Abandonnés et solitaires !
SOIT DIT EN PASSANT
16 Mai 2016Abandonnés et solitaires !
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où l’on a un mal fou à écouter ou regarder ces émissions diffusées par
la radio ou la télé à des occasions particulières comme les Aïds, le Mouloud ou autres fêtes religieuses.
Des émissions suivies de débats ou des documentaires qui nous confrontent au reflet de ce que nous
sommes, de ce que l’être humain peut renvoyer comme image, lorsqu’il a abandonné sur sa route cette
belle perception que beaucoup d’entre nous ont su préserver de la notion de famille.
Des aînés, ceux-là mêmes qui ont fondé le socle sur lequel se construit et se renforce la personnalité de
chacun. Ils sont, heureusement, plus nombreux, les parents qui font que les leurs n’ont pas, toujours,
envie de couper le cordon ombilical, ce lien qui, s’il venait à se rompre, emporterait avec lui tout ce qui
relie chacun d’entre nous à son histoire. Ce qui a influencé ce billet, c’est la rencontre d’une ombre, d’une
personne que l’on soupçonne de ne plus être qu’un vague souvenir de ce qu’elle a été jusqu’à cette étape
de la vie où l’on croit, parfois, que pour réussir son parcours et avancer plus vite dans la vie, il devient
impératif de se débarrasser de ses aînés. Une façon, jusqu’à ces dernières années, plus occidentale
qu’orientale de vouloir exister par soi-même, sans dépendance familiale, sans boulet au pied. Je redoute,
de plus en plus, ces moments de grande émotion où l’on vient vous démontrer par l’image combien il est
devenu courant de croiser la détresse due à l’abandon.Il n’est pas dans mon intention de jouer les
moralisatrices. Chacun d’entre nous s’arrange avec sa mémoire et sa conscience comme il peut. Mais
j’avoue que les distances que l’on a de moins en moins de scrupules à mettre avec les siens sont terrifiantes.
Ce qui chagrine le plus, c’est que beaucoup ne s’aperçoivent même plus des dégâts induits par la séparation.
L’isolement est terrible. Personne ne peut certifier à celui qui se défait des siens qu’il ne subira pas, un jour,
le même traitement qu’il a infligé à ces derniers. J’ignore si, dans pareille situation,
les regrets peuvent aménager une quelconque réparation.
M. B.
Il vit ici et veut régner là-bas !
SOIT DIT EN PASSANT
18 Mai 2016 Il vit ici et veut régner là-bas !
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où, alors que je me retrouve sur ce sol qui abrite aussi, hélas, des causes hostiles à la mienne, je me fais fort de dire à propos du «combat» confortablement mené par un Ferhat Mehenni en exil, qui se prétend majoritaire, convaincu qu’il est d’avoir vidé les rangs du RCD et du FFS de leurs militants, qu’il est perdu d’avance. Pourquoi je pense subitement à cet ex-militant du RCD que j’ai connu bien plus constructif ?
Je pense surtout à son père qui doit, en ces temps de traîtrise, trouver sa tombe bien étroite.
Il le sait, lui, le fils de chahid qui commet cet autre parricide en expliquant autrement le combat pour l’indépendance de l’Algérie et non pour celle d’une parcelle de son territoire. Mais il y va quand même parce que, pour lui, mieux vaut militer à contre-sens et se faire financer sa disponibilité comme on alimente un réseau dormant qui dans l’entretemps va servir d’agitateur. Il pense sans doute avoir tout compris, celui qui aura bouclé la boucle en assurant,
toute honte bue, qu’il est Kabyle et pas Algérien.Mais qui est donc cet étrange personnage qui,
par la voie de son propre combat, réduit la cause kabyle à une revendication de territoire tout en confinant
les siens dans un statut de figurants impuissants à faire fleurir la démocratie et la laïcité dans un pays,
voisin, l’Algérie, dominé par des ennemis de leur cause ? Quel décevant parcours que celui de cet ex-otage,
rencontré en décembre 94 à Paris, dans une aile d’aéroport français après l’assaut donné par le raid français à l’Airbus détourné par les terroristes du GIA ! Quel triste parcours que celui de ce «Kurde d’Algérie»,
qui en appelle à un fossoyeur dans l’espoir de régner un jour ! BHL, celui qui sculpte la démocratie à l’envers
et à son goût. Cet esprit retors qui a toujours un compte à régler avec un Etat.
Pourquoi faut-il qu’il soit partout et de tous les projets malfaisants ? Je ne vais pas revenir sur sa
responsabilité dans la destruction de la Libye même si je pense qu’il ne faut rien enterrer,
qu’il faut, pour la survie d’un peuple, cultiver la mémoire dont celle coupable de son émiettement.
