Maintenant, c’est plus la rue du Dr Trolard !
Maintenant, c’est plus la rue du Dr Trolard !
SOIT DIT EN PASSANT
22 Octobre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
Pièce jointe 24997
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Il est des jours comme ça où, parce que je passe par là et
parce qu’un lecteur m’a, quelques semaines auparavant,
demandé d’en parler, je me rends compte que je n’en connais
pas le nom algérien. Il faut dire que je n’ai jamais entendu
quelqu’un l’appeler autrement. Ce jour-là, alors que je traînais
les pieds sur les trottoirs encombrés, je me suis souvenue du
joli quartier que c’était à l’époque où cette rue donnait accès
à un petit restaurant, «La Mère Michèle», où nous aimions
nous retrouver entre copains. Je me souviens, aussi, qu’à
l’entrée de la rue, il y avait une cité universitaire réservée aux
étudiants en couple. Et comme j’avais, aussi, des amis de
lycée qui habitaient les parages, je peux témoigner qu’à
l’époque, le comportement des riverains était autre. Ils
n’étaient pas aussi indifférents à l’image que les lieux
pouvaient renvoyer aux passants. L’état de délabrement
avancé dans lequel se trouve la rue Mokhtar-Abdellatif, plus
connue sous le nom de rue Docteur Trolard, et l’état de
décrépitude du quartier renseignent sur le désintérêt de ses
habitués à son égard. Plus haut que le pharmacien et tout
au bas d’un escalier qui n’a plus rien de majestueux, une
décharge dont ni la proximité ni les effets ne dérangent
personne. Le lecteur qui m’a sollicitée n’a, à vrai dire, pas
mentionné cela. Il m’a parlé de «l’appropriation sauvage
d’espaces de parking» qui empêchent les riverains de garer
leurs véhicules. Sauf que cela n’est pas spécifique à Trolard.
A l’exception des grandes artères, là où le regard des pouvoirs
publics est intraitable sur la question, partout ailleurs, des
gérants de magasins agrandissent leur espace en squattant le
trottoir voisin. Ils plantent des piquets, cadenassent, installent
cageots ou blocs de parpaing pour marquer l’exclusivité des
lieux et comme la puissance publique est totalement absente
à ces endroits, le provisoire illégal se transforme vite en fait
accompli. Le marchand vous affirmera, sans sourciller, qu’il est
dans son droit. Comment détourner son attention de cette
clochardisation à laquelle on participe même sans le vouloir ?
M. B.
Aller juste au gré de l’envie !
Aller juste au gré de l’envie !
SOIT DIT EN PASSANT
24 Octobre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
Pièce jointe 24997
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Il est des jours comme ça où lorsque des amis m’affirment qu’ils
marchent chaque fin d’après-midi, histoire d’entretenir leur
ligne et d’évacuer un trop-plein de stress et de toxines accumulées
dans la journée, je me dis qu’ils ont bien de la chance de résider
sur les hauteurs d’Alger. Là où sont encore conservés des
sites qui invitent à l’exercice et surtout le permettent. Ce n’est
pas le cas pour ceux qui habitent au centre-ville où rien,
absolument rien, n’est conçu pour, ni n’invite à la détente
par la marche ou le jogging. C’est toujours pour la même
raison que je profite d’occasions qui me sont offertes
lorsque je traverse la Méditerranée. Là-bas chez nous, comme
cela amuse certains d’entre mes amis de qualifier la France,
second pays préféré des Algériens en général. Là-bas où
la ville n’a pas été dépouillée de ses espaces verts, de ses parcs,
de ses bois, de ses sous-bois, de ses allées et de ses plans
d’eau. Bref, de son oxygène ! En traversant l’immense et
magnifique parc de Sceaux, à la périphérie de Paris, je respire
un air nouveau tout en m’interrogeant sur ce qui nous reste à
nous comme espaces verts ! Pourquoi toutes nos magnifiques
étendues, celles qui ceinturent Alger, ont-elles été réquisitionnées
par les militaires, les gendarmes et autres corps constitués ?
Pourquoi tous les endroits de rêve que compte la ville ont-ils
été confisqués aux riverains et autres promeneurs solitaires ?
