Se voiler la face pour pas cher !
Se voiler la face pour pas cher !
SOIT DIT EN PASSANT
24 Août 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
Pièce jointe 24997
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Il est des jours comme ça où lorsque le rideau tombe sur une manifestation
comme les jeux olympiques, où le monde du sport se regroupe autour de
valeurs saines, où les sportifs font la démonstration des progrès
enregistrés et surtout vivement encouragés, viennent confronter leur talent
avec celui des autres, on comprend mieux pourquoi on parle de puissances
mondiales et de pays émergents. C’est le terme venu remplacer celui
de «en voie de développement», une délicatesse comme une autre,
un tact à l’égard de pays où, en plus des efforts à faire pour dépasser leurs
limites, il serait urgent de se débarrasser de tous les cancers qui
les minent. Une puissance contre laquelle Daesh avec toute la capacité de
nuisance qui le caractérise et tous les petits soldats dont il dispose à
l’intérieur ne pourra rien.Je regardais les jeux olympiques, cette célèbre
manifestation où tout le sport et toutes les disciplines sont célébrés avec la
même intensité, et écoutais les commentaires. Ceux d’une cavalière
m’ont émue aux larmes tandis qu’elle louait le talent des chevaux et
décrivait les échanges tellement harmonieux entre un groom, un cavalier
et une monture dressée pour gagner.On pourra toujours me traiter de
rabat-joie mais un pays où un entraîneur n’a pas le temps de souffler
qu’il est voué aux gémonies, poussé à bout, fichu dehors et traîné dans
la boue dénote d’un sérieux manque de maturité. C’est une spécialité
bien de chez nous de tomber sur celui qui n’assure pas la victoire telle
qu’on la veut quand le sport reste le seul domaine où chacun croit tenir
le bon bout, veut imposer son avis et surtout peser sur la décision finale.
Mais il y a aussi les autres ! Les «pas très gourmands» qui estiment
qu’une médaille ou deux, c’est mieux que rien. Une lapalissade
évoquée pour dire que l’honneur est sauf. Voilà que nous en sommes
réduits à nous nourrir d’exploits étrangers. Pourquoi jeter la pierre à
ceux qui s’en vont tenter leur chance sous d’autres cieux, là où l’on ne
bride pas les élans ? A voir comment les autres adulent leurs athlètes
quand les nôtres sont abandonnés à un sort inadmissible…Quelle tristesse !
M. B.
L’Algérien, un raciste pas très original ?
L’Algérien, un raciste pas très original ?
SOIT DIT EN PASSANT
27 Août 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
Pièce jointe 24997
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Il est des jours comme ça où alors qu’un article dénonçant le racisme
des Algériens à l’égard de la communauté chinoise installée en Algérie
attire mon attention, je me surprends à m’interroger sur les raisons qui
favorisent chez nous le rejet de l’étranger.Pour accréditer les faits,
l’auteur du papier cite l’exemple de travailleurs chinois qui déserteraient
les lieux à cause de cela et affirme en avoir eu la confirmation auprès de
l’ambassadeur chinois accrédité à Alger. Je m’arrête de lire un moment
parce que j’ai un peu de mal avec l’information même si en puisant dans
mes souvenirs, je finis par écarter l’effet surprise et admettre que cela ne
soit pas totalement dénué de fondement.Que les Algériens soient racistes
est un fait établi. Ils le sont à l’égard d’autres Algériens issus d’autres régions.
Ceux qui revendiquent leur arabité n’aiment pas les kabyles qui, de leur côté,
ne supportent pas les premiers et les uns comme les autres n’aiment pas les
gens du Sud.Les Kabyles d’une région ne supportent pas ceux d’une autre,
mais quand il faut unir ses forces pour s’en prendre à un Arabe, ils oublient les
raisons qui les opposent et font cause commune contre ce dernier. L’autre fait
établi est que l’on rejette, dans la plupart des cas, ce qui est différent. Kabyle,
arabe, chaoui, chacun campant sur des positions fondées sur des faits
approximatifs et une histoire racontée de façon farfelue, considère qu’il est soit
supérieur à l’autre, soit victime de l’autre.En bref et pour faire court, on ne
supporte pas ce qui ne nous ressemble pas et chacun justifie son rejet de l’autre
par le fait qu’il n’a aucun droit d’être là. Je pense que les Chinois sont plus tenaces.