M. B.
La sombre antichambre du paradis
SOIT DIT EN PASSANT
19 Mai 2016 La sombre antichambre du paradis
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où, alors que l’on pense à ces tout jeunes garçons dont
l’innocence souillée par des hommes d’Eglise ne renvoie plus que le souvenir
douloureux d’une enfance fracassée, on est spontanément tenté, comme si cela allait
de soi, de regarder du côté de ces jeunes musulmanes qui n’ont pas encore atteint
l’adolescence et dont on s’autorise, dans certaines régions du monde et à des périodes
plus trash que d’autres, d’abuser de leurs corps à maturité précaire, comme d’une vulgaire
marchandise, sous prétexte qu’ils n’auraient pas d’autre raison d’être.Le monde serait-il
en panne de frissons ou d’aventures sanguinaires au point que des individus s’en aillent par
milliers rejoindre les rangs de rustres égorgeurs élevés au rang de valeureux combattants ?
Et tandis que les uns font la promotion du mal au nom du bien communautaire, certains
analystes ne s’attardent pas sur cette pétrifiante violence faite aux femmes qu’ils mettent
indirectement sur le compte des dommages collatéraux.Entre les adeptes du mariage de
jouissance, qui se pratiquait il y a quelques années chez nous et dont je ne doute pas qu’il
continue à fleurir loin de la réprobation sociale, la chair tendre de jeunes vierges prisée par
les émirs d’un califat virtuel et les prêtres pédophiles, dont on dénonce de plus en plus librement
les atteintes à l’enfance, il y a une ligne commune qui est vite franchie. Dans tous les cas,
la pratique sexuelle est pervertie. Et le monde aurait largement de quoi faire pour remettre de la
sérénité dans les affaires cultuelles.Lorsque l’on tire la sonnette d’alarme sur ces corps que l’on
vend, que l’on achète et auxquels on fixe des tarifs, du plus jeune au plus âgé, les autorités
religieuses musulmanes, à quelques rares exceptions près, écoutent sans trancher en faveur des
victimes, soit pour ne pas lâcher les siens, soit pour ne pas les fâcher. Et le silence devient complice
lorsque des témoignages révèlent comment la dignité, quasi impossible à récupérer, fait partie des
conséquences admises de la guerre faite au corps des femmes et de la promotion du proxénétisme ici- bas.
M. B.
Le beurre et l’argent du beurre !
SOIT DIT EN PASSANT
21 Mai 2016 Le beurre et l’argent du beurre !
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où les reproches d’expatriés algériens à leurs compatriotes
restés au pays me font doucement suer. Je trouve un peu saumâtre de rouler
ailleurs pour son propre compte et de manifester son mécontentement à propos de ce
qui n’avance pas assez vite à leur goût au pays. Il y en a qui n’ont plus jamais remis
les pieds en Algérie depuis leur départ ou qui n’ont jamais envoyé le moindre sou
à leur famille pour le bien-être de laquelle ils prétendaient vouloir s’exiler. Je n’ai,
personnellement, rien contre celles et ceux qui, un jour, ont pris la décision d’aller
tenter l’aventure ailleurs. Quand il y a possibilité de réussir sa vie dans un autre pays,
il ne faut pas réfléchir longtemps et surtout pas faire la fine bouche. Il y en a
beaucoup qui y parviennent, et même brillamment. Ce ne sont pas ceux-là qui
interviennent le plus lorsqu’il faut louer les efforts ou critiquer le retard enregistrés
par l’Algérie. Etonnamment, ce sont ceux qui ont raté leur parcours dans cet ailleurs,
qu’ils s’éreintent à vouloir faire passer pour un milieu idéal à tous points de vue,
qui jacassent le plus. Et pour mieux convaincre de leur intégration, leurs remarques
pleuvent pour le plaisir d’une comparaison vide de sens. J’ai croisé, un jour,
la parfaite incarnation de l’imposture. L’oncle d’une amie proche qui a tout raté là-bas
et qui, ici, va presque s’étouffer en allumant son cigare avant de vous expliquer
comment vous réapproprier le pouvoir citoyen ou débloquer les rouages du système.
Le tout ponctué par des renvois réguliers à des repères du genre «là-bas, chez nous»,
sans aucune bienveillance pour ceux qui n’ont pas eu la révélation et sont restés là,
tout juste bons à applaudir ceux qui les tyrannisent. Je déteste me faire traiter d’abrutie
ou m’entendre dire que je n’ai rien compris à rien sous prétexte que je n’ai pas eu
l’audace d’aller m’épanouir ailleurs. Je reconnais qu’il faut une certaine dose de courage
pour partir. Mais comment ne pas noter l’impudence de ceux qui vouent aux gémonies
un pays et dont le nationalisme s’évapore un matin comme par enchantement ?
