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Re : Sante
Science décalée : ces langues qui donnent la bosse des maths
Et si le sens des mathématiques résidait en partie dans la langue maternelle ? Une étude montre que le slovène ou l’arabe permettent aux enfants âgés de 2 à 4 ans de mieux saisir le concept du chiffre « 2 » que pour les anglophones. Intriguant non ?

Les mathématiques recourent à un langage parfois complexe. Mais la langue maternelle peut pourtant aider à mieux en définir les bases. © Wallpoper, Wikimedia Commons, DP
Pour les linguistes, c’était depuis longtemps une évidence : les règles de grammaire d’une langue peuvent faciliter l’apprentissage numérique. Encore fallait-il le montrer. C’est ce qui vient d’être fait dans la revue Pnas.Le contexte : un singulier, deux pluriels
L’espèce humaine est connue pour la richesse de ses langues. Certaines se ressemblent, tandis que d’autres sont très différentes, que ce soit dans le vocabulaire, la conjugaison ou la grammaire. Prenons l’exemple simple du singulier et du pluriel. En français comme en anglais, il n’y a que deux cas de figure : un objet, ou plusieurs objets. Dans d’autres dialectes, il existe une troisième possibilité : un mot permettant de définir deux objets. Ainsi, en slovène, un bouton (de manchette) se dit « gumb » ; lorsque l’on passe à deux boutons, on parle de « gumba » ; enfin, pour trois boutons et plus, le mot adapté est « gumbi ». L’arabe fait de même.Ces différences grammaticales peuvent-elles réellement influencer notre sens de la compréhension des nombres ? C’est la question que se sont posée Alhanouf Almoammer, de l’University College de Londres et de l’université du Roi-Saoud (Riyad, Arabie Saoudite), et des collègues états-uniens et slovènes. Et il semble que la langue seule puisse y contribuer. Bien qu’elle ne suffise pas à tout expliquer.L’étude : Slovènes et Saoudiens, meilleurs pour « 2 »
Les tests ont été menés sur des dizaines d’enfants âgés de deux à quatre ans, vivant au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Slovénie ou en Arabie Saoudite, et parlant la langue officielle de leur pays. On leur demandait par exemple de mettre deux boutons dans une boîte, des jouets dans un cercle, ou de préciser le nombre d’éléments sur une image.
Les enfants slovènes et saoudiens comprennent bien qu'il y a deux boutons. Les Britanniques et les États-Uniens ont bien plus de mal avec ce concept, à deux ans. © David Barner, UC San Diego, Language and Development Lab
Pour tous les groupes d’âge, les jeunes Slovènes et Saoudiens comprenaient bien mieux que les anglophones le concept de « 2 ». Les différences sont frappantes : à 2 ans, 42 % des petits Slovènes en comprenaient le sens… contre seulement 4 % des Britanniques. Les Saoudiens avaient des performances similaires à celle des Slovènes. Par comparaison des données avec celles récoltées dans des études précédentes portant sur des enfants russes, chinois ou japonais, leurs scores sont toujours meilleurs.En revanche, probablement du fait de méthodologies d’apprentissage numérique différentes selon les cultures, les anglophones les plus âgés surclassaient les Slovènes dans les capacités à maîtriser lesnombres plus grands. Ainsi, les auteurs concluent que la structure du langage peut faciliter la compréhension des petits chiffres, mais qu’au-delà de « 4 », les enfants font appel à d’autres processus qui ne dépendent plus seulement des mots.L’œil extérieur : pourquoi les Chinois sont-ils bons en maths ?
Pourtant, d’autres recherches suggèrent que les mots peuvent aider au calcul. Par exemple, des scientifiques ont tenté de comprendre pourquoi les enfants chinois de 4 ans pouvaient compter jusqu’à 40 ou 50, alors que les Britanniques arrivaient péniblement à 15. Et ils pensent que la langue peut aider. En effet, les anglophones mais aussi nous, francophones, compliquons la tâche de nos enfants en allant parfois à l’encontre de toute logique.Après « neuf », nous arrivons à « dix », « onze » et « douze », de la même façon que les Anglais comptent « ten », « eleven » et « twelve ». En Chine, les mots relatifs à ces nombres sont plus cohérents et plus simples à intégrer pour un enfant : « dix », « dix-un », « dix-deux ». Et le problème va même au-delà pour les anglophones, pour « thirteen » ou « fourteen », puisque l’on met en avant le chiffre des unités avant celui des dizaines. En français, il faut attendre « dix-sept » pour retrouver une certaine cohérence.De là à trouver une explication au fameux cliché qui voudrait que les Chinois soient meilleurs en maths, c’est probablement un peu juste, et l’on peut à raison penser que le système éducatif de l’empire du Milieu donne aussi la part belle aux sciences numériques. Mais alors une autre question se pose. Puisque l’histoire nous a démontré les grandes aptitudes mathématiques des Arabes et des Chinois, on peut désormais s’interroger sur le rôle de leur langue dans les grandes découvertes proposées par ces peuples.
En bref : encens et bougies parfumées bientôt interdits ?
Le ministère de l’Écologie réfléchirait à retirer de la vente les encens et les bougies parfumées, parce que leur combustion entraînerait le rejet de substances toxiques en quantités élevées, essentiellement du benzène et du formaldéhyde. Problème : le Circ et l’UE ne s’entendent pas sur le réel impact cancérogène de ce dernier composant.
Les bâtons d'encens ainsi que les bougies parfumées dégageraient, dans certains cas au moins, des composés toxiques pour la santé humaine, à tel point que le ministère de l'Écologie songe à les retirer du marché... © Le Piment, Flickr, cc by nc nd 2.0
La toxicité des fumées dégagées par certains bâtons d’encens et bougies parfumées figure au cœur des débats des Assises nationales de la qualité de l’air, qui se sont déroulées les 23 et 24 octobre à Paris. D’après le ministère de l’Écologie, l’utilisation des bâtons d’encens et des bougies odorantes « présenterait des risques même dans le cas d’un usage mensuel ». Et pour cause : « lesémissions de composés organiques volatils sont très importantes, avec notamment des émissions très fortes de benzèneet de formaldéhyde ». Jusqu’à six fois plus que le seuil recommandé par les autorités sanitaires.Le benzène, substance classée comme cancérogène par l’Union européenne, « pose problème sur les encens, car même s’il n’est pas incorporé dans le produit, il est émis lors de la combustion ». En revanche, pour l’UE, « le formaldéhyde est un cancérogène possible ». Ce détail fait toute la différence, car pour être retiré du marché, un produit doit être considéré comme toxique par l’UE. Alors même que cette substance est déjà reconnue comme cancérogène pour l’Homme par le Centre international de recherche contre le cancer (Circ). Et ce, depuis 2004 !Si l’UE s’aligne un jour sur la position adoptée par le Circ, la vente des produits contenant ou dégageant du formaldéhyde sera interdite. Une démarche qui « pourrait prendre [encore] plusieurs années », précise le ministère. En attendant, les autorités sanitaires préconisent la mise en place d’un étiquetage plus strict pour informer les consommateurs.
Dernière modification par sindbad001 ; 03/11/2013 à 16h43.
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