Notre ministre des Moudjahidine attendu aujourd’hui en
France. Mon Dieu ! Pourvu qu’on ne se…… repente pas ! Pourvu qu’on ne se
repente pas… C’est fou ! Le nombre de fois où je lis ce genre de phrases : «Tel responsable ne peut pas répondre à telle attaque. En soins à l’étranger, dès son retour, il apportera tous les éclaircissements.» Ou encore : «Actuellement en contrôle médical dans un hôpital parisien, tel haut responsable n’a pu être joint pour donner sa version des faits.» Ou encore cette autre variante : «De retour d’un long séjour hospitalier en Europe, il devrait reprendre ses activités dans les tout prochains jours.» Y a-t-il quelqu’un dans les hôpitaux algériens ? Ici ? Oui, puisque les salles d’attente sont bondées, tous les jours de la semaine, week-end compris. Qui les remplit, ces salles d’attente dans le D.Z-Land ? Logiquement, les patients qui ne se soignent pas… à l’étranger. Elémentaire. Pourquoi alors un dignitaire va se soigner à l’étranger, plutôt que chez lui, en Algérie ? Parce que les hôpitaux algériens sont bondés ? Je ne crois pas. Dans la salle d’attente, personne ne crierait vraiment au scandale si un président d’une haute institution, ou le ministre détenteur d’un gros portefeuille grillait la chaîne pour s’allonger sur le lit d’auscultation du médecin. C’est à peine si quelques grognements sourds sortiraient très timidement des bouches des patients en attente. Donc, ce haut dignitaire, ou ce dignitaire tout court, sans même le «haut», pourrait se faire soigner ici même. S’il ne le fait pas, comment expliquer la chose ? Je pense qu’il n’a pas confiance en la capacité des hôpitaux algériens à lui sauver la peau, même totalement ridée et fripée. Et donc dernière question en queue de toutes les autres questions avec lesquelles je vous bassine depuis le début de cette chronique : pourquoi nous, le reste des restes de la salle d’attente, ferions-nous plus confiance en nos hôpitaux que les dignitaires, les ministres, les présidents d’institutions et les Présidents tout court ? Et subsidiairement, doit-on en conclure à un apartheid sanitaire en Algérie ? La plèbe qui se fait charcuter ici. Et l’élite qui se fait chouchouter le derme et ce qui a en dessous, ailleurs, «très ailleurs» ? Voilà ! Je pense avoir posé toutes les questions
qui me trottaient dans la tête. Maintenant, pour digérer tout ça, faut que je me dégote un rendez-vous fissa.Avec un psy. Ici, bien sûr.
En attendant, je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L. |