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Discussion: Le Saviez-vous?

Vue hybride

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    Post l'appareil a décollé à destination d'Alger

    Mainlevée de l'avion d'Air Algérie à Bruxelles
    l'appareil a décollé à destination d'Alger



    le 18.12.14 | 17h59





    L'avion d'Air Algérie objet d'un litige avec la société néerlandaise K'AIR BV a décollé jeudi à 16h30 de l'aéroport de Bruxelles à destination d'Alger, après que la compagnie nationale eut reçu la mainlevée de l'appareil, a annoncé Air Algérie.


    "Après évolution de la situation, ce jour 18 décembre en fin de matinée, Air Algérie a reçu la mainlevée émanant de l'huissier de justice. Après les vérifications techniques d'usage, l'avion a décollé de l'aéroport de Bruxelles à 16h30 à destination d'Alger", a indiqué la compagnie dans un communiqué transmis à l'APS. "Les procédures judiciaires suivront leur cours normal", a précisé le communiqué.
    La même source a souligné aussi que dès le premier jour de la retenue de l'avion d'Air Algérie à Bruxelles, "une cellule de crise a été installée au niveau du siège de la compagnie".
    De même, "une équipe de juristes a été dépêchée à Bruxelles où elle a travaillé avec les avocats de la compagnie sur place", poursuit le communiqué, ajoutant "qu'un suivi permanent était assuré par le siège, tout en tenant les autorités publiques régulièrement informées".

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    Post Fêtes de fin d’année_Les Algériens préfèrent aller à l’étranger

    Les Algériens préfèrent aller à l’étranger
    Fêtes de fin d’année



    le 22.12.14 | 10h00



    Comment se permettre de voyager pendant les vacances de fin d’année, quand on a été aussi sollicité ces derniers mois par une inflation qui s’est de nouveau emballée. Entre octobre 2013 et celui de 2014, l’indice des prix à la consommation a augmenté de plus de 6%, selon l’office national des statistiques (ONS). L’inflation a touché l’ensemble des produits de consommation ou presque (sauf les transports et la communication) avec 10% pour les produits alimentaires, et surtout 12% pour le groupe culture et loisirs. Sur les dix premiers mois de 2014, l’inflation a été plus maîtrisée — 2,34% par rapport à la même période de 2013 —, mais avec tout de même un indice de près de 8% pour le groupe des loisirs.


    Le porte-monnaie des ménages étant soumis à rude épreuve, ce sont les dépenses pour les vacances de fin d’année qui en pâtissent. Certains voyagistes déplorent une demande fébrile en dépit d’une offre existante. «Octobre, novembre, décembre, c’est une période hyper creuse pour nous. C’est la basse saison», observe Lyès Senoussi, patron d’une agence de voyages. Pour ce qui est des départs individuels, les agences en vendent toute l’année. En revanche, s’agissant des groupes, en ce moment «il n’y a pas de demande, mis à part celles des œuvres sociales des entreprises publiques», précise notre interlocuteur. Il s’agit d’abord d’une question de moyens. Tous les Algériens ne peuvent pas se permettre d’aller deux fois en vacances durant l’année, en comptant celles d’été. A cela, il faut ajouter la cherté de la vie et le nouvel élément à prendre en compte, l’AADL. «Les gens préfèrent mettre de l’argent de côté pour payer leur logement», souligne M. Senoussi. Sans compter que pour la grande majorité, le réveillon du Nouvel an ressemble davantage à une fête religieuse que l’on passe en famille autour d’un bon repas. D’autant que le Nouvel an cette année côtoie une autre fête religieuse, celle du Mawlid Ennabaoui, prévue le 3 janvier.
    Destinations phares
    Seul ou en famille, en Algérie ou ailleurs, quel que soit le choix des Algériens, cela n’empêche pas les voyagistes de concocter des offres spéciales de fin d’année. Certes, il y a ceux qui préfèrent partir seuls, et dans ce cas w, nous dit un voyagiste. Chez Air Algérie et Aigle Azur, les dernières places disponibles pour cette période se vendent très cher sur le vol Alger-Paris. Pour la dernière semaine de décembre (du 25 au 1er janvier), les billets se négocient à plus de 40 000 da pour la compagnie nationale et à plus de 400 euros pour sa concurrente française.
    Pour le reste des destinations à l’international, un quatuor sort du lot, à savoir la Turquie, Dubaï, la Tunisie et le Maroc. A un degré moindre, des destinations asiatiques à l’instar de l’Indonésie, de la Thaïlande et la Malaisie. Lyès Senoussi précise que Dubaï est de plus en plus visitée du fait que la météo y est plus agréable durant cette période de l’année. Il faudra débourser pas moins de
    148 000 DA pour une semaine dans l’Emirat, entre 110 000 da et 123 000 pour la Turquie, entre 69 000 et 110 000 da pour le Maroc et entre 85 000 et 115 000 da pour l’Egypte dans des hôtels 4 étoiles. La Tunisie reste la plus accessible avec des séjours à moins de
    30 000 da proposés par certaines agences.

    Quid de l’offre locale ?
    L’offre à l’international est autrement plus riche et plus agressive que la nationale. «Les gens choisissent l’étranger à cause du rapport qualité/prix. Nous n’avons rien ici. Quand on a de l’argent, on n’a pas où aller», déplore Lyès Senoussi.
    Dans la capitale, «il y a un manque d’infrastructures d’accueil. La demande est plus grande que l’offre, alors les gens se dirigent vers l’oranie», explique-t-il.

    L’une des offres locales se trouve du côté de Bouira, au sein du Centre national des sports et loisirs de Tikjda (CNSLT). Le directeur du centre, Smaïl Meziani, nous indique qu’avec une meilleure capacité d’accueil et l’ouverture de quatre unités (chalet du Kahf, l’auberge, l’hôtel Djurdjura et l’unité de Tikjda) d’une capacité totale de 500 lits «les clients sont nombreux» pour les vacances scolaires et de fin d’année.
    En prenant en compte le planning des réservations, «on est complet» grâce notamment à une majorité de clients qui viennent des autres wilayas du pays.M. Meziani reconnaît que la rentabilité du centre en cette période est très appréciable, «entre 40% et 60%», alors que la moyenne annuelle ne dépasse pas les 30% en raison des périodes creuses.
    Pour la soirée du Nouvel an, il faudra compter 9000 DA pour une table au sein des deux unités, Djurdjura et Tikjda, 7000 DA pour les unités secondaires. Pour ceux qui voudront y passer la nuit, les tarifs des chambres varient quant à eux entre 1800 da et 7000 da.


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    Post Une voix de Noir de Joe Cooker ?

    Chronique du jour: DIGOUTAGE
    25/12/2014

    Une voix de Noir


    Par Arris Touffan

    Aveu troublant d’une amie qui écoute Joe Cooker depuis Woodstock sans l’avoir jamais vu : «Jusqu’à sa mort, je te jure que je le croyais noir». Je tombais des nues ! Comment peut-on l’avoir écouté depuis quasiment qu’il a commencé à chanter sans être jamais tombé sur sa photo et constaté que c’est un Blanc avec une voix de Noir ? Eh bien, ça s’est trouvé comme ça ! «Je l’écoutais à la radio, à la maison ou dans la voiture et je n’ai jamais eu l’occasion de voir sa tronche. Son nom – Cooker –, je ne sais pas s’il existe des noms de Noir mais moi je l’y ai assimilé. Quant à sa voix et plus généralement sa musique, elle était comme ces plaintes ou ces colères de Noir. C’est le meilleur des hommages post-mortem pour Joe…
    A. T.
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    Post La double valeur du dinar stimule la fraude

    Economie:Contrôle sur le commerce extérieur
    11 Janvier 2015
    La double valeur du dinar stimule la fraude


    le 11.01.15 | 10h00




    Par souci de préserver la stabilité financière de l’Algérie, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, a appelé, jeudi dernier, les banques à respecter strictement leurs obligations pour les opérations de commerce extérieur et de change.


