Allez ! Je l’admets volontiers. Les Sud-Africains sont
plus forts que nous. Au rugby ! C’est au moment où des populations démunies de tout dans le Grand Sud mais qui trouvent malgré cela le «courage social» de se préoccuper de leur environnement menacé par l’extraction de gaz de schiste, qu’Al-Khabar nous apprend que le fils du patron du FLN détient un compte en banque en France approvisionné à plus de 2,5 millions d’euros. Le quotidien arabophone affirme détenir copie de ce chèque qui porte d’ailleurs mention de domiciliation au fameux appartement parisien du père. Vomitif ! Nausée. Confirmez-moi, SVP : j’ai bien entendu l’ancien animateur de fêtes de mariage jurer, il y a quelques jours à peine, avoir alerté le Palais sur le drame vécu par les populations du Sud algérien. Y a-t-il pire drame que celui de ces fortunes «miraculeusement» amassées sur le dos cassé des Algériens, de tous les Algériens, quelle que soit la région, et qui trouvent l’instant sadique pour verser une larme sur le sort des compatriotes du pays profond ? Prenons le plus grand mathématicien du pays, et l’Algérie compte des lumières en la matière, alhamdoulillah, demandons-lui de résoudre juste cette équation : comment, à partir d’une carrière de drabki, d’animateur de petits mariages de quartier peut-on quelques années après, pas des tonnes d’années, juste quelques années, se retrouver avec sa famille à la tête de fortunes pareilles ? En argent et en immobilier. Le mathématicien va caler. Il va se choper des migraines. Et je doute qu’il arrive à résoudre cette équation. En logique pure, en entendement universel, en valeurs absolues qui régentent le monde structuré et normal, c’est IMPOSSIIIIIIIBLE ! Pourtant, prenez et reprenez cette Une d’Al-Khabar. Lisez-la et relisez-la. Et si vous avez encore des doutes, relisez-la à l’envers ! Dans une société équilibrée, dotée de structures fonctionnant de manière cartésienne, la justice se saisit immédiatement, dans l’heure, de l’affaire, s’autosaisit plus exactement et fait son job, montrer si «miracle financier et économique» il y a ou il n’y a pas. S’il est possible de devenir milliardaire en euros aussi vite sans avoir joué au loto ou juste en frottant une lampe trouvée dans une brocante de Oued Souf ! Sauf que là, ici, et maintenant, la justice s’autosaisit des propos de Saïd Sadi sur des acteurs forcément publics de l’histoire algérienne, donc dissécables, analysables et critiquables. Et au bout, voilà la galerie de portraits ! Voilà en gros les calibres, les pedigrees avec lesquels il nous faudra composer à l’avenir, après le départ de Abdekka. Eh oui ! La transition calabraise est en marche. Faites jouer ce que vous voulez. L’article 88. Le 89. Le 90 et suivants. Abdekka partira. Un jour ou l’autre. Mais ça ne changera rien. Car le système de rapine et d’emprise de la ch’kara sur la vie de ce pays est maintenant fonctionnel et présente un avantage majeur pour ses parrains : il ne craint aucun AVC. Il se régénère. Il a un cœur artificiel alimenté par le cours de l’euro et du dollar. Et surtout, il a une durée de vie quasi illimitée, parce que nourri en permanence par le hold-up d’une Algérie léguée en héritage aux enfants chéris et choyés. Juste ça ! Tout le reste n’est que ghaïta et bendir, c’est le cas de le dire et de l’écrire ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L. |