Pourquoi faut-il aller ailleurs pour faire le plein d’oxygène et de
rêveries ? Quel bonheur d’emprunter des chemins de traverse à
l’affût de la surprise, car il y en a toujours une, pour peu que
l’on y prête l’œil ou l’oreille. Là où l’on ne craint pas de
croiser les détestables chasseurs de couples qui nous ont
habitués à leurs coups tordus de frustrés. Là où la circulation et
les effusions sont libres et autorisées, des couples d’amoureux,
on n’en rencontre pas.Ces derniers n’ont pas besoin de s’y cacher,
puisque personne ne leur interdit de s’aimer au grand jour et qu’il
n’ont pas à toujours évoluer à l’abri d’une morale malveillante.
Comme il est parfois bon de célébrer les choses pour leur insignifiance
M. B.
Le 1er Novembre à l’abri de la mémoire !
Le 1er Novembre à l’abri de la mémoire !
SOIT DIT EN PASSANT
1 Novembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où, lorsque l’on sait le 1er Novembre pas loin,
on se demande si les enfants de cette Algérie, pour l’indépendance de
laquelle le sang a tellement coulé, ont bien intégré le sens que cette date
revêt à chaque fois qu’elle est évoquée. Au-delà de l’hymne national
qu’on leur apprend à chanter sans en comprendre le sens, il reste clair
que si les parents ne transmettent pas, l’école ne le fera pas. Chacun
estimant que c’est à l’autre de restituer les faits autorisés d’évocation, on
prend bien soin, en haut lieu, de parler de martyrs, même si la tendance
à le faire du bout des lèvres prend le pas sur l’urgence de rendre à
l’Histoire les honneurs qu’elle mérite. Mais ce qui frappe le plus, c’est que
l’on préfère de loin rendre hommage aux anciens moudjahidine. Au moins
pour justifier l’existence d’un ministère qui veille jalousement à satisfaire d’inépuisables appétits.De vous à moi, j’avoue me demander régulièrement
comment l’Algérie a fait pour produire autant d’anciens moudjahidine depuis
1962. Quand vous les croyez tous disparus, il vous en surgit des nouveaux.
Ce qui surprend, c’est que cela n’interpelle aucune conscience.Mais ce qui
révulse dans l’affaire, c’est le cynisme avec lequel on crée du sens et de la
valeur autour de ce qui n’en a pas. J’aimais bien cet adage qui suggérait
d’attendre que les vieux du village, entendez par là les témoins,disparaissent
pour s’inventer un passé de glorieux combattants. Que la corruption, au sens
matériel du terme, soit devenue une culture nationale, cela n’étonne plus
personne et le principe est même admis au plus petit comme au plus haut
niveau de la société et dans les coins les plus reculés du pays. Mais que
d’anciens maquisards fleurissent en veux-tu en voilà avec autant de mépris
et d’insulte à l’intelligence, ça me reste, personnellement, en travers de la
gorge. Comment excuser le fait que notre mémoire soit malmenée par ceux
qui travaillent inlassablement à l’étouffer. Heureusement, il y en a qui, comme l’Association Djazaïrouna, s’en inquiètent et organisent des journées à cet
effet. Pourquoi ne pas en reparler ?
M. B.
Voilà que la CAAR s’y met !
Voilà que la CAAR s’y met !
SOIT DIT EN PASSANT
8 Novembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où j’éprouve une pressante envie de parler
de ce qui nous attend en termes d’augmentations et du fait que
certaines entreprises publiques précèdent l’entrée en vigueur de la loi
de finances 2017, qui prévoit de nous faire la peau, en décidant que
fidéliser des clients n’est pas aussi rentable que les saigner en leur
faisant le fond des poches. Avant même de me rendre à la CAAR,
pour y renouveler mon assurance multirisques habitation, j’apprends,
incidemment, que l’on y a décidé de se conduire autrement à
l’égard de la garantie dégâts des eaux. Désormais, une franchise
de 10 000 DA est applicable en cas de dommages. Si le montant
de l’indemnité est inférieur à 10 000 DA, le sinistre sera rejeté
sous le motif «sous franchise». Si le montant est supérieur à
10 000 DA, on vous remboursera le montant de l’indemnité moins
les fameux 10 000 DA.Exemple si le sinistre est évalué à
15 000 DA, on vous dépouillera de 10 000 DA pour ne vous rembourser
que 5 000. Tous les assurés savent que lorsque l’on déclare les dégâts,
un expert est dépêché par la boîte pour évaluer l’ampleur du préjudice.
