfiniment, sans se douter qu’un jour les indigènes que nous étions se soulèveraient pour réclamer leur indépendance, il n’en demeure pas moins que la plupart de ceux qui se sont précipités sur Alger et ont foncé sur les beaux appartements
et les magnifiques demeures laissées en l’état par des propriétaires en fuite n’en ont pas pris soin. Il m’est
arrivé, pour les besoins d’amis, de pénétrer dans des
immeubles dont les escaliers et les murs ont perdu de leur
bel éclat et dont les appartements portent encore les traces
de leurs premiers locataires. Pourquoi les pouvoirs publics n’obligent pas les gens à entretenir les lieux dans lesquels ils vivent ?
M. B.
L’Algérie, rempart ou pas rempart ?
L’Algérie, rempart ou pas rempart ?
SOIT DIT EN PASSANT
29 Novembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
Pièce jointe 24997
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Il est des jours comme ça où je ne sais plus à quelle puissante analyse
me fier, à quel avis me ranger, à quel sain me vouer. Lorsque j’entends
dire que l’Algérie n’est plus à l’abri, je me demande de quoi on parle.
Il y a longtemps, quelques décennies déjà, que je ne me suis pas sentie
vraiment en sécurité. Et en voilà qui viennent m’assurer que je vais
bientôt ne plus l’être du tout. Nous assistons de plus en plus fréquemment
à des émissions au cours desquelles les invités présents débattent de ce à
quoi nous devrions faire face dans un futur proche. Parce qu’il se trouve
qu’avec la nouvelle donne que constitue Daesh, on se montre de plus en
plus dubitatif lorsqu’il s’agit de prévoir ce qui va se passer à moyen terme.
L’un des thèmes abordés il y a quelques semaines, toujours par une chaîne
de télévision étrangère, a particulièrement retenu mon attention. On s’y
demandait comment vivre avec la peur ! Je suis restée collée à mon écran
à suggérer en mon for intérieur de demander leur avis aux Algériens. Sans
vouloir prétendre que nous savons tout sur tout, sur la peur, par contre, nous
savons de quoi il en retourne et même beaucoup plus que ceux qui,
aujourd’hui, découvrent la férocité à laquelle nous avons été soumis bien
avant eux. Les algériens savent parfaitement de quoi il en retourne parce
qu’ils ont appris à la contourner à leurs dépens. Ils savent comment composer
avec la mort et lorsqu’elle ne vient pas avec la crainte de la voir surgir à
n’importe quel moment parce qu’elle surgit, effectivement, y compris quand
on ne s’y attend pas. A force de me répéter que la peur est humaine, je finis par revenir au fait que la menace soit permanente. C’est vrai que l’horreur causée
par Daesh n’a pas son égale aujourd’hui. C’est, d’ailleurs, incroyable qu’il y
en ait qui privilégient le camp de la terreur à celui de la paix. Lorsque l’on se
fixe pour but de surfer sur la peur ou le malaise des gens, on fait en sorte que
les informations que l’on distille voyagent et permettent un retour d’écoute
quasi immédiat. Pourquoi faut-il que le partage d’avis prenne aussi vite une connotation meurtrière ?
M. B.
A propos d’avenir sécuritaire !
A propos d’avenir sécuritaire !
SOIT DIT EN PASSANT
30 Novembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où je n’arrive pas à prendre mes distances par rapport
à certaines certitudes relatives au devenir de l’Algérie. Je me rends de plus en plus
compte que je ne suis pas la seule à m’interroger sur la situation que traverse
mon pays, cerné, affirme-t-on, à ses frontières par des groupes terroristes affiliés
qui à Daesh, qui à El-Qaïda. Quoi de plus normal, me diriez-vous, d’opter pour
l’une ou l’autre des lectures qui sont faites du contexte local, quand on vit sur place ?
Je n’aime pas trop l’attitude de certains cabinets américains qui émettent des avis en
veux-tu en voilà, comme s’ils étaient les seuls à savoir évaluer les risques sécuritaires
encourus par les uns et les autres. Je les déteste quand ils affirment ne pas voir d’un
bon œil l’avenir qui attend les algériens. Mais, heureusement, tous les supposés
rompus aux analyses du genre n’usent pas de la même arrogance pour expliquer
pourquoi les choses ont des chances de bien ou mal tourner pour le reste de
la planète. Je me souviens être tombée il y a quelques semaines sur deux points de
vue aux antipodes l’un de l’autre. Celui d’un institut, l’AEI, l’American Entreprise
Institute, qui parle de l’Algérie comme d’un pays très exposé et donc programmé à
un effondrement certain dans un futur proche. L’auteur, qui aurait fait ses classes au
Pentagone, nous désigne même à la troisième place parmi les dix pays promus par
lui à une invasion imminente. J’en ai eu froid dans le dos avant de me rendre
compte de la faiblesse des arguments avancés pour étayer ledit raisonnement.
