Affichage des résultats 1 à 10 sur 117

Discussion: Le Saviez-vous?

Vue hybride

Message précédent Message précédent   Message suivant Message suivant
  1. #1
    Date d'inscription
    novembre 2012
    Messages
    12 943
    Thanks
    0
    Total, Thanks 15 317 fois
    Pouvoir de réputation
    168

    Post Restitution de l’avion d’Air Algérie saisi à Bruxelles : enfin, le dénouement

    Restitution de l’avion d’Air Algérie saisi à Bruxelles : enfin, le dénouement



    le 16.12.14




    Le litige Air Algérie-K’Air BV a, enfin, connu son épilogue. D’aucuns estiment que cette affaire aurait connu un dénouement aussi rapide, d’autant plus que les deux parties, en litige, s’accusent mutuellement à travers des communiqués interposés. La désormais «affaire Air Algérie» semble connaître un dénouement. Les deux parties qui se livraient à une bataille par communiqués interposés ont fini par tempérer leurs ardeurs. À l’heure où nous mettons sous presse, l’avion d’Air Algérie, saisi à Bruxelles (Belgique), est restitué à la Compagnie nationale de transport aérien.
    Pour rappel, Air Algérie a répliqué dans un communiqué, rendu public dimanche, pour battre en brèche les arguments avancés par le parton de K’Air BV, et selon lesquels la Compagnie nationale de transport aérien n’a pas honoré ses engagement vis-à-vis de K’Air BV. Air Algérie a donné sa version des faits. Elle a affirmé que la somme de 2 millions de dollars, réclamée par la société néerlandaise K’Air BV qui a conclu un contrat d’achat d’appareils réformés à la Compagnie nationale, ne constituait pas une caution. «Les sommes de 500 000 dollars et de 1 500 000 dollars représentant les deux échéances qui devaient être honorés par la société K’Air BV, au titre du contrat la liant à Air Algérie, respectivement 7 jours suivant l’acceptation de l’offre, et 15 jours suivant la signature du contrat de vente», a souligné Air Algérie dans un communiqué.«La somme de ces deux montants, soit 2 millions de dollars, ne constitue pas une caution et ne peut tenir lieu de caution.
    La caution n’étant pas prévue au contrat de vente», précise-t-il encore. La Compagnie nationale a indiqué que K’Air BV avait essayé de justifier dans son courrier du 10 février 2010 adressé au P-DG d’Air Algérie, de l’époque, ses difficultés d’honorer ses engagements financiers par la crise financière mondiale qui avait touché le secteur de l’aviation, notamment les avions d’ancienne génération. «L’allégation de la société K’Air BV au sujet de la non transmission de la documentation technique par Air Algérie n’a aucun fondement contractuel, étant donné que le contrat de vente ne prévoit pas une obligation de remise de document technique “back to birth” (depuis la première mise en exploitation)», a expliqué la même source. «Bien au contraire, ledit contrat de vente, en ses articles 1 et 10, stipule clairement que la vente des avions et de leurs équipements sont acceptés par l’acheteur en l’état (As is, where is)», a-t-il ajouté. Les difficultés rencontrées par la société K’Air BV pour obtenir les crédits auprès des banques en vue de remplir son engagement contractuel envers Air Algérie «ne peuvent être expliquées que par la non solvabilité», a indiqué Air Algérie.
    À propos de la sentence arbitrale, et conformément aux procédures légales, Air Algérie avait engagé un recours en annulation qui n’avait pas été tranché, selon la même source. De son côté, la société K’Air BV a réclamé une somme de 2 millions de dollars à Air Algérie qui constituait des avances pour l’achat d’appareils réformés auprès d’Algérie.
    Dimanche, les ambassadeurs de Belgique et des Pays-Bas à Alger, respectivement Frédéric Meurice et Mme Willemijn van Haaften, ont été convoqués au ministère des Affaires étrangères.







    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

  2. #2
    Date d'inscription
    novembre 2012
    Messages
    12 943
    Thanks
    0
    Total, Thanks 15 317 fois
    Pouvoir de réputation
    168

    Post voilà qu’une décision vient remettre le contentieux de la saisie de l’avion d’Air Alg