    Selon Abderrahmane Benkhalfa, expert financier et ancien délégué général de l’ABEF, cet appel peut être perçu comme étant un «rappel à l’ordre», en ce sens que les banques «se doivent de veiller, par respect à certaines règles prudentielles, à ce que les opérations de commerce extérieur soient conformes à la réglementation, reflétant effectivement des mouvements réels». Pour lui, ce rôle «est joué par les banques depuis longtemps», bien que d’autres observateurs de la place financière pensent que les banques ne font pas assez dans la lutte contre la fraude et le transfert illégal de devises.
    Ce constat, de l’avis de M. Benkhalfa, est quelque peu exagéré du fait que les banques sont responsables uniquement de l’aspect financier et ne sont pas seules à intervenir sur la scène, puisque «les flux financiers des opérations vers l’étranger sont gérés par les banques sur la base de documents délivrés par les Douanes et un échange dématérialisé des documents se fait entre les deux parties».

    Ainsi, les banques peuvent à tout moment «vérifier que l’opération qui a fait l’objet d’un transfert de devise corresponde effectivement à une entrée de marchandises à travers un document appelé D10». Notre interlocuteur dit pouvoir témoigner que «les banques jouent le rôle de premier contrôle des flux sortants et des transferts vers l’étranger et des services entiers de contrôle ont été créés pour le besoin». Il n’en demeure pas moins, précise-t-il, que «les importations peuvent donner lieu à des pratiques de surfacturation, à des opérations fictives ou encore à des flux physiques ne correspondant pas aux montants transférés».
    Selon l’expert, ces opérations ne sont pas près de disparaître, pour la simple raison que «nous avons des flux d’importation importants et notre dinar a deux valeurs : une officielle et une autre sur le marché parallèle qui est de 45 à 50% supplémentaire». C’est la raison pour laquelle, au-delà du contrôle, le phénomène des fuites de capitaux et de tricherie sur les opérations d’importation doit être traité «pas seulement au niveau des banques» mais aussi «à travers le traitement du problème de la double valeur du dinar».
    Selon lui, il faut «traiter cette problématique de façon structurelle et frontale, avec les moyens économiques et juridiques appropriés, en mettant en place un dispositif dont l’objectif principal est d’unifier la valeur externe du dinar». Et de conclure : «Tant que le marché parallèle reste dans l’étendue qu’il a acquise il sera toujours un stimulant aux fuites de capitaux et aux transferts illicites de devises.»

    Dernière modification par zadhand ; 11/01/2015 à 12h25. Motif: La double valeur du dinar stimule la fraude
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    Post Une journée particulière

    14 Janvier 2015
    Une journée particulière

    Naoufel Brahimi El Mili
    Paris capitale du monde. Le ton est donné ce dimanche 11 janvier. Alors qu’avec mon tropisme algérien je croyais que Paris était le centre de soins privilégiés de certains Algériens et non des moindres. Ai-je oublié de mentionner Grenoble ? Peu importe.
    Journée historique, inouïe, magnifique, la course aux superlatifs est lancée quoique justifiée. 2015 peut enfin commencer alors que l’année écoulée s’est terminée autour du débat sur le suicide français. La preuve du contraire est donnée, j’ai envie de dire, aux quatre millions de Français qui ont manifesté dimanche : «Merci pour ce moment.» En effet, jusqu’à dimanche midi, j’étais très pessimiste pour moult raisons. Antisémitisme et islamophobie s’installaient dans un dangereux face-à-face. Il est à préciser que l’antisémitisme est parfois, voire trop souvent, meurtrier. L’islamophobie commençait à s’exprimer virilement à travers une vingtaine d’attaques contre les mosquées. Le couple islamophobie-terrorisme s’inter-fécondait et ce n’est sans doute pas fini. Aussi étais-je inquiet par le niveau dérisoire des débats et polémiques anté-manifestation (le Front national boycotté et qui a fini par s’auto-isoler, des articles sur une relation entre une ancienne secrétaire d’Etat et le directeur de Charlie Hebdo) publiés ici et là.
    Cependant, en me dirigeant vers la place de la République, j’étais plus frappé par un marchand de merguez qui s’appelait Charlie que par l’immense foule. Oui, j’étais obligé de revoir à la baisse mon pessimisme. Sans pour autant verser dans la béatitude car une fois que nous aurions quitté la planète «Charlie» et serions redescendus sur la planète «Terre», où nous avons un peu plus nos habitudes, qu’allons-nous faire ? Changer notre prénom d’état civil ? C’est compliqué. Postuler pour devenir policier ? Ce n’est pas simple. Se convertir au judaïsme ? C’est très complexe.
    Mais retenons le slogan : «la France debout.» Cette même France qui a réussi la prouesse d’organiser un G50 en 48 heures. Bravo. Scène internationale exceptionnelle où le Président algérien ne pouvait se rendre pour des raisons de santé que les Français connaissent très bien. Abdelaziz Bouteflika se fait représenter par son ministre des Affaires étrangères. Très bonne décision. Pour une fois qu’il applique le slogan de son feu patron, Houari Boumediène : «L’homme qu’il faut à la place qu’il faut.» Tollé dans une partie de l’Algérie car une délégation du pays du million et demi de martyrs sera aux côtés du Premier ministre israélien. C’est un détail de l’Histoire, avais-je envie de rétorquer. Avez-vous oublié que, fraîchement élu pour la première fois, Bouteflika était desservi par un excellent agenda funéraire qui lui a permis de réapparaître sur la scène internationale. Mort de Hassan II : notre président a échangé des mots avec Ehud Barak, alors Premier ministre d’Israël. Mort du roi de Jordanie : que du beau monde. Mort de Hafez Al-Assad : il y était. Alors au nom de quoi l’Algérie se devait-elle d’être absente ce dimanche 11 janvier ? La seule question qui se pose éventuellement est l’absence du Premier ministre Sellal qui avait représenté l’Algérie à Washington lors du sommet Etats-Unis- Afrique et qui était venu à Paris avec 15 ministres dégainant leurs stylos pour signer tous les accords possibles et imaginables par les Français. Aussi, Sellal arborant : «je suis Charlie» aurait été harmonieux tant que ce prénom renvoie au surnom d’un célèbre comique muet. Quoique Sellal parle. Hélas ? Lamamra était présent sans être visible. Belle performance. Il est un acteur incontournable de la diplomatie régionale, c’est indéniable, quitte à être Charlie à Paris, le temps d’un dimanche, le premier dimanche des soldes. Tout n’est donc pas perdu.
    Mais hormis les deux ou trois chefs d’Etat qui ont été plus convoqués qu’invités, certains n’avaient pas leur place dans cette manifestation. A commencer par le Qatar, pays d’où a été lancée, dès juin 2011, une fetwa pour le djihad en Syrie. Ce même pays a inventé le concept de djihadiste-défenseur des libertés. Il s’agit en fait d’un recyclage conceptuel des djihadistes qui combattaient le soldat soviétique en Afghanistan. C’était une autre époque avec guerre froide et sans internet. Des représentants libyens y étaient aussi, mais cette fois-ci sur la place de la République, loin de l’hôtel Raphaël où BHL les conviait. Le Premier ministre turc y était aussi. Son prédécesseur Erdogan a dénoncé violemment le Danemark, pays qui a publié pour la première fois les caricatures de Mahomet. Au point où Erdogan s’était farouchement opposé à la nomination de Anders Fogh Rasmussen, comme secrétaire général de l’Otan, car il était danois donc forcément complice des caricaturistes. Le président américain, Obama, était obligé de se déplacer à Ankara pour qu’Erdogan fléchisse. Et dimanche le Premier ministre turc se proclamait Charlie.
    Quittons la planète Charlie. Les quatre millions de manifestants n’étaient pas dans une logique «Love and Peace» mais ils exprimaient aussi une demande de sécurité. Comment y répondre ? Par un «Patriot Act» à la française ? Ou encore comme l’avait déclaré, sur un ton bushien, François Fillon : «faire la guerre au terrorisme» ? Non, le terrorisme est une affaire de renseignement et de police et non l’occasion d’augmenter le nombre d’heures de vol des Rafales. La mission est très difficile d’autant plus que les cibles sont trop nombreuses et ne peuvent être indéfiniment protégées. En 2015, on découvre que les prisons françaises sont des universités d’été permanentes pour des djihadistes en herbe. Alors que 20 ans auparavant avec l’affaire Khaled Kelkal, impliqué dans les attentats de 1995, la prison française était déjà pointée du doigt. L’école est défaillante car des enfants n’ont pas respecté une minute de silence. Non, ce n’est pas «un chahut de gamins» (pour reprendre une expression d’un responsable algérien qualifiant les émeutes d’Octobre 1988), le mal est plus profond.
    Oui, l’Algérie était présente à ce G50 quasi-improvisé. D’autant plus que les médias n’ont pas hésité à rappeler les origines algériennes des frères Kouachi, auteurs de ces innommables actes. Du coup, les musulmans d’origine algérienne sont doublement suspects, et de par leur confession et de par leur attachement affectif territorial. C’est la double peine. Lamamra avait le bon profil pour remplir cette mission : efficace et discret. Tant pis si son Premier ministre voit en lui un successeur, certes mais de qui ?
    Oui, dimanche était une journée particulière. Un peu comme le film d’Ettore Scola qui se termine par l’arrestation de Gabriele (Marcello Mastroianni), homosexuel intellectuel et par le retour d’Antonietta (Sophia Loren) à ses servitudes conjugales.
    N. B. E. M.


