L'Arabe de service, ce n'est plus un métier honteux, mais une certitude filmée. C'est le constat qu'on peut tirer de l'aventure d'un jeune Algérien qui a cru bon infiltrer le mouvement islamiste Daesh en France pour se faire une place en or dans le grand groupe Canal+. Une expérience qui a déjà été tentée par un journaliste algérien, Mohamed Sifaoui, qui avait réussi deux infiltrations, l'une en Afghanistan à la recherche de Ben Laden et la deuxième à Paris dans une cellule dormante d'El Qaïda. Depuis, le journaliste s'est fait un nom, une carte de visite pour se faire inviter sur les plateaux de télévision dès qu'il y a un attentat islamiste violent, mais sa vie est devenue une prison, circulant sans cesse avec escorte et ne pouvant pas descendre en Algérie. Aujourd'hui c'est Daesh, le mouvement terroriste à la mode. Alors pour réaliser le grand challenge, le journaliste Saïd Ramzi (un pseudonyme), équipé d'une caméra cachée a infiltré pendant six mois une cellule d'apprentis djihadistes à Paris et Châteauroux, qui préparaient un attentat en France avant d'être presque tous arrêtés fin 2015. Cette infiltration est devenue un reportage exclusif «Soldats d'Allah», plongée underground d'une heure et demie au coeur d'un groupe d'islamistes radicaux diffusé sur Canal+ dans le magazine Lundi Investigation. Pour commencer sa mission d'espion des islamistes, il établit les premiers contacts, via des groupes prêchant le djihad sur Facebook, avant d'aller ensuite les rencontrer en personne. Il rencontre «l'émir» de cette dizaine de jeunes gens, certains musulmans par leur famille, d'autres convertis. Cela se passe à Châteauroux, (la ville natale de Gérard Depardieu) dans le parc d'une base de loisirs. A partir de là, les enregistrements des conversations permettent de comprendre les motivations de ces apprentis-djihadistes qui, bien que connus des services antiterroristes et pour la plupart surveillés, se rencontrent et complotent. Pour le journaliste espion, le but était de tenter de comprendre ce qu'ils ont dans la tête. «Et l'un des enseignements principaux et que le journaliste a constaté c'est qu'il n'a pas découvert l'islam, mais seulement des jeunes paumés, frustrés, perdus, suicidaires, faciles à manipuler. Lors de leur première rencontre, l'émir du groupe, un jeune Franco-Turc qui se fait appeler Oussama, tente de convaincre le journaliste, qu'il ne connaît que sous le nom d'Abou Hamza, que le paradis l'attend, à l'issue d'une mission suicide, en Syrie ou en France. Lors d'une rencontre devant une mosquée de Stain (Seine-Saint-Denis), un membre du groupe montre un avion en approche des pistes du Bourget. «Avec un petit lance-roquettes, tu peux en avoir un comme il faut... Tu fais un truc comme ça et tu signes Dawla (l'Etat, pour Daesh), la France est traumatisée pendant un siècle». Canal + a donc proposé hier soir à 20h55 un reportage saisissant: «Soldats d'Allah». On assiste ainsi à leur basculement vers le terrorisme sur fond de réseaux sociaux et de guerre en Syrie, avant leur interpellation par la Dgsi en décembre 2015 et janvier 2016. A l'écran, la hantise des services de renseignement a un visage: celui de jeunes Français, en grande majorité de confession musulmane, mais aussi des convertis, fichés comme radicaux mais libres de leurs mouvements, susceptibles de basculer du jour au lendemain dans l'action violente.
**Contenu caché: Cliquez sur Thanks pour afficher. **
En trois ans, CanalSat a égaré 500.000 abonnés
Selon "BFM Business", l'état de santé de CanalSat n'est pas aussi bon qu'annoncé par Vincent Bolloré lors de la dernière assemblée générale de Vivendi.
CanalSat (logo)
Les chiffres de CanalSat ne sont pas bons. Selon BFM Business, le bouquet du groupe a perdu 508.000 abonnements entre 2012 et 2015. C'est plus que la chaîne Canal+ qui, sur la même période, a perdu 390.000 abonnements. CanalSat reste malgré tout largement rentable pour Vivendi. Lors de l'assemblée générale du groupe le 21 avril, Vincent Bolloré affirmait ainsi que le bouquet réalisait 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires et 250 millions de profits.Plusieurs raisons expliquent ce repli selon notre confrère. Tout d'abord, une concurrence accrue de la TNT gratuite mais aussi des bouquets proposés par les fournisseurs d'accès à internet. Dans le même temps, l'offre de chaînes de CanalSat s'est rétrécie. CanalSat ne compte ainsi plus que 40 chaînes réellement exclusives après avoir perdu en 2010 l'exclusivité de Ciné+, Ushuaia TV, Vivolta TV Breizh ou Disney Channel notamment. Quant à son mini-bouquet "TNT payante", il a été réduit à peau de chagrin avec la fin de la diffusion hertzienne de TF6 et Eurosport. A cela s'ajoute un prix en hausse de 19% depuis 2007 à 24,9 euros par mois actuellement.
-200.000 abonnés pour le groupe au premier trimestre 2016
En avril dernier, le site "Les Jours" révélait que le groupe Canal+ avait déjà perdu 200.000 abonnés rien que depuis le début de l'année 2016. Dans le détail, en décembre 2015, la base abonnés (Canal+ et CanalSat) comptait 7,535 millions clients. En mars 2016, ils n'étaient plus que 7,339 millions. Sur le premier trimestre, 381.000 abonnés ont lâché Canal et seulement 185.000 ont souscrit un contrat. De mauvaises performances qui confirment la tendance de ces derniers mois.Cette hémorragie, Vincent Bolloré l'avait décryptée à sa façon, lors de la dernière assemblée générale des actionnaires, assurant que Canal+ pourrait perdre plus de 400 millions d'euros en 2016, après 264 millions de pertes en 2015. "Certains ont cru que j'étais la cause des pertes. Je suis leur conséquence et peut-être leur solution", avait-il lâché, appuyant ces mauvais chiffres pour mettre une nouvelle fois la pression sur l'Autorité de la concurrence qui doit prochainement se prononcer sur le partenariat de distribution que Canal+ veut nouer avec beIN Sport.
**Contenu caché: Cliquez sur Thanks pour afficher. **