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Re : Sante
OGR : mise au point des premières bactéries génétiquement recodées
Grande découverte dans le champ de la génétique bactérienne : l’ADN d’une souche d’Escherichia coli a été recodé pour donner naissance à des protéines inédites, conférant à l’unicellulaire une meilleure résistance aux infections virales. Ces propriétés des OGR (organismes génétiquement recodés) pourraient être utilisées dans les biotechnologies pour outrepasser les limites actuelles des OGM.
La célèbre bactérie Escherichia coli, modèle si souvent utilisé par la recherche, a fait progresser la génétique d'un cran supplémentaire en devenant le premier organisme entier génétiquement recodé. Après les OGM, voici peut-être venue l'heure des OGR. © Mattosaurus, Wikipédia, DP
La vie sur Terre a toujours évolué selon le même modèle : des êtres disposant d’acides nucléiques (ARN et ADN) portant des informations nécessaires à la synthèse de protéines, ayant des fonctions biologiques indispensables à la survie des cellules. À quelques exceptions près, ce code génétique est universel et lu de la même façon par une bactérie, une cellule de chêne ou d’Homme. Une propriété très intéressante exploitée par les biotechnologies, qui permet par exemple de synthétiser de l’insuline humaine grâce à des levures génétiquement modifiées, afin d’aider les personnes diabétiques.Mais l’utilisation des OGM est limitée par d’autres contraintes, deux principalement. Les bactéries fabriquant des protéines d’intérêt sont souvent victimes de virus, ce qui limite la production. D’autre part, par transfert horizontal, ces gènes particuliers peuvent circuler, intégrer et ainsi contaminer le génome d’autres organismes, et se répandre dans la nature.Cependant, un groupe de chercheurs états-uniens codirigé par Farren Isaacs (université Yale) et George Church (université Harvard) vient de proposer une solution outrepassant les limites mentionnées plus haut : les OGR, ou organismes génétiquement recodés. Les scientifiques viennent de publier dans Science leurs résultats concernant une bactérie Escherichia coli dont le génome a été altéré pour produire des protéines qui ne sont pas fabriquées dans la nature et qui lui permettent de résister à l’infection par le bactériophage T7.Petites bases de génétique
Reprenons la base. L’ADN se compose d’un alphabet de quatre lettres correspondant à quatre bases azotées différentes : A, C, G et T (cette dernière devenant U dans l’ARN). Regroupées par trois, elles forment un total de 64 codons, chacun codant pour l’un des 20 acides aminés existant naturellement et constituant la base des protéines. Grâce à la redondance du code génétique, différents triplets peuvent aboutir à une même brique peptidique.
L'ADN est une longue molécule dans laquelle les bases azotées s'enchaînent et composent le code génétique, dont une partie est traduite en protéine selon des règles précises. © Spooky Pooka, Wellcome Images, cc by nc nd 2.0 Les acides aminés viennent se lier les uns aux autres dans un ordre bien précis, jusqu’à ce que la machinerie cellulaire aboutisse à un codon stop, le signal qui permet d’arrêter la traduction et de libérer la protéine ainsi formée. Ceux-ci sont au nombre de trois dans l’ARN : UAG, UAA et UGA.Chez les bactéries, lorsque la machinerie cellulaire tombe sur l’un de ces triplets, des facteurs de terminaison interviennent afin de mettre fin au processus de traduction. Le codon UAG est reconnu par RF1, UGA par RF2, et UAA est interprété par ces deux facteurs.Des codons stop qui prennent du sens
Une fois ces données en tête, le reste sera plus simple à comprendre. Car chez E. coli, les biologistes ont systématiquement remplacé tous les codons stop UAG (321 en tout) par des UAA, à l’aide de techniques de biologie moléculaire modernes. Cette manipulation n’altère en rien le produit final de l’expression des gènes.Ensuite, ils ont fait de ces bactéries génétiquement modifiées des mutants incapables d’exprimer RF1, ce qui, une fois encore, ne change en rien la nature des protéines synthétisées par E. coli. C’est alors que les chercheurs ont réinjecté des codons UAG sur certains gènes de la bactérie et l'ont modifiée pour qu’elle les interprète comme des triplets codant pour un nouvel acide aminé, apporté dans le milieu : c’est un recodage génétique.