Je suis convaincue qu’ils n’ont aucune difficulté à travailler en terrain étranger ou
hostile. Dans chaque métropole où ils s’installent, ils côtoient aussi paisiblement
que discrètement le voisinage tout en ne négligeant rien des us et coutumes qui
régissent leur vie au quotidien. J’aimerais assez l’idée que cette présence
étrangère donne du cœur à l’ouvrage aux autochtones. Pourquoi ne pas admettre
qu’elle nous est d’un grand secours... M. B.
La rentrée ne sera pas cool !
La rentrée ne sera pas cool !
SOIT DIT EN PASSANT
31 Août 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
Pièce jointe 24997
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Il est des jours comme ça où lorsque deux entités, auparavant proches,
ne le sont plus, qu’une SG de parti rompt les amarres avec son précédent
allié-Président et que notre désormais célèbre ministre de l’Education
s’apprête à entamer des réformes conséquentes, on se dit que ce qui se
profile à l’horizon n’est pas sans risques. De pénibles résistances au
changement sauront perturber le bon déroulement des affaires du
pays quand le tout présage d’un brouhaha qui, pourtant, ne devrait pas
inquiéter, y compris ceux qui ont pour habitude d’enfoncer leur tête dans
le sable à chaque fois que leur soutien est souhaité. J’ai,
personnellement, toutes les raisons de me réjouir. S’il m’était donné de
choisir, j’opterais pour une belle cacophonie, signe que des clans qui
s’agitent manifestent, indéniablement, quelque intérêt à ce qui se passe
autour d’eux. C’est ce silence assourdissant qui dit l’indifférence à
l’égard de ce qui fait courir le monde, et l’Algérie dans la foulée, qui
m’insupporte au plus haut point.Se caler ces dernier temps sur
l’actualité sans démordre des alertes lancées ici et là, c’est ce que
nous aurions tous intérêt à faire, si nous voulons être prêts à réagir en
cas de nécessité absolue.Beaucoup d’observateurs avertis, comme
on aime à les appeler dans le jargon journalistique, et il n’y a aucune
raison de ne pas les croire et de ne pas se dire les choses franchement,
préviennent du pire.S’il est vrai que détourner le regard et faire comme
si on ne voyait rien est un moyen plus aisé de contourner les problèmes,
se demander si ce qui nous attend est une bénédiction ou une
malédiction a plus de chances d’encourager la prise de conscience et
l’engagement !Une grande partie de ceux qui, un matin, se sont
réveillés en s’avouant qu’ils n’avaient plus envie de jouer les révolutionnaires
a choisi de se planquer derrière le fait, monté en épingle, que Bouteflika
avait apporté la paix en mettant fin à la guerre qui leur était faite par des
barbares.Des monstres qui,au terme d’une reddition, se sont,avec
l’insolence qui caractérise leurs agissements, découvert des ambitions de leaders
M. B.
Finie l’association de bienfaiteurs ?
Finie l’association de bienfaiteurs ?
SOIT DIT EN PASSANT
1 Septembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
Pièce jointe 24997
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Il est des jours comme ça où je me régale à l’idée que mal en a pris
à certains hauts responsables de penser que les propos d’une femme
n’avaient aucune chance d’échapper à la trappe à laquelle ils étaient
destinés, qu’ils ne pèseraient pas lourd face à une réflexion masculine
dictée pour affronter la postérité. Pourquoi ne se doute-t-on jamais
qu’une supposée proie facile puisse, elle aussi, avoir été programmée
pour dominer ce que l’on s’acharne à vouloir faire entendre comme un
domaine strictement réservé aux maîtres incontestés du
cheminement masculin ? La rentrée sociale s’annonce des plus chaudes
si l’on s’en tient à certaines affirmations publiques dont celles de la
SG du PT. Grèves importantes, hausse du chômage, licenciements,
des secteurs, comme le BTP, en crise. J’ai patiemment attendu que
l’occasion me soit donnée de revenir sur la fin d’une paix longuement
observée par une partie de l’opposition dont la vocation originelle n’était
pas de fermer les yeux sur des directives émanant du cœur même de
l’autorité. Il faut dire que la complicité et le bon entendement paraissaient
tels que l’on ne reconnaissait plus rien ni aux visées du Parti des
travailleurs ni à celles de sa secrétaire générale. Autant dire que se
faire copieusement remonter les bretelles par cette dernière était devenu
chose banale. A chaque fois que devait s’exprimer un mécontentement
quelconque de la part de celle dont Bouteflika avait fini par apprivoiser
l’agressivité, il y en avait qui tremblaient à l’idée de se faire débarquer de
leur poste. En ne cessant jamais de louer ses grandes qualités tout en
cultivant un rapport étroit avec cette délicate indépendance acquise à coup
de concessions peu flatteuses, le chef de l’Etat confirme l’efficacité
de la méthode, employée par lui, pour masquer les dérives des uns,
partisans du gain facile, instituée dès son intronisation. Attendons pour
mieux apprécier l’éclairage voulu par certaines déclarations. Gardons
les yeux rivés sur cette cocotte-minute dont on s’applique à soulever
régulièrement la soupape pour dévier la trajectoire de la contestation
vers une autre direction.