Et c’est sur la base du rapport d’expertise que le montant est fixé et
que la franchise en question est déduite.En voulant mieux saisir les
motivations de la boîte à laquelle je suis affiliée, j’apprends que c’est
sur la base d’une note diffusée sur le réseau CAAR à travers tout le
territoire national que les agences ont été informées de la nouveauté.
Est-ce qu’on le dit aux clients ? Pas vraiment ! Lorsque vous venez
vous acquitter du montant de l’assurance, vous réglez la même somme
que celle payée l’année précédente. Ce n’est qu’au moment de la
déclaration du sinistre que les assurés prennent connaissance de
la manœuvre pas élégante du tout ! Une façon bien perverse de
mettre les assurés devant le fait accompli. Et voilà une de boîte qui
a compris qui aller dépouiller pour renflouer ses caisses sachant
que la plupart du temps, c’est contre les inondations que l’on
Encore une façon qu’a l’Etat de nous dire qu’il faut préparer s’assure.
nos yeux pour pleurer. Personnellement, je n’ai pas renouvelé mon assurance !
M. B.
Quand nos artistes s’éclatent dehors !
Quand nos artistes s’éclatent dehors !
SOIT DIT EN PASSANT
9 Novembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où je trouve magnifique que des
personnes, artistes parfois, plus dans l’âme qu’avérées,
s’emparent d’espaces, à l’instant perdu, pour en exploiter les
ruines. Une manière bien originale de redonner de l’allure et
du punch à des lieux qui, au-delà de la vie antérieure qu’ils
ont connue, sont, aujourd’hui, totalement abandonnés. Mais
quoi d’étonnant à ce que ce soit le monde de l’art qui vole au
secours du dénuement apparent, histoire d’inviter à raconter
les choses autrement et d’adoucir une atmosphère rendue
irrespirable par tant de renoncements. Je pense au quartier
du Hamma et du nouveau visage que lui ont fabriqué, il y a
quelques semaines, des créateurs au talent avéré. Une
initiative qui mériterait que l’on en parle encore et encore
dans l’espoir de susciter d’autres envies, d’autres interventions
du genre, qui nous renvoient l’image d’une Algérie plus active
au plan culturel qu’on ne le voudrait ou le croirait.Si l’on a du
mal à admettre qu’ailleurs des artistes se fassent entendre et
pas chez nous, qu’ailleurs ils aient la liberté de mettre leur
notoriété au service d’une cause politique, idéologique ou
humaine, d’user de leur notoriété pour peser sur une campagne,
il ne faut en aucun cas jeter la pierre à ceux des nôtres qui,
même s’ils ont du mal à se faire entendre, ne baissent pas pour
autant les bras et font tout pour ne pas se laisser piéger par les
promoteurs du désenchantement. Inutile de se demander
pourquoi les uns sont plus crédibles que les autres. Dans les
pays où la démocratie est une réalité et pas un jeu de l’esprit,
ce sont les citoyens, au demeurant libres de leur choix, qui font
la notoriété de celle ou celui dont ils accepteront qu’elle ou il parle
en leur nom. On dira d’eux qu’ils influencent une opinion publique
sans oublier que c’est cette même opinion publique qui les a faits.
Ce n’est, hélas, pas le cas en Algérie où l’on ne fait grand cas ni
de ses peintres, ni de ses danseurs, ni de ses chanteurs, ni de
ses musiciens et où l’un des sports favoris consiste à deviner où
ira se prélasser le responsable récemment démis de ses fonctions.
M. B.
Bientôt au pain sec et à l’eau ?
Bientôt au pain sec et à l’eau ?
