Des enfants meurent dans des prisons au Nigéria
Amnesty International
05.2016 17:00
150 personnes, dont 12 enfants âgés entre cinq mois et 5 ans, sont mortes dans
un centre de détention réservé pour les terroristes de Boko Haram, selon un rapport
d’Amnesty International, publié ce mercredi, a rapporté l’AFP. Par le passé, déjà,
le traitement inhumain réservé aux prisonniers de ce centre de Giwa, situé à Maiduguri,
dans le nord-est du Nigeria, a été sévèrement dénoncé par cette organisation de défense
des droits de l’Homme qui exhorte les autorités nigérianes à le fermer, « La découverte de
la mort de bébés et de jeunes enfants dans des conditions atroces, alors qu’ils se trouvaient
dans un centre de détention militaire, est à la fois poignant et horrifiant. Nous avons déjà
dénoncé à plusieurs reprises le taux de mortalité alarmant parmi les détenus des casernes
de Giwa. Ces nouvelles révélations démontrent que cet endroit est associé à la mort,
autant pour les adultes que pour les enfants », a déclaré Netsanet Belay, le directeur
Afrique d’Amnesty. Pour le responsable de l’ONG, « il ne peut y avoir ni excuses ni délais.
Le centre de détention des casernes de Giwa doit fermer immédiatement, et tous les détenus
doivent être libérés ou remis aux autorités civiles ».Selon ce même rapport qui cite des
témoignages d’anciens détenus, ces victimes sont mortes de faim, de déshydratation,
de blessures et de maladie, telles que la varicelle et la diarrhée qui se propagent rapidement
dans les cellules réservées aux femmes qui y sont entassées avec leurs enfants et leurs bébés.
« Il y a beaucoup d’enfants avec nous dans les cellules, âgés d’un mois à un an. La cellule est
tellement bondée qu’on ne peut pas se tourner de droite à gauche en dormant », décrit une femme.
Selon Amnesty International qui dénonce l’exécution de 600 détenus qui avaient fui la prison de
Giwa en 2014, les suspects ne sont pas représentés par un avocat durant leur détention.