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    Post Gaz de schiste ou pas ?

    Contribution
    28 Janvier 2015

    J'ai l'est déplacé ici
    "Aâm aâm celui qui nous avait taxé de ghachis..." vue ce sujet n'est pas traité sur l'Islam.

    Contribution : Gaz de schiste ou pas ?

    Par Nour-Eddine Boukrouh
    [email protected]
    «L’ignorant se fait plus de mal que ne lui en ferait son pire ennemi»
    (Proverbe arabe)
    Cette contribution est née au moment où prenait fin une émission consacrée au gaz de schiste que je suivais sur une chaîne de télévision algérienne privée. En guise de conclusion, les intervenants devaient dire à tour de rôle leur mot de la fin. Quand arriva celui de la seule dame invitée au débat, sa voix se brisa et les larmes noyèrent ses yeux au moment où elle rendait hommage à nos frères et sœurs du Sud pour leur attitude face à cette question qui va torturer une grande partie de la société algérienne dans les prochains mois, l’écartelant entre son intérêt et sa conscience. La dame entraîna dans son sillage l’animateur qui eut toutes les peines à conclure l’émission car étouffé par un brusque accès de larmes. Il retrouva difficilement sa maîtrise et conclût l’émission en fixant la caméra pour s’adresser au Président, l’adjurant d’être de la pâte de Larbi Ben Mhidi et de Slimane Amirat ; de choisir, entre l’Algérie et le gaz de schiste, l’Algérie du million et demi de martyrs. Avant d’entrer dans le sujet, que l’on m’autorise cette parenthèse pour faire justice d’une confusion : l’émotion, comme on vient de le voir, peut aveugler les yeux et casser les voix. Elle peut aussi fausser le raisonnement. Feu Slimane Amirat, que j’ai eu l’honneur de connaître, portait en lui toute la candeur du peuple algérien et je me souviens de l’émission télévisée où il a prononcé ces paroles («Entre l’Algérie et la démocratie, je choisis l’Algérie») pour exprimer son rejet de l’islamisme radical qui était aux portes du pouvoir. Elles lui survivront jusqu’au jour où l’Algérie fusionnera avec la démocratie.
    La formule qu’il a laissée et dont certains se prévalent pieusement pour trouver des excuses au despotisme est chargée d’émotion autant que l’atome primitif dont est issu le Big Bang était chargé d’énergie, mais, concrètement, rationnellement, il n’est pas possible de choisir entre une réalité physique, l’Algérie, territoire et peuple, et la démocratie, idée, idéal, mode de gestion susceptible d’assurer le bien-être des hommes et leur cohabitation pacifique. La démocratie, c’est le «pouvoir du peuple» sur sa terre, ses biens et les personnes qui le forment. La démocratie ignore l’existence de l’Algérie, elle prospérait partout où elle a été choisie comme mode de gouvernance, mais l’Algérie ne prospérera pas sans la démocratie et ne durera pas longtemps sans elle dans l’Histoire.
    Aussi ne peut-on pas choisir entre l’Algérie et la démocratie car cela reviendrait à choisir entre un pays et son peuple, entre un peuple et la meilleure façon dont il peut être géré, entre une terre et ses habitants, entre une terre sans habitants et des habitants sans terre, entre une vie de douar et une vie moderne. L’une ne saurait aller sans l’autre sauf à accepter d’être dirigé par le despotisme et le mythe de l’homme providentiel qui détruiront, de toute façon, tôt ou tard, le pays. On peut seulement réussir ou échouer à rendre son pays et ses institutions démocratiques. Au temps de Da Slimane, l’Algérie avait échoué à devenir une démocratie et elle est encore sur cet échec.
    Il y aura bientôt quatre ans, je publiai dans ces mêmes colonnes une contribution intitulée «La conscience des peuples» (LSA du 5 mai 2011) dans laquelle je posais le problème de l’exploitation du gaz de schiste.
    A l’époque, le problème ne se posait pas chez nous mais en France où, après la découverte de premières réserves, deux volontés s’étaient retrouvées face à face, prêtes à en découdre : celle de l’Etat, vivement intéressé par l’exploitation de cette manne qui tombait à pic, et celle d’une infime partie des citoyens opposés à l’idée pour des raisons écologiques. Elu président de la République une année plus tard, François Hollande se résigna à en interdire l’exploitation. Les tourments de la conscience française cessèrent et le sujet fut vite oublié. J’écrivais alors ceci :
    Début de citation : «L’Etat qui se faisait du souci pour son endettement public, son déficit budgétaire et ses exportations en recul voyait d’un très bon œil cette manne mais son enthousiasme a été refroidi par la réaction de la conscience française… Les citoyens français auraient pourtant individuellement gagné à la mise en exploitation des gisements découverts car c’est une énergie qui devient de plus en plus chère chez eux… Ils n’ignorent pas les avantages que les Américains ont tirés de ce nouveau type de gaz… Ils ont pensé aux équilibres naturels de leur pays, à leurs ressources hydriques, à l’avenir de la planète plus qu’au profit qu’ils auraient personnellement tiré de cette aubaine. C’est ainsi qu’ont réagi aussi les Canadiens alors qu’ils ont de l’eau à n’en savoir que faire.
    Les deux peuples ont vu loin, ils ont pensé à plus tard, à dans un siècle ; ils ont refusé la rente et la vie facile qu’ils auraient pu regretter par la suite… Ils n’ont pas raisonné comme nous qui, dans le même cas de figure, aurions répondu à nos autorités : ‘’Nourris-moi aujourd’hui et tue-moi demain !’’ D’ailleurs, elles viennent de signer avec ENI un contrat pour la mise en valeur de notre potentiel de ce gaz sans demander l’avis de quiconque…
    Nous, nous faisons le contraire, nous fonctionnons à l’inverse des autres, nous sommes des cigales : ce que nous faisons en été (compter sur le pétrole et le gaz, subventionner les prix, soutenir à bout de bras une économie éclopée) nous ne sommes pas sûrs de pouvoir le refaire en hiver. Nous comptons sur une sentence aux allures d’oracle : ‘’Dieu y pourvoira !’’ C’est cette inconscience historique, cette attitude à l’envers, cette disposition à ne penser qu’à l’immédiat qui conduit à la colonisation, à l’indépendance qui coûte un million de morts et accessoirement à la destruction de l’environnement... Si ça va pour l’instant, c’est parce que nous avons plus d’argent que nous n’en avons besoin. Et le jour où il y en aura moins ? ‘’Dieu y pourvoira !’’ laisse tomber dévotement le pouvoir. ‘’Nourris-moi aujourd’hui…’’ menace la conscience populaire»… (fin de citation). Nous y voilà, quatre ans après ! L’argent commence effectivement à manquer et la peur à se répandre dans les rangs de la nation : «Le mensonge peut courir une année, la vérité le rattrape en un jour», dit le proverbe. Si Dieu semble, dans ses voies impénétrables, avoir exaucé les prières de l’Etat algérien en le pourvoyant des deuxième ou troisième réserves mondiales en la matière, il y a comme un problème dans l’air car au lieu du «nourris-moi aujourd’hui et tue-moi demain !» auquel on s’attendait tout naturellement, c’est quelque chose d’absolument nouveau qui a été donné à entendre depuis In Salah à un peuple algérien décontenancé. Quelque chose d’inconnu s’est alors réveillé en nous, touchés par la réaction de nos compatriotes du Sud et peut-être plus encore par la méthode inédite qu’ils ont employée pour se faire entendre : le style mystique au lieu du style revendicatif, mode auquel sont très sensibles les Algériens comme on l’a vu en d’autres occasions.
    En effet, nos concitoyens du Sud, en particulier les braves habitants d’In Salah, ont imploré pendant des semaines le même Dieu qui a donné le gaz de schiste à l’Algérie, mais eux c’était pour qu’Il la prémunisse de son exploitation : «Ya latif, ya latif, ançar abdiqa-d-da’îf !» n’ont-ils cessé de psalmodier des jours durant à la manière de «tolbas» éplorés, les mains levés au ciel et les yeux embués de larmes (traduction au pied de la lettre : «Ô Dieu Clément, secoure tes faibles créatures !»). Où a-t-on jamais vu des masses humaines adresser des doléances privatives au Créateur (les délivrer d’une richesse naturelle) ? On adresse depuis des siècles en Algérie des doléances à Allah mais dans les mosquées et en termes acquisitifs, comme on fait avec les prières collectives de «l’istisqâa» en période de sècheresse.
    Superstition ? Naïveté ? Non, sens naturel de l’intelligence politique et tactique des gens du Sud, êtres frugaux et âmes droites. Car que pourraient les brigades de répression des mouvements de foule dépêchées en renfort devant pareille posture qui a ému la nation, devant ces suppliques adressées en fait plus au président de la République qu’à Dieu, devant ce style de protestation inédit ? Nos frères et sœurs du Sud n’ont pas recouru à la «capacité de nuisance» dont nous sommes familiers au Nord (slogans anti-pouvoir, prise en otage de franges de la population, émeutes, menaces de sécession...), ils lui ont substitué la capacité à convaincre au moyen du sacré ; ils lui ont préféré l’argument de la crainte du Seigneur pour faire plier l’Etat. Il faudrait labelliser cette innovation et réfléchir à comment l’exporter dans les pays islamiques.
    Ce n’était pas seulement intelligent, c’était aussi efficace puisqu’ils ont obtenu un premier résultat : embarrasser le gouvernement, l’obliger à modifier son timing, le contraindre au dialogue et à la communication, susciter autour d’eux une sympathie nationale… Mais est-ce assez pour faire reculer le pouvoir, un pouvoir qui, comme le rappelait récemment le Premier ministre, regarde toujours l’Algérie comme étant hiérarchisée entre un «hakem» et des «mahkûmin», ignorant qu’il y a belle lurette que les Algériens ont cessé de se sentir «mahkûmin» par qui que ce soit ?