A-t-on le droit de parler avec autant de légèreté quand on traite de choses aussi
graves ? C’est fou comme les Occidentaux peuvent, aujourd’hui, ne plus faire
illusion lorsqu’ils abordent la question terroriste. Par chance, je suis tombée quelques
jours après sur un site d’informations spécialisé dans les questions sécuritaires.
Lui affirme tout à fait le contraire et m’a quelque peu rassurée en évoquant un
«niveau de sécurité élevé» ! L’auteur a eu la bonne idée, pour nous servir un point
de vue de qualité, de se faire briefer par notre ambassadeur à Washington !
M. B.
Fatiguée, Alger s’affaisse !
Fatiguée, Alger s’affaisse !
SOIT DIT EN PASSANT
04 Décembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où même si vous avez la sensation
de tenir le bout de quelque chose, vous êtes loin de vous
douter que les faits sont encore plus graves que vous ne le
pensez. Lundi dernier, je partageais avec vous un billet ayant
pour titre «Des béquilles pour Alger la Blanche».Le jour-
même, un immeuble, encore un, menaçait de s’effondrer à
la rue Blaise-Pascal, qui joint le boulevard Bougara au Télemly,
pas loin de l’Ecole supérieure des beaux-arts. Les dégâts
étant importants selon l’avis des riverains, j’ai attendu d’en
savoir un peu plus. Non pas que l’accident m’ait surprise plus
que cela, mais juste pour en connaître la cause. Le fait que le
glissement de terrain n’ait pas été naturel mais dû à une
manipulation anarchique du terrain comme révélé plus tard
par le maire d’Alger-Centre n’avait rien d’étonnant.Le terrain
s’est affaissé lorsqu’un habitant du quartier s’est mis en tête,
sans en référer à qui que ce soit, ni cru devoir demander une
autorisation, de faire des travaux chez lui.La rumeur dit
que ce dernier creusait pour s’aménager une piscine dans son
jardin. L’idée qui, sur le coup, m’a paru saugrenue, ne l’a plus
été lorsque je me suis souvenue que l’on avait beaucoup
rapporté à propos de la célèbre boulangerie «La Parisienne»,
au bas de la rue Didouche-Mourad, qu’elle aurait été à
l’origine d’un effondrement programmé de l’immeuble situé
au-dessus. Les locataires avaient été évacués parce qu’ils
risquaient le pire d’un moment à l’autre. Beaucoup
mettent encore aujourd’hui, à tort ou à raison, le trou béant
provoqué par la démolition de l’édifice sur le dos du
propriétaire de la boulangerie en question.On avait raconté à
l’époque où l’immeuble menaçait ruine que ledit commerçant
avait, pour pouvoir réaménager l’arrière-boutique, abattu
les piliers qui portaient tout le poids de la bâtisse. J’ignore si
l’anecdote est réelle comme j’ignore ce à quoi l’on destine
l’espace qui a résulté de la déconstruction. Ce que je sais,
c’est que les règles d’urbanisme ne faisant même pas débat
chez nous, un immeuble moderne, tout en vitrage,
ruinerait l’image architecturale du quartier.
M. B.
Les algériens racistes ? Allons bon !
Les algériens racistes ? Allons bon !