    L’appareil toujours retenu à Bruxelles
    Affaire de l'avion d'Air Algérie


    le 17.12.14 | 10h00





    Alors que tout portait à croire que l’affaire de la saisie de l’avion d’Air Algérie à l’aéroport de Bruxelles tirait à sa fin, voilà qu’une décision vient remettre le contentieux au point zéro.
    N’ayant pas empoché les 2 millions de dollars, l’huissier de justice belge a refusé que la compagnie reprenne possession de l’appareil, mettant les dirigeants d’Air Algérie dans une situation des plus inconfortables. Jusqu’à hier en fin de journée, l’avion était toujours cloué au sol, à l’aéroport de Bruxelles, en Belgique. Que s’est-il donc passé durant les dernières heures de la journée de lundi ? Contacté, le PDG de K’Air, Abdelhamid Kerboua, explique que la raison de la non-réception de l’avion par Air Algérie lui incombe totalement : «Il est vrai que tout était prêt pour que l’appareil soit récupéré par la compagnie. J’ai reçu un appel téléphonique des responsables, m’informant que le montant réclamé avait été viré sur le compte de l’huissier de justice à Bruxelles, à partir d’un compte de l’entreprise domicilié à Paris. Les deux ambassadeurs d’Algérie en Hollande et en Belgique m’ont même garanti le transfert de ce montant. Mais en début de soirée, j’ai appris par les avocats de la compagnie que ce virement avait été effectué sur un compte bloqué, dont je ne pourrai disposer qu’une fois que le tribunal d’Alger aura statué sur cette affaire. Depuis quand un tribunal algérien peut-il contester une décision rendue par la Cour d’arbitrage internationale ?»
    Concernant l’audience prévue aujourd’hui au tribunal d’Alger, M. Kerboua est formel : «Aucune information ne m’a été donnée et, à ce jour, je n’ai reçu aucune convocation au procès. Je ne reviens pas sur ma décision. L’avion ne sera remis à Air Algérie qu’une fois le montant de 2 millions de dollars viré sur le compte de l’huissier de justice belge. Pour moi, le procès d’aujourd’hui à Alger est nul et non avenu et les conditions imposées par la compagnie sont inacceptables.»
    Interrogé sur le choix du tribunal bruxellois pour faire exécuter la décision de la Cour d’arbitrage internationale, le PDG de K’Air déclare : «En Hollande où je réside, il n’y a malheureusement pas de bureau de la compagnie. La Belgique est le pays le plus proche où Air Algérie est représentée. Elle a un immeuble en location mais les biens mobiliers qu’elle possède n’ont pas une grande valeur financière. Sur conseil de mes avocats et de l’huissier, nous avons opté pour la saisie d’un avion, dont la valeur est très importante.» M. Kerboua «ne veut pas» lâcher prise, il veut à tout prix récupérer ce qu’il estime être une avance sur un marché d’achat d’une vieille flottille, d’un montant de 13 millions de dollars, résilié une année après par Air Algérie pour «non-respect des clauses», ayant engendré «l’application de pénalités de retard évaluées à 2 millions de dollars» que K’Air conteste.
    Hier, la compagnie s’est refusée à tout commentaire, alors que la veille, ses responsables avaient confirmé la levée de la saisie et le retour «imminent» de l’appareil à Alger, puisqu’un équipage a même été dépêché à Bruxelles. Décidemment, le feuilleton de cette saisie ne semble près de connaître son épilogue, malgré les assurances des autorités et la montée en puissance des réactions de la diplomatie
    algérienne.

    Salima Tlemçani


    Dernière modification par zadhand ; 17/12/2014 à 21h36. Motif: voilà qu’une décision vient remettre le contentieux de la saisie de l’avion d’Air Alg
    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

  3. #3
    Date d'inscription
    novembre 2012
    Messages
    12 943
    Thanks
    0
    Total, Thanks 15 317 fois
    Pouvoir de réputation
    168

    Post l'appareil a décollé à destination d'Alger

    Mainlevée de l'avion d'Air Algérie à Bruxelles
    l'appareil a décollé à destination d'Alger



    le 18.12.14 | 17h59





    L'avion d'Air Algérie objet d'un litige avec la société néerlandaise K'AIR BV a décollé jeudi à 16h30 de l'aéroport de Bruxelles à destination d'Alger, après que la compagnie nationale eut reçu la mainlevée de l'appareil, a annoncé Air Algérie.


    "Après évolution de la situation, ce jour 18 décembre en fin de matinée, Air Algérie a reçu la mainlevée émanant de l'huissier de justice. Après les vérifications techniques d'usage, l'avion a décollé de l'aéroport de Bruxelles à 16h30 à destination d'Alger", a indiqué la compagnie dans un communiqué transmis à l'APS. "Les procédures judiciaires suivront leur cours normal", a précisé le communiqué.
    La même source a souligné aussi que dès le premier jour de la retenue de l'avion d'Air Algérie à Bruxelles, "une cellule de crise a été installée au niveau du siège de la compagnie".
    De même, "une équipe de juristes a été dépêchée à Bruxelles où elle a travaillé avec les avocats de la compagnie sur place", poursuit le communiqué, ajoutant "qu'un suivi permanent était assuré par le siège, tout en tenant les autorités publiques régulièrement informées".

    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

  4. #4
    Date d'inscription
    novembre 2012
    Messages
    12 943
    Thanks
    0
    Total, Thanks 15 317 fois
    Pouvoir de réputation
    168

    Post Fêtes de fin d’année_Les Algériens préfèrent aller à l’étranger

    Les Algériens préfèrent aller à l’étranger
    Fêtes de fin d’année



    le 22.12.14 | 10h00



    Comment se permettre de voyager pendant les vacances de fin d’année, quand on a été aussi sollicité ces derniers mois par une inflation qui s’est de nouveau emballée. Entre octobre 2013 et celui de 2014, l’indice des prix à la consommation a augmenté de plus de 6%, selon l’office national des statistiques (ONS). L’inflation a touché l’ensemble des produits de consommation ou presque (sauf les transports et la communication) avec 10% pour les produits alimentaires, et surtout 12% pour le groupe culture et loisirs. Sur les dix premiers mois de 2014, l’inflation a été plus maîtrisée — 2,34% par rapport à la même période de 2013 —, mais avec tout de même un indice de près de 8% pour le groupe des loisirs.