Ce schéma reprend les différentes étapes de l’expérience des chercheurs états-uniens. À partir d'un profil sauvage, le codon UAG est retiré de tous les gènes, et remplacé par UAA (1), qui est interprété comme un codon stop par RF1 et RF2. Puis on crée des mutants qui ne synthétisent plus RF1 (2). Ainsi, on peut réintroduire dans la partie codante du gène un codon UAG (3), qui va alors coder pour un acide aminé non conventionnel. © Marc Lajoie et al., Science Les OGR, l’avenir des OGM ?
Pour tester l’intérêt de leur OGR, les auteurs ont soumis ces E. coli à deux de ses pires ennemis : lesbactériophages T4 et T7. Si le premier n’a pas été affecté par les modifications du génome, le second s’est montré plus à la peine lorsqu’il s’agissait d’infester sa proie privilégiée. Le recodage renforce donc la résistance bactérienne aux virus.D’autre part, avec l’ajout de ces acides aminés que la vie n’avait pas prévus, le transfert horizontal n’aboutira pas à l’expression de protéines fonctionnelles, ce qui limite très fortement les risques decontamination et d’expansion à d’autres organismes.Enfin, les scientifiques espèrent même qu’à terme, ces nouveaux peptides pourraient constituer de nouveaux médicaments exploitables par l’industrie pharmaceutique pour proposer des solutions contre des maladies contre lesquelles il n’existe pas de traitement, ou bien lorsque ceux-ci ne sont pas pleinement efficaces. Certains imaginent même l’émergence de nouveaux matériaux pouvant intégrer certaines nanostructures. De quoi augurer de belles innovations grâce à ces OGR.
Anorexie : les bienfaits de la psychothérapie
Face à l’anorexie mentale, le corps médical est souvent impuissant. Selon des chercheurs allemands, la psychothérapie serait une méthode efficace pour diriger les patients vers le droit chemin et leur permettre de reprendre du poids.
L'anorexie mentale s'accompagne de souffrances et d'un mal-être profond, caractérisés par un sentiment omniprésent de surpoids. Elle touche environ 1 % de la population, majoritairement des jeunes filles. La psychothérapie serait un traitement efficace contre cette maladie. © JohannaDoePhoto, Flickr, by nc sa 2.0
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L’anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire (TCA) qui se traduit par un poids insuffisant pour se maintenir en bonne santé. Les personnes atteintes, principalement des adolescentes, sont obsédées par les kilos et luttent contre la faim pour éviter d’en prendre. Cettepathologie a des origines complexes, au carrefour de facteurs familiaux, sociaux, génétiques et psychologiques.La malnutrition a des effets pervers importants : perte de cheveux, fatigue, malaise, sensation de froid, etc. Une fois la maladie déclenchée, les chances de s’en sortir indemne sont assez faibles. Selon les spécialistes, seul un tiers des patients va vers une rémission. Les autres conservent dessymptômes invalidants ou succombent de complications (suicide, dénutrition, etc.).
L'anorexie mentale est une maladie qui frappe souvent les femmes, à partir de l'adolescence. L'image que la patiente a d’elle-même est déformée, et ne reflète pas la réalité. © KairosOfTyre, Flickr, by nc sa 2.0 Les personnes chez qui l’anorexie mentale a été diagnostiquée peuvent être intégrées dans un programme de suivi psychologique. Des chercheurs allemands des universités de Tübingen et d’Heidelberg se sont questionnés sur l’efficacité de ce mode de traitement. Leurs résultats, publiés dans la revue The Lancet, sont plutôt positifs.Une prise de poids qui continue après l’arrêt des psychothérapies
Pour cette étude, les chercheurs ont observé l’évolution de 242 patientes suivies parpsychothérapie pendant 10 mois. Elles ont été réparties en trois groupes, chacun traité par une méthode différente : la thérapie psychodynamique focale destinée à diminuer l’influence du stressde la vie quotidienne sur les émotions, la thérapie cognitivocomportementale qui s’attache à normaliser le comportement alimentaire en se focalisant sur les troubles de l’alimentation, et enfin la psychothérapie classique.Les résultats montrent une réussite globale de ces thérapies. En effet, même après le traitement, les patientes continuaient de reprendre du poids. En moyenne, cette prise de poids a été de 3,8 kilos depuis le début de la prise en charge et jusqu’à un an après la fin des thérapies. Les deux premiers types de psychothérapies ont mieux fonctionné que la thérapie classique, et ont nécessité moins d’hospitalisations.Les auteurs concluent donc au succès des psychothérapies dans le traitement de l’anorexiementale. Selon eux, elles offrent aux malades une vraie chance de guérir et de reprendre une vie normale. Il reste cependant de nombreux obstacles à franchir pour comprendre et venir à bout de cetrouble alimentaire complexe.
