Football. Christian Gourcuff annule tous les stages en… … Altitude ! Qu’est-ce qui empêcherait l’émir des «Soldats du Califat» d’être reçu au Palais d’El-Mouradia ? Ne me demandez pas la date de cet évènement, je suis incapable de vous la communiquer. Du moins de manière précise. Demain lundi, sûrement pas. C’est trop frais. Après-demain mardi, ce n’est pas sûr. Mais dans un «certain temps» comme dirait Fernand Reynaud, pourquoi pas ? Je ne vois rien qui interdirait un tel déplacement. Les Soldats du Califat ont tué un étranger dans des conditions atroces ? Et alors ? Les troupes de Madani Mezrag et de Hassan Hattab aussi ! En vérité, nous nous inventons presque des sommets (si j’ose dire !) dans l’horreur, alors que tous les sommets ont déjà été atteints, dépassés et vaincus. Tout comme le terroriste Mezrag est devenu Monsieur Madani Mezrag reçu en grande pompe à El-Mouradia, avec, s’il vous plaît, le salut de la Garde républicaine en prime, pourquoi m’interdirais-je de donner du Monsieur à Gouri ? Le fait que celui-ci n’ait pas dépassé le palier 5 du primaire, comme le révélait mon journal en Une hier, samedi ? Pfutt ! Je rappelle aux amnésiques que moult Unes de quotidiens sérieux insistaient déjà, à l’époque sur le métier de Abdelhak Layada, tôlier de son état. Ça n’a pas empêché ce carrossier de rouler… carrosse à l’enterrement de Smaïn Lamari, entouré de hautes personnalités du régime qui discutaient avec lui comme on viendrait quémander quelques bribes de paroles aux pieds d’une star d’Hollywood. Alors, oui ! «Monsieur Gouri», ça viendra. Sauf bien sûr s’il est abattu entre-temps. Tant pis alors pour feu Gouri, on donnera du Monsieur à son remplaçant, comme on a procédé avec les successeurs de Zitouni ou de Zouabri. On a tort de penser qu’il n’y a pas pis que la décapitation d’un quinquagénaire français guide de montagne. Si ! Il y a bien pis ! Il y a l’oubli de cet acte ignoble. Et l’oubli, c’est un peu comme une scène de crime dont on confierait l’analyse et le décryptage au criminel. Je ne peux pas décemment, totalement et efficacement accompagner le chœur des «effarés» du terrorisme en septembre 2014. Je suis encore pris, bien trop pris par les excuses et les tombereaux de pardon que je déverse tous les jours depuis plus de vingt ans sur les tombes des martyrs dont nous avons trahi la mémoire, à qui nous avons fait de fausses promesses. Désolé, mais aujourd’hui, je ne puis plus mentir aux morts et leur jurer justice. Comment le pourrais-je encore alors que demain, lundi, mardi ou un peu plus tard, Monsieur Gouri sera reçu au Palais pour donner son avis sur le prochain remaniement du gouvernement et sur le nom du futur ministre de la… justice ? Je peux juste fumer du thé et rester éveillé à ce cauchemar qui continue.
H. L.
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