    Le porte-monnaie des ménages étant soumis à rude épreuve, ce sont les dépenses pour les vacances de fin d’année qui en pâtissent. Certains voyagistes déplorent une demande fébrile en dépit d’une offre existante. «Octobre, novembre, décembre, c’est une période hyper creuse pour nous. C’est la basse saison», observe Lyès Senoussi, patron d’une agence de voyages. Pour ce qui est des départs individuels, les agences en vendent toute l’année. En revanche, s’agissant des groupes, en ce moment «il n’y a pas de demande, mis à part celles des œuvres sociales des entreprises publiques», précise notre interlocuteur. Il s’agit d’abord d’une question de moyens. Tous les Algériens ne peuvent pas se permettre d’aller deux fois en vacances durant l’année, en comptant celles d’été. A cela, il faut ajouter la cherté de la vie et le nouvel élément à prendre en compte, l’AADL. «Les gens préfèrent mettre de l’argent de côté pour payer leur logement», souligne M. Senoussi. Sans compter que pour la grande majorité, le réveillon du Nouvel an ressemble davantage à une fête religieuse que l’on passe en famille autour d’un bon repas. D’autant que le Nouvel an cette année côtoie une autre fête religieuse, celle du Mawlid Ennabaoui, prévue le 3 janvier.
    Destinations phares
    Seul ou en famille, en Algérie ou ailleurs, quel que soit le choix des Algériens, cela n’empêche pas les voyagistes de concocter des offres spéciales de fin d’année. Certes, il y a ceux qui préfèrent partir seuls, et dans ce cas w, nous dit un voyagiste. Chez Air Algérie et Aigle Azur, les dernières places disponibles pour cette période se vendent très cher sur le vol Alger-Paris. Pour la dernière semaine de décembre (du 25 au 1er janvier), les billets se négocient à plus de 40 000 da pour la compagnie nationale et à plus de 400 euros pour sa concurrente française.
    Pour le reste des destinations à l’international, un quatuor sort du lot, à savoir la Turquie, Dubaï, la Tunisie et le Maroc. A un degré moindre, des destinations asiatiques à l’instar de l’Indonésie, de la Thaïlande et la Malaisie. Lyès Senoussi précise que Dubaï est de plus en plus visitée du fait que la météo y est plus agréable durant cette période de l’année. Il faudra débourser pas moins de
    148 000 DA pour une semaine dans l’Emirat, entre 110 000 da et 123 000 pour la Turquie, entre 69 000 et 110 000 da pour le Maroc et entre 85 000 et 115 000 da pour l’Egypte dans des hôtels 4 étoiles. La Tunisie reste la plus accessible avec des séjours à moins de
    30 000 da proposés par certaines agences.

    Quid de l’offre locale ?
    L’offre à l’international est autrement plus riche et plus agressive que la nationale. «Les gens choisissent l’étranger à cause du rapport qualité/prix. Nous n’avons rien ici. Quand on a de l’argent, on n’a pas où aller», déplore Lyès Senoussi.
    Dans la capitale, «il y a un manque d’infrastructures d’accueil. La demande est plus grande que l’offre, alors les gens se dirigent vers l’oranie», explique-t-il.

    L’une des offres locales se trouve du côté de Bouira, au sein du Centre national des sports et loisirs de Tikjda (CNSLT). Le directeur du centre, Smaïl Meziani, nous indique qu’avec une meilleure capacité d’accueil et l’ouverture de quatre unités (chalet du Kahf, l’auberge, l’hôtel Djurdjura et l’unité de Tikjda) d’une capacité totale de 500 lits «les clients sont nombreux» pour les vacances scolaires et de fin d’année.
    En prenant en compte le planning des réservations, «on est complet» grâce notamment à une majorité de clients qui viennent des autres wilayas du pays.M. Meziani reconnaît que la rentabilité du centre en cette période est très appréciable, «entre 40% et 60%», alors que la moyenne annuelle ne dépasse pas les 30% en raison des périodes creuses.
    Pour la soirée du Nouvel an, il faudra compter 9000 DA pour une table au sein des deux unités, Djurdjura et Tikjda, 7000 DA pour les unités secondaires. Pour ceux qui voudront y passer la nuit, les tarifs des chambres varient quant à eux entre 1800 da et 7000 da.


    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

  5. #5
    Date d'inscription
    novembre 2012
    Messages
    12 943
    Thanks
    0
    Total, Thanks 15 317 fois
    Pouvoir de réputation
    168

    Post Une voix de Noir de Joe Cooker ?

    Chronique du jour: DIGOUTAGE
    25/12/2014

    Une voix de Noir


    Par Arris Touffan

    Aveu troublant d’une amie qui écoute Joe Cooker depuis Woodstock sans l’avoir jamais vu : «Jusqu’à sa mort, je te jure que je le croyais noir». Je tombais des nues ! Comment peut-on l’avoir écouté depuis quasiment qu’il a commencé à chanter sans être jamais tombé sur sa photo et constaté que c’est un Blanc avec une voix de Noir ? Eh bien, ça s’est trouvé comme ça ! «Je l’écoutais à la radio, à la maison ou dans la voiture et je n’ai jamais eu l’occasion de voir sa tronche. Son nom – Cooker –, je ne sais pas s’il existe des noms de Noir mais moi je l’y ai assimilé. Quant à sa voix et plus généralement sa musique, elle était comme ces plaintes ou ces colères de Noir. C’est le meilleur des hommages post-mortem pour Joe…
    A. T.
    [email protected]

    Nombre de lectures : 1153

    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

  6. #6
    Date d'inscription
    novembre 2012
    Messages
    12 943
    Thanks
    0
    Total, Thanks 15 317 fois
    Pouvoir de réputation
    168

    Post La double valeur du dinar stimule la fraude

    Economie:Contrôle sur le commerce extérieur
    11 Janvier 2015
    La double valeur du dinar stimule la fraude


    le 11.01.15 | 10h00




    Par souci de préserver la stabilité financière de l’Algérie, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, a appelé, jeudi dernier, les banques à respecter strictement leurs obligations pour les opérations de commerce extérieur et de change.


    Selon Abderrahmane Benkhalfa, expert financier et ancien délégué général de l’ABEF, cet appel peut être perçu comme étant un «rappel à l’ordre», en ce sens que les banques «se doivent de veiller, par respect à certaines règles prudentielles, à ce que les opérations de commerce extérieur soient conformes à la réglementation, reflétant effectivement des mouvements réels». Pour lui, ce rôle «est joué par les banques depuis longtemps», bien que d’autres observateurs de la place financière pensent que les banques ne font pas assez dans la lutte contre la fraude et le transfert illégal de devises.
    Ce constat, de l’avis de M. Benkhalfa, est quelque peu exagéré du fait que les banques sont responsables uniquement de l’aspect financier et ne sont pas seules à intervenir sur la scène, puisque «les flux financiers des opérations vers l’étranger sont gérés par les banques sur la base de documents délivrés par les Douanes et un échange dématérialisé des documents se fait entre les deux parties».

