Il est tout de même symptomatique de constater
que les seuls problèmes dans les vestiaires des Verts
proviennent de joueurs «formés» dans le championnat local !
Allez savoir « pirkoi » ! Voilà ! Fin du deuil national. Du deuil national officiel, bien sûr. Trois jours décrétés par les Al Boutef’ en hommage aux Al Saoud. On aurait tort de ne pas donner toute la résonance à l’acte de désobéissance civile qui vient d’avoir lieu en Algérie, ces trois derniers jours. C’est une première ! Une première historique, et je pèse mes mots. C’est la première fois que le pays dans sa majorité écrasante ne s’…écrase pas devant un décret de deuil qu’il considère injustifié. De toutes parts, me sont parvenus des échos de cette fronde anti-deuil. Des journaux s’en sont fait aussi le réceptacle documenté. A l’image de ces mosquées où les fidèles ont pacifiquement refusé de se plier au rite de la Prière de l’Absent, quittant les lieux avant. Ce n’est pas anodin. Car on peut tout dire de ce peuple, lui reprocher un tas de choses, il lui reste une capacité que personne ne peut lui ôter : identifier très clairement les sources du mal et des fléaux qui l’ont frappé durant la décennie noire. Il est dès lors très difficile de faire s’agenouiller un Algérien en prière pour cette famille royale qui a payé et armé une grande partie des assassins auteurs du massacre de 200 000 Algériens. Eh oui ! En tant que pouvoir, tu peux certes m’empêcher de manifester dans les rues, tu peux m’embarquer dans tes fourgons parce que j’aurais malgré tout bravé ton interdit, tu peux m’indisposer quotidiennement avec tes journaux exemplaires et tes télés-privées-pots-de-chambre. Mais tu ne peux me contraindre à m’agenouiller face contre terre en signe de deuil avec un mec qui a endeuillé mon
bled ! C’est cette formidable portée, cet inédit dans la contestation populaire qu’il m’importe de retenir, car il introduit une nouvelle donne. La gestion par la peur n’est plus un facteur ultra-déterminant. Le cours de la peur en Algérie baisse même plus vite que celui du pétrole ! Cette émancipation des Algériennes et des Algériens souligne, surligne le côté complètement bouffon du Palais. Il a décrété trois jours de deuil pour le décès d’un monarque dont le royaume sablonneux et pétrolifère bannit toute manifestation officielle de deuil, allant jusqu’à enterrer ses morts dans des tombes totalement anonymes. C’est dire si notre châtelain ou sa cour hyper-rapprochée ne craignent plus d’apparaître ridicules. C’est dire surtout le degré de dépendance du Palais d’Alger, soucieux de montrer plus vite que tout le monde la disponibilité de ses lèvres goulues d’aller vite embrasser l’épaule, le nez ou toute autre partie de ces pétromonarchies tellement accueillantes et protectrices durant l’épisode littéralement mythologique de la «traversée du désert». Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L. |