    On peut penser qu’ayant peu gagné d’un demi-siècle d’exploitation du pétrole et du gaz conventionnels, nos frères et sœurs du Sud ne voient pas ce qu’ils gagneraient du gaz de schiste, d’où leur opposition. Ce serait leur faire injure car ils demandent l’interdiction de l’exploration et de l’exploitation du gaz de schiste sur tout le territoire national. Ce n’est pas leur faire injure, c’est les atteindre dans leur dignité, leur intelligence et leur patriotisme que de faire passer leur mouvement protestataire pour le fruit de manipulations étrangères ou locales ; c’est prendre leur angélisme pour un machiavélisme qui n’est pas dans leur nature. S’ils avaient accepté l’offre de de Gaulle, ils seraient aujourd’hui les maîtres du Sahara et de ses richesses et nous leurs voisins déguenillés.
    Néanmoins, il ne faut pas se bercer d’illusions. Leur bon aloi et leur foi de charbonnier n’opéreront pas sur les tenants du pouvoir et ne les attendriront nullement. Cette «fitra» qui a pu jadis envoûter Isabelle Eberhardt, Ernest Psichari et Etienne Dinet les laissera froids et ils n’hésiteront pas, si nécessaire, à les enfouir sous le sable comme des déchets radioactifs s’ils venaient à se mettre en travers de leur chemin, le chemin de «l’intérêt national» et de «l’avenir de nos enfants». Il serait illusoire de croire que le gouvernement va reculer sur la question, qu’il renoncera à ce pactole mirobolant.
    Il faut être conscient de cette donnée essentielle qu’il est infiniment plus facile de gagner 60 milliards de dollars par an en trustant «softement» Sonatrach et quelques entreprises étrangères dans le désert que de mettre «hardement» en branle dans des villes surpeuplées quarante millions d’individus revêches et indisciplinés avec l’espoir d’en faire une société d’abeilles, une fourmilière besogneuse, une force de travail capable de produire, de couvrir ses besoins intérieurs et d’exporter le surplus pour générer des rentrées en devises de ce niveau. Se représente-t-on l’Algérie actuelle exportant hors-hydrocarbures 60 milliards de dollars par an pour couvrir les importations indispensables à sa vie quotidienne ? Cela supposerait une métamorphose immédiate de l’ensemble de nos données physiques, psychiques, mentales, morales et économiques et l’apparition fulgurante d’une conscience citoyenne chez l’écrasante majorité de la population ; cela requerrait une subite transformation de notre organisation sociale et politique actuelle en cadre institutionnel démocratique, en pouvoir légitime, en système d’enseignement performant et étroitement lié au monde économique, en une élite politique porteuse d’idées au lieu des niaiseries qui lui font attendre dans un hôtel qu’on veuille bien lui remettre le pouvoir au motif qu’elle en a envie… N’ayant pas fait le centième de tout cela en trois mille ans d’histoire (d’histoires devrais-je écrire plus justement), comment pourrait-on le faire en quelques années avec les contraintes sociales qui pèsent sur nous et les périls qui nous entourent ? Autant dire que nous sommes faits comme peuvent l’être des «mahkûmin», comme des morts entre les mains de ceux qui les lavent sur une planche mortuaire, comme du gaz de schiste pris dans de la roche. C’est trop tard, ya nas !
    Et de mon point de vue, pourrait-on me demander, faut-il ou non exploiter le gaz de schiste ? Ma réponse sera claire, nette et franche car chacun doit prendre position dans le débat ouvert par les gens du Sud. Elle commencera par trois questions : A-t-on réellement le choix? Y a-t-il une alternative à la rente, nous qui ne savons gérer nos affaires avec la médiocrité, la corruption et le gaspillage qui vont nécessairement avec et nous caractérisent que grâce à une rente ne nécessitant pas plus de bras et de cerveaux que ceux des effectifs de Sonatrach ? Le patriotisme est-il aujourd’hui dans l’exploitation du gaz de schiste ou dans son interdiction ?
    Bien sûr qu’il eut fallu construire une économie rationnelle, autocentrée, intégrée, diversifiée, exportatrice, reposant sur le travail, la productivité et la qualité dès le départ, mais il n’en a pas été ainsi. Il eut fallu commencer à édifier notre société dès le XIXe siècle en prenant part à la révolution industrielle. Nous ne l’avons pas fait car nous étions colonisés par la France. En trois semaines la soldatesque française a pris Alger. Et avant la France, nous étions colonisés par les Turcs dont la seule différence avec les Français était d’être, comme nous, des musulmans. Quant aux Romains qui sont restés chez nous quatre fois plus longtemps que les Français, on les a totalement oubliés ; ça remonte à si loin… Et pourquoi avons-nous été occupés par les Turcs ? Parce que menacés par les Espagnols et ne pouvant nous défendre par nous-mêmes nous avons fait appel à leurs vaillants corsaires et janissaires. Et pourquoi ne pouvions-nous pas nous défendre ? Parce que nous n’avions pas d’armée nationale ; parce que nous étions morcelés en tribus et ârouch ; parce que nous étions dispersés en une quantité d’individus atomisés, non reliés les uns aux autres par des affinités, des relations de travail, une conception philosophique ou un «sens commun» ; parce que nous n’étions pas réunis par un contrat social, une idée de l’Etat national, des habitudes de vivre et de travailler ensemble. Même aujourd’hui on cherche à se défaire du peu de choses qui nous unissent. Les uns ont kidnappé les valeurs de Novembre, d’autres l’islam et quelques-uns l’amazighité. 132 ans plus tard, enfourchant un mouvement de l’Histoire qui passait par là pour aller dans le sens de la décolonisation et moyennant paiement du plus lourd tribut en vies humaines après les Vietnamiens, nous nous sommes libérés pour nous retrouver aussitôt sous le joug d’une ignorance khéchinienne, de l’esprit du douar et de la mentalité de la «chèvre qui vole», tous issus de notre génie national. A sa mort en décembre 1978, Boumediene nous a laissé en héritage une dette extérieure de 14 milliards de dollars alors que le nombre des Algériens était à peu près de quatorze millions. Au départ de Chadli en janvier 1992, la dette extérieure s’élevait à 26 milliards de dollars pour une population de 26 millions d’habitants environ. Elle n’a été effacée que grâce à la montée constante des prix du baril dans les années 2000. Entre-temps des pays du sud de l’Europe, du Sud-Est asiatique, d’Amérique latine et même du Maghreb qui étaient au même point que nous ou même moins, qui disposaient de moins de richesses naturelles que nous, sont devenus des pays émergents pour les uns et des puissances économiques et commerciales mondiales pour d’autres. Comme si l’échec économique ne suffisait pas, il fallait encore que nous donnions à demeure le spectacle des pires exactions terroristes qu’ait connues l’humanité depuis Gengis Khan, se soldant par un bilan de plus de 200 000 morts. A peine remis de la faillite économique et du terrorisme des années 1990, nous nous sommes empressés, inconsciemment ou par satanisme, je ne sais, à reproduire les causes qui les ont générées. De quelles marges disposons-nous aujourd’hui pour construire une économie rationnelle, diversifiée, intégrée et exportatrice ? Une fois épuisées les réserves de change (en un maximum de trois ans), nous nous mettrons à nous endetter de nouveau car nous aurons besoin de 60 à 80 milliards de dollars chaque année (il ne faut pas oublier les dépenses militaires) pour maintenir notre pouvoir d’achat, notre chômage et notre taux d’inflation à leur niveau actuel. Il ne faudra même pas rêver de les élever, sans dire que ces niveaux sont déjà, pour bon nombre de nos compatriotes, ceux du seuil de pauvreté. En quelques années cette dette, à supposer que nous trouvions des créanciers assez fous pour nous suivre dans notre fuite en avant, se chiffrerait en centaines de milliards de dollars. Pour la rembourser, il faudrait vendre le pays, son sol, son sous-sol et ses meubles. Pour ces raisons non exhaustives, chers frères et sœurs, et la mort dans l’âme, je me prononce pour l’exploitation le plus vite possible du gaz de schiste car nous n’avons que faire de l’écologie ; nous ne savons pas ce que c’est, ayant vécu pendant des millénaires sans nous en soucier. Alors de grâce, ne faites pas semblant ! Ayant détruit l’homme, qu’aurions-nous à faire de son milieu naturel ou de la couche d’ozone ? Ce pays que nous n’avons pas su construire, qui est resté en jachère sauf dans les périodes où des occupants étrangers l’ont mis en valeur, est trop grand pour notre khéchinisme et notre asocialité, pour nos açabiyates haineuses et meurtrières, pour les petits dirigeants qu’il a mis à sa tête depuis la naissance du mouvement national en 1926, pour notre nocivité individuelle…Si un référendum devait être organisé autour de la question de l’exploitation du gaz de schiste, il n’y a aucun doute que le «oui» triompherait. Sans fraude. Les rentiers, resquilleurs, assistés, paresseux, voleurs, fatalistes, charlatans et démagogues de toutes les couches sociales, de toutes les régions, de tous les courants politiques et idéologiques se retrouveraient dans le plus vaste consensus connu par le pays depuis l’apparition de l’homme protohistorique de Mechta Larbi. Le pouvoir n’a pas à s’en faire, il a de la marge.
    Si nous renoncions à exploiter le gaz de schiste et même peut-être un jour le cyanure ou la nitroglycérine s’ils devenaient des matières premières, nous nous condamnerions à court terme à la faillite, à la misère générale, à la guerre civile, au morcellement de notre pays et à l’inévitable intervention de l’étranger… L’Etat islamique version talibans, Daesch ou Boko Haram, le choix est large, nous appelle ; il nous attend ; il est au bout du chemin que nous avons emprunté ; il est notre fatalité, notre destin, notre terminus. Ses cadres, ses califes, ses faqihs et ses commandos sont prêts à assumer leur mission historique sacrée ; ils sont parmi nous, ils sortent de chez vous, ils opèrent en pleine lumière, ils dictent sa conduite à la société, ils vous marient et interprètent vos rêves à la télévision, que voulez-vous de plus ? Qu’ils vous disent si le gaz de schiste est halal ou haram ?
    N. B.