    Ainsi, les banques peuvent à tout moment «vérifier que l’opération qui a fait l’objet d’un transfert de devise corresponde effectivement à une entrée de marchandises à travers un document appelé D10». Notre interlocuteur dit pouvoir témoigner que «les banques jouent le rôle de premier contrôle des flux sortants et des transferts vers l’étranger et des services entiers de contrôle ont été créés pour le besoin». Il n’en demeure pas moins, précise-t-il, que «les importations peuvent donner lieu à des pratiques de surfacturation, à des opérations fictives ou encore à des flux physiques ne correspondant pas aux montants transférés».
    Selon l’expert, ces opérations ne sont pas près de disparaître, pour la simple raison que «nous avons des flux d’importation importants et notre dinar a deux valeurs : une officielle et une autre sur le marché parallèle qui est de 45 à 50% supplémentaire». C’est la raison pour laquelle, au-delà du contrôle, le phénomène des fuites de capitaux et de tricherie sur les opérations d’importation doit être traité «pas seulement au niveau des banques» mais aussi «à travers le traitement du problème de la double valeur du dinar».
    Selon lui, il faut «traiter cette problématique de façon structurelle et frontale, avec les moyens économiques et juridiques appropriés, en mettant en place un dispositif dont l’objectif principal est d’unifier la valeur externe du dinar». Et de conclure : «Tant que le marché parallèle reste dans l’étendue qu’il a acquise il sera toujours un stimulant aux fuites de capitaux et aux transferts illicites de devises.»

    Dernière modification par zadhand ; 11/01/2015 à 12h25. Motif: La double valeur du dinar stimule la fraude
    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

  7. #7
    Date d'inscription
    novembre 2012
    Messages
    12 943
    Thanks
    0
    Total, Thanks 15 317 fois
    Pouvoir de réputation
    168

    Post Une journée particulière

    14 Janvier 2015
    Une journée particulière

    Naoufel Brahimi El Mili
    Paris capitale du monde. Le ton est donné ce dimanche 11 janvier. Alors qu’avec mon tropisme algérien je croyais que Paris était le centre de soins privilégiés de certains Algériens et non des moindres. Ai-je oublié de mentionner Grenoble ? Peu importe.
    Journée historique, inouïe, magnifique, la course aux superlatifs est lancée quoique justifiée. 2015 peut enfin commencer alors que l’année écoulée s’est terminée autour du débat sur le suicide français. La preuve du contraire est donnée, j’ai envie de dire, aux quatre millions de Français qui ont manifesté dimanche : «Merci pour ce moment.» En effet, jusqu’à dimanche midi, j’étais très pessimiste pour moult raisons. Antisémitisme et islamophobie s’installaient dans un dangereux face-à-face. Il est à préciser que l’antisémitisme est parfois, voire trop souvent, meurtrier. L’islamophobie commençait à s’exprimer virilement à travers une vingtaine d’attaques contre les mosquées. Le couple islamophobie-terrorisme s’inter-fécondait et ce n’est sans doute pas fini. Aussi étais-je inquiet par le niveau dérisoire des débats et polémiques anté-manifestation (le Front national boycotté et qui a fini par s’auto-isoler, des articles sur une relation entre une ancienne secrétaire d’Etat et le directeur de Charlie Hebdo) publiés ici et là.
    Cependant, en me dirigeant vers la place de la République, j’étais plus frappé par un marchand de merguez qui s’appelait Charlie que par l’immense foule. Oui, j’étais obligé de revoir à la baisse mon pessimisme. Sans pour autant verser dans la béatitude car une fois que nous aurions quitté la planète «Charlie» et serions redescendus sur la planète «Terre», où nous avons un peu plus nos habitudes, qu’allons-nous faire ? Changer notre prénom d’état civil ? C’est compliqué. Postuler pour devenir policier ? Ce n’est pas simple. Se convertir au judaïsme ? C’est très complexe.
    Mais retenons le slogan : «la France debout.» Cette même France qui a réussi la prouesse d’organiser un G50 en 48 heures. Bravo. Scène internationale exceptionnelle où le Président algérien ne pouvait se rendre pour des raisons de santé que les Français connaissent très bien. Abdelaziz Bouteflika se fait représenter par son ministre des Affaires étrangères. Très bonne décision. Pour une fois qu’il applique le slogan de son feu patron, Houari Boumediène : «L’homme qu’il faut à la place qu’il faut.» Tollé dans une partie de l’Algérie car une délégation du pays du million et demi de martyrs sera aux côtés du Premier ministre israélien. C’est un détail de l’Histoire, avais-je envie de rétorquer. Avez-vous oublié que, fraîchement élu pour la première fois, Bouteflika était desservi par un excellent agenda funéraire qui lui a permis de réapparaître sur la scène internationale. Mort de Hassan II : notre président a échangé des mots avec Ehud Barak, alors Premier ministre d’Israël. Mort du roi de Jordanie : que du beau monde. Mort de Hafez Al-Assad : il y était. Alors au nom de quoi l’Algérie se devait-elle d’être absente ce dimanche 11 janvier ? La seule question qui se pose éventuellement est l’absence du Premier ministre Sellal qui avait représenté l’Algérie à Washington lors du sommet Etats-Unis- Afrique et qui était venu à Paris avec 15 ministres dégainant leurs stylos pour signer tous les accords possibles et imaginables par les Français. Aussi, Sellal arborant : «je suis Charlie» aurait été harmonieux tant que ce prénom renvoie au surnom d’un célèbre comique muet. Quoique Sellal parle. Hélas ? Lamamra était présent sans être visible. Belle performance. Il est un acteur incontournable de la diplomatie régionale, c’est indéniable, quitte à être Charlie à Paris, le temps d’un dimanche, le premier dimanche des soldes. Tout n’est donc pas perdu.
    Mais hormis les deux ou trois chefs d’Etat qui ont été plus convoqués qu’invités, certains n’avaient pas leur place dans cette manifestation. A commencer par le Qatar, pays d’où a été lancée, dès juin 2011, une fetwa pour le djihad en Syrie. Ce même pays a inventé le concept de djihadiste-défenseur des libertés. Il s’agit en fait d’un recyclage conceptuel des djihadistes qui combattaient le soldat soviétique en Afghanistan. C’était une autre époque avec guerre froide et sans internet. Des représentants libyens y étaient aussi, mais cette fois-ci sur la place de la République, loin de l’hôtel Raphaël où BHL les conviait. Le Premier ministre turc y était aussi. Son prédécesseur Erdogan a dénoncé violemment le Danemark, pays qui a publié pour la première fois les caricatures de Mahomet. Au point où Erdogan s’était farouchement opposé à la nomination de Anders Fogh Rasmussen, comme secrétaire général de l’Otan, car il était danois donc forcément complice des caricaturistes. Le président américain, Obama, était obligé de se déplacer à Ankara pour qu’Erdogan fléchisse. Et dimanche le Premier ministre turc se proclamait Charlie.
    Quittons la planète Charlie. Les quatre millions de manifestants n’étaient pas dans une logique «Love and Peace» mais ils exprimaient aussi une demande de sécurité. Comment y répondre ? Par un «Patriot Act» à la française ? Ou encore comme l’avait déclaré, sur un ton bushien, François Fillon : «faire la guerre au terrorisme» ? Non, le terrorisme est une affaire de renseignement et de police et non l’occasion d’augmenter le nombre d’heures de vol des Rafales. La mission est très difficile d’autant plus que les cibles sont trop nombreuses et ne peuvent être indéfiniment protégées. En 2015, on découvre que les prisons françaises sont des universités d’été permanentes pour des djihadistes en herbe. Alors que 20 ans auparavant avec l’affaire Khaled Kelkal, impliqué dans les attentats de 1995, la prison française était déjà pointée du doigt. L’école est défaillante car des enfants n’ont pas respecté une minute de silence. Non, ce n’est pas «un chahut de gamins» (pour reprendre une expression d’un responsable algérien qualifiant les émeutes d’Octobre 1988), le mal est plus profond.
    Oui, l’Algérie était présente à ce G50 quasi-improvisé. D’autant plus que les médias n’ont pas hésité à rappeler les origines algériennes des frères Kouachi, auteurs de ces innommables actes. Du coup, les musulmans d’origine algérienne sont doublement suspects, et de par leur confession et de par leur attachement affectif territorial. C’est la double peine. Lamamra avait le bon profil pour remplir cette mission : efficace et discret. Tant pis si son Premier ministre voit en lui un successeur, certes mais de qui ?
    Oui, dimanche était une journée particulière. Un peu comme le film d’Ettore Scola qui se termine par l’arrestation de Gabriele (Marcello Mastroianni), homosexuel intellectuel et par le retour d’Antonietta (Sophia Loren) à ses servitudes conjugales.
    N. B. E. M.


