12 Janvier 2016

Bonjour; désolé du retard était inaccessible.


Chahut de vieux au bord d’une tombe !

Par Hakim Laâlam
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Une chose est sûre ! A la démission de Chadli, le poste de
Président n’a pas été proposé à…
… l’émir Abdelkader. Je tiens l’information
de Cheikh El-Mokrani lui-même !
Mon Dieu ! Et dire que c’est nous, les journalistes, qui sommes régulièrement traités de «masseuses de bain» ! Plus ambiance hammam que ce qui se passe depuis quelques heures autour de cette histoire de «proposition faite à Aït-Ahmed» pour succéder à Chadli, je ne connais pas. Ça gicle de toutes parts. Nezzar nie en bloc. Une vidéo lui est sortie et qui est supposée prouver le contraire. Nezzar contre-attaque, organise une conf’ de presse et assure que son conseiller de l’époque, le général Touati, va s’exprimer, lui aussi, dans son sens. Vous suivez ? Il le faut, parce que ça se complique avec l’intervention d’un troisième général. Betchine. Tout en dentelle, comme à son habitude, avec la délicatesse d’un char Panzer qui se serait fourvoyé dans une ruelle de la Casbah et qui s’y serait coincé la tourelle, Betchine assène : «Nezzar a proposé le poste à Aït-Ahmed !» Depuis l’indépendance, et même un peu avant, je trouve qu’au hit-parade des débats foireux, celui-ci décroche la palme. C’est terrifiant de creux et d’inutilité crasse. Mais, plus grave, il faut tendre l’oreille. Juste écouter. Sans même trop forcer sur vos capacités auditives. Et là, très vite, vous allez entendre les rots de satisfaction du clan logé au Palais et dans ses douves. En tendant un peu plus vos pavillons, je suis sûr que vous arriverez jusqu’à percevoir des râles de jouissance. Eh oui ! Avec un débat de cette facture, de cette tenue, de cette stature, de ce niveau, qui a lieu au bord encore chaud de la tombe de Aït-Ahmed et qui consiste à se chamailler autour d’un thème sorti de l’absurde, «les militaires ont-ils oui ou non proposé la présidence à Da l’Ho ?», celui qui avait promis en 1999 de mettre à nu ces généraux qui ont eu l’outrecuidance de vouloir diriger le pays, et qui ont surtout osé l’exclure de la succession à la mort de Boum, celui-là donc, Abdekka, doit boire du petit-lait ! Au grand dam de ses médecins qui lui ont prescrit un régime alimentaire strict, sans excès. Je suppose que le châtelain, trop heureux du «cadeau» qu’on vient de lui faire, de cette offrande en supplice qu’on vient de lui déposer aux pieds du fauteuil sous la forme de crêpages de chignons verts, a supplié ses toubibs de lui accorder une dérogation au régime.
Et là, en ce moment, non seulement il boit du p’tit-lait,
mais en plus, il fume du thé pour rester éveillé à notre cauchemar qui continue.

H. L.