Bébé : lingettes et laits de toilette nocifs selon l'UFC-Que Choisir
L’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir s’inquiète de voir que la grande majorité des lingettes et laits de toilette pour bébé sont composés de molécules potentiellement nocives. Dans les colonnes de son magazine, elle appelle la Commission européenne à se montrer plus vigilante sur la santé des plus jeunes.
Les produits d'hygiène pour bébé contiendraient des composés potentiellement nocifs pour les tout-petits, selon l'enquête menée par l'UFC-Que Choisir. Les principaux incriminés sont les allergènes. © Morgan DDL, shutterstock.com
Une majorité de produits de toilette utilisés pour les nourrissons contiendrait des composés dangereux, comme les allergènes, le phénoxyéthanol et même certains perturbateurs endocriniens. C'est le constat établi par l'UFC-Que Choisir, après la réalisation d'un test sur 27 lingettes et 7 laits de toilette.Publiée dans le numéro de novembre du magazine de l'association, cette étude montre que 94 % des lingettes et laits de toilette testés se sont révélés être potentiellement nocifs.Douze lingettes et deux laits de toilette examinés par l'UFC comportaient des « quantités significatives » d'allergènes. L'association pointe tout particulièrement du doigt les lingettes « Éco » de la marque Naty, qui comptaient « 700 fois plus [d'allergènes] que les concurrents les moins chargés ».
Allergènes, phénoxyéthanol, perturbateurs endocriniens : la santé des bébés lavés avec certaines lingettes ou laits de toilette pourrait être mise à mal à en croire l’UFC-Que Choisir. © Kay, babyblog.com, cc by nc sa 2.0 Lingettes et laits de toilette trop riches en phénoxyéthanol
Conservateur couramment utilisé dans les produits cosmétiques, le phénoxyéthanol est connu pour ses effets toxiques sur l’organisme, notamment le foie. Il a été retrouvé dans 14 lingettes et 3 laits pour bébés, dont des marques comme Mixa, Pampers et Carrefour Baby.Ce n'est pas la première fois que ce conservateur est incriminé. Les autorités sanitaires ont émis en 2012 la recommandation de ne plus utiliser de phénoxyéthanol dans les produits cosmétiquesdestinés au siège chez les nourrissons de moins de trois ans, et de limiter à 0,4 % la concentration dans les autres produits. Problème : la réglementation européenne fixe cette valeur à 1 % pour n'importe quelle utilisation. L'association de défense des consommateurs précise à ce titre qu'un quart des lingettes testées renferme plus de 0,4 % de cette molécule.Face aux résultats de cette enquête, l'association appelle la Commission européenne à « renforcer la réglementation pour les produits destinés aux jeunes enfants, et notamment [à] rendre obligatoires les recommandations exprimées par les experts ». Les parents de jeunes enfants sont quant à eux invités à se tourner vers une « solution plus sûre », à savoir l'utilisation d'eau et desavon.
Portables : l’Académie de médecine tempère les conclusions de l’Anses
L’Académie de médecine prend la parole après le rapport de l’Anses sur les dangers potentiels des ondes électromagnétiques sur le corps humain. Pour elle, pas la peine de créer la panique alors que les études scientifiques n’ont rien d’alarmiste.