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    Post «Basta !» Haddad répond à Hanoune sans la nommer

    02 Février 2015
    Actualités
    Haddad répond à Hanoune sans la nommer
    «Basta !»

    A la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, qui exprime son hostilité à l’ouverture du ciel au privé, le président du Forum des chefs d’entreprises (FCE) a répondu hier assez fermement. Ali Haddad, que le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, venait de recevoir, dira «basta» à Louisa Hanoune, sans toutefois la nommer.
    «Basta à ces gens qui passent leur temps à râler, à critiquer et qui bénéficient de privilèges» notamment lors de l’embarquement tandis que les citoyens lambda «attendent quatre à cinq heures», assènera le président du FCE, dans une allusion à la secrétaire générale du PT.
    Ainsi, l’ouverture du ciel au privé, que la dirigeante du PT considère comme «une bombe», est plutôt dans «l’intérêt national», considérera Ali Haddad, affirmant de surcroît qu’«hormis la Défense nationale, aucun secteur ne doit être fermé, tous les secteurs doivent être ouverts» à la participation privée.
    Une question abordée «sans tabou», assure Ali Haddad lors de la rencontre tenue avec Abdesselam Bouchouareb, un ministre «actif» dont il relèvera l’«écoute», «la franchise, l’engagement et la détermination à repositionner l’entreprise». Assez explicite, le président du FCE indique que la rencontre a porté sur de nombreuses problématiques liées à l’entrepreneuriat.
    Il s’agit notablement de la dépénalisation, du foncier et de l’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Mais aussi de la règle 51/49 dont Ali Haddad se présentera «un fervent défenseur» et que le ministre de l’Industrie assurera «définitivement irréversible», de l’assainissement fiscal, du label produit national, de la croissance économique escomptée «à 8%, voire 10%», des emplois durables, de la réindustrialisation et du consommer-national.
    Comme les deux parties ont convenu de la mise en place d’une commission mixte, à l’instar de ce qui a été décidé lors des rencontres que le FCE a eues avec d’autres membres de l’exécutif.
    Cela même si Abdesselam Bouchouareb n’a pas manqué de préciser que le FCE fait déjà partie de deux groupes de travail, présidés par le ministère de l’Industrie et portant, l’un sur la mise en œuvre du Pacte économique et social de croissance et le second sur le rapport Doing Business.
    Convergence de vues entre le FCE et l’industrie
    Ce faisant, la rencontre que le ministre de l’Industrie a qualifiée d’«importante, riche» et qui a permis d’«informer» le FCE, «une organisation patronale en plein essor», a été marquée par une certaine convergence quant à la nécessité de booster l’entreprise algérienne.
    Mais aussi de régler les problèmes que cette entreprise subit, et d’autant que «la contrainte de la conjoncture (l’) impose», considérait auparavant Abdesselam Bouchouareb concernant la mobilisation de «trouver» d’autres ressources.
    Persuadé de la vocation du ministère de l’Industrie et des Mines en tant que «maison de l’entreprise algérienne», le ministre de tutelle prônera en ce sens l’opportunité de «lancer effectivement le partenariat public-privé».
    De même que le ministre de l’Industrie observe que certaines mesures sont «déjà prises en charge» et que son département œuvre à en finaliser d’autres. Evoquant la promotion de la production nationale, Abdesselam Bouchouareb indique qu’un arrêté ministériel est en voie d’élaboration pour obliger les ordonnateurs et maîtres d’œuvres et autres organismes notamment publics à acheter et consommer la production nationale, sur la base d’une «veille permanente» quant à cette production.
    À des nuances…
    Toutefois, quelques divergences, essentiellement de forme, des nuances sont à relever. A Ali Haddad qui évoque «la possibilité» de céder quatre zones industrielles (l’une au nord, la seconde au sud et les deux autres à l’est et à l’ouest du pays) au FCE afin qu’il les aménage et les distribue aux investisseurs, Abdesselam Bouchouareb exprimera certes l’ «accord» de son département, l’élaboration de textes relatifs étant en cours à ce sujet.
    Toutefois, le ministre de l’Industrie estime qu’il reviendra plutôt aux Chambres de commerce et d’industrie (CCI) d’assurer la gestion de ces zones identifiées.
    A charge cependant pour les entreprises du FCE de contracter des accords de partenariat avec les CCI dont elles sont membres, suggérera Abdesselam Bouchouareb.
    D’autre part, le ministre de l’Industrie spécifiera que certaines dispositions fiscales contenues dans la loi de finances 2015, dont l’unification du taux de l’Impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) pour les importateurs et producteurs (à 23%), pourraient être revues dans le cadre d’une éventuelle loi de finances complémentaire.
    En ce sens, il assurera de la disponibilité de son département à se «battre» pour régler la question de l’IBS, dans le cas échéant d’une LFC, et dans la mesure où «l’effet rétractif» de cette disposition fiscale pose problème, argue Bouchouareb.
    Ce dernier indiquera, ce faisant, que les groupes industriels, prévus par le projet de réorganisation et reconfiguration du secteur public marchand, seront mis en place dans «une dizaine de jours».
    C. B.
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    ~ Vous ne devriez pas vous brosser les dents après chaque repas! ~

    ~ Vous ne devriez pas vous brosser les dents après chaque repas! ~



    Beaucoup d’entre vous ont l’habitude de se brosser les dents après avoir mangé pour nettoyer les particules de nourriture qui s’accumulent entre les dents et pour éliminer le mauvais goût de labouche. Toutefois, selon "Colgate" nos dents sont plus fragiles après avoir mangé.
    Les aliments et les boissons acides que nous consommons ramollissent
    l’émail de nos dents et les brosser dans les 60 minutes après avoir mangé peut endommager cet émail.
    Bien que le brossage après chaque repas n’est pas une bonne idée, vous devriez vous brossez les dents chaque jour mais pas plus que 3 fois pour éviter le risque des lésions aux
    gencives. Se brosser les dents la nuit est le plus important, en effet, lorsque votre bouche devient sèche pendant le sommeil les bactéries
    peuvent plus facilement endommager vos dents.








    § Cordialement § Ar3s
    « La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre

    SamSat HD90 Titan

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    Post L'opposant russe Boris Nemtsov tué par balle au pied du Kremlin

    28 Février 2015 28
    Actualités/RUSSIE

    L'opposant russe Boris Nemtsov tué par balle au pied du Kremlin

    Le Monde.fr avec AFP et Reuters
    28.02.2015 à 22:09
    Mis à jour le
    28.02.2015 à 22:09
    4584991_3_090b_boris-nemtsov-a-moscou-le-5-decembre-2012_c1e372a7507a3e0ca591189d67675461.jpg


    L'opposant russe Boris Nemtsov a été abattu dans la nuit du vendredi 27 au samedi 28 février dans le centre de Moscou, à quelques pas du Kremlin, a rapporté la police de la capitale. Il se promenait avec une jeune femme venant d'Ukraine sur le Grand Pont de pierre enjambant la Moskova, lorsqu'il a été pris pour cible par un tireur circulant dans une voiture.
    Selon les forces de l'ordre, citées par l'agence de presse RIA Novosti, plusieurs personnes ont été témoins de cet assassinat, qualifié samedi matin de « minutieusement planifié » par les enquêteurs russes : « Boris Nemtsov se rendait avec sa compagne à son appartement, qui est situé non loin du lieu des faits. Il est évident que les organisateurs et les auteurs de ce crime étaient informés de son trajet. »

    https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=jqFdS332BQg#t=0

    Une caméra de surveillance aurait filmé une partie de l'assassinat de l'opposant politique russe...

    nutilisables ou presque? La télévision russe a diffusé les images prises par une vidéo de caméra surveillance semblant montrer l'assassinat de Boris Nemtsov. Problème, la prise de vue est très lointaine et le film de piètre qualité
    Le meurtrier filmé?

    «Vers 23h15, une voiture s'est approchée d'eux, quelqu'un a tiré des coups de feu, dont quatre l'ont touché dans le dos, causant sa mort», a déclaré la porte-parole du ministère de l'Intérieur, Elena Alexeeva, à la chaîne de télévision Rossiya 24. Une déclaration qui semble confirmée par le film diffusé par la chaine TVC.
    Cette télévision russe a mis la main sur ce qui paraît être des images du meurtre de l'opposant russe. Une caméra de vidéosurveillance située à une grande distance du pont en hauteur, a capturé ce qui est présenté comme le déroulement de l'assassinat.
    Au moment du meurtre, M. Nemtsov et sa compagne se trouvent toutefois cachés par un engin de déneigement, dans l'angle de la caméra. On peut ensuite apercevoir un individu, présenté comme étant l'assassin, courir vers la chaussée avant de monter dans une voiture de couleur claire qui l'attendait et de quitter les lieux.


    Biographie de Boris NEMTSOV (1959 - 2015 )


    Homme d'état, Homme politique, Ministre, Victime, Victime d'agression et Victime de meurtre (Russe)
    Né le 09 octobre 1959
    Décédé le 27 février 2015 (à l'âge de 55 ans)

    Boris Efimovitch Nemtsov, né le 9 octobre 1959 à Sotchi et mort assassiné le 27 février 2015 (à 55 ans) à Moscou, est un homme politique russe libéral.
    Ministre de l'Énergie sous Boris Eltsine, vice-premier ministre chargé de l'économie dans les cabinets de Viktor Tchernomyrdine, il est l'un des fondateurs de l'Union des forces de droite (SPS), un parti d'opposition au Kremlin qui n'existe plus depuis fin 2008. Il a été gouverneur de la région de Saratov. Il est l'un des leaders, avec Gary Kasparov, du mouvement Solidarnost.

    Le lundi 23 mars 2009, Boris Nemtsov, candidat à la mairie de Sotchi, a été aspergé au visage avec de l'ammoniac, par des inconnus. Dans une lettre ouverte publiée dans Novaïa Gazeta, Boris Nemtsov a estimé que la ville n'était « pas prête à supporter l'immense charge — en termes de construction, d'écologie, de transport et de migration — que constitue l'aménagement des infrastructures olympiques ».