M. B.
Le pouvoir (ou le vouloir) de changer
SOIT DIT EN PASSANT
22 Mai 2016 Le pouvoir (ou le vouloir) de changer
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où, en longeant une rue de la capitale, je me demande,
alors que j’attends une amie qui prend tout son temps pour traverser, si je ne suis
pas en train d’halluciner. Quand mon amie me rejoint, je lui suggère de lever les
yeux vers les balcons qui nous font face.C’est à la rue Larbi Ben M’hidi que je fais
allusion. Une rue dont, à l’exception des trottoirs défoncés, la mairie d’Alger-Centre a,
presque entièrement, restauré les façades. Des façades magnifiques ! De véritables
œuvres architecturales. Du très bel art dont la préservation est, hélas, laissée à la
discrétion des locataires, propriétaires ou indus occupants. Nous hochons la tête mon
amie et moi d’un air entendu avant de nous demander qui occupe l’immeuble d’en face.
Nous jetons, de nouveau, un regard ahuri vers les balcons avant de reprendre notre chemin.
Pendant tout le trajet vers la Grande-Poste, nous avons passé en revue certaines
des possibilités susceptibles d’influencer le changement.Personnellement, je crois dur
comme fer que nous avons, chacun à son niveau, le pouvoir de changer les choses, de les
transformer à son avantage et d’embellir son quotidien. A moins d’ignorer totalement ce que
se faire du bien veut dire. Les balcons au bout de la rue Ben M’hidi, à hauteur de la rue
Ali-Boumendjel, sont dégoûtants. A l’une des fenêtres d’un deuxième étage, la barre de fer
à laquelle est accrochée une bâche crasseuse est à moitié arrachée. La porte-fenêtre d’à côté
est protégée par un rideau totalement délavé.Au troisième étage, on oublie vite le superbe
balcon en fer forgé pour se concentrer sur les bâches qui tombent en lambeaux. Question
pourquoi la mairie ne pénalise-t-elle pas ceux qui occupent les lieux ? A quoi cela sert-il de
restaurer une façade si les habitants de l’immeuble ne prennent pas le relais ? Pourquoi ne pas
contraindre les locataires à se protéger autrement du regard curieux des voisins ou des
passants ? C’est franchement honteux d’offrir une image aussi hideuse de soi, de ses extérieurs
et de laisser entendre qu’à l’intérieur ce n’est guère mieux entretenu.
M. B.
Même ailleurs, j’y pense !
SOIT DIT EN PASSANT
24 Mai 2016 Même ailleurs, j’y pense !
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où lorsque je suis ailleurs, je m’efforce de ne pas penser à Alger
en me disant que j’aurai tout le temps de revenir à ses bons côtés mais aussi et surtout à
ses travers ! Parce que ce sont ceux-là qui nous contrarient au quotidien et que passer
sa vie à dire merci à ceux qui sont payés pour le travail qu’ils font, il n’y a que chez nous
que cela arrive.Je me dis, aussi, que j’ai tout le temps de revenir à cette voisine que j’ai surprise
un matin balançant, par une fenêtre intérieure, un pot de yaourt vidé de son contenu. Dans la
cour occupée par une famille habitant le rez-de-chaussée, ça sent le moisi et on y admire du
linge et un matelas, gorgés de pipi, qui prennent l’air. C’est là, dans cet espace plutôt confiné et
pourquoi pas sur le matelas en question, que va atterrir «l’engin». C’est tellement plus facile,
me diriez-vous, de vider ses ordures sur la tête des autres. C’est même faire montre d’un civisme
à citer en exemple que de gratifier ses voisins de restes encombrants.
Ce que je raconte là se déroule dans un immeuble situé dans un quartier chic. Je le dis pour le cas
où l’on serait tenté de mettre ce genre de pratiques sur le compte d’individus liés à une catégorie
sociale déterminée. Dans un quartier populaire, les voisins, plus proches dans la galère, se respectent,
s’entraident et cultivent la convivialité. Tous mes amis qui habitent des quartiers comme Bab-El- Oued
ou La Casbah affirment qu’il est impensable d’agir ainsi envers un voisin. Je ne sais pas pourquoi, dans
la foulée, je pense à mes balades en ville et à ces extérieurs surchargés qui n’ont pas l’air de gêner grand
monde puisqu’aucun responsable de la ville n’intervient. A se demander à quoi cela sert de badigeonner
les façades d’immeubles si, aussitôt les peintres partis, les balcons sont de nouveau envahis par tout ce
que l’on ne veut pas jeter mais qu’il n’est pas question de garder à l’intérieur de chez soi ? On suppose
aisément que ce sont ceux-là mêmes qui lorsqu’ils ont l’opportunité d’aller s’installer à l’étranger y trimbalent
leurs détestables habitudes et nous font tous passer pour des dégoûtants.