Le rapport de l'Anses concluait à une absence de risque avéré du téléphone portable sur la santé humaine, en précisant malgré tout que les études restaient encore insuffisantes pour trancher définitivement. Un doute que l'Académie de médecine ne veut pas voir s'instaurer dans les esprits. © Samantha Celara, Flickr, cc by nd 2.0 =
« Les utilisateurs de portables ont besoin de messages clairs. » L’Académie nationale de médecine s’étonne des recommandations de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) visant à limiter l’utilisation du téléphone portable. Pour l’institution, ces préconisations formulées par l’agence risquent « d’inquiéter inutilement les utilisateurs de téléphones portables, sans justification scientifique ».L’Académie tient à mettre les choses au clair et à délivrer des messages précis en matière d'ondes électromagnétiques et de santé. « Qu’il s’agisse des effets non cancérogènes sur le système nerveux central ou en dehors, ou des effets cancérogènes en général, les quelque 2.600 études publiées dans le monde sur ce sujet n’ont pas pu mettre en évidence de manière rigoureuse et reproductible un risque de cancer ou d’une autre pathologie organique dû à la téléphonie mobileou au Wi-Fi », souligne-t-elle dans un communiqué de presse.Comme le précise André Aurengo, chef du service de médecine nucléaire à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière de Paris, « le rapport de l’Anses est très fouillé et rassurant dans un premier temps. Puis ses auteurs émettent des recommandations de réduction des expositions sans justification scientifique ». Ou plus précisément, des préconisations fondées sur des études comportant de nombreux biais méthodologiques.Les bugs d’Interphone
André Aurengo fait notamment référence à l’étude Interphone, coordonnée par l’OMS, conduite dans 13 pays et publiée en 2010. Par son ampleur, ce travail promettait d’apporter un éclairage scientifique fiable sur le sujet. Mais finalement, les conclusions n’ont pas répondu aux attentes de nombreux scientifiques, dont fait partie le médecin.
Les gliomes, ou cancers des cellules gliales, soutenant les neurones, pourraient apparaître chez les utilisateurs les plus intensifs des téléphones mobiles, d'après quelques études scientifiques. © Sbrandner, Wikipédia, cc by sa 3.0 Selon lui, les auteurs se sont notamment heurtés « à la difficulté d’estimer l’exposition des personnes. C’est une vraie difficulté. L’interrogatoire des utilisateurs sur leur consommation téléphonique n’est fiable ni sur la durée, ni pour le nombre d’appels. » Par ailleurs, ces mêmes biais ou erreurs méthodologiques auraient abouti à certaines conclusions très surprenantes. « Si l’on en croit ce travail, le portable aurait un effet protecteur sur le risque de gliome… Je doute vraiment que tel soit le cas. »Le véritable danger du portable : son utilisation au volant
André Aurengo s’étonne également que la présidente du groupe d’experts de l’Anses soit aussi l’auteure principale d’Interphone France. « On voit donc dans ce rapport une sorte d’indulgence envers certaines études épidémiologiques, ce qui conduit à se poser des questions. »Autre point arbitraire : le seuil de 1.640 h cumulées associé par l’Anses à une possible augmentation du risque de tumeur cérébrale, « sort tout droit de l’étude Interphone. Les auteurs s’étaient rendu compte qu’une poignée de personnes d’un sous-groupe, qui avaient déclaré 1.640 h en expositioncumulée – sur toute la durée du suivi, soit plus de 10 ans – présentaient un sur-risque de gliome. Suspect sur le plan scientifique, ce chiffre a été monté en épingle au point d’être considéré aujourd’hui comme un seuil de dangerosité. »En conclusion, André Aurengo rappelle « par mesure de bon sens, d’éviter autant que possible l’usage du téléphone portable par les enfants. Des études sont en cours sur le sujet. Autant en attendre les conclusions. » Par ailleurs, aujourd’hui, le seul risque avéré du portable reste la baisse d’attention en début et fin de communication, avec ou sans kit mains libres, incompatible avec laconduite d’un véhicule. « Et ce risque n’est évoqué que sur quelques lignes sur les 418 pages du rapport de l’Anses », s’étonne enfin le médecin.
Des tumeurs combattues naturellement par le corps ?
Alors que certaines personnes sont plus aptes que d’autres à combattre naturellement le cancer, des chercheurs se sont intéressés à cette capacité. Elle semble mettre en jeu des taux élevés de deux cellules immunitaires : les lymphocytes T folliculaires helper (Tfh) et les lymphocytes B. Un nouveau pas pour envisager un traitement contre le cancer.