    Il est assassiné dans la nuit du 27 au 28 février 2015 en plein centre de Moscou, à quelques pas du Kremlin.



    Dernière modification par zadhand ; 28/02/2015 à 22h05. Motif: L'opposant russe Boris Nemtsov tué par balle au pied du Kremlin
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    Post Pâture pour chiens

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    30 Avril 2015

    J'ai l'est déplacé ici
    "Aâm aâm celui qui nous avait taxé de ghachis..." vue ce sujet n'est pas traité sur l'Islam.

    Pâture pour chiens
    Par Nour-Eddine Boukrouh
    [email protected]

    Quand, au printemps 2011, l’ange de la mort se présenta à lui sous l’image floue et chaotique d’une révolte populaire, Kadhafi n’en crut pas ses yeux et pensa d’instinct à un complot tramé par la CIA dont il avait une peur irraisonnée depuis le bombardement de sa résidence sur ordre de Reagan, en 1986, et l’affaire «Lockerbie». Les yeux hagards, les cheveux ébouriffés et le visage défiguré par l’incompréhension, il hurlait devant les caméras de télévision depuis le balcon de «Bab al-Azizia» : «Man antoum ?» («Qui êtes-vous ?») Comme s’il s’adressait à des extraterrestres invisibles venus du ciel spécialement pour lui nuire.