M. B.
On ne reçoit que si l’on donne !
SOIT DIT EN PASSANT
25 Mai 2016 On ne reçoit que si l’on donne !
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où l’on prépare une grande djefna de couscous
à la mémoire de nos disparus, histoire de partager, à un temps T, un repas
avec des personnes que l’on ne reverra sans doute jamais. Et ça fait le plus
grand bien d’aller vers les autres, vers ceux que la vie garde en marge de la société.
Il y a quelques jours, je suis allée donner un coup de main à une amie dont
le mari venait de se tirer d’un mauvais pas et qui donc avait décidé, la veille,
d’offrir le déjeuner aux ouvriers d’un chantier quelque part non loin d’Alger.
Je ne sais pas vous, mais moi ainsi que beaucoup de mes proches
avons un jour décidé que le couscous n’irait plus à la mosquée du quartier
où les «fidèles» plongent systématiquement sur les morceaux de viande et
délaissent les grains. Ceux qui arrivent après se contentent du reste, sans
rechigner, parce qu’il s’avère que ce sont ceux qui ont réellement faim.
Une fois retenue la conclusion que ceux qui fréquentent la mosquée ne sont
pas ceux qui sont le plus dans le besoin, et définitivement adoptée la décision,
nous avons cessé d’y envoyer notre couscous.Il fut un temps où je me faisais
un devoir d’emmener le mien à un asile de vieillards, imaginant aisément que
mes parents, s’ils ne nous avaient pas eus, auraient pu atterrir là, confrontés
à pareil abandon. Lorsque vous frappez à la porte de ce genre
d’établissements, vous n’êtes pas forcément bien accueillis.
La dernière fois que je m’y suis rendue, la responsable de permanence, de
«corvée» ce jour-là, m’a sonné les cloches avant de lâcher du bout des lèvres
que dans son institution, on n’acceptait pas les repas cuits, qu’il fallait tout
ramener cru et que c’était aux cuisinières du centre de préparer le repas sur place.
Des amis plus rodés que moi m’ont mise au parfum. Ils m’ont raconté que
les employés ne voulaient pas des repas préparés pour mieux détourner
la viande, le beurre et les fruits. L’amabilité n’est pas inscrite au programme
du personnel que vous y croisez. Ce ne sont pas de belles choses qui
vous restent en tête en vous éloignant de l’asile. J’ai cessé, depuis, d’y aller.
M. B.
Si jeunes et tellement voilées !
SOIT DIT EN PASSANT
26 Mai 2016Si jeunes et tellement voilées !
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où la vision d’une fillette de 5 ou 6 ans, la tête et les bras couverts
et la robe jusqu’à la cheville, me fait hurler de malaise. Je dis cela en me doutant bien que,
cette fois aussi, il va s’en trouver un ou une qui va venir me faire la leçon en m’expliquant
pourquoi je n’ai rien compris au comment de l’affaire.
A vrai dire, je n’ai jamais compris pourquoi certains hommes voilaient leurs filles très tôt.
A cet âge où elles ne pensent encore qu’à jouer à la poupée et où elles ne se doutent pas
une seule seconde que l’on puisse prêter, à leur corps, une quelconque intention sexuelle.
Je trouve le geste incestueux. Et lorsque ceux qui défendent le port du hidjab essaient de
convaincre sur l’obligation qui est faite aux femmes de se couvrir pour se soustraire aux
regards lubriques des autres en affirmant que ce commandement leur est dicté par le Coran,
je me dis qu’après tout, chacune est libre de se laisser savonner le cerveau ou que chacune
est libre d’opter pour le moyen qu’elle juge le mieux approprié pour elle d’échapper
aux contraintes imposées par les mâles de l’entourage. Aux femmes donc de gérer leur
devenir quand elles sont en âge de réfléchir à un avenir potentiellement maîtrisable.
Depuis la fin des années 80 et la montée en puissance d’islamistes ignorants servis
par des universitaires en mal de statut et de reconnaissance sociale, beaucoup d’eau a
coulé sous les ponts, lessivant dans sa fureur la matière grise qui demeurait à certains tout
en façonnant celle de groupes opportunistes à la mode désormais de chez nous.
Pour en revenir à ces petites filles dont on bride si tôt la liberté et qui pensent,
certainement bien faire quand elles enfilent le même accoutrement que leur maman,
je m’interroge, à chaque fois que j’en croise une, sur le but poursuivi par le père et surtout
sur la nature du regard malsain que ce dernier pose sur sa fille. On sait les ravages de
l’inceste dans les sociétés fermées comme la nôtre. Bien sûr que dans son approche
du comportement social à faire adopter prématurément, il y a la soumission, mais comment
ne pas soupçonner de possibles déviances sexuelles ?
M. B.