Les lymphocytes T folliculaires helper et les lymphocytes B se retrouvent naturellement en plus forte densité chez les personnes plus résistantes au cancer colorectal. Une propriété qui pourrait à l'avenir être exploitée pour soigner cette maladie. © NIAID, Wikipédia, DP
Le système immunitaire est capable de combattre certaines tumeurs avant qu’elles n’affectent la santé. En effet, dès l’identification de la tumeur, des cellules immunitaires sont mobilisées pour tuer et se débarrasser des cellules tumorales. Cependant, il arrive que certaines parviennent à survivre à la riposte des cellules immunitaires et s’installent. La tumeur devient maligne lorsqu’elle se développe de manière incontrôlée. Les chercheurs du centre de recherche des Cordeliers (université Paris-Descartes) étudient la façon dont le système immunitaire combat les tumeurs, dans le but de libérer au maximum le potentiel intrinsèque qu’a l’organisme pour lutter contre le cancer.Deux facteurs indiquent l’aptitude du corps à combattre un cancer : l’intensité de la réponse immunitaire et les mécanismes adoptés par les tumeurs pour échapper à la reconnaissance immunitaire.Des lymphocytes en forte densité
Les interactions complexes entre les tumeurs et leur microenvironnement étaient jusqu’alors mal connues. Dans une nouvelle étude publiée dans Immunity, les chercheurs ont examiné la dynamique spatiotemporelle de 28 types de cellules immunitaires qui infiltrent les tumeurs colorectales. En combinant l’étude des interactions cellulaires et la bio-informatique, ils ont constaté que la composition des cellules immunitaires infiltrant les tumeurs change selon le stade de progression de la tumeur.L’équipe de recherche révèle l’importance de la densité élevée de certaines cellules immunitaires pour la survie des patients : les lymphocytes T folliculaires helper (Tfh) et les lymphocytes B. Ces résultats obtenus pour les tumeurs humaines ont été également démontrés dans trois modèles de souris de cancer du côlon.
Le cancer colorectal compte parmi les cancers les plus dangereux : troisième pour l'incidence en France en 2012, il passe deuxième en ce qui concerne la mortalité. © Annie Cavanagh, Wellcome Images, cc by nc nd 2.0 Les chercheurs ont également étudié plus spécifiquement chez les patients l’instabilité du gène de la chimiokine CXCL-13, qui module l’infiltration des lymphocytes Tfh et B. Ainsi, CXCL-13 et lamolécule IL-21 s’avèrent être des facteurs supplémentaires qui favorisent la mort des cellules tumorales : de hauts niveaux de ces molécules sont corrélés à la survie des patients.Pousser le système immunitaire à combattre le cancer
Ces observations indiquent que les lymphocytes T, Tfh et B forment un réseau de cellules qui communiquent au sein des tumeurs. Les taux élevés en lymphocytes Tfh et B empêchent la progression tumorale et la récidive dans le cas des tumeurs colorectales. Comme chez les patients, les lymphocytes T, Tfh et B contrôlent le développement tumoral dans des modèles murins de cancer du côlon.« La réponse immunitaire évolue au cours de la progression du cancer. Le paysage immunitaire que nous décrivons dans le cas de tumeurs colorectales permet de comprendre cette évolution, pour pouvoir intervenir au bon endroit au bon moment », explique Jérôme Galon, directeur de recherche à l’Inserm et principal auteur de l’étude. « Le devenir clinique est très variable chez les patients avec un même stade de cancer. Comprendre pourquoi certaines personnes sont capables de se défendre contre le cancer pendant de nombreuses années est la clé de la lutte contre la maladie », conclut-il.
Une molécule miracle pour dépister et soigner le diabète ?
En analysant de nombreux échantillons sanguins, des chercheurs états-uniens ont identifié un nouveau biomarqueur du diabète. Il s’agit d’une molécule qui, produite très tôt, pourrait aider au dépistage précoce de la maladie. Son rôle est encore mystérieux, mais elle devrait ouvrir la voie à des pistes de traitement sérieuses.