SOIT DIT EN PASSANT
10 Novembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où lorsqu’un rendez-vous électoral pointe
du nez, je me surprends à m’interroger sur les leçons qu’il y aurait
à tirer de leurs prestations. A présent, je me pose une autre question
ils sont combien ces élus de la nation à s’inquiéter, par exemple, des
prix des fruits et légumes qui atteignent des plafonds insoutenables
tandis que les salaires, eux, stagnent sans que personne, y compris
la Centrale syndicale, trouve à redire ? Ils ne manquent tout de même
pas de souffle ceux pardon pour le masculin qui l’emporte qui se
préparent à remettre le couvert en matière de promesses que de toutes façons ils ne tiendront pas. Ils en feront toute honte bue et sans douter
un seul instant de leurs capacités à gagner assez d’oreilles attentives,
prêtes à se laisser convaincre.Tout l’électorat n’est, en effet, pas vacciné contre cette gouaille dont on use ponctuellement à son égard et dont on assaisonne un discours démagogique, que les plus avertis savent creux mais qui ne manquera pas de faire mouche. Car ils existent bel et bien
ces profils inaptes à trancher. Ce sont même eux qui constituent la cible idéale que tous courtisent. Ce billet n’était pas destiné à revenir sur les divers comportements qu’adopteront les prétendants à la représentation populaire et qui aideront les plus malins d’entre eux à réussir leur coup. Nous aurons inévitablement l’occasion de nous arrêter sur les mimiques
et la force des argumentaires. Allez savoir pourquoi je fais tout ce détour pour parler de ce qui me fait vastement râler depuis quelques jours. Autrement dit les fruits et les légumes dont les prix défient l’entendement. On ne peut plus s’offrir de raisin à moins de 200 DA et de tomate à
moins de 70 DA. La baguette de pain complet est passée,subrepticement, de 15 à 20 DA. Et je passe sur les légumes secs qui n’étaient déjà plus
à la portée des petites bourses. La détérioration du pouvoir d’achat
désavantage tellement de monde que l’on aurait tort, en haut lieu, de
fermer les yeux sur cette traîtrise avec laquelle certains essaient de
nous préparer au pire des scénarios.
M. B.
Milliardaire et désormais puissant !
Milliardaire et désormais puissant !
SOIT DIT EN PASSANT
10 Novembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
Pièce jointe 24997
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Il est des jours comme ça où alors que la première puissance
mondiale désigne son nouveau Président et tandis qu’au cœur
de la nuit, le nom de ce dernier assomme une partie de la planète,
je me demande si le milliardaire que les Etats-Unis d’Amérique se
sont choisi sans se soucier du choc provoqué outre-Atlantique
mettra ses milliards au service des minorités qui l’ont porté à la
magistrature suprême ou si, au contraire, son nouveau statut aidera
sa fortune à encore mieux se porter. Il faut croire que le bureau ovale
se contrefiche d’être occupé par un milliardaire. Il l’a bien été par un
acteur de cinéma et l’Amérique ne s’en est pas offusquée. Elle ne
s’est pas, non plus, effondrée. Elle est là, toujours arrogante, à faire
la preuve que la victoire ne s’émeut pas de l’amateurisme politique
d’un Président qui s’offre toujours la représentation d’une catégorie d’individus. Pour cette fois-ci, il se sera improvisé chef de file des
démunis. Celui qui, croient-ils, leur restituera un brin de dignité à
défaut de les enrichir. Puissance financière, réussite sociale, on aura compris que ce ne sont pas les nantis qui l’auront porté à la Maison-Blanche. La richesse n’ayant pas la même essence, les titres de
«noblesse» ne se distribuent pas à tour de bras. Pas vraiment exclu
du club mais presque, le sans-classe, au langage peu châtié, mal noté
par les siens, a vite compris que s’il voulait s’offrir la couronne, il
devrait aller exercer ses mauvaises manières auprès de ceux qui ne répugnent pas à s’identifier à lui. C’est ce qui se produit dans un pays
où le vote est le seul maître à bord et où lorsque les bien-pensants s’effondrent, cela n’empêche pas les autres de dormir. Parce que quand
on a le ventre creux, on peut aisément se convaincre que celui qui a su gérer ses affaires est le mieux qualifié pour nous apporter l’opulence dont
on rêve. Populisme contre élitisme, celui qui s’est fait le porte-parole des démunis leur donne à croire, aujourd’hui, que sa victoire est la leur. La démocratie s’est exprimée, dit-on. C’était d’elle que je voulais parler et
c’est à nous autres Algériens que je pensais.
M. B.