M. B.
Guérir d’un enseignement bas de gamme !
Guérir d’un enseignement bas de gamme !
SOIT DIT EN PASSANT
3 Septembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
Pièce jointe 24997
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Il est des jours comme ça où, juste à penser que la rentrée scolaire
pointe le bout de son nez, on se surprend à rêver que ceux qui ont fait
de l’enseignement l’un de leurs otages privilégiés vont renoncer à
vouloir la peau de cette ministre à l’autorité de laquelle ils ne se
résolvent pas à se soumettre. Il y a quelques mois encore, le
département ministériel se débattait seul au cœur d’une corporation
opposée au fait qu’une femme ose prétendre remettre de l’ordre dans
ce grand foutoir.La gangrène y avait fait la part belle à des enseignants
vacataires, pas tous, soudainement dérangés dans leur confort et
surtout terrorisés à l’idée que l’on remette en cause leurs acquis en
l’absence d’inspections qui auraient fait le jour sur leur vrai niveau.
Échapper à un concours qui leur aurait, pourtant, permis d’intégrer la
Fonction publique renseignait sur la crainte que soit révélé le niveau réel
d’une partie de ce corps enseignant chargé d’accompagner la réussite,
y compris des moins doués d’entre les jeunes élèves.
Contractuels ou confirmés, est-ce que cela change quelque chose au
niveau lamentable de l’enseignement ? Quand un enseignant est bon,
qu’il soit contractuel ou confirmé cela ne change rien à ses compétences,
et quand il ne l’est pas, cela ne change rien non plus. Alors, pourquoi
avoir admis le fait qu’ils aient en charge l’avenir de nos enfants et un jour
décidé que, pour être confirmés, ils devaient passer un concours ?
Pourquoi les enseignants craignent-ils le concours ? En même temps
pourquoi c’est aujourd’hui que l’on semble vouloir donner à l’école
algérienne un statut dont on s’est peu préoccupé jusque-là, ce qui ne
veut pas dire qu’il faille continuer à le faire ? Pendant des années, on a
admis le fait qu’ils aient le niveau qu’ils ont et voilà qu’un matin on se
réveille en décidant qu’ils ne font plus l’affaire.Je ne dis pas que notre
système éducatif est à citer en exemple ou qu’il soit ce qu’il y a de
mieux ! Parce que, lorsque vous avez des enfants qui, en dehors du lycée,
sont obligés de prendre des cours supplémentaires de soutien, c’est que
quelque chose ne tourne pas rond.
M. B.
Tourisme... On ne sait pas faire !
Tourisme... On ne sait pas faire !