Le sang est le liquide par lequel transitent les gaz, les nutriments et de nombreux autres éléments du corps. C'est pourquoi on l'utilise pour diagnostiquer des maladies qui entraînent parfois une hausse ou une chute de la concentration sanguine de certaines molécules. Ainsi, la molécule acide alpha-aminoadipique (2-AAA) pourrait servir au dépistage précoce du diabète. © Sil63, StockFreeImages.com =
Avec plus de 347 millions de personnes touchées, le diabète représente aujourd’hui la septièmepathologie la plus mortelle au monde. Son incidence grandissante menace d’autant plus qu’un grand nombre de diabétiques ignorerait leur état : rien qu’en France, l’Association française desdiabétiques (AFD) estime que 700.000 personnes sont malades sans le savoir.Les principales causes du diabète de type 2, qui représente 90 % des diabètes, sont le surpoids, l’obésité et la sédentarité. Cette maladie se caractérise par un excès de sucre dans le sang, dû à un défaut dans le contrôle de la glycémie. À long terme, ces hyperglycémies peuvent altérer lesnerfs et les vaisseaux sanguins et provoquer des accidents cardiovasculaires. Bien que différents traitements existent, le diabète ne se guérit pas : quand on est atteint, on le reste toute sa vie.
Les personnes diabétiques doivent mesurer leur glycémie et s'injecter quotidiennement une dose adéquate d'insuline. © Mr Hyde, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0 Pour vaincre une maladie, il est préférable de la déceler le plus rapidement possible. En ce qui concerne le diabète, la tâche est ardue car il n’existe pas de test de dépistage fiable. Les risques sont évalués en fonction du mode de vie, des antécédents familiaux, de la morphologie et du taux de glycémie à jeun. Une équipe du Massachusetts General Hospital à Boston vient de faire une découverte qui pourrait révolutionner le dépistage du diabète. Ses travaux, publiés dans la revueThe Journal Of Clinical Investigation, ont conduit à la découverte d’une molécule présente dans le sang qui pourrait servir d’indicateur du diabète, dix ans avant que la maladie ne se déclenche !Détecter le diabète avec dix ans d’avance
Les scientifiques ont récupéré des échantillons sanguins vieux de 12 ans, appartenant à 376 personnes dont la moitié est ensuite devenue diabétique. Grâce à des technologies dechromatographie et de spectrométrie de masse, ils ont pu analyser la composition de ces prélèvements et ont découvert qu’une petite molécule, l'acide alpha-aminoadipique (2-AAA), était plus abondante chez les futurs diabétiques. La présence de ce biomarqueur est indépendante de celle d’autres facteurs connus pour favoriser le diabète, comme l’obésité, la glycémie et l’inactivité physique. En compilant leurs informations, les auteurs estiment que les individus présentant un niveau élevé de 2-AAA ont un risque quatre fois plus important de déclencher un diabète de type 2.Pourquoi les diabétiques ont-ils un taux élevé de 2-AAA dans leur sang bien avant que la maladie ne se développe ? Pour répondre à cette question, les chercheurs ont injecté du 2-AAA à des souris bénéficiant d’une nourriture équilibrée ou riche en graisses. Ils ont ensuite analysé des échantillons de leur sang : ils ont constaté une baisse de la glycémie chez les rongeurs, quel que soit leur régime alimentaire. En d’autres termes, le 2-AAA semble participer au métabolisme du glucosechez la souris.Un rôle clé dans le contrôle de la glycémie
Pour confirmer ces résultats, les scientifiques ont analysé en détail l’effet de l’acide alpha-aminoadipique sur des cellules pancréatiques de souris et d’Homme. Ces cellules sont essentielles au contrôle de la glycémie car elles fabriquent l’insuline, l’hormone qui permet au glucose du sang de pénétrer dans les différents organes. Leurs résultats ne les ont pas déçus : que ce soit chez l’Homme ou chez la souris, le 2-AAA participe à la glycémie en améliorant la production d’insulinepar les cellules pancréatiques.Ainsi, le 2-AAA influencerait le fonctionnement du pancréas et contrôlerait l’hyperglycémie. Chez les personnes en passe de devenir diabétiques, cette molécule serait produite très tôt pour résister au développement de la maladie, avant même que l’on ne puisse observer ses effets néfastes sur la santé. Elle pourrait donc servir de biomarqueur efficace pour le dépistage précoce du diabète.Bien que de nombreuses expériences restent à faire, cette étude ouvre une piste vers l’élaboration d’un traitement contre le diabète. Les chercheurs souhaitent maintenant étudier le mécanisme par lequel le 2-AAA régule la fonction des cellules pancréatiques, et analyser l’effet de cette molécule chez l’Homme.