    Nombre de lectures : 1434
    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

  8. #8
    Date d'inscription
    novembre 2012
    Messages
    12 943
    Thanks
    0
    Total, Thanks 15 317 fois
    Pouvoir de réputation
    168

    Post Gaz de schiste ou pas ?

    Contribution
    28 Janvier 2015

    J'ai l'est déplacé ici
    "Aâm aâm celui qui nous avait taxé de ghachis..." vue ce sujet n'est pas traité sur l'Islam.

    Contribution : Gaz de schiste ou pas ?

    Par Nour-Eddine Boukrouh
    [email protected]
    «L’ignorant se fait plus de mal que ne lui en ferait son pire ennemi»
    (Proverbe arabe)
    Cette contribution est née au moment où prenait fin une émission consacrée au gaz de schiste que je suivais sur une chaîne de télévision algérienne privée. En guise de conclusion, les intervenants devaient dire à tour de rôle leur mot de la fin. Quand arriva celui de la seule dame invitée au débat, sa voix se brisa et les larmes noyèrent ses yeux au moment où elle rendait hommage à nos frères et sœurs du Sud pour leur attitude face à cette question qui va torturer une grande partie de la société algérienne dans les prochains mois, l’écartelant entre son intérêt et sa conscience. La dame entraîna dans son sillage l’animateur qui eut toutes les peines à conclure l’émission car étouffé par un brusque accès de larmes. Il retrouva difficilement sa maîtrise et conclût l’émission en fixant la caméra pour s’adresser au Président, l’adjurant d’être de la pâte de Larbi Ben Mhidi et de Slimane Amirat ; de choisir, entre l’Algérie et le gaz de schiste, l’Algérie du million et demi de martyrs. Avant d’entrer dans le sujet, que l’on m’autorise cette parenthèse pour faire justice d’une confusion : l’émotion, comme on vient de le voir, peut aveugler les yeux et casser les voix. Elle peut aussi fausser le raisonnement. Feu Slimane Amirat, que j’ai eu l’honneur de connaître, portait en lui toute la candeur du peuple algérien et je me souviens de l’émission télévisée où il a prononcé ces paroles («Entre l’Algérie et la démocratie, je choisis l’Algérie») pour exprimer son rejet de l’islamisme radical qui était aux portes du pouvoir. Elles lui survivront jusqu’au jour où l’Algérie fusionnera avec la démocratie.
    La formule qu’il a laissée et dont certains se prévalent pieusement pour trouver des excuses au despotisme est chargée d’émotion autant que l’atome primitif dont est issu le Big Bang était chargé d’énergie, mais, concrètement, rationnellement, il n’est pas possible de choisir entre une réalité physique, l’Algérie, territoire et peuple, et la démocratie, idée, idéal, mode de gestion susceptible d’assurer le bien-être des hommes et leur cohabitation pacifique. La démocratie, c’est le «pouvoir du peuple» sur sa terre, ses biens et les personnes qui le forment. La démocratie ignore l’existence de l’Algérie, elle prospérait partout où elle a été choisie comme mode de gouvernance, mais l’Algérie ne prospérera pas sans la démocratie et ne durera pas longtemps sans elle dans l’Histoire.
    Aussi ne peut-on pas choisir entre l’Algérie et la démocratie car cela reviendrait à choisir entre un pays et son peuple, entre un peuple et la meilleure façon dont il peut être géré, entre une terre et ses habitants, entre une terre sans habitants et des habitants sans terre, entre une vie de douar et une vie moderne. L’une ne saurait aller sans l’autre sauf à accepter d’être dirigé par le despotisme et le mythe de l’homme providentiel qui détruiront, de toute façon, tôt ou tard, le pays. On peut seulement réussir ou échouer à rendre son pays et ses institutions démocratiques. Au temps de Da Slimane, l’Algérie avait échoué à devenir une démocratie et elle est encore sur cet échec.
    Il y aura bientôt quatre ans, je publiai dans ces mêmes colonnes une contribution intitulée «La conscience des peuples» (LSA du 5 mai 2011) dans laquelle je posais le problème de l’exploitation du gaz de schiste.
    A l’époque, le problème ne se posait pas chez nous mais en France où, après la découverte de premières réserves, deux volontés s’étaient retrouvées face à face, prêtes à en découdre : celle de l’Etat, vivement intéressé par l’exploitation de cette manne qui tombait à pic, et celle d’une infime partie des citoyens opposés à l’idée pour des raisons écologiques. Elu président de la République une année plus tard, François Hollande se résigna à en interdire l’exploitation. Les tourments de la conscience française cessèrent et le sujet fut vite oublié. J’écrivais alors ceci :
    Début de citation : «L’Etat qui se faisait du souci pour son endettement public, son déficit budgétaire et ses exportations en recul voyait d’un très bon œil cette manne mais son enthousiasme a été refroidi par la réaction de la conscience française… Les citoyens français auraient pourtant individuellement gagné à la mise en exploitation des gisements découverts car c’est une énergie qui devient de plus en plus chère chez eux… Ils n’ignorent pas les avantages que les Américains ont tirés de ce nouveau type de gaz… Ils ont pensé aux équilibres naturels de leur pays, à leurs ressources hydriques, à l’avenir de la planète plus qu’au profit qu’ils auraient personnellement tiré de cette aubaine. C’est ainsi qu’ont réagi aussi les Canadiens alors qu’ils ont de l’eau à n’en savoir que faire.