    Kadhafi ne comprenait pas et, à sa place, on le comprend parfaitement : le peuple libyen qui lui avait été soumis pendant quarante ans entra brusquement en rébellion contre lui et proclama d’emblée qu’il n’aurait de cesse qu’il n’ait vu son sang couler dans un fossé. Peut-être, Dieu seul le sait, s’est-il rappelé à l’instant fatidique où on l’a lynché qu’enfant il avait assisté à des scènes semblables, sinon avec des hommes du moins avec des bêtes, lui qui appartenait à la tribu des «Gueddaf-ad-dam» («ceux qui font gicler le sang»). Ceausescu et sa femme présentaient aussi un air semblable au moment d’être fusillés sans jugement pour apaiser la colère du peuple roumain entré en révolte contre leur despotisme devenu incongru à leur insu. Saddam Hussein a, quant à lui, probablement eu le temps de se préparer à son sort en lisant durant sa captivité, non plus le bréviaire du baâthisme de Michel Aflak, mais le Saint Coran.
    Quand, pendant la démoniaque décennie noire, les Algériens découvraient avec horreur les massacres collectifs commis en chaîne par le terrorisme islamiste, beaucoup d’entre eux, refusant d’y croire, répétaient en secouant la tête comme dans une crise d’épilepsie, soit en signe de certitude soit pour interdire à l’idée d’y entrer : «Non ! Ce n’est pas possible ! Des Algériens ne peuvent pas faire ça à d’autres Algériens !» Vains propos de citoyens meurtris et profondément remués mais ignorant beaucoup de choses sur eux-mêmes, sur leur histoire cahoteuse et sur le magma de contradictions qu’ils appellent tantôt «valeurs», tantôt «constantes» nationales. Mais si, mes frères, mais si ! C’est bien nous, et non des agents du Mossad ou des harkis infiltrés, qui avons commis ces horreurs qui n’étaient pas les premières et ne seront pas les dernières.
    Nous en commettrons d’autres à l’avenir, en gros ou en vrac, en vrac et en gros, il n’y a aucun doute. Personne ne peut prédire quand ni pourquoi, mais le plus probable est que ça aura à voir avec le faux «îlm» qui est en train de démanteler l’Etat dans l’esprit des «croyants», ou les prix du pétrole. Avant d’accuser les autres, nous aurions mieux fait de nous demander en parodiant Kadhafi : «Man nahnou ?» («Qui sommes-nous ?») Ne l’ayant jamais su, personne n’a pu répondre à la question posée par Boudiaf en 1964 — «Où va l’Algérie ?»—, comme personne n’est en état de répondre à celle de la jeunesse d’aujourd’hui : «Win al-harba, win ?»
    Notre culture sociale a habitué notre inconscient collectif au versement du sang dans la joie comme dans la peine. L’Aïd, la «touisa», la circoncision, le mariage, le coulage d’une dalle, le succès au bac du fils ou de la fille, etc, sont autant de circonstances où on fait couler le sang sous les yeux ravis des enfants à qui on apprend, à l’occasion, comment saigner et dépecer une bête pour être un musulman accompli. Même quand on veut vanter une amitié exemplaire entre deux personnes on lâche, admiratif et joignant d’émotion les deux doigts : «Ces deux-là, le même couteau les égorgera !» («mouss wahed yadhbah houm !») C’est dans notre culture, ça vient de loin et ça a encore de l’avenir. Qui ne détient, sinon une arme à feu, du moins une épée, une hache, un hachoir de boucher ou un couteau à la maison, dans la voiture ou sous ses vêtements ? Et pourquoi faire à votre avis ?
    Il arrive aussi que, médusés par le sort fait à notre pays, par la manière dont il est gouverné et le pillage de la richesse nationale autorisé, voire recommandé ou ordonné, nous nous exclamions : «Ce n’est pas possible ! On n’est pas gouvernés par des Algériens.» Et de citer le Maroc, la France et, depuis Chakib Khelil, les Etats-Unis. Mais non, mes frères, mais non ! Si les actuels dirigeants ne sont pas tous de vrais Algériens, il en fut qui l’étaient entièrement et qui ne firent pas mieux avant et après l’indépendance.
    Chacun a cassé la Révolution ou le pays à sa manière : dans sa morale, sa mémoire, sa dignité, son éducation ou son économie. Exprès ou par ignorance, il importe peu. Sous leur règne aussi les meilleurs étaient en bas et les pires en haut, même s’il faut reconnaître qu’aucun n’a été aussi permissif avec la pourriture que le pouvoir actuel. Et le peuple dans tout cela ? Eh bien nous n’avons rien fait pour les uns et presque rien pour les autres afin que cela cesse ou change dans le bon sens. On ne s’est jamais révolté depuis l’indépendance qu’à cause de la hausse des prix de la semoule ou de l’huile, et demain, à cause du carburant, du lait ou d’un autre produit de première nécessité. A cause de quelque chose, mais jamais pour une cause.
    Octobre 1988, cessons de nous la jouer, n’était qu’une grosse émeute. L’éveil démocratique, les mythes, les légendes, les lauriers, c’est plus tard qu’ils ont été forgés ou tressés. Si l’on veut la vérité, seules les idées islamistes et berbéristes se sont battues pour une cause, la leur en propre, et non celle du pays. Sans préjuger de leur justesse ou de leur fausseté car le sujet n’est pas là. Moi je les ai qualifiées dès 1989 de «açabiyate» en empruntant le mot à Ibn Khaldoun, l’auteur de Histoire des enseignements de l’histoire des Arabes, des Persans et des Berbères.
    Les leçons de notre histoire actuelle, nous les tirerons une fois qu’il sera trop tard, quand ça ne servira plus à rien. Ou bien un autre Ibn Khaldoun, venu d’on ne sait où, le fera pour l’Occident, les Martiens ou tout simplement l’histoire des peuples et des nations des siècles à venir. On parlera de nous comme on parle de nos jours des peuples précolombiens quasi totalement disparus ou des «peuples de la perpétuelle aurore», comme disait le penseur espagnol Ortega y Gasset, des peuples qui n’ont jamais vu le soleil se lever sur eux, bloqués entre le jour et la nuit, comme si leur temps s’était arrêté à l’aube, une aube dans laquelle ils allaient être éternellement figés.
    Les âmes innocentes mais inconséquentes de nos compatriotes sont encore sous le choc de la vidéo montrant un enfant jeté en pâture à un chien berger allemand comme on jetait dans la Rome antique des esclaves ou les premiers chrétiens en pâture aux fauves dans une arène pour amuser le public. Mais est-ce le pire de ce qu’on a vu dans notre vie récente ou lointaine? Que dire du terrorisme pardonné qui a tué enfants, bébés et fœtus, de l’hécatombe routière quotidienne, des affrontements au sabre récurrents entre bandes rivales un peu partout, du récent débat parlementaire où on revendiquait le droit de battre les femmes au nom de nos «valeurs authentiques», de la gratuite cruauté des agents de toutes les administration et services publics envers les usagers, de la corruption impunie, de l’Etat absent et du climat de sorcellerie ambiant ? En entendant une cohorte de juristes dénoncer la violence contre les enfants et l’absence de textes sur la protection de l’enfance, en voyant avec quelle rapidité la justice a diligenté une enquête et les présumés coupables arrêtés, en suivant sur les médias les harangues à propos des droits de l’homme et du citoyen, je me suis cru en pleine Révolution française de 1789 avant de retrouver mes esprits et de m’interroger sur le silence observé au sujet d’autres violations de la Constitution, des lois, de la morale publique...
