La journée la plus meurtrière en Irak depuis le début de l’année.
Mis en ligne il y a 15 minutes


Irak : trois attentats à Bagdad font au moins 86 morts


Une première attaque à la voiture piégée, revendiquée par l'EI, a tué au moins 64 personnes
mercredi matin à Bagdad. Quelques heures plus tard, deux autres attentats ont frappé d'autres
quartiers de la capitale irakienne, faisant au moins 10 morts.

La première explosion a eu lieu à 10h (7h GMT) à proximité d'un marché du grand quartier
chiite Sadr City, dans le nord de la capitale. Perpétré à une heure d'affluence, cet attentat est
le plus meurtrier depuis le début de l'année à Bagdad. Le bilan est pour le moment de 64 morts
et de 82 blessés, selon des sources médicales et de sécurité. Le bilan pourrait encore s'aggraver.

"Un camion a tenté d'abord de pénétrer dans le marché mais les policiers lui ont interdit de
s'approcher et ont demandé au conducteur de rebrousser chemin. Mais le camion a trouvé
une autre entrée et a explosé. Les gens et les vendeurs ici sont des civils innocents",
a indiqué un témoin, Abou Ali. Quelques heures plus tard, l'EI a annoncé dans un communiqué
mis en ligne sur internet qu'un kamikaze, identifié comme Abou Souleimane al-Ansari, avait fait
exploser le véhicule piégé.

Deux autres attentats dans l'après-midi
Dans l'après-midi, deux autres attentats à la voiture piégée ont eu lieu à Bagdad, dans le quartier
chiite de Kazimiyah et celui mixte (sunnite-chiite) de Jamea, selon un colonel de la police.
Au moins 22 personnes ont été tuées.

A l'entrée de Kazimiyah, un quartier sous haute sécurité dans le nord-ouest de la capitale,
l'attaque a coûté la vie à au moins 14 personnes, selon des sources hospitalières.
Plusieurs membres des forces de sécurité font partie des victimes.

Dans celui de Jamea, dans l'ouest de Bagdad, huit personnes ont péri et 21 blessées par l'explosion
de la voiture piégée, selon un responsable du ministère de l'Intérieur.
Ces deux attentats n'ont pas été revendiqués dans l'immédiat.
Crise politique et exaspération des habitants
A Sadr City, des dizaines d'Irakiens ont manifesté leur colère et leur exaspération après l'attentat
en dénonçant l'inaction du gouvernement et des politiciens face à l'EI qui occupe de vastes pans
du territoire irakien.
Ces attentats sont survenus alors que l'Irak est secoué depuis des semaines
par une grave crise politique. Plusieurs partis s'opposent aux plans du Premier ministre de mettre
en place un gouvernement de technocrates par peur de perdre certains de leurs privilèges.

Cette crise est suivie avec inquiétude par les Etats-Unis qui craignent qu'elle "ne détourne"
les autorités de la lutte contre l'EI. Washington a récemment accru son soutien militaire à Bagdad
pour aider l'armée irakienne à reconquérir les vastes territoires tombés aux mains des djihadistes
depuis 2014.
L'EI a perdu du terrain en abandonnant plusieurs villes, dont Tikrit et Ramadi, reprises
par les forces irakiennes soutenues par les frappes aériennes de la coalition internationale sous
commandement américain. Mais le groupe conserve des places fortes, dont Mossoul, la deuxième
ville du pays, et gardent la capacité de frapper à Bagdad ou dans les régions majoritairement chiites.

La dernière attaque revendiquée par l'EI remonte à lundi, lorsque une voiture piégée avait explosé
dans la ville de Baquba (nord-est de Bagdad), faisant au moins 10 morts.