Entre rêves et renoncements !SOIT DIT EN PASSANT
Mercredi 28 Décembre 2016
Par Malika Boussouf
journaliste, écrivaine
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Il est des jours comme ça où parce que quelques heures, seulement, nous séparent d’une nouvelle année, on fait une halte encouragés par un besoin pressant de se débarrasser des mauvaises ondes qui nous gâchent ponctuellement la vie. C’est là que s’imposent de nouveau, à nous, les images de tous ces lieux où le terrorisme a frappé et emporté, dans sa fureur, tellement de vies. A ces moment où personne ne se doutait que l’insensible Faucheuse, à son service, allait encore pouvoir faire le plein. En même temps que l’on évoque le deuil et le chagrin des familles, je ne peux m’empêcher de penser aux vivants.A ceux des pays qui, pourtant frappés de près, ne renoncent pas à avancer et qui, pour ne pas rompre le rythme, continuent d’encourager les talents qui fleurissent comme pour rendre le deuil plus facile à supporter. Les adultes continuent à travailler et les plus jeunes à faire la démonstration que l‘avenir tient par eux.La vie poursuit son cours et fait la preuve qu’elle ne se laissera ni démonter ni engloutir, signifiant aux barbares qui voudraient la soumettre, à défaut de l’anéantir, qu’ils devront, d’abord, s’asseoir sur la force qui la caractérise. Comment, en même temps, ne pas penser aux rebelles syriens, évacués d’Alep par les organismes humanitaires vers un ailleurs, provisoire, supposé moins hostile ? Je me demande combien ils sont et, s’ils sont aussi nombreux qu’on le voit, quel est l’Etat qui pourra bien les accueillir indéfiniment et leur offrir les conditions de vie dont ils rêvaient alors qu’ils s’armaient contre le régime en place. Se doutaient-ils, en hypothéquant leur avenir, qu’ils finiraient ainsi, contraints de renoncer à tout, livrés à un accueil non plus occidental mais tout juste voisin et, surtout, accessoirement bienveillant ? Comment convoquer ces moments où, parce que le besoin se fait pressant, on ravale, bien volontiers, colère, tristesse et amertume et où, y compris les adultes que nous sommes, se laissent gagner par une folle envie de croire au pouvoir fabuleux du père Noël ? Une touche de virtuel pour sacrifier ses tracas à l’infidélité d’une féerie volage.
M. B.