DROGUES
11/15 - Amph�tamines : effets et d�pendance

Les amph�tamines stimulent la plupart des fonctions de l’organisme, le rendant hyperactif et voilant faim et fatigue � l’utilisateur.

Comme pour toutes les drogues, les effets amph�taminiques sont d�pendants de la voie d’administration et de la quantit� prise. Ces effets varient aussi en fonction du type d’amph�tamine utilis�e, l’ecstasy n’entra�nant pasexactement les m�mes cons�quences que les autres amph�tamines. Certains effets physiologiques sont cependant g�n�raux, et comme dans le cas de la coca�ne, on observe une augmentation notable de la pression art�rielle et du rythme cardiaque, ainsi qu’une dilatation des bronches et des pupilles, effets contr�l�s par le syst�me nerveux sympathique. Les amph�tamines sont avant tout des stimulants. Elles augmentent l’�tat d’alerte de l’individu, comme pour le pr�parer � la fuite ou au combat, attisent son �nergie et sa confiance et diminuent son app�tit et sa fatigue.

Les amph�tamines et d�riv�s ont une dur�e d’action longue car la demi- vie de ces produits dans l’organisme est de l’ordre d’une douzaine d’heures. Elles sont d�grad�es partiellement par le foie et quelque 30% peuvent ressortir intactes dans les urines. Cependant, les effets observ�s chez l’Homme sont beaucoup plus courts, environ une heure, et s’arr�tent donc alors que la drogue est encore pr�sente en quantit� dans le corps. Cela s’explique par une baisse de l’efficacit� de la drogue progressivement dans l’organisme, due � des compensations physiologiques, autrement dit � des r�gulations endog�nes et des m�c anismes cellulaires compensant les effets de la drogue, et au ph�nom�ne de tol�rance.

Effet de l’ecstasy sur diff�rents param�tres physiologiques

Le MDMA, ou ecstasy, agit sur le syst�me sympathique au m�me titre que la coca�ne et les autres amph�tamines. On constate une augmentation des pressions sanguines dans le musc le cardiaque pendant la contraction (systole) et pendant la relaxation (diastole), ainsi qu’une �l�vation du rythme cardiaque. � l’inverse, la temp�rature corporelle reste stable. Les effets durent plus de deux heures (d’apr�s Lichti et Vollenweider, European Neuropsychopharmac ology, 2000).

La d�pendance est relativement peu fr�quente avec les amph�tamines. Les effets sont, comme pour la coca�ne, fond�s sur un cycle d’euphorie /dysphorie (plaisir/mal- �tre) qui �volue au fil des prises. Les ph�nom�nes de tol�rance et de sensibilisation (augmentation des effets) sont tr�s importants et peuvent provoquer des modific ations comportementales dramatiques.

Effets comportementaux des amph�tamines



11.b.jpg

Les amph�tamines provoquent des modific ations comportementales drastiques chez l’Homme et l’animal. Chez les rongeurs, on constate que l’augmentation de la dose d’amph�tamine r�duit le nombre d’activit�s comportementales diff�rentes. Les premi�res activit�s touch�es sont la prise de nourriture et le sommeil, mimant les effets observ�s et recherch�s chez l’Homme. L’augmentation des doses m�ne ensuite � des st�r�otypies. (D’apr�s Lyon and Robbins, Current developments in psychopharmalogy, 1975.)

En effet, certains effets augmentent avec le nombre de prises, comme les st�r�otypies – les activit�s motric es standardis�es et r�p�t�es � l’identique de nombreuses fois par la personne – mais aussi les syndromes psychotiques (perte de prise sur la r�alit�, hallucinations…).

Cette augmentation des psychoses suite � la r�p�tition des administrations d’amph�tamines est s�rement due aux effets c�r�braux de la drogue sur les circuits assurant les fonctions cognitives de l’individu. La prise r�guli�re d’ecstasy entra�ne ainsi un amaigrissement, un affaiblissement et des troubles de l’humeur avec une agressivit� exacerb�e et des perturbations psychiques.

En cas d’arr�t des amph�tamines, la p�riode d’abstinence s’accompagne de sympt�mes vari�s. On peut ainsi observer au pire des d�liriums – confusion et hallucinations –, une grande anxi�t�, de longues p�riodes d’activit� motric es de jour comme de nuit alternant avec des phases de d�pression physique et psychique importante et des pertes du sommeil. Les accidents mortels, par arr�t cardiaque, existent mais sont rares et surviennent � des doses tr�s importantes. La d�pendance est surtout psychique.

Le saviez-vous ? "Requiem for a dream"
Dans le film Requiem for a dream (film du r�alisateur Darren Aronofsky, aussi connu en fran�ais sous le nom de Retours � Brooklyn), les �tapes de la spirale amph�taminique sont d�peintes de mani�re tr�s d�taill�e. La m�re de famille commence � prendre les pilules pour perdre du poids. Tr�s vite, elle ne peut plus se passer de l’�nergie tir�e de ces comprim�s. Elle passe son temps � nettoyer son appartement de mani�re st�r�otyp�e et finit par avoir des hallucinations, son r�frig�rateur devenant vivant. Elle termine en institution.