    Les deux peuples ont vu loin, ils ont pensé à plus tard, à dans un siècle ; ils ont refusé la rente et la vie facile qu’ils auraient pu regretter par la suite… Ils n’ont pas raisonné comme nous qui, dans le même cas de figure, aurions répondu à nos autorités : ‘’Nourris-moi aujourd’hui et tue-moi demain !’’ D’ailleurs, elles viennent de signer avec ENI un contrat pour la mise en valeur de notre potentiel de ce gaz sans demander l’avis de quiconque…
    Nous, nous faisons le contraire, nous fonctionnons à l’inverse des autres, nous sommes des cigales : ce que nous faisons en été (compter sur le pétrole et le gaz, subventionner les prix, soutenir à bout de bras une économie éclopée) nous ne sommes pas sûrs de pouvoir le refaire en hiver. Nous comptons sur une sentence aux allures d’oracle : ‘’Dieu y pourvoira !’’ C’est cette inconscience historique, cette attitude à l’envers, cette disposition à ne penser qu’à l’immédiat qui conduit à la colonisation, à l’indépendance qui coûte un million de morts et accessoirement à la destruction de l’environnement... Si ça va pour l’instant, c’est parce que nous avons plus d’argent que nous n’en avons besoin. Et le jour où il y en aura moins ? ‘’Dieu y pourvoira !’’ laisse tomber dévotement le pouvoir. ‘’Nourris-moi aujourd’hui…’’ menace la conscience populaire»… (fin de citation). Nous y voilà, quatre ans après ! L’argent commence effectivement à manquer et la peur à se répandre dans les rangs de la nation : «Le mensonge peut courir une année, la vérité le rattrape en un jour», dit le proverbe. Si Dieu semble, dans ses voies impénétrables, avoir exaucé les prières de l’Etat algérien en le pourvoyant des deuxième ou troisième réserves mondiales en la matière, il y a comme un problème dans l’air car au lieu du «nourris-moi aujourd’hui et tue-moi demain !» auquel on s’attendait tout naturellement, c’est quelque chose d’absolument nouveau qui a été donné à entendre depuis In Salah à un peuple algérien décontenancé. Quelque chose d’inconnu s’est alors réveillé en nous, touchés par la réaction de nos compatriotes du Sud et peut-être plus encore par la méthode inédite qu’ils ont employée pour se faire entendre : le style mystique au lieu du style revendicatif, mode auquel sont très sensibles les Algériens comme on l’a vu en d’autres occasions.
    En effet, nos concitoyens du Sud, en particulier les braves habitants d’In Salah, ont imploré pendant des semaines le même Dieu qui a donné le gaz de schiste à l’Algérie, mais eux c’était pour qu’Il la prémunisse de son exploitation : «Ya latif, ya latif, ançar abdiqa-d-da’îf !» n’ont-ils cessé de psalmodier des jours durant à la manière de «tolbas» éplorés, les mains levés au ciel et les yeux embués de larmes (traduction au pied de la lettre : «Ô Dieu Clément, secoure tes faibles créatures !»). Où a-t-on jamais vu des masses humaines adresser des doléances privatives au Créateur (les délivrer d’une richesse naturelle) ? On adresse depuis des siècles en Algérie des doléances à Allah mais dans les mosquées et en termes acquisitifs, comme on fait avec les prières collectives de «l’istisqâa» en période de sècheresse.
    Superstition ? Naïveté ? Non, sens naturel de l’intelligence politique et tactique des gens du Sud, êtres frugaux et âmes droites. Car que pourraient les brigades de répression des mouvements de foule dépêchées en renfort devant pareille posture qui a ému la nation, devant ces suppliques adressées en fait plus au président de la République qu’à Dieu, devant ce style de protestation inédit ? Nos frères et sœurs du Sud n’ont pas recouru à la «capacité de nuisance» dont nous sommes familiers au Nord (slogans anti-pouvoir, prise en otage de franges de la population, émeutes, menaces de sécession...), ils lui ont substitué la capacité à convaincre au moyen du sacré ; ils lui ont préféré l’argument de la crainte du Seigneur pour faire plier l’Etat. Il faudrait labelliser cette innovation et réfléchir à comment l’exporter dans les pays islamiques.
    Ce n’était pas seulement intelligent, c’était aussi efficace puisqu’ils ont obtenu un premier résultat : embarrasser le gouvernement, l’obliger à modifier son timing, le contraindre au dialogue et à la communication, susciter autour d’eux une sympathie nationale… Mais est-ce assez pour faire reculer le pouvoir, un pouvoir qui, comme le rappelait récemment le Premier ministre, regarde toujours l’Algérie comme étant hiérarchisée entre un «hakem» et des «mahkûmin», ignorant qu’il y a belle lurette que les Algériens ont cessé de se sentir «mahkûmin» par qui que ce soit ?
