Algérie ! Le Palais dément fermement. Il n’y a pas eu de
coupures sur les deux principaux réseaux du pays.La Bêtise et l’Incompétence ! La question mérite d’être posée. Surtout lorsque tu vois la vitesse à laquelle des cadres dirigeants, des patrons d’organismes et de boîtes publiques sont limogés ces derniers jours. A peine installés, ils sont lourdés. Du coup, les cartons de déménagement voient leur statut fragilisé. Avant, le carton de déménagement vivait sa vie de carton comme un coq en pâte… carton (oui, je sais ! Facile !). Le carton et un tas d’autres confrères – pas de cartons femelles, car le carton est hermaphrodite — arrivaient tous en même temps que leur proprio, le fraîchement nommé au poste. On les vidait. On rangeait leur contenu dans le bureau vaste et beau du boss, et eux, les cartons, étaient remisés dans un coin de débarras. Ils avaient alors le temps de se reposer, de vivre leur vie de carton en attente, de deviser entre eux sur le cours du carton, de dire du mal des autres cartons rangés dans un autre placard, et même parfois de rêver à une vie de classeur, ce qui est le must pour un carton. Tout cela, c’est fini ! Depuis cette cascade de limogeages, le carton a peur ! Le carton tremble ! A peine, vidé, on le bourre à nouveau, et on le renvoie lui et son proprio aux enfers, quelque voie de garage, lorsque le garage est prévu, sinon, c’est le purgatoire, la déchetterie. Plus inquiétant encore. De hauts responsables ont adopté depuis quelques heures une attitude nouvelle, dictée par la conjoncture : ils ne vident même plus leurs cartons ! Lorsqu’ils sont nommés à une haute responsabilité, ils se pointent à leur nouveau ministère ou tout autre siège illustre, se présentent dans la salle de passations de consignes, sacrifient à ce rituel, disent tout le bien qu’ils pensent de leur prédécesseur, assurent qu’ils vont s’employer à faire mieux, le tout sous le portrait sévère du Roi en carton-pâte. Mais, en catimini, discrètement, ils ordonnent au chauffeur du camion de déménagement qui a ramené là les cartons de ne pas les descendre, de les garder tels quels dans la benne, et, surtout, de laisser le moteur tourner. Eh oui ! On n’est jamais assez prudent. Des fois que le mec se fasse lourder pendant son discours d’installation officielle. Ça serait tout de même ballot de déranger les cartons fatigués et usés pour si peu de temps ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue dans ce décor de carton et de papier mâché !
H. L. |