SOIT DIT EN PASSANT
4 Septembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
Pièce jointe 24997
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Il est des jours comme ça où l’on a beau tourner les choses dans
tous les sens et se contorsionner pour comprendre pourquoi nous
ne sommes pas doués pour le tourisme on finit par se rendre à
l’évidence que si l’on n’a pas le savoir-faire, c’est que l’on n’a pas
appris à vendre la beauté de nos paysages et à promouvoir notre
patrimoine culturel. Le fait d’avoir toujours été assistés a conduit
aux résultats présents.Tous les efforts du monde ne nous suffiront
pas pour comprendre pourquoi les dirigeants de ce pays ont
privilégié le repli sur soi tout en encourageant la natalité. Le tourisme,
nous n’en avions pas besoin parce que le pétrole suffisait
largement à la satisfaction de tout un chacun et les couples
étaient encouragés à s’accoupler à bride abattue et à se reproduire à
volonté sous prétexte que le pays avait largement de quoi contenter
les populations à venir.Le résultat nous le connaissons. Il nous crève
ces yeux que nous nous sommes entêtés à garder clos. On se demande,
dans tout ça, qui fixe les règles même si certains d’entre nous, qui
prétendent avoir les bonnes infos, affirment qu’ils savent pourquoi
elles sont tordues et pourquoi on les a voulues ainsi. Cet été, comme
les étés passés, les Algériens, loin d’être les abrutis que l’on croit,
ont encore une fois décrété qu’un voyage en Tunisie ou en Espagne,
destination de plus en plus prisée par eux, ferait le plus grand bien
à leur âme, leur physique et leur porte-monnaie. On aura beau
scander à propos des Tunisiens qu’ils sont inhospitaliers et un tantinet
agressifs à l’égard de nos compatriotes, tous en reviennent des idées
plein la tête pour les prochaines vacances. Confort, propreté, soleil,
sable chaud, mer turquoise, gîte et couvert à portée des bourses
moyennes rassurent à propos du farniente. Il n’est pas réservé qu’à
une frange particulière d’Algériens.L’Espagne, le bouche-à-oreille
encourage de plus en plus d’estivants de chez nous à s’y rendre.
Le meilleur séjour à Alicante, Palma ou autre n’exige pas des
brouettes de dinars algériens. Pourquoi ne pas virer les gérants de
nos bouis-bouis et confier le secteur au privé ?
M. B.
Entre crise et saleté, pourquoi pas les deux ?
Entre crise et saleté, pourquoi pas les deux ?
SOIT DIT EN PASSANT
7 Septembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
Pièce jointe 24997
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Il est des jours comme ça où l’on aurait le droit, à propos de certains thèmes
abordés dans cette rubrique, comme celui de l’hygiène, par exemple, d’estimer
que je radote ! Je serais tentée de dire aux personnes qui pensent que je me
répète qu’elles sont précisément celles qui n’aiment pas que l’on rappelle à quoi
on finit par s’apparenter quand on renonce à montrer aux autres un peu plus de
civisme. Lorsque je parcours l’interview de quelqu’un d’aussi averti qu’un Mustapha Mekidèche, histoire de mieux appréhender le futur proche, je marque un arrêt sur
les sacrifices annoncés par lui. Une vision en suggérant une autre, j’ai cherché à comprendre s’il pouvait y avoir un quelconque rapport entre les effets rampants
d’une crise économique et l’absence d’hygiène. Evidemment que si l’on insistait,
même un peu, on trouverait des liens entre tout et n’importe quoi. Il se trouve,
pourtant, qu’à aucun moment de l’entretien, je n’ai lu que l’on cesserait, dans la
foulée, de payer les agents chargés de l’hygiène de la ville, du village ou de la
dechra, comme dirait une savoureuse lectrice, lorsqu’elle évoque la mentalité qui
prévaut au cœur de la cité Algérie. Même lorsque j’essaie de faire le lien entre les
alertes du vice-président du Cnes et les relents de poisson pourri qui classent un
marché comme celui de Clauzel dans le top des lieux infréquentables de la ville,
je ne réussis pas à comprendre le rapport entre crise et saleté. C’est, en fait,
pendant que vous tentez de résister à une entêtante envie de fuir la ville que vous
finissez par vous dire que si à l’abri de la crise on ne nettoie pas, il y a de fortes
chances que les choses s’aggravent lorsque la mairie recourra à des restrictions budgétaires. Et même si à aucun moment, tout au long de l’entretien, il n’est
mentionné qu’en même temps que nous serons contraints de nous serrer la ceinture
nous devrons cesser de nous laver, ils sont de plus en plus nombreux ceux qui
trouvent à l’abandon des règles élémentaires d’hygiène de fallacieuses excuses socioéconomiques. J’ai signé une pétition en ligne sur la question. Pourquoi pas vous ? M. B.