    On peut penser qu’ayant peu gagné d’un demi-siècle d’exploitation du pétrole et du gaz conventionnels, nos frères et sœurs du Sud ne voient pas ce qu’ils gagneraient du gaz de schiste, d’où leur opposition. Ce serait leur faire injure car ils demandent l’interdiction de l’exploration et de l’exploitation du gaz de schiste sur tout le territoire national. Ce n’est pas leur faire injure, c’est les atteindre dans leur dignité, leur intelligence et leur patriotisme que de faire passer leur mouvement protestataire pour le fruit de manipulations étrangères ou locales ; c’est prendre leur angélisme pour un machiavélisme qui n’est pas dans leur nature. S’ils avaient accepté l’offre de de Gaulle, ils seraient aujourd’hui les maîtres du Sahara et de ses richesses et nous leurs voisins déguenillés.
    Néanmoins, il ne faut pas se bercer d’illusions. Leur bon aloi et leur foi de charbonnier n’opéreront pas sur les tenants du pouvoir et ne les attendriront nullement. Cette «fitra» qui a pu jadis envoûter Isabelle Eberhardt, Ernest Psichari et Etienne Dinet les laissera froids et ils n’hésiteront pas, si nécessaire, à les enfouir sous le sable comme des déchets radioactifs s’ils venaient à se mettre en travers de leur chemin, le chemin de «l’intérêt national» et de «l’avenir de nos enfants». Il serait illusoire de croire que le gouvernement va reculer sur la question, qu’il renoncera à ce pactole mirobolant.
    Il faut être conscient de cette donnée essentielle qu’il est infiniment plus facile de gagner 60 milliards de dollars par an en trustant «softement» Sonatrach et quelques entreprises étrangères dans le désert que de mettre «hardement» en branle dans des villes surpeuplées quarante millions d’individus revêches et indisciplinés avec l’espoir d’en faire une société d’abeilles, une fourmilière besogneuse, une force de travail capable de produire, de couvrir ses besoins intérieurs et d’exporter le surplus pour générer des rentrées en devises de ce niveau. Se représente-t-on l’Algérie actuelle exportant hors-hydrocarbures 60 milliards de dollars par an pour couvrir les importations indispensables à sa vie quotidienne ? Cela supposerait une métamorphose immédiate de l’ensemble de nos données physiques, psychiques, mentales, morales et économiques et l’apparition fulgurante d’une conscience citoyenne chez l’écrasante majorité de la population ; cela requerrait une subite transformation de notre organisation sociale et politique actuelle en cadre institutionnel démocratique, en pouvoir légitime, en système d’enseignement performant et étroitement lié au monde économique, en une élite politique porteuse d’idées au lieu des niaiseries qui lui font attendre dans un hôtel qu’on veuille bien lui remettre le pouvoir au motif qu’elle en a envie… N’ayant pas fait le centième de tout cela en trois mille ans d’histoire (d’histoires devrais-je écrire plus justement), comment pourrait-on le faire en quelques années avec les contraintes sociales qui pèsent sur nous et les périls qui nous entourent ? Autant dire que nous sommes faits comme peuvent l’être des «mahkûmin», comme des morts entre les mains de ceux qui les lavent sur une planche mortuaire, comme du gaz de schiste pris dans de la roche. C’est trop tard, ya nas !
    Et de mon point de vue, pourrait-on me demander, faut-il ou non exploiter le gaz de schiste ? Ma réponse sera claire, nette et franche car chacun doit prendre position dans le débat ouvert par les gens du Sud. Elle commencera par trois questions : A-t-on réellement le choix? Y a-t-il une alternative à la rente, nous qui ne savons gérer nos affaires avec la médiocrité, la corruption et le gaspillage qui vont nécessairement avec et nous caractérisent que grâce à une rente ne nécessitant pas plus de bras et de cerveaux que ceux des effectifs de Sonatrach ? Le patriotisme est-il aujourd’hui dans l’exploitation du gaz de schiste ou dans son interdiction ?
    Bien sûr qu’il eut fallu construire une économie rationnelle, autocentrée, intégrée, diversifiée, exportatrice, reposant sur le travail, la productivité et la qualité dès le départ, mais il n’en a pas été ainsi. Il eut fallu commencer à édifier notre société dès le XIXe siècle en prenant part à la révolution industrielle. Nous ne l’avons pas fait car nous étions colonisés par la France. En trois semaines la soldatesque française a pris Alger. Et avant la France, nous étions colonisés par les Turcs dont la seule différence avec les Français était d’être, comme nous, des musulmans. Quant aux Romains qui sont restés chez nous quatre fois plus longtemps que les Français, on les a totalement oubliés ; ça remonte à si loin… Et pourquoi avons-nous été occupés par les Turcs ? Parce que menacés par les Espagnols et ne pouvant nous défendre par nous-mêmes nous avons fait appel à leurs vaillants corsaires et janissaires. Et pourquoi ne pouvions-nous pas nous défendre ? Parce que nous n’avions pas d’armée nationale ; parce que nous étions morcelés en tribus et ârouch ; parce que nous étions dispersés en une quantité d’individus atomisés, non reliés les uns aux autres par des affinités, des relations de travail, une conception philosophique ou un «sens commun» ; parce que nous n’étions pas réunis par un contrat social, une idée de l’Etat national, des habitudes de vivre et de travailler ensemble. Même aujourd’hui on cherche à se défaire du peu de choses qui nous unissent. Les uns ont kidnappé les valeurs de Novembre, d’autres l’islam et quelques-uns l’amazighité. 