2. Allergies (Causes)
Pour qu’il y ait une allergie, 2 conditions sont essentielles : l’organisme doit être sensible à une substance, appelée allergène, et cette substance doit se trouver dans l’environnement de la personne.
Les allergènes les plus fréquents sont :
§ parmi les allergènes aériens : le pollen, les déjections des acariens et les squames des animaux domestiques ;
§ parmi les allergènes alimentaires : les arachides, le lait de vache, les oeufs, le blé, le soja (soya), les noix, le sésame, les poissons, les crustacés et les sulfites (un agent de conservation) ;
§ autres allergènes : des médicaments, le latex, le venin d’insectes (abeilles, guêpes, bourdons, frelons).
Allergique aux poils d’animaux ?
On n’est pas allergique aux poils, mais aux squames ou à la salive des animaux, pas plus qu’on ne l’est aux plumes d’oreiller et de couettes, mais plutôt aux déjections des acariens qui s’y cachent.
On en sait encore peu sur l’origine des allergies. Les experts s’entendent pour dire qu’elles sont causées par une variété de facteurs. Bien qu’il y ait plusieurs cas d’allergies familiales, la majorité des enfants atteints d’allergies proviennent de familles sans antécédent d’allergies4. Par conséquent, bien qu’il existe une prédisposition génétique, d’autres facteurs sont impliqués, parmi lesquels : la fumée du tabac, le mode de vie occidental et l’environnement, notamment la pollution de l’air. Le stress peut faire apparaître des symptômes d’allergies, mais il n’en serait pas directement responsable.
Le lait : allergie ou intolérance ?
Il ne faut pas confondre l’allergie au lait de vache causée par certaines protéines du lait avec l’intolérance au lactose, une impossibilité de digérer ce sucre du lait. Les symptômes de l’intolérance au lactose peuvent être éliminés en consommant des produits laitiers sans lactose ou en prenant des suppléments de lactase (Lactaid®), l’enzyme déficiente, au moment de consommer des produits laitiers.
De plus en plus fréquentes
Les allergies sont beaucoup plus fréquentes de nos jours qu’elles ne l’étaient il y a 30 ans. Dans le monde, la prévalence des maladies allergiques a doublé au cours des 15 à 20 dernières années. De 40 % à 50 % de la population des pays industrialisés est affectée par une forme d’allergie5.
§ Au Québec, d’après un rapport produit par l'Institut national de santé publique du Québec, tous les types d'allergies ont connu une hausse importante de 1987 à 19986. La prévalence de larhinite allergique est passée de 6 % à 9,4 %, l'asthme, de 2,3 % à 5 % et les autres allergies de 6,5 % à 10,3 %.
§ Alors qu’au début du XXème siècle, la rhinite allergique touchait environ 1 % de la population de l’Europe occidentale, de nos jours, la proportion de gens atteints est de 15 % à 20 %2. Dans certains pays européens, près de 1 enfant sur 4 âgé de 7 ans ou moins est atteint d’eczéma atopique. Par ailleurs, plus de 10 % des enfants de 13 ans et 14 ans souffrent d’asthme.
À quoi attribuer la progression des allergies?
En observant les changements sociaux et environnementaux qui ont marqué les dernières décennies, des chercheurs ont avancé diverses hypothèses.
L’hypothèse hygiéniste. Selon cette hypothèse, le fait de vivre dans un environnement (maisons, lieux de travail et de loisirs) de plus en plus propre et aseptisé expliquerait l’augmentation du nombre de cas d’allergies au cours des dernières décennies. Le contact, en bas âge, avec des virus et des bactéries permettrait une saine maturation du système immunitaire qui, autrement, aurait tendance à la réaction allergique. Cela expliquerait pourquoi les enfants qui contractent quatre ou cinq rhumes par année seraient moins à risque d’allergies.
La perméabilité des muqueuses. Selon une autre hypothèse, les allergies seraient plutôt la conséquence d’une perméabilité trop grande des muqueuses (gastro-intestinale, buccale, respiratoire) ou d’une modification de la flore intestinale.
Pour en savoir plus sur le sujet, lire Les allergies : ce qu'en pensent les experts.
Évolution
Les allergies alimentaires ont tendance à persister : on doit souvent bannir l’aliment de son alimentation pour le restant de sa vie. Quant aux allergies respiratoires, elles peuvent s’atténuer au point de disparaître presque complètement, malgré la présence de l’allergène. On ignore pourquoi une tolérance peut s’installer, dans ce cas. L’eczéma atopique a également tendance à s’atténuer avec les années. Au contraire, les allergies au venin d’insectes qui surviennent à la suite de piqûres peuvent s’aggraver, parfois dès la deuxième piqûre, à moins de recevoir un traitement de désensibilisation.
Diagnostic
Le médecin procède à un historique des symptômes : à quels moments se manifestent-ils et de quelle manière. Des tests cutanés ou un prélèvement sanguin permettent de découvrir précisément l’allergène en cause afin de l’éliminer le plus possible de son milieu de vie, et de pouvoir mieux traiter l’allergie.
Les tests cutanés permettent d’identifier les substances qui déclenchent la réaction allergique. Ils consistent à exposer la peau à de très petites doses de substances allergènes purifiées; on peut en tester une quarantaine à la fois. Ces substances peuvent être du pollen de diverses plantes, de la moisissure, des squames animales, des acariens, du venin d’abeille, de la pénicilline, etc. On observe ensuite les signes de réaction allergique, qui peut être immédiate ou à retardement (48 heures plus tard, surtout pour l’eczéma). S’il y a une allergie, un petit point rouge apparaît, semblable à une piqûre d’insecte