    Cette affaire n’est-elle pas un exutoire, l’arbre qui cache la forêt ? Car si quelques humanoïdes comme il y en a tellement dans nos rues et nos cités ont délibérément donné un enfant en pâture à un chien qui n’a pas fait usage de toute sa férocité, les responsables actuels ont jeté en pâture tout un peuple à des molosses insatiables qui l’ont désossé et continuent de sucer sa moelle sans que cela émeuve grand monde.
    C’est de ce jeu d’attrape-nigauds, de ces mauvais exemples, du discours public cynique et des crimes impunis que vient la sensation de plus en plus forte que nos valeurs sont des camisoles de force, nos idées des chaînes d’esclavage, nos visages des façades fardées, nos paroles de pieux mensonges, nos apparences des déguisements, notre vécu une épreuve de tous les instants, notre futur une source d’angoisse, nos dirigeants une secte satanique et la pseudo élite une cacophonie où cohabitent contradictions détonantes, lâchetés, jalousies et petites ambitions. Oui, «win al-harba, win ?». Nous sommes un peuple qui regarde ailleurs depuis un siècle parce que personne ou presque ne porte le sentiment d’être chez lui, en sûreté, d’avoir un avenir, d’être respecté, d’avoir un «home» national stable et durable. Nous rêvons presque tous d’autres réalités, d’autres rapports sociaux, d’autres modèles d’éducation, d’autres spectacles, d’autres exemples, d’autres dirigeants. Nous sommes des émigrants en puissance, des binationaux potentiels, des «harragas» pour ceux qui n’ont pas de visa et des «harrabas» pour ceux qui peuvent en avoir.
    Le drame c’est qu’on ne veut de nous nulle part, ayant trop d’accointances avec le terrorisme et trop de clair-obscur dans notre identité. Ni tout à fait des Orientaux en Orient, ni assez Occidentaux en Occident, nous sommes voués à passer partout pour des intrus, des indésirables, des persona non grata.
    Combien, néanmoins, partiraient s’ils en avaient les moyens et combien resteraient par choix ? La majorité vit avec le sentiment d’être des conscrits, des assignés à résidence, des retenus contre leur gré, des prisonniers. Ils n’ont pas peur de mourir, écrivent-ils sur les banderoles de leurs colères intermittentes. Ils sont déjà morts.
    D’où vient ce pessimisme, ce désespoir, cette mort intérieure ? De notre indépendance avortée par la faute d’une génération égoïste, ignare, tyrannique, corrompue et immorale pour certains, haineuse et quelquefois mentalement malade, mais aussi de notre histoire chaotique tout au long de laquelle nous n’avons cessé de passer d’un modèle culturel à un autre, ayant été dans l’Antiquité un peu païens, un peu juifs, un peu chrétiens puis, avec l’islam, un peu chiites, un peu ibadites, un peu sunnites et, aujourd’hui, des islamistes suspectés de pouvoir passer à tout moment à l’action terroriste.
    Nous avons successivement connu l’influence phénicienne, carthaginoise, romaine, vandale, arabe, turque et française, mais les tempêtes de l’Histoire ne nous ont pas laissé le temps de devenir nous-mêmes, des Orientaux avec les Phéniciens, Carthage, les Arabes et les Ottomans, ou des Occidentaux au temps de Rome, des Vandales et des Français, car une occupation chassait l’autre.
    La conquête arabe a coulé dans nos âmes vacantes l’islam avant de se fondre parmi nous ou de poursuivre sa chevauchée vers d’autres destinations selon les points de vue des spécialistes de la période.
    En cinquante ans d’indépendance, nous avons été livrés tels des cobayes au même alternat idéologique, à la même instabilité psychologique, passant là encore d’un modèle d’inspiration «progressiste», occidentale, à un modèle religieux d’inspiration salafiste, si bien qu’il est très difficile de trancher sur notre identité réelle ou de spéculer sur nos futures orientations sociétales. A mon avis, c’est le modèle taliban qui l’emportera au jour où il n’y aura plus de pétrole car c’est le plus proche de notre esprit de douar. On le voit déjà.
    Les brassages et métissages culturels que nous avons subis depuis l’Homme de Mechta El-Larbi ne peuvent pas ne pas avoir laissé de traces dans notre patrimoine génétique. Les marqueurs orientaux et occidentaux ont imprimé alternativement leur patine dans notre génome dans des proportions que nous ignorons mais qui transparaissent dans les différences psychologiques évidentes d’une région à une autre de notre pays, certains de nos compatriotes présentant clairement des penchants marqués pour l’archétype oriental et d’autres pour l’archétype occidental, d’où la dichotomie entre modernistes et partisans du «retour aux sources».
    Notre dénominateur commun est superficiel, artificiel, provisoire, passager. Il peut rompre à tout moment. C’est un identifiant géographique et administratif dépouillé de valeurs et convenant aux quarante millions d’électrons libres que nous sommes, ne gravitant autour d’aucun noyau, d’aucun centre. Nous ne partageons pas les mêmes référents, la même vision du monde et la même conception de l’avenir car nous ne sommes pas ce que nous sommes par choix plébiscité mais par accident, contrainte, résignation ou démission.
    L’Algérie ? Quarante millions de «moi», mais pas encore de «Nous» ; des atomes non rassemblés en molécules ; des besoins physiologiques ayant pris des apparences économiques ; mille milliards de dollars rentrés dans les caisses publiques depuis l’indépendance, rien dans les poches de tout le monde à quelques milliers d’exceptions près ; art de la tromperie, ressources de la fourberie et ruses de Djouha en guise de culture sociale... Nous détestons la beauté, la bonne éducation, la politesse et la distinction ; nous n’avons aucun souci de l’espace public ou de l’hygiène publique ; nous nous empoisonnons mutuellement la vie de l’aube au crépuscule ; nous ne savourons le plaisir d’être importants que si nous humilions ou écrasons les autres... Pouvait-il surgir de cette macédoine, de cette «açida», un collectif soudé, un ensemble uni, une nation durable ? Non, plutôt, plus logiquement un peuple en vrac sans projet commun, sans boussole, sans raison d’être, prêt à toutes les aventures talibanes, califales ou indépendantistes. Par son silence, le pouvoir a l’air de dire : «Après moi, vous vous débrouillerez ! Je vous aurais laissé une situation et des précédents tels que vous ne vous relèverez jamais…»
    Il ne s’intéresse pas à l’avenir du pays mais seulement au temps qui lui reste, prêt à dilapider tous les moyens, à hypothéquer les réserves de gaz de schiste et la nappe de l’Albien, à endetter le pays pour maintenir la paix sociale et la poursuite de la rapine et de la gabegie. En regardant l’horrible vidéo, c’est ce que j’ai ressenti : nous sommes de la pâture pour chiens sous les yeux amusés de Caligula ou Néron, deux empereurs romains qui ont sapé les bases morales de l’Empire romain. Il ne s’est plus relevé à ce jour.
    N. B.
    Dernière modification par zadhand ; 02/05/2015 à 22h57. Motif: Pâture pour chiens
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