Les empreintes digitales révélées par une technique révolutionnaire
Un produit innovant développé par un laboratoire français permet, par simple fluorescence et à moindre coût, de révéler les empreintes digitales. Baptisé Lumicyano, ce dispositif a déjà été utilisé avec succès par la police, la gendarmerie, mais aussi Scotland Yard et le FBI.
Grâce au Lumicyano, les empreintes digitales les plus difficiles à révéler peuvent prendre des tournures fluorescentes. © Crime Scene Technology
Les empreintes digitales restent un élément de preuve essentiel dans de nombreuses enquêtes criminelles. Pourtant, la police scientifique peut rencontrer des difficultés à les exploiter lorsqu'elles sont trop légères ou que leur contraste est trop faible. Quand une personne appose son doigt sur un objet, elle y laisse une trace composée d'eau, de sels, de corps gras, d'acides aminés et éventuellement d'ADN.Pour révéler cette trace latente, la méthode la plus employée est la fumigation (vaporisation d’un composé dans l’atmosphère dans une enceinte hermétique) d'un produit appelé cyanoacrylate, plus connu sous le nom commercial de « Super Glue ». Celui-ci réagit avec les éléments présents dans l'empreinte et se polymérise, laissant un dépôt blanc que les techniciens peuvent photographier et analyser. Mais cette technique se heurte parfois à quelques difficultés. Par exemple, lorsque le support de l'empreinte est de couleur claire, le contraste avec l'empreinte est trop faible pour être photographié. De même, si celle-ci est légère, le dépôt sera trop ténu pour obtenir une image exploitable.Dans ce cas, les enquêteurs peuvent procéder à un second traitement permettant, grâce à un colorant, de rendre l'empreinte fluorescente. Cependant, ce post-traitement pose plusieurs problèmes. Les produits nécessaires sont toxiques et cancérogènes, et demandent d’être utilisés avec une hotte ventilée, dont le coût est souvent hors de portée pour la plupart des commissariats. De plus, ce processus peut prendre jusqu'à 48 h et peut dégrader les empreintes parlessivage, ce qui compromet dans la majorité des cas le prélèvement d'ADN.
Le Lumicyano dans cette coupelle intéresse les services de police les plus réputés du monde, même le FBI et Scotland Yard. © Crime Scene Technology Le Lumicyano facilite la révélation des empreintes digitales
C'est pour contrer ces problèmes que depuis 30 ans, de nombreux chimistes ont tenté de fabriquer un produit permettant de révéler directement des empreintes fluorescentes. C'est chose faite, et les premiers à y être parvenus en respectant les conditions standard d'utilisation d'un cyanoacrylate classique sont les chercheurs du laboratoire de Photophysique et photochimie supramoléculaire et macromoléculaire (PPSM, CNRS à Cachan) en partenariat avec la société spécialisée Crime Scene Technology.Pour cela, ils ont combiné le cyanoacrylate avec une molécule de la famille des tétrazines, les plus petits colorants fluorescents connus à ce jour. Les molécules de tétrazine accompagnent le cyanoacrylate lorsqu'il est fumigé sur le support de l'empreinte, et adhèrent au dépôt. De cette façon, grâce à une simple lampe UV ou un éclairage forensique, on peut voir et photographier les traces fluorescentes. Des résultats révélés dans la revue Forensic Science International.Ainsi est né le Lumicyano, qui offre une excellente qualité de révélation. De plus, il réduit les coûts et les délais de traitement. Autre avantage : il ne détruit pas l'ADN qui peut parfois être prélevé sur des empreintes digitales. Son efficacité opérationnelle a été testée avec succès, et validée par la police et la gendarmerie françaises, mais aussi par plusieurs forces de police à l'international, comme Scotland Yard et le FBI. Déjà distribué dans de nombreux pays, le Lumicyano suscite un intérêt grandissant parmi les experts du monde entier et a fait l’objet de la publication d’un brevet. Il sera exposé lors du prochain Salon mondial de la sécurité intérieure des États (Milipol Paris) qui se tiendra du 19 au 22 novembre 2013 à Paris-Nord Villepinte.
Dernière modification par sindbad001 ; 24/10/2013 à 17h55.
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