132 ans plus tard, enfourchant un mouvement de l’Histoire qui passait par là pour aller dans le sens de la décolonisation et moyennant paiement du plus lourd tribut en vies humaines après les Vietnamiens, nous nous sommes libérés pour nous retrouver aussitôt sous le joug d’une ignorance khéchinienne, de l’esprit du douar et de la mentalité de la «chèvre qui vole», tous issus de notre génie national. A sa mort en décembre 1978, Boumediene nous a laissé en héritage une dette extérieure de 14 milliards de dollars alors que le nombre des Algériens était à peu près de quatorze millions. Au départ de Chadli en janvier 1992, la dette extérieure s’élevait à 26 milliards de dollars pour une population de 26 millions d’habitants environ. Elle n’a été effacée que grâce à la montée constante des prix du baril dans les années 2000. Entre-temps des pays du sud de l’Europe, du Sud-Est asiatique, d’Amérique latine et même du Maghreb qui étaient au même point que nous ou même moins, qui disposaient de moins de richesses naturelles que nous, sont devenus des pays émergents pour les uns et des puissances économiques et commerciales mondiales pour d’autres. Comme si l’échec économique ne suffisait pas, il fallait encore que nous donnions à demeure le spectacle des pires exactions terroristes qu’ait connues l’humanité depuis Gengis Khan, se soldant par un bilan de plus de 200 000 morts. A peine remis de la faillite économique et du terrorisme des années 1990, nous nous sommes empressés, inconsciemment ou par satanisme, je ne sais, à reproduire les causes qui les ont générées. De quelles marges disposons-nous aujourd’hui pour construire une économie rationnelle, diversifiée, intégrée et exportatrice ? Une fois épuisées les réserves de change (en un maximum de trois ans), nous nous mettrons à nous endetter de nouveau car nous aurons besoin de 60 à 80 milliards de dollars chaque année (il ne faut pas oublier les dépenses militaires) pour maintenir notre pouvoir d’achat, notre chômage et notre taux d’inflation à leur niveau actuel. Il ne faudra même pas rêver de les élever, sans dire que ces niveaux sont déjà, pour bon nombre de nos compatriotes, ceux du seuil de pauvreté. En quelques années cette dette, à supposer que nous trouvions des créanciers assez fous pour nous suivre dans notre fuite en avant, se chiffrerait en centaines de milliards de dollars. Pour la rembourser, il faudrait vendre le pays, son sol, son sous-sol et ses meubles. Pour ces raisons non exhaustives, chers frères et sœurs, et la mort dans l’âme, je me prononce pour l’exploitation le plus vite possible du gaz de schiste car nous n’avons que faire de l’écologie ; nous ne savons pas ce que c’est, ayant vécu pendant des millénaires sans nous en soucier. Alors de grâce, ne faites pas semblant ! Ayant détruit l’homme, qu’aurions-nous à faire de son milieu naturel ou de la couche d’ozone ? Ce pays que nous n’avons pas su construire, qui est resté en jachère sauf dans les périodes où des occupants étrangers l’ont mis en valeur, est trop grand pour notre khéchinisme et notre asocialité, pour nos açabiyates haineuses et meurtrières, pour les petits dirigeants qu’il a mis à sa tête depuis la naissance du mouvement national en 1926, pour notre nocivité individuelle…Si un référendum devait être organisé autour de la question de l’exploitation du gaz de schiste, il n’y a aucun doute que le «oui» triompherait. Sans fraude. Les rentiers, resquilleurs, assistés, paresseux, voleurs, fatalistes, charlatans et démagogues de toutes les couches sociales, de toutes les régions, de tous les courants politiques et idéologiques se retrouveraient dans le plus vaste consensus connu par le pays depuis l’apparition de l’homme protohistorique de Mechta Larbi. Le pouvoir n’a pas à s’en faire, il a de la marge.
    Si nous renoncions à exploiter le gaz de schiste et même peut-être un jour le cyanure ou la nitroglycérine s’ils devenaient des matières premières, nous nous condamnerions à court terme à la faillite, à la misère générale, à la guerre civile, au morcellement de notre pays et à l’inévitable intervention de l’étranger… L’Etat islamique version talibans, Daesch ou Boko Haram, le choix est large, nous appelle ; il nous attend ; il est au bout du chemin que nous avons emprunté ; il est notre fatalité, notre destin, notre terminus. Ses cadres, ses califes, ses faqihs et ses commandos sont prêts à assumer leur mission historique sacrée ; ils sont parmi nous, ils sortent de chez vous, ils opèrent en pleine lumière, ils dictent sa conduite à la société, ils vous marient et interprètent vos rêves à la télévision, que voulez-vous de plus ? Qu’ils vous disent si le gaz de schiste est halal ou haram ?
    N. B.

    Nombre de lectures : 2045

    Atlas-HD-200 B102 B118
    Icone I-5000

    ZsFa

Règles de messages

  • Vous ne pouvez pas créer de nouvelles discussions
  • Vous ne pouvez pas envoyer des réponses
  • Vous ne pouvez pas envoyer des pièces jointes
  • Vous ne pouvez pas modifier vos messages
  •