SOIT DIT EN PASSANT
05 Décembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où je me réveille avec un goût vraiment amer
au fond de la gorge et honteuse à ne plus savoir quoi faire pour me
désolidariser de cette mentalité bien de chez nous et de ces
esprits étroits, détestables à plus d’un titre, surtout quand ils
se prennent à rejeter tout ce qui se différencie d’eux ! Même
lorsqu’ils vivent ailleurs, qu’ils pensent se suffire à eux-mêmes et
s’adonnent à un misérable repli communautaire. Il y a quelques
jours, sur les hauteurs d’Alger, dans un quartier censé abriter une
population qui se distingue dans sa grande majorité du
lumpenprolétariat, des résidents, avec l’intolérance qui les caractérise
désormais, ont osé s’en prendre à des migrants originaires d’Afrique
subsaharienne.J’ai toujours pensé que si des hommes, des femmes et
des enfants quittaient leur pays et sacrifiaient, en se déracinant, la
terre qui les a vu naître, ce n’était pas pour le plaisir de changer
d’air.Le sort aurait dû leur permettre, comme à d’autres, de ne pas
avoir à s’exiler le ventre creux, pour fuir des violences comme le
terrorisme ou la faim. On n’opte jamais de gaîté de cœur pour
ce mode de transplantation. Il faut vraiment que la vie nous mette à
la marge, ici, pour que l’on tente de se bâtir une autre vie, là où
l’herbe a la réputation d’être plus verte. A dire vrai, je déteste
ces pitoyables trabendistes qui, parce qu’ils pensent avoir enfin
décroché la particule, s’improvisent en concepteurs d’une morale à
trois balles et en garants de ce qu’ils assimilent à une organisation
respectable du quartier. Ce qui devient de plus en plus inquiétant,
c’est que l’on semble avoir trouvé à Dély-Ibrahim une raison de casser
du nègre à coups de batte. Comment attendre d’un système qui néglige
l’essentiel, qu’il tienne à distance des agresseurs qui se croient
dans leurs bons droits, sous prétexte qu’ils sont chez eux ? Entre
un corps social qui évolue à l’abri et un autre qui arrive là, en
demandeur, et qui espère, en faisant le dos rond, surmonter les
effets d’une médiocrité mentale rompue à toute épreuve, sans compter
le fanatisme qui va avec, il y a un pas à franchir qui fait pleurer.
M. B.
A propos de violence à l’égard des femmes !
A propos de violence à l’égard des femmes !
SOIT DIT EN PASSANT
06 Décembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où certaines réactions nauséabondes à un écrit me font bondir
de colère. J’ai reçu quelques messages affligeants, d’individus fous de rage que l’on ose
dénoncer une pratique qu’une partie de la gent masculine a tellement bien intégrée dans
son comportement quotidien qu’elle n’admet pas que l’on puisse la contester. Je veux bien
faire l’économie, aux lecteurs que cela n’intéresse pas, de la façon dont d’autres de leurs
congénères se comportent à l’égard du genre féminin. Des gros bras qui puisent ici et là
des contenus de discours qui les confortent dans leur comportement violent au sein du
microcosme familial. J’avoue être suffoquée par certaines réactions dont des hommes n’ont
pas honte de se faire l’écho dès lors qu’elles se manifestent en privé. Il y en a même qui
vous soulèveraient le cœur par leur vulgarité. Parce que je range aussi le fait de ne pas
porter secours à une femme à terre dans la case violence à son encontre, j’ai hérité de
messages ahurissants dans lesquels certaines plumes, à l’inventivité laborieuse, se sont
empressées de m’expliquer pourquoi les hommes ne réagissaient pas dans ces conditions.
Je ne vais pas toutes les citer, je vais juste me souvenir de celui qui m’a affirmé que si l’on
ne relève pas une femme qui se fracasse le genou ou le dos, c’est par respect pour elle et
pour la société ! Quel talent ! A l’exception de ceux qui n’ont retenu du billet que le court
passage sur les sous-vêtements, ceux qui ne cautionnent pas se taisent, eux ! Hélas ! Voilà
pourquoi et comment on vous incite à comptabiliser certaines performances individuelles
lorsqu’une virilité, qui abuse de contorsions pour se faire entendre, choisit d’emprunter des
chemins de traverse. Oh ! pas question d’oublier ce retraité de l’éducation nationale de Bordj-Bou-Arréridj qui m’a suggéré de plutôt réfléchir au comportement de certaines femmes comme
à une violence à l’encontre des hommes dont on ne parle jamais.A tout ce dont la femme dite
victime se rendrait coupable pour mériter de se faire battre. Coupable de ramollir la tête de
son mari ! m’a-t-il écrit sur un ton docte.
M.B
Quand j’ai honte pour nous !
Quand j’ai honte pour nous !
SOIT DIT EN PASSANT
07 Décembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où à la seule question de savoir si nous aurons une chance, une seule, de transcender la médiocrité mentale dans laquelle nous baignons au quotidien, je me dis qu’il nous faudra attendre encore un certain temps. J’ai pensé toute la semaine à notre ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Condition féminine. Des termes bien pompeux pour qualifier la mission d’une femme qui, même en voulant rectifier le tir, s’arrange pour enfoncer le clou là où il a toutes les chances de faire mal. Madame Meslem, plus que consciente de la chance qu’elle a eu d’être élevée au rang qu’elle occupe, s’est un matin réveillée un peu plus inspirée qu’à l’ordinaire. Elle allait demander aux femmes de se sacrifier à nouveau en cédant leur salaire à l’Etat pour aider ce dernier à résorber la crise que lui-même a engendrée et à remplir les caisses que lui-même a vidées. Voilà qui est consternant ! Beaucoup de journaux en ont parlé et les réseaux sociaux en ont fait des gorges chaudes. j’aurais pu me dire que cela suffirait à lui faire prendre conscience de cette énormité, mais je n’ai pas pu me résoudre à traiter la déclaration par le mépris. J’ai d’abord pensé à une blague de mauvais goût avant de réaliser, en écoutant débiter le tout d’une voix fluette, sans doute reconnaissante à son homme de subvenir à ses besoins, que la dame parlait très sérieusement ! Elle suggérait en résumé aux femmes, cadres de l’Etat, de renoncer à se faire payer puisque ce n’est pas leur salaire qui les ferait vivre mais celui de leurs généreux maris ! Il fallait que quelqu’un ose insulter l’indépendance des citoyennes algériennes. C’est elle qui s’y est collée. Je me souviens de ce 9 juin 1984, où des femmes députées avaient joint leurs voix à celles de la majorité faite d’hommes pour voter ce code infâme qui scellait leur propre sort et les transformait en mineures à vie. Et voilà que l’on fait appel une fois de plus au dit sexe faible pour sauver de la banqueroute le pays qui a failli. Quand les femmes au pouvoir montent au créneau, elles n’y vont pas de main-morte. Manifestement, personne n’a conseillé à celle-là de se taire !
M.B
Quand j’ai honte pour nous ! (suite et fin)
Quand j’ai honte pour nous ! (suite et fin)
SOIT DIT EN PASSANT
08 Décembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où je me réveille abattue à la pensée que certaines
de mes congénères se transforment volontiers en fossoyeuses de la cause
qui nous ferait avancer. Je réalise, tandis que je me demande où elles vont
puiser cette énergie qui les fait creuser plus profond que leurs collègues
masculins, que j’en ai, encore, trop gros sur le cœur. Mais d’où sortent-
elles ces femmes qui, à tour de rôle, vous mettent la tête à l’envers ? On dit
de cette ministre de la Solidarité qu’elle a fait ses classes dans le bureau
d’une association où on lui aurait enseigné le sens de la revendication
féminine. Remarquez, ce ne sera pas la seule à avoir abandonné aussi
honteusement la partie pour se ranger aux côtés de celles et ceux
qui nous ensevelissent et rajoutent régulièrement une pelletée sur des
revendications qui piétinent. Ainsi, à l’une nous avons fait la courte échelle,
sans nous douter des suites qui nous seraient réservées, pour lui permettre
d’asseoir ses ambitions et voilà que l’une de ses supposées anciennes
subalternes offre de nous dépouiller et nous rappelle la chance que nous
avons de vivre sous la tutelle d’un mâle qui nous dispenserait de
subvenir à nos besoins les plus élémentaires. Mais oui, mesdames !
Pourquoi, tant qu’à faire, ne pas lui permettre de continuer à jouer à celle
qui pense de façon aussi pathétique ? Dans le cas précis qui nous intéresse,
je ne peux pas dire que Madame Meslem, qui n’aura jamais autant fait parler
d’elle, soit mon alliée. Il faut croire que lorsque l’on entend proférer
de telles énormités, on comprend mieux pourquoi il est aussi difficile de faire
valoir la moindre égalité entre les hommes et les femmes. S’il est admis
que ces dernières ne sont pas forcément généreuses les unes envers les
autres, cela n’empêche pas de qualifier ce mode de raisonnement
d’irresponsable. Merci de nous apprendre que le faible taux de femmes actives
serait capable à lui seul de résoudre les problèmes financiers du pays ! Il
fut un temps où pareil profil n’avait aucune chance de se voir propulser à un
poste aussi sensible. Aujourd’hui, les cancres rivalisent les uns avec les autres.
M. B.