SOIT DIT EN PASSANT
26 Avril 2016

Reposez en paix, Arezki Idjerouidène !
malika boussouf
journaliste, écrivaine


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Par Malika Boussouf
[email protected]

Il est des jours comme ça où marquer un anniversaire reste une occasion
comme une autre de rompre avec le quotidien qui nous porte. Et alors que
je déjeunais ce dimanche avec mon patron et ami, tout en convenant,
joyeusement, qu’il savait, comme personne, faire l’éloge du «lever le pied
pour mieux y retourner», une triste nouvelle lui fut communiquée
le décès d’Arezki Idjerouidène. Comment ? Où ? Pourquoi ? De quoi ?
Des questions que l’on pose le temps de gérer l’émotion et de trouver les mots
qu’il faut pour témoigner de la grandeur d’âme et de la générosité de quelqu’un
qui nous quitte sans crier gare.Vous n’aimez pas les mauvaises nouvelles ?
Moi non plus. Je me suis surprise à raconter comment un jour de 2010, à Paris,
alors que j’étais embarrassée par quelques kilos supplémentaires de livres,
une consœur et amie me suggéra d’appeler le PDG d’Aigle Azur. Nous nous étions
jamais rencontrés Arezki Idjerouidène et moi et au moment où je le contactais,
il n’était même pas au siège de sa compagnie mais en Afrique. Sur un ton
des plus chaleureux, il me rassura en me recommandant d’appeler son assistante.
Que j’ai un supplément de bagages en bouquins le changeait, m’avoua-t-il,
des demandes habituelles.Par les livres, une part de culture entrait en Algérie au lieu
de s’en évader, ajouta-t-il. Autant dire que parler à un PDG de sa stature, qui, au moment
où il me parlait, ne se souciait pas des bénéfices que sa compagnie pouvait engranger
mais de la façon la plus constructive de se montrer solidaire, ça touche profondément.
Au comptoir d’enregistrement, à Orly, m’attendait l’une de ses assistantes qui s’occupa
de mon surplus de bagages mais aussi de me déplacer en classe affaires. J’espérais
le rencontrer à Alger pour le remercier de vive voix. Je n’en ai pas eu l’occasion.
Tout le monde n’agit pas forcément par intérêt. Le défunt avait cette pudeur de ne pas
manifester le besoin de se faire mousser.Témoigner, aujourd’hui encore, au disparu
de mon meilleur souvenir était plus que jamais important !
Mes sincères condoléances à sa famille.

. M. B.