Coup dur pour l’armée à Aïn Defla
A LA UNE/L’Armée nationale populaire (ANP)
le 19.07.15 | 10h00Pièce jointe 17670
11 soldats tués dans une attaque terroriste
Coup dur pour l’armée à Aïn Defla
Le terrorisme a encore frappé. Dans la nuit de vendredi à samedi, un convoi de l’Armée nationale populaire (ANP) a été la cible
d’une attaque terroriste meurtrière dans la wilaya de Aïn Defla.
Aîn Defla.jpg
En effet, un convoi de militaires est tombé dans une embuscade sanglante dans la commune de Djendel, située à une cinquantaine de kilomètres au nord du chef-lieu de wilaya. Selon des sources, le convoi de l’armée a été ciblé par un important groupe armé dans un guet-apens au lieudit Kerouche, une région fortement boisée et escarpée, située à cheval sur les wilayas de Médéa et Aïn Defla, souligne une source bien informée.
L’attaque a fait au moins 11 morts parmi les militaires, ont précisé nos sources. L’attaque s’est produite, selon toujours les mêmes sources, vers 23h, au moment où les troupes de l’ANP, engagées dans une opération de ratissage dans les maquis des communes de Djendel, El Hachania et Amrouna, connues pour être le fief des groupes armés au début des années noires, s’apprêtaient à regagner leur caserne située dans la localité de Tarik Ibn Ziad,
sur les hauteurs de la wilaya de Aïn Defla.
Arrivés au lieudit Kerouche, les militaires ont été surpris par les feux nourris des terroristes embusqués aux abords de la route. Les échanges de tirs à l’arme automatique ont duré plusieurs minutes, précisent encore nos sources. Les sanguinaires ont réussi à prendre la fuite et plusieurs unités de l’armée ont été mobilisées dans le cadre d’une vaste opération de ratissage.
Notons qu’à l’heure où nous mettons sous presse, aucune source officielle n’a confirmé l’information relayée sur des sites électroniques. Cette attaque sanglante contre les militaires intervient deux jours après que l’organisation terroriste Daech ait diffusé un message vidéo promettant
«une guerre inextinguible à l’Algérie».
Les groupes terroristes se replient à Aïn Defla
Depuis plusieurs mois, l’armée a intensifié ses opérations de ratissage visant surtout à nettoyer les maquis des wilayas du centre du pays. Ces opérations se sont soldées, rappelons-le, par l’élimination de plusieurs éléments armés. Dans un récent bilan du ministère de la Défense nationale, une soixantaine de terroristes ont été mis hors d’état de nuire uniquement dans les wilayas du Centre. Dans la wilaya de Bouira, 25 terroristes avaient été abattus le 19 mai dernier dans la région de Boukrem, sur les hauteurs de Lakhdaria.
Parmi eux figuraient des chefs terroristes dont celui de Jund El Khilafah, qui a prêté allégeance à l’organisation Etat islamique, responsable de l’assassinat du touriste français Hervé Gourdel, survenu en septembre dernier au cœur du massif du Djurdjura.
La menace terroriste persiste.
Il y a deux mois, un groupe terroriste avait fait allégeance
à l’organisation terroriste Etat islamique dans la wilaya de Skikda.
L’embuscade met à nu la stratégie de l’ANP
L’attaque terroriste a eu lieu avant-hier en plein Aïd dans la wilaya de Aïn Defla, dans la commune de Aïn Lechiakh. Un convoi militaire est tombé dans une embuscade meurtrière dans cette région fortement boisée et escarpée qui se situe à cheval sur les wilayas de Médéa,
Aïn Defla et Aïn Témouchent.
Selon nos informations, une opération de ratissage avait lieu dans la région depuis plus d’un mois, elle avait permis l’élimination de plusieurs terroristes. La veille de l’Aïd, trois soldats avaient été tués pendant l’opération de recherche, leurs cadavres avaient été piégés et disposés par les terroristes sur un chemin.
C’est l’opération de recherche et de récupération des corps qui a fait le plus de victimes dans les rangs des militaires, car la section, menée par Houssem M., un jeune lieutenant de 27 ans originaire de Khenchela, a été accueillie par un déluge de tirs.
Quelle que soit la raison, cette énième embuscade marque un double échec des autorités. Civil d’abord, avec cette stratégie du mensonge continu, entretenu depuis l’entrée en vigueur de la grâce amnistiante et qui voudrait que le terrorisme en Algérie soit résiduel et localisé en Kabylie et dans le Grand Sud. Militaire ensuite, qui se traduit par l’incapacité de l’état-major de l’ANP
à placer le soldat au centre de ses préoccupations.
Le dixième importateur d’armes au monde, l’armée la plus moderne d’Afrique, l’une des meilleures armées arabes, l’ANP ne semble accorder aucune attention à ses soldats. Elle est aujourd’hui la seule armée au monde qui ne transporte pas
ses troupes dans des engins blindés en zone d’opération.
Une des dernières armées modernes à encore utiliser des armes des années 1950 dépourvues de viseurs, de vision nocturne et dont la précision est très approximative. C’est l’une des dernières armées modernes à garder un système de santé de campagne assez archaïque.
Alors que dans les institutions militaires spécialisées, les soldats eux-mêmes sont formés et équipés pour prendre en charge et stabiliser les blessés par balles ou par explosifs et les médecins de campagne sont là pour procéder sur place à une chirurgie primaire avant l’évacuation, l’ANP continue d’adopter le schéma classique, un médecin pour une compagnie, un infirmier par section et un brancardier, une ambulance en attente à la lisière de la forêt
pour l’évacuation vers un hôpital civil ou militaire.
Les centaines de millions de dollars investis dans la construction d’hôpitaux militaires dernier cri
ne profitent pas toujours aux soldats blessés sur le terrain,
faute de stabilisation et d’évacuation dans les normes.
Le retard accusé dans le renouvellement de la flotte d’hélicoptères d’attaque, qui avait grandement participé à la lutte antiterroriste à la fin des années 1990 et au début des années 2000, pénalise grandement le travail des services de sécurité sur le terrain.
En l’absence d’une couverture aérienne efficace, les soldats, déjà mal équipés et peu protégés, sont surexposés,
ce qui donne un avantage décisif aux terroristes,
lesquels connaissent le terrain et profitent de l’effet de surprise.
L’armée algérienne, qui fait face à des challenges venant de l’extérieur du pays, doit absolument revoir ses priorités et garder en tête que sa principale mission est la protection de tous les Algériens, y compris les appelés du contingent et les militaires de carrière, le prestige réel étant l’efficacité des hommes et non l’amoncellement d’équipements importés
à coups de pétrodollars.Akram Kharief
Amar Fedjkhi
Dernière modification par zadhand ; 19/07/2015 à 13h15.
Motif: Coup dur pour l’armée à Aïn Defla
Atlas-HD-200 B102 B118